Date de sortie 8 juillet 2015
Réalisé par
Avec Meron Getnet, Tizita Hagere
Genre Drame
Production Éthiopienne
Le film est inspiré d'une histoire vraie.
Celle qu'a vécue une jeune Ethiopienne,en 1996
a été notamment été récompensé
- Sundance - Prix du Public
Berlin Panorama
Prix du public Valenciennes - Prix du jury
"Ce film représente un moment fort dans le rayonnement artistique de l’Ethiopie ! Il s'appuie sur la richesse de la culture éthiopienne et montre comment d'importants progrès juridiques peuvent être réalisés dans le respect de la culture locale. C'est une histoire qui donne de l'espoir pour l'avenir de l'Ethiopie et pour d'autres pays où d'innombrables filles grandissent sans pouvoir faire appel à la loi pour les protéger, et qui montre comment le courage d'individus peut éveiller la conscience d'une société".
Angelina Jolie – Productrice exécutive de Difret
Synopsis
À trois heures de route d’Addis Abeba, Hirut Assefa (, 14 ans, est kidnappée sur le chemin de l’école: une tradition ancestrale veut que les hommes enlèvent celles qu’ils veulent épouser.
Mais Hirut réussit à s’échapper en tuant son agresseur.
Accusée de meurtre, elle est défendue par une jeune avocate (, pionnière du droit des femmes en Ethiopie.
Leur combat pour la justice commence, mais peut-on défier une des plus anciennes traditions ?
Entretien avec Zeresenay Mehari relevé dans le dossier de presse.
Comment l'aventure a-t-elle démarré ?
Tout a commencé en 2005 : alors que j'avais terminé mes études de cinéma aux États-Unis depuis deux ou trois ans, j'étais de retour en Éthiopie pour la troisième fois depuis mon départ en 1996.
Je prenais un verre chez un ami qui m'a conseillé de faire un film sur sa soeur, Meaza Ashenafi, quand il a découvert que j'étais réalisateur. À ce moment-là, je n'avais pas la moindre idée de qui il s'agissait ! En rentrant à Los Angeles, j'ai fait des recherches sur Internet et je me suis rendu compte qu'il existait des milliers de pages sur son parcours, l'association qu'elle avait créée et les résultats concrets qu'elle avait obtenus.
Ce qui m'a frappé d'emblée, c'est qu'elle avait fondé la toute première association entièrement consacrée à la protection des jeunes femmes et des enfants. J'ai aussitôt été séduit par cette jeune femme, intelligente, belle et courageuse, qui osait s'attaquer à des traditions ancestrales et qui voulait faire évoluer la loi.
Quelle a été l'étape suivante ?
J'ai bien entendu souhaité la rencontrer et je suis reparti en Éthiopie dans ce but : quand j'ai fait sa connaissance, je lui ai dit que je souhaitais consacrer un film à sa vie. Au départ, elle s'est montrée sceptique : non seulement j'étais moi-même éthiopien, mais surtout j'étais un homme ! Je lui ai alors montré toute la documentation que j'avais réunie sur des associations comparables à la sienne dans d'autres pays et elle a peu à peu changé d'avis. Elle m'a demandé ce dont j'avais besoin et je lui ai répondu que j'aimerais avoir accès à toutes les affaires qu'elle avait traitées et comprendre comment elle était devenue cette militante insoumise. En 2008, après trois ans de recherches, j'ai écrit la première version du scénario. En 2009, nous avons commencé à chercher des financements. Le film a été tourné en 2012 et en 2014, nous l'avons présenté dans plusieurs festivals. Cela a été un vrai parcours du combattant…
Justement, comment avez-vous monté le projet ?
