Ceux qui me connaissent ne seront pas étonnés.
Les autres peut-être davantage.

Cet article "hors mes pages cinéma" qui revient chaque année
en hommage à Dalida décédée le 3 mai 1987.
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Tout Artiste peut être critiquable.
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La Femme qu'elle était, reste à mes yeux, irréprochable.
"On ne doit pas nous voler notre propre mort, car elle fait partie de notre vie,
il est donc important de vivre aussi ce moment" Dalida.
1963.
Nous dansions déjà sur les musiques des Beatles.
Il n'en est pas moins vrai que Dalida était bien présente. Elle recevait, cette année là, "l'Oscar Mondial du Juke box", pour l'artiste la plus jouée dans les juke boxes.
Premières amours. L'adolescence. La joie et la musique. Des souvenirs et toutes mes pensées pour celles et ceux qui ne sont plus là pour l'écouter.
Je suis arrivé à Paris en 1968. Le mois de mai résonnait de tous ces évènements que nous vivions dans une grande euphorie. Une ère nouvelle qui paraissait prometteuse avec l'impression de rendre tous nos espoirs accessibles. Je commençais ma vie d'adulte, laissant derrière moi une enfance provinciale.
J'allai brûler ces années dans la joie de vivre, les fêtes et une grande liberté. Tout paraissait facile.
Certaines rencontres m'ont plongé dans l'univers du cinéma, d'autres dans celles du music-hall.
Cette page pour Dalida.
Je garde dans ma mémoire de grands et beaux souvenirs liés à sa rencontre.
D'un premier Olympia en 1971 et tant d'autres qui suivront.
Des tournées en province.
Du studio 102, de feu l’O.R.T.F., dans lequel la productrice Lela Milcic rencontrait les plus grandes difficultés pour calmer l'impatience bruyante des fans assemblés, dans l'attente de leur idole.
Aux spectacles à l’étranger.
Des studios d’Europe 1, quand elle était l'invitée de Jacques Ourevitch, au Pavillon Baltard ou encore au studio Gabriel en 1983.
Les souvenirs se bousculent.
Je n’ai rien oublié de sa grande gentillesse, de son sourire éclatant, de cette incroyable aura qui émanait d'elle, dans la vie de tous les jours ou sur scène.
Nombre de récalcitrants tombaient sous le charme, et se rangeaient du côté de ceux qui applaudissaient et scandaient son nom dès les premières mesures de l’orchestre qui précédaient son entrée en scène.
Premier grand souvenir. L’ Olympia 1971.
Dalida portait à l’époque des robes de scène longues et blanches signées par Pierre Balmain. Simplicité et élégance extrême.
Olympia, 23 novembre 1971.
Il fallait ruser pour obtenir des places, ou tout simplement avoir les bonnes relations.
Soir après soir, devant une salle comble, le triomphe était total.

Je lui dois également de belles rencontres. Amitiés. Plus encore. Nous partagions tous ensemble les joies d’une jeunesse qui avait vécu mai 68, sans crainte du lendemain car nous connaissions le plein emploi.
La vie s'annonçait sous les meilleurs auspices.
Sans être riches, nous profitions largement des plaisirs qu’offrait la capitale.
Beaucoup de mes amis sont partis, Jean François, Martine, Margot, Michel, Patrick, Julien. De la bande indissociable que nous formions à l'époque, nous ne sommes plus très nombreux à pouvoir nous en souvenir aujourd'hui.
Nous courions d'un endroit à l'autre. Tant d’adresses fameuses à l’époque dont il ne reste aujourd’hui que de doux souvenirs.
Sur la Butte Montmartre. En haut des marches de la rue Tholozé, à l’angle de la rue Lepic. Un restaurant qui voyait à l’époque défiler tout ce que Paris comptait de célébrités. Endroit convivial et sans prétentions, elle y avait sa table.
Les années passent et c’est au "Bistrot du Port", Quai Montebello, que nous nous rendions. Il y a eu plus tard cette merveilleuse auberge à Nerville La Forêt, "Les Quatre saisons". Deux endroits tenus par un ami de Dalida. Gérard Pédron.
Ou encore cet incroyable "Jardin du Louvre" place du Palais Royal dans lequel le même Gérard recevait, soir après soir, tous ses amis artistes.
Nous sommes finalement remontés sur la Butte qu’elle n’a jamais quittée.
