Date de sortie 21 novembre 2012
Réalisé par Nikolaj Arcel
Avec Mads Mikkelsen, Alicia Vikander, Mikkel Boe Følsgaard,
David Dencik, Trine Dyrholm, Thomas W. Gabrielsson,
William Jøhnk Nielsen, Cyron Bjørn Melville Bent Mejding,
Cyron Bjørn Melville, Laura Bro, Søren Malling, Søren Spanning,
William Jøhnk Nielsen, Rosalinde Mynster
Genre Historique, Drame, Romance
Titre original En Kongelig Affære
Poduction Danoise, Suédoise, Allemande, Tchèque
Berlinale 2012
Ours d'Argent du Meilleur acteur Mikkel Boe Følsgaard
Mikkel Boe Følsgaard
Ours d'Argent Meilleur scénario Nikolaj Arcel
Mads Mikkelsen
Royal Affair relate l'épopée d'idéalistes audacieux qui, vingt ans avant la révolution française, risquèrent tout pour imposer des mesures en faveur du peuple.
Quelques mots sur la véritable histoire de cette époque danoise :
Johann Friedrich Struensee, Caroline Mathilde et Christian VII
Christian VII épousa en 1766 Caroline Mathilde de Hanovre, sœur du roi George III d'Angleterre, qu'il ne tarda pas à délaisser.
Malade et déséquilibré, Christian VII laissa les rênes du pouvoir à son médecin, Johann Friedrich Struensee, qui mena une politique libérale et humaniste, inspirée des lumières.
Amant de la reine, ministre du conseil privé, le comte Johann Friedrich Struensee exerce le pouvoir jusqu'à un coup d'Etat en 1772 : la grand-mère paternelle du roi, Sophie-Madeleine de Brandebourg-Kulmbach, évincée du pouvoir sous l'influence de Johann Friedrich Struensee, avec l'appui de la noblesse hostile aux réformes, manipule Christian VII. Elle réussit à lui faire signer l'arrestation du ministre, qui sera décapité, tout en isolant, y compris de ses enfants, la reine Caroline-Mathilde avant de la condamner à l'exil, et l'union royale à la dissolution.
Assignée à résidence au château de Celle dans le Hanovre, la reine Caroline-Mathilde avait eu deux enfants, le futur Frédéric VI (1768–1839) et la princesse Louise-Augusta (1771–1843), qui était en réalité la fille de Johann Friedrich Struensee, qu'elle ne reverra jamais.
Alicia Vikander
Synopsis
Fin du dix-huitième siècle. La noblesse égoïste et futile, soutenue par un clergé puissant et arrogant, règne en opprimant le petit peuple. À travers tout le continent, intellectuels et libres penseurs réclament réformes et justice, mais la cour du Danemark, trop préoccupée de ses intérêts, de ses querelles et de ses royales fêtes, est sourde aux échos du monde. Les gens souffrent, sont exploités, battus, punis de mort pour le simple fait d'avoir déplu à leur maître, et croupissent dans des villes sales…
Mikkel Boe Følsgaard
On dit que le jeune roi Christian VII (Mikkel Boe Følsgaard) est fou, cyclothymique et débauché, qu'il ne gouverne guère, tout occupé à boire et festoyer avec des "putes aux gros seins". Lorsqu'on lui amène sa très jolie et intelligente cousine britannique pour qu'il donne un héritier au royaume, il en est quasi contrarié et la délaisse sitôt son devoir de reproduction accompli, si bien que Caroline Mathilde (Alicia Vikander), la nouvelle reine, regrette amèrement sa douce Angleterre…
Mads Mikkelsen et Alicia Vikander
C'est alors que les ministres, embarrassés par ce monarque inconséquent et incontrôlable, décident de lui trouver un médecin pour s'occuper en permanence de lui. Parce que son père était un pasteur apprécié pour ses idées conservatrices, et que la brochette de ministres qui régente le royaume ne brille pas par son audace progressiste, c'est sur Johann Friedrich Struensee (Mads Mikkelsen) que se portera leur choix. Idéaliste, Johann Friedrich Struensee, médecin imprégné de la pensée des Lumières, est une forte personnalité. Bon vivant, libéral, humaniste, auteur lui-même de textes anonymes largement inspirés de Voltaire, Rousseau et quelques autres… Sa bienveillance naturelle, sa grande compréhension des hommes et son goût pour les plaisirs vont lui gagner la confiance et l'amitié de ce roi instable et léger qui va prendre un curieux tournant sous son influence, tandis que la reine trouve enfin à qui parler de ces lectures qui les nourrissent et les ouvrent à un monde que tous deux voudraient bien changer.