Le plus long a été la recherche de financements. Nous avons eu plusieurs propositions, à Hollywood et en Europe, mais assorties de conditions : on me demandait notamment de tourner en anglais avec des comédiens célèbres. Pour moi, il était hors de question de transiger là-dessus : je tenais à tourner en Éthiopie, en langue amharique, avec des acteurs éthiopiens car il était essentiel que tous ceux qui ont été confrontés aux situations dépeintes dans le film s'y reconnaissent. Il fallait que les Éthiopiens se voient à l'écran. Au bout du compte, j'ai eu la chance de rencontrer des gens très engagés qui ont compris ma démarche et qui m'ont permis de faire le film tel que je l'avais envisagé au départ. Pour autant, en démarrant le tournage, je n'avais pas encore totalement bouclé le budget et, un an plus tard, j'ai dû rechercher des fonds complémentaires pour la postproduction.
Pourquoi le parcours de Meaza et de Hirut vous a-t-il autant touché ?
En tant que scénariste et réalisateur, je suis toujours en quête d'histoires humaines. Et je m'intéresse aux questions de société et aux gens qui cherchent à faire bouger la politique et la justice. Pour moi, il ne s'agissait pas tant de parler des traditions ou de l'affaire de Hirut que de m'interroger sur l'état d'esprit des personnages : qu'est-ce qui a poussé cette jeune fille à refuser de se plier à des coutumes ancestrales ? Pourquoi Meaza a-t-elle fondé son association? Quand on rencontre des êtres qui vous touchent, on sait que c'est leur histoire – et les obstacles qui se dressent sur leur route – qu'il faut raconter. C'est en m'attachant à cette dimension humaine que le spectateur peut s'identifier à mes personnages.
L'affaire de Hirut a eu lieu en 1996, année où vous avez quitté l'Éthiopie…
C'était un événement majeur dont tout le monde parlait en Éthiopie et qui était relayé par l'ensemble des médias. Or, il s'est produit cinq ou six mois après mon départ pour les États- Unis. Je souhaitais donc, d'une certaine façon, revivre cet événement que j'avais manqué : je me suis demandé si j'aurais fait partie des manifestants hostiles au ministre de la Justice ou, à l'inverse, si je m'en serais moqué, considérant qu'il s'agissait de traditions rurales et éloignées de mes préoccupations.
En faisant mes recherches, je me suis aperçu que si ces deux femmes avaient contribué à bousculer les mentalités en Éthiopie, elles étaient aujourd'hui plus ou moins tombées dans l'oubli. Grâce au film, on pouvait donner une deuxième vie à leur combat et sensibiliser de nouvelles générations à leur action, d'autant plus que le gouvernement actuel est très focalisé sur les problématiques liées aux femmes.
À quel moment la loi a-t-elle évolué ?
En 2004, le code pénal a été révisé : depuis cette date, les enlèvements et les viols sont passibles de 15 ans d'emprisonnement. Malgré tout, le nombre de jeunes filles enlevées n'a pas baissé de manière significative. Par exemple, au cours des dix années qui ont suivi l'affaire, aucune fille n'a été enlevée dans le village de Hirut. Mais partout ailleurs dans les campagnes, entre 40 et 45% des jeunes filles étaient encore enlevées pour être mariées de force au début des années 2000. Aujourd'hui, ces chiffres ont baissé et j'aimerais que le phénomène disparaisse totalement, même s'il faudra sans doute une quarantaine d'années pour y parvenir. Du coup, parallèlement au film, j'ai senti le besoin d'accomplir mon devoir de citoyen éthiopien en informant les gens. Car même s'il existe un appareil juridique, l'Éthiopie est une société extrêmement patriarcale et les jeunes filles ignorent l'existence des lois et ne savent pas vers qui se tourner en cas de besoin.
Vous ne vous êtes pas heurté à des difficultés au cours de vos recherches ?
Je dois dire que tous ceux que j'ai rencontrés m'ont volontiers apporté leur aide : les différentes administrations et ministères m'ont ouvert leurs portes et autorisé à consulter tous les documents dont j’avais besoin, y compris les rapports judiciaires. J'en ai même profité pour me rendre dans les commissariats afin de poser toutes sortes de questions et m'imprégner des lieux qui n'ont pas beaucoup changé depuis les années 90. Il faut dire que la grande majorité des films tournés en Éthiopie sont des comédies sentimentales et que mes interlocuteurs pensaient donc que j'allais réaliser un documentaire. Pour autant, j'étais convaincu qu'ils seraient impressionnés de retrouver Meaza interprétée, dans un film de fiction, par l'une des comédiennes les plus populaires du pays.