Deux autres de ses grands et fidèles amis, l’accueillaient dans leur nouveau restaurant. "Le Moulin de la Galette" …
Entourée de ses proches, de ses amies, je pense entre autres à Anouk Aimée, on l’y voyait souvent, toujours discrète, élégante et agréable.
Dalida continuait à éblouir le monde. Espagne, Argentine, Japon, Liban, Canada, Brésil, Belgique, Turquie, Jordanie, New York, Pologne, Egypte, Allemagne et les dernières représentations publiques dans le théâtre Antique d’Aspendos en Turquie.
Plus de 125 millions de ses disques ont été vendus à travers le monde. Première chanteuse à recevoir un disque d'or pour Bambino. Des dizaines d'autres suivront.
Première aussi à recevoir un disque de platine en 1964 et un disque de diamant en 1981, créé spécialement pour elle.
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Dalida a reçu deux fois l'Oscar Mondial du Succès du disque en 1963 et en 1974, ainsi que le prix de l'Académie du Disque français, pour Il venait d'avoir 18 ans en 1975.
À partir de 1975, Dalida devient la reine du disco et du show à l'américaine.
Elle est alors mise en scène par de fameux chorégraphes, ses robes font rêver toutes les femmes, ses jambes font rêver les hommes.
"Dalida savait parfaitement habiller son corps à la ville et à la scène. Au cours de sa carrière, elle a toujours choisi des couturiers et des costumiers qui convenaient à son style, en accord avec les critères de la mode quand elle ne les créait pas. Formes et matières de ses tenues sublimaient son corps et avantageaient la danse qu'elle pratiquait dans ses spectacles. Tous ses vêtements, comme ses archives, écrites, iconographiques, cinématographiques et sonores, ont été conservés par son frère, Orlando, qui veille sur sa mémoire. Précieux pour l'histoire de la Diva, star internationale, pour l'histoire du spectacle et de la mode, ce fonds est aussi un témoignage inestimable sur l'histoire de la société dans ces années de profonde mutation."
"À partir de 1978, Dalida fait dessiner ses tenues de scène par le costumier Michel Fresnay. Elles sont somptueuses, brodées et pailletées, d'un grand art de couture. En 1980, le show du Palais des Sports reste le summum en matière de féerie vestimentaire. Les tenues sont toutes plus spectaculaires les unes que les autres. Michel Fresnay et la couturière Mine Barral Vergès, qui réalise toutes les tenues de scène du Palais des Sports, ainsi que les robes de show des émissions télévisées des Carpentier, font porter à Dalida des ensembles très colorés, des jaunes, rouges, fuchsia ou or qui tranchent avec le reste de ses habits. Tout est conçu pour que le vêtement n'entrave pas le mouvement rapide des jambes et du corps tout entier. Chaque pièce unique est un modèle du genre qui demandait au moins 300 heures de travail."
Une exposition "Vestiaire de Divas, de Maria Callas à Dalida"
s'est tenue du Du 5 juin au 31 décembre 2010 au Centre national du costume de scène et de la scénographie à Moulins. Pour visualiser un extrait de l'exposition, cliquez ICI.
Dalida a refusé, à deux reprises en 1958 et 1978, un contrat exclusif avec les États-Unis, ce qui entrava fatalement sa carrière américaine, elle obtint toutefois une ovation mémorable au Carnegie Hall de New-York en décembre 1978 et au Shrine Auditorium de Los Angeles les 24 et 25 octobre 1986.
Il serait trop long d'énumérer les récompenses multiples et prestigieuses qu'elle a reçues dans le monde entier.
Dalida reste à ce jour l'artiste la plus récompensée du show-biz.
Elle a été la première femme à se produire au Palais des Sports de Paris. Charles Trenet l'avait surnommée "la pharaonne de la chanson".
Dalida avait refusé d’être la Marianne de la République en 1981, de la même façon elle n’acceptera pas la Légion d’Honneur en 1984.
Du caractère, elle en avait, aussi !
Portée par l'amour des autres, elle a toujours su faire preuve d'un grand altruisme.
Militante et engagée, Dalida supportait de nombreuses causes, des radios libres. (Elle était la marraine de NRJ à ses débuts). Et l'une des premières à s'engager aux côtés de son amie Line Renaud pour la lutte contre le sida, sans oublier les droits des homosexuels.
