Je ne veux parler que de cinéma, pourquoi parler d'autre chose ? Avec le cinéma on parle de tout, on arrive à tout. Jean Luc Godard
Date de sortie 9 septembre 2015
Réalisé par Paolo Sorrentino
Avec Michael Caine, Harvey Keitel,
Rachel Weisz, Jane Fonda, Paul Dano, Alex MacQueen
Titre original La Giovinezza
Genre Drame
Production Italienne, Française, Suisse, Britannique
Synopsis
Fred Ballinger ( et Mick Boyle (), deux vieux amis, , profitent de leurs vacances dans un bel hôtel au pied des Alpes.
Fred, compositeur et chef d’orchestre, jadis ami proche d’Igor Stravinsky, est désormais à la retraite. Il n’a aucune intention de revenir à la carrière musicale qu’il a abandonnée depuis longtemps, et ce, Dont celle de refuser à l'émissaire stressé (Alex MacQueen) de la reine Elizabeth de diriger une composition dont semble raffoler le prince Philip.
Mick, testament avec des scénaristes dévoués, mais en panne. Il compte tourner avec sa star Brenda Morel ( qu'il a, jadis, révélée.
Lena (, la fille de Fred, laisse son père entre de bonnes mains, et quitte l’hôtel pour passer des vacances en Polynésie. Tout un programme… qui ne se déroulera pas comme prévu.
Les deux amis savent que le temps leur est compté et décident de faire face à leur avenir ensemble. Ils portent un regard curieux et tendre sur les vies décousues de leurs enfants, sur la jeunesse flamboyante des scénaristes qui travaillent pour Mick, et sur les autres occupants de l’hôtel...
Contrairement à eux, personne ne semble se soucier du temps qui passe.
"C'est comme un regard à travers un télescope.
Quand on est jeune, tout semble près. C'est l'avenir.
Mais quand on est vieux, le télescope se retourne et tout à coup tout semble très loin.
C'est le passé."
Pour Paolo Sorrentino, le but premier de Youth est de parler du temps qui passe et du rapport à l'avenir. Même si les personnages campés par Michael Caine et Harvey Keitel incarnent ici des octogénaires, le réalisateur n'a pas souhaité faire un film sur la maladie et la vieillesse.
"Le titre est bien évidemment ironique, confie le réalisateur à 20 Minutes. Je l’ai choisi parce que je crois qu’on a souvent du mal à réaliser qu’on a vieilli parce qu’on se voit éternellement jeune." Les deux amis octogénaires rivalisent de charme et d’anecdotes ce qui ne les empêche de reluquer les filles."Je ne suis aucun des personnages et tous les personnages à la fois, précise Sorrentino. À 45 ans, j’ai commencé à m’interroger sur ma vie et ma carrière et ce film est le produit de cette réflexion."
En fait, tout est parti d'une rencontre que Paolo Sorrentino a fait avec le réalisateur italien Francesco Rossi, à qui justement le film est dédié. Ce dernier lui a raconté son histoire avec une jeune fille qui a été sa fiancée durant sa jeunesse. Le célèbre réalisateur de L'Affaire Mattei était alors accompagné d'un vieil ami et Paolo Sorrentino s'est alors inspiré de cette connivence pour construire l'histoire de Youth et l'histoire d'amitié entre les deux principaux protagonistes.
Souvent cité pour l'esthétique de ses films, Paolo Sorrentino est appuyé quant à l'image de ses films par le directeur de la photographie Luca Bigazzi qui l'accompagne depuis son troisième film, L'Ami de la famille en 2006.
Avec Youth, les deux hommes collaborent de nouveau sur un film dont tout le monde s'est accordé pour souligner la beauté plastique au moment de sa présentation lors du dernier Festival de Cannes.
La musique a un rôle particulier dans les films de Paolo Sorrentino qui signe toujours des bandes originales au cordeau. Après le mélange de musiques classiques et électros dans La Grande Bellezza, Youth constitue l'occasion pour le réalisateur italien de proposer à nouveau une bande originale où la pop de Florence and The Machine côtoie un concert de cloches de vaches dirigé par le personnage de chef d'orchestre que joue Michael Caine !
Mon opinion
Après le souvenir intact de la Grande Belleza dans lequel tout me semblait plausible et poétique à la fois, c'est une véritable déception que j'ai ressentie avec ce nouveau film.
Paolo Sorrentino appuie lourdement sur l'inévitable dégradation physique due au temps qui passe. Le scénario multiplie les personnages sans leur donner une véritable existence. S'en ressent une certaine lourdeur, malgré quelques éclairs de génie dans la mise en scène, qui toutefois, reste assez présomptueuse.
Des dialogues, parfois violents, sonnent parfaitement justes et restent un point fort du film.
Le fidèle Luca Bigazzi offre une photographie particulièrement réussie.
Les deux truculentes et trop courtes apparitions de Jane Fonda, sont un régal. La très belle Rachel Weisz, dans un rôle superflu, est étouffée par les excellents Michael Caine et Harvey Keitel. Grâce à leur prestation respective l'ennui devient supportable.