Le film adopte un point de vue féministe. Avez-vous cherché à dénoncer les communautés les plus traditionnalistes ?
J'ai grandi entouré de mes trois frères et de mes trois soeurs. Mes parents se sont rencontrés très jeunes et travaillent ensemble depuis 45 ans. L'estime et la compréhension mutuelle qui régnaient dans ma famille sont des valeurs qu'on m'a transmises et que j'observais aussi chez mes amis. Mais dès qu'on quitte la ville, la situation est tout autre : les hommes ont plus d'égards pour leurs vaches et leurs taureaux que pour leurs filles ! Cela s'explique par le poids des traditions qui assignent à la femme la fonction de mettre les enfants au monde et de s'occuper des tâches ménagères. Je tenais à montrer qu'une femme peut être l'égale d'un homme, et parfois même le surpasser. Je n'étais pas conscient d'avoir un point de vue féministe, mais quand j'ai rencontré la présidente de la plus grande association féministe du pays, elle m'a présenté à ses sympathisants comme un "militant féministe" ! C'était un honneur d'être considéré comme tel.
Comment pourriez-vous décrire le personnage de Meaza ?
Ce qui m'a d'abord frappé chez elle, c'est sa douceur et sa présence discrète. Autant dire qu'on a du mal à s'imaginer qu'une jeune femme aussi féminine et élégante ait pu tenir tête à la police ou à tout un village au péril de sa vie. Dès qu'on parle avec elle, on comprend qu'elle a consacré toute sa vie à améliorer les conditions de vie des femmes dans son pays : elle est d'une grande précision, elle n'abandonne pas le combat et elle ne dort jamais ! Lorsque je menais mes recherches, elle m'appelait deux ou trois fois par jour pour savoir si je progressais.
Avez-vous eu du mal à trouver la comédienne qui lui corresponde ?
J'ai auditionné 300 actrices et quand j'ai rencontré Meron Getnet, j'ai compris qu'elle pouvait jouer une femme charismatique et discrète sans dire grand-chose. Je voulais également qu'elle oublie la véritable Meaza pour voir ce qu'elle était à même d'apporter au personnage.
Pour moi, la Meaza du film devait être une femme accessible, à laquelle chacun pouvait s'identifier, mais je craignais que son statut occulte le reste. Le choix de Meron s'est révélé judicieux à cet égard : comme elle tournait dans une série télé à grand succès, elle s'était invitée, pour ainsi dire, dans le salon des Éthiopiens. Du coup, le grand public la connaît et peut facilement se reconnaître dans les personnages qu'elle interprète.
Qu'en a-t-il été de Hirut ?
C'est une des étapes qui nous a pris le plus de temps puisque nous avons mis huit mois à trouver notre actrice ! Les auditions sont rares en Éthiopie et il n'existe presque pas de jeunes comédiens… puisqu'il n'y a presque pas de rôles qui leur sont destinés. Avec mon directeur de casting, nous avons donc fait imprimer et distribuer 5000 tracts dans des collèges et des lycées. Puis, nous avons organisé des trajets en bus pour acheminer les élèves intéressées jusqu'à nos studios, puis pour les ramener chez elles. Pourtant, malgré tous nos efforts, nous ne trouvions pas une interprète qui nous convienne.
À quinze jours du début du tournage, mon directeur de casting m'a parlé d'un atelier de théâtre qui se déroulait dans une école : on s'est rendu sur place et j'ai alors repéré Tizita Hagere qui ne jouait même pas à ce moment-là, attendant seulement son tour. Tout chez elle, que ce soit sa démarche ou son allure, m'indiquait qu'elle était Hirut. Elle avait à peine suivi un mois d'atelier de théâtre et elle s'est révélée époustouflante.
La notion de débat d'idées est au coeur du film.