La vie passait dans l’insouciance qui était la nôtre à cette époque, malgré le fléau qui progressait et allait ravager notre jeunesse. La musique accompagnait toujours la danse et la fête restait joyeuse jusqu’au bout de la nuit.
Je ne dis pas que c’était mieux avant.
C’était différent.
Je reconnais juste cette immense chance qui a été la mienne.
Pour lui dire toute ma gratitude, les mots ne suffiraient pas.
Alors juste … Merci.
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Vingt ans après sa mort le 3 mai 1987, Paris rend hommage à la chanteuse en présentant images et documents inédits.
"Dalida, Paris pour destin" à l’Hôtel de Ville de Paris du 11 Mai au 8 Septembre 2007
Pour visualiser un extrait de l'exposition cliquez ICI !

Au cœur de Montmartre qu'elle affectionnait, à l'angle des rues de l'Abreuvoir et Girardon, une petite place porte son nom.
Chaque année, plusieurs milliers de curieux viennent y voir son buste en bronze signé par le sculpteur Aslan, installé en 1997, à l'occasion du 10ème anniversaire de sa disparition.
La vie de Dalida a fait l'objet d'un téléfilm en deux parties
diffusé le 2 et le 3 mai 2005 sur France 2.
Réalisé par Joyce Buñuel
avec Sabrina Ferilli dans le rôle titre.
avec, entre autres, Charles Berling, Michel Jonasz , Christophe Lambert
Après Claude François ou Serge Gainsbourg,
c'est au tour de Dalida d'être à l'honneur au cinéma.
Sortie en salles le 11 janvier 2017

Réalisé par Lisa Azuelos
Avec Sveva Alviti,
Riccardo Scamarcio, Jean-Paul Rouve,
Nicolas Duvauchelle, Niels Schneider, Vincent Perez, Patrick Timsit
Dalida et le cinéma ...
Dalida - Aux César 1987 couleurdefrance2007
Le masque de Toutankhamon Réalisé par Marc de Gastyne en 1954
Dalida y fait une courte apparition dans laquelle le réalisateur lui confie le rôle une ténébreuse espionne qui doit séduire Gil Vidal lors d'une mémorable danse des sept voiles.
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Un verre, une cigarette Réalisé par Niazi Mostafa en 1954

Brigade des mœurs de Maurice Boutel en 1958
Aux côtés de Eddie Barclay, Jean Tissier, Fernand Sardou, Pauline Carton
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La traite des blanches vers les harems d'Orient sévit dans une boite de nuits Parisiennes, ou le chef d'orchestre Eddy Barclay et Dalida y jouent leur propre rôle !
L'excellent Jean Tissier, lui est un ignoble rabatteur.
Rapt au deuxième bureau Réalisé par Jean Stelli en 1958
Aux côtés de Franck Villard, Danielle Godet, Véra Valmont, Georges Lannes.
Un agent du deuxième bureau, prend la place de l'ingénieur Lerins que les truands Darano et Wilbur, veulent enlever. Or, Wilbur est un tueur cruel et Véra, jeune mannequin et soeur de Lerins, est mélée à l'histoire... Dans ce polar Dalida tiens le rôle d'une chanteuse de cabaret et d'une mystérieuse espionne !
Parlez-moi d'amour Réalisé par Georges Simonelli en 1960 
Aux côtés de Jacques Sernas, Raymond Bussières
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Deux détectives New-Yorkais sont engagés pour retrouver une jeune Italienne inconnue qui a hérité d'une fortune considérable et ne le sait pas encore. Celle-ci se nomme Laura Pizani et, en fait d'adresse, le signalement précise qu'elle possède trois grains de beauté au bas du dos ! À Naples Laura est signalée. Les deux détectives vont rencontrer Moika (Dalida) une superbe gitane qui va les aider dans leur recherche.
L'Inconnue de Hong KongRéalisé par J. Poitrenaud en 1963
Aux côtés de Serge Gainsbourg, Philippe Nicaud, Tania Beryl
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Deux artistes de cabaret, entraînés malgrés eux dans un trafic de diamants, découvrant l'enfer de Hong Kong.
Ménage à l'italienne Réalisé par Franco Indovini en 1965 
avec Ugo Tognazzi
Ugo Tognazzi, le Don-Juan de ces dames, dans cette comédie, fait rêver toutes ses maîtresses en leurs promettant monts et merveilles, Dalida l'une d'entres elles va succomber au charme de ce beau baratineur !