Alicia Vikander et Mads Mikkelsen
Autant d'amour de la vie et de goût pour les idées élevées rend bientôt inévitable une relation fusionnelle, attisée par le sentiment de pouvoir peser sur l'évolution des choses. Sous leur influence, le roi aura tôt fait de se faire le porte-parole de réformes audacieuses tandis que les ministres et la régente commencent à s'alarmer…
Prélever des fonds sur les rentes des nobles pour nettoyer Copenhague de sa saleté, vacciner tout le peuple, abolir la torture, supprimer le servage, les châtiments corporels, éloigner l'église des questions publiques, proclamer la liberté de la presse…
Voilà qui décoiffe le Conseil qui n'en revient pas et résiste à ces propositions farfelues.
Qu'à cela ne tienne, le roi dissout le Conseil et décrète que le royaume sera désormais gouverné par un cabinet réduit à Johann Friedrich Struensee et lui-même, promulguant enfin les lois que le Conseil refusait de prendre au sérieux ! C'est fou le nombre de choses qui purent évoluer pendant cette petite année où Struensee resta aux manettes…
En plus d'être l'amant de la reine, Johann Friedrich Struensee a gagné beaucoup d'influence à la Cour. En 1770, auto proclamé premier ministre et il est devenu le chef d'État de facto du pays pendant 18 mois.
Pendant ce "règne", il a introduit la liberté de la presse et aboli la torture.
Mais tout ça n'est pas un conte de fées. Mais la vérité vraie. La douairière, aigrie, isolée et attachée à ses privilèges avec l'appui de la classe dominante, vont tout faire pour mettre à mal ces nouvelles idées et ceux qui les mettent en pratique…
Mads Mikkelsen
Victime d'une conspiration, accusé d'avoir usurpé le pouvoir du roi, Johann Friedrich Struensee a été décapité en 1772.
La reine Caroline Mathilde a, quant à elle, été envoyée à Celle, où elle a péri en 1775.
Alicia Vikander
Le réalisateur de Royal Affair, Nikolaj Arcel est une figure incontournable au Danemark.
Nikolaj Arcel a toujours été fasciné par les grandes fresques épiques et a toujours rêvé d'en réaliser une. À l'âge où les jeunes sont attirés par les films d'action, Nikolaj Arcel a avoué avoir toujours été marqué ces grands films épiques Hollywoodiens des années 40 et 50 comme Autant en emporte le vent.
Même si le film est basé sur un fait historique existant et que le cinéaste a essayé de coller au plus près de la réalité, celui-ci confesse tout de même avoir pris quelques libertés vis-à-vis de la réalité historique : "Compte-tenu de la popularité de ces événements dans l’Histoire danoise, nous avons respecté les faits tout en nous autorisant quelques libertés dramaturgiques", admet Nikolaj Arcel.
Bien que l'action du film se déroule au Danemark, le film a été tourné en République Tchèque : "Au Danemark, les châteaux ont été fortement rénovés et ont aujourd’hui un aspect presque moderne. A Prague et dans les alentours, nous avons trouvé les décors idéaux : rues, châteaux et maisons qui représentaient parfaitement le Copenhague du XVIII ème siècle", révèle le metteur en scène.