Je ne voulais surtout pas porter de jugements sur mes personnages : c'est très facile de rendre le protagoniste attachant et l'antagoniste déplaisant. J'avais besoin de décrypter les motivations qui poussent les personnages à agir comme ils le font et j'ai mis du temps à le comprendre, puis à l'intégrer dans le scénario. Je savais également que le public mettrait du temps à le comprendre, lui aussi, et il me fallait donc présenter le point de vue des plus conservateurs, et pas seulement celui des militants progressistes. Car je tenais à inscrire le film dans le contexte de l'Éthiopie de l'époque, sans que mon propre regard influence le point de vue du spectateur. Sinon, le propos aurait été insignifiant et les personnages des coquilles vides. D'autre part, je voulais éviter de stigmatiser telle ou telle communauté : on entend des opinions intéressantes même au sein du Conseil du village. Il s'agissait de montrer que le verdict auquel parviennent les Sages suscite un long débat.
Vous avez tourné en décors naturels. Comment les repérages se sont-ils déroulés ?
Nous avons passé cinq mois en repérages. Au final, nous avons retenu une quarantaine de lieux. Si je tenais autant à tourner en décors réels et en 35 mm, c'est parce que je suis le plus souvent déçu par la vision exaltée des Européens et des Américains qui filment l'Afrique. Je suis conscient que la plupart des gens ne connaissent pas l'Éthiopie, ou n'en retiennent que les images des grandes famines de 1984. J'avais donc envie de montrer à quoi ressemble le pays et de me placer du point de vue de mes personnages. Par exemple, Hirut habite dans une région qui s'étend à perte de vue : elle peut courir pendant des kilomètres sans que rien ne l'arrête – hormis les traditions qui coupent net son élan. À travers ces décors, j'ai cherché à exprimer les fractures qui traversent la société éthiopienne, entre hommes et femmes, grandes villes et villages, coutumes et loi etc. Les lieux où nous avons tourné ont donc, pour ainsi dire, leur propre histoire à raconter. Dans le même temps, je n'ai pas cherché à situer l'histoire dans un village, ou une région, bien spécifique, car je souhaitais que les spectateurs éthiopiens, qu'ils habitent le nord ou le sud du pays, se retrouvent dans le film.
Comment avez-vous reçu le soutien d'Angelina Jolie ?
Alors que Difret était achevé et présenté dans plusieurs festivals, en 2013, ma productrice – qui est aussi ma femme – m'a dit qu'on devrait trouver un "ambassadeur" pour notre film. On a envoyé un DVD à Angelina Jolie : elle a été emballée par le film et nous a demandé ce qu'elle pouvait faire pour le soutenir et l'accompagner.
Meaza Ashenafi, Tizita Hagere, Angelina Jolie et Zeresenay Mehari
Pensez-vous qu'un film comme Difret puisse sensibiliser le public aux problématiques que vous soulevez et améliorer le sort des femmes ?
Absolument. Il n'y a rien de tel que de raconter des histoires. Je pense sincèrement que la force d'une histoire peut vaincre le fondamentalisme et les traditions, car on s'identifie à des personnages qui ont fait bouger les lignes pour bousculer leur condition. Le fait de voir une jeune fille de 14 ans à l'origine d'un mouvement de fond en Éthiopie qui aboutit à une révision de la loi peut susciter des vocations. Les spectateurs qui verront le film pourront sans doute faire un parallèle entre leur situation et ce qui se passe dans le reste du monde. Dès l'écriture du scénario, j'étais conscient que le film à lui tout seul ne suffirait pas à mobiliser la population et nous avons donc créé un programme de sensibilisation. Dans ce cadre, nous allons organiser une tournée dans les zones rurales du pays pour projeter le film et lancer des débats. Notre objectif est de montrer aux plus jeunes que si cette affaire s'est déroulée il y a quelques temps, des enlèvements ont toujours lieu aujourd'hui. Nous travaillons en association avec l'ONU et plusieurs ONG, comme la Fondation Ford, qui se serviront du film comme outil de sensibilisation.
, ou le combat d’une avocate éthiopienne.