Io ti amo Réalisé par Antonio Margheriti en 1968Aux côtés de Alberto Lupo, Turi Campochiaro, Sheyla Rozin, Gioia Desideri,
Lors de ses voyages le prince Tancredi, un artiste peintre est attiré par Judy (Dalida), une hôtesse de l'air à laquelle il propose de poser pour lui. La jeune femme accepte mais n'hésite pas lui faire quelques critiques sur son travail. Séduit par sa franchise, Tancredi tombe amoureux. L'amourette se transforme rapidement en passion, mais de nombreux obstacles se dressent sur la route des deux amants...
Comme sur des roulettes Réalisé par Nina Companez en 1977 
Une comédie dans laquelle Dalida joue son propre rôle.
Dalida pour toujours Documentaire, réalisé en 1977 par de Michel Dumoulin
Du Caire à Paris, ce film tourné en plus de trois ans présente Dalida au quotidien. A travers ses chansons, ses galas, ses séances d'enregistrements, mais aussi au gré des tranches de vies saisies par Michel Dumoulin, nous découvrons la star sous les feux des projecteurs, mais aussi la femme dans ses moments d'intimité. Dalida nous ouvre les portes de sa vie, chez elle à Paris, mais aussi en Corse, et même en Egypte : de retour sur sa terre natale après 20 ans d'absence, elle évoque ses souvenirs de jeunesse, retrouvant la maison et l'école de son enfance. Au fil des chansons défile la vie de l'artiste. Il suffit d'un refrain, d'un couplet, parfois d'un simple mot pour avoir l'impression de mieux la connaître. Dalida reste une idole au succès jamais démenti. Sans doute est-elle la dernière véritable star de la chanson française. Ce film nous en offre un portrait inédit : attachante, tendre, simple, habitée d'une incroyable joie de vivre.
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Dalida fut une aussi une grande actrice dans un film d’auteur. Une performance qui lui a valu d'être unanimement saluée par la critique.
Depuis plusieurs années, un grand nombre de réalisateurs font appel
aux enregistrements de Dalida pour avoir
une ou plusieurs chansons dans la bande son.
Entre autres, liste non exhaustive :
La Triche Réalisé par Yannick Bellon en 1990
Hors la vie Réalisé par Maroun Bagdadi en 1990
Mina Tannenbaum Réalisé par Martine Dugowson en 1993
Gazon Maudit Réalisé par Alain Chabat en 1994
Pédale Douce Réalisé par Gabriel Aghionen 1995
Un air de famille Réalisé par Agnès Jaoui en 1996
On connaît la chanson Réalisé par Alain Resnais en 1996
Mémoires d'immigrés Réalisé par Yamina Benguigui en 1997
Recto Verso Réalisé par Jean Marc Longwal en 1998
Un pont entre deux rives Réalisé par Gérard Depardieu en 1999
Mauvais Genre Réalisé par Franc!s Girod en 2000
Absolument fabuleux Réalisé par Gabriel Aghion en 2001
C'est la vie Réalisé par Jean Pierre Ameris en 2001
8 Femmes Réalisé par François Ozon en 2002
L'Adversaire Réalisé par Nicole Garcia en 2002
Le Coeur des hommes Réalisé par Marc Esposito en 2003
L'un reste l'autre part Réalisé par Claude Berri en 2005
OSS 117, Le Caire Nid d'Espion Réalisé par Michel Hazanavicius en 2005
Michou d'Auber Réalisé par Thomas Gilou en 2005
Mesrine : L'instinct de mort Réalisé par Jean-Francois Richet en 2007
Les amours imaginaires Réalisé par Xavier Dolan en 2010
Gigola Réalisé par Laure Charpentier en 2011
Les femmes du 6e étage Réalisé par Philippe Le Guay en 2011
Le Skylab Réalisé par Julie Delpy en 2011
3 femmes en colère. Téléfilm. Réalisé par Christian Faure en 2012
Apprenti Gigolo "Fading Gigolo". Réalisé par John Tarturro en 2013

Plus fort qu'un simple hommage.
"C'était en mai, un samedi" un livre de David Lelait-Helo paru chez Anne Carrière.
Dans ce roman, l'écrivain imagine les deux dernières heures de la vie de Dalida au travers d'une conversation téléphonique entre deux femmes que tout sépare.
Un beau livre, qui est, pour beaucoup, doublement émouvant.