C'est un film somptueux, sensuel et crépusculaire. Une histoire tout ce qu'il y a de vraie qui nous conte le Danemark tel qu'on l'ignore, pendant le bref instant où, touché par "les Lumières", il devint un exemple pour l'Europe entière. Au point que le grand Voltaire lui même prit la peine de dégainer sa plus belle plume pour célébrer l'intelligence de son roi, "la lumière du Nord"… Comment l'amour permit cette évolution incroyable, comment aussi il signa la perte des précurseurs qui avaient contribué à faire de ce petit pays une référence pour tous ceux qui rêvaient d'une société meilleure : Nikolaj Arcel réussit brillamment un film sans temps morts, parvenant, du plus intime au plus collectif, à décrire une société furieusement inégalitaire, trop douce pour les uns, trop dure pour la plupart ; un film porté par des comédiens magnifiques qui nous font croire au trouble de leur esprit comme aux élans de leurs corps et de leurs cœurs avides de liberté.
Les châteaux font rêver et les fêtes qui s'y donnent, superbement mises en scène, ne sont jamais empesées malgré la beauté de costumes, assumés comme si chacun portait là ses vêtements habituels, la musique accompagne sans être envahissante et le jeu des acteurs est bigrement contemporain. Pour tout ça, le film déborde largement la description d'une époque pour nous renvoyer aux valeurs bousculées de la nôtre.
Mikkel Boe Følsgaard et Mads Mikkelsen
Bien après la période racontée par le film, sachez que les idées de Struensee reprendront du poil de la bête quand Frédéric, le fils de Caroline Mathilde, deviendra roi sous le nom de Frédéric VI, lequel s'inspirera largement dans sa gouvernance de l'œuvre de sa mère et de son bien aimé.
Site officiel du film ... Cliquez ICI !
Pour écrire la partition de son film, Nikolaj Arcel a fait appel à un compositeur de renom en la personne de Gabriel Yared, récompensé aux Oscars 1997 pour la musique du film Le Patient anglais d'Anthony Minghella : "A chaque fois que l’on me présentait un compositeur, je disais toujours à mes producteurs que je voulais que cela ressemble plus au travail de Gabriel Yared. C’est le compositeur du Patient anglais dont j’adore la musique, et que j’écoutais d’ailleurs lorsque j’écrivais le scénario. Ils ont donc fini par le contacter. Je l’ai rencontré à Paris et lui ai parlé de l’histoire et de nos ambitions. Il a alors accepté d’écrire le thème principal du film. J’étais ravi! C’est un honneur d’avoir pu travailler avec lui et son co-compositeur Cyrille Aufort", proclame le réalisateur.
Une avant-première d'exception :
Et tout d'abord un grand merci au distributeur Jour 2 Fête et à l'Utopia de Toulouse pour cette avant-première.
Ils frappent encore un grand coup ... au coeur !
Intéressé au plus haut point par l’Histoire, je ne voulais pas manquer cette séance. Le film relate des événements Danois, vingt ans avant la révolution française. Christian VII un roi, que l’on qualifiait de malade et atteint de folie, laisse son médecin inspiré par les idées de Voltaire et de Rousseau prendre le pouvoir avec l’aide de la reine qui deviendra sa maîtresse.
La réalisation minutieuse, soignée et discrète s’appuie sur le scénario magnifiquement bien écrit donnant des dialogues brillants.
Mads Mikkelsen, (récompensé au dernier Festival de Cannes pour son interprétation dans La Chasse, le dernier film de Thomas Vinterberg) Alicia Vikander et Mikkel Boe Folsgaard les principaux protagonistes sont tout simplement magnifiques.
La lumière contribue à la réussite de l’ensemble, que je qualifierai d’excellent et justement récompensé lors de la dernière Berlinale avec l’Ours d'Argent du Meilleur acteur pour Mikkel Boe Følsgaard et celui du meilleur scénario pour Nikolaj Arcel.
Amateurs d’Histoire, de grands événements historiques, rendez-vous en novembre.
Un beau film s’offre à vous.
Sources :
http://www.imdb.com
http://www.cinemas-utopia.org
http://www.kristeligt-dagblad.dk
http://www.telegraph.co.uk - Robbie Collin
http://www.impawards.com
http://www.metropolefilms.com
http://www.allocine.fr