Dans le salon d’un hôtel parisien, Meaza Ashenafi, d’une beauté et d’une élégance singulières, raconte son parcours avec la simplicité de celle qui en a beaucoup vu en cinquante et un ans d’une existence bien remplie. Cinquième enfant d’une famille de neuf, elle a grandi dans un village éloigné de toute ville.
Sa mère a tenu à ce que chacune de ses cinq filles aille à l’école. Jusqu’à son arrivée à 17 ans dans la capitale éthiopienne Addis-Abeba, Meaza n’a jamais eu accès à l’eau courante ni vu la télévision. Elle vient étudier le droit – une évidence.
"J’ai toujours eu une inclination pour le côté juste avec le refus de l’exploitation des plus faibles et la volonté de connaître mes droits et ceux d’autrui."
D’abord juge, elle change de voie après une affaire où elle a condamné un homme à un an de prison, sans savoir que, veuf, il élevait seul avec son maigre salaire ses huit enfants. "Ce métier était émotionnellement trop difficile pour moi."
Elle rejoint un groupe de travail pour la rédaction d’une nouvelle constitution. Au retour d’une formation aux Pays-Bas où elle rencontre des consœurs kényanes et ougandaises, cette spécialiste du droit des femmes et des enfants fonde Ethiopian Women Lawyers Association qui offre une aide juridique aux femmes victimes de violences, travaille sur des programmes d’éducation publique et de réformes légales.
L’année suivante, Meaza Ashenafi prend en charge la défense d’Aberash Bekele. Cette adolescente de quatorze ans est passible d’une peine de vingt-cinq ans de prison pour avoir tué l’homme qui l’a enlevée et violée afin de l’épouser, comme c’est la tradition dans une partie du pays.
Meaza Ashenafi plaide la légitime défense qui n’a jamais été accordée à une femme en Éthiopie.
"Le film peut être un outil d’éducation, estime Meaza Ashenafi. Il porte des messages forts sur l’importance des organisations de femmes et de la scolarisation des filles."
Depuis 2011, l’avocate travaille auprès de la Commission économique pour l’Afrique, organisme régional de l’ONU. Elle vient de créer la banque éthiopienne Enat (qui signifie "maman"), destinée à accorder en priorité des prêts aux femmes.
Entretien relevé sur la-croix.com par Corinne Renou-Nativel
t Meaza Ashenafi
Photo Jason Merritt/AFP
Mon opinion
Pour ce premier long-métrage Zeresenay Mehari, à la fois réalisateur et scénariste, choisit un sujet ambitieux. Le parcours héroïque de Meaza Ashenafi, une avocate éthiopienne, intelligente, courageuse et déterminée à la tête, entre autres, d'une association pour la défense des droits de la femme et de l'enfance.
"Dès qu'on parle avec elle, on comprend qu'elle a consacré toute sa vie à améliorer les conditions de vie des femmes dans son pays : elle est d'une grande précision, elle n'abandonne pas le combat et elle ne dort jamais !" précise le réalisateur.
Le film, quasi documentaire, retrace sa prise de position en 1996 lorsqu'elle se bat pour assurer la défense d'une toute jeune fille, à peine sortie de l'enfance, et condamnée d'avance par une société patriarcale et rétrograde. "Un évènement majeur dont tout le monde parlait en Éthiopie et qui était relayé par l'ensemble des médias" assure le réalisateur. Un pays où, à cette époque, la légitime défense n’avait jamais été accordée à une femme.
Le film se déroule autour de cette affaire, en mettant les principaux protagonistes face à face tout en se gardant d'orienter les idées. La réalisation sans relief reste un barrage à toute émotion, mais entretient une tension jusqu'à la dernière image. La caméra suit les principaux protagonistes dans une série de plans qui se succèdent dans un certain désordre.
Le principal est ailleurs. Dans les actions de cette femme qui a su faire avancer les mentalités.
"J’ai toujours eu une inclination pour le côté juste avec le refus de l’exploitation des plus faibles et la volonté de connaître mes droits et ceux d’autrui." a déclaré Meaza Ashenafi.