Je ne veux parler que de cinéma, pourquoi parler d'autre chose ? Avec le cinéma on parle de tout, on arrive à tout. Jean Luc Godard
Date de sortie 22 mai 2013
Réalisé par Michael Mayer
Avec Nicholas Jacob, Michael Aloni, Jamil Khoury,
Loai Nofi, Shimon Mimran, Moris Cohen
Titre original Out in the Dark
Genre Drame , Romance
Nicholas Jacob et Michael Aloni
"Haletant, sensuel et plein de suspense" (The Hollywood Reporter)
"Terriblement intelligent" (The New York Times)
"Un thriller politique aussi haletant que romantique." (Variety)
Synopsis
Nimer Mashrawi (Nicholas Jacob), un brillant étudiant palestinien réfugié clandestinement à Tel-Aviv, rêve d’une vie meilleure à l’étranger. Sa famille habite à Ramala. Dès qu'il le peut, il lui fausse compagnie pour rejoindre un bar gay à Tel Aviv.
Lors d'une ses escapades nocturnes, Nimer croise Roy (Michael Aloni), un jeune avocat israélien. Leur rencontre est l'occasion d'un coup de foudre.
Aimer un clandestin n'est pas forcément ce qu'il y a de plus simple, mais être homo quand on habite en territoire occupé est tout ce qu'il y a d'intenable. Nimer ne dit pas tout à son bel amoureux, tentant de protéger ce sentiment fragile qui bouleverse sa vie déjà perturbée.
Néanmoins le sentiment s'enracine, ils s’éprennent réellement l’un de l’autre et vivent une belle histoire d’amour, faite de tendresse et de complicité.
La relation semble vouloir durer… mais si Roy n'a pas de problème du côté de sa famille, du côté professionnel les choses sont moins simples.
Lorsque Nimer bénéficie d'un laissez-passer pour suivre des cours à la fac de Tel Aviv, leur idylle s'affirme.
Issu de la bourgeoisie aisée de Tel aviv, aux moeurs libérales, Roy n’a pas de problème pour faire accepter son homosexualité par ses parents.
Roy présente Nimer à ses parents. Nimer, lui, cache son homosexualité. Nabil le prendrait mal. Nabil (Jamil Khoury) le frère de Nimer, n'a pas ce type de préoccupations. Il stocke des armes dans la cave familiale et n'hésite pas à balancer l'une ou l'autre roquette sur ses voisins israéliens. Le père est décédé et Nabil, machiste et traditionaliste, tente de reprendre la direction de la famille.
Mais le secret des deux amants est vite éventé. Les tensions s'exacerbent.
Pour Roy, les ennuis, viennent de l’extérieur, où la société israélienne, autant occidentale que moyen-orientale, n’est pas toujours aussi ouverte.
Au fil de leur relation, Nimer est confronté aux réalités cruelles de la communauté palestinienne – qui rejette son identité – et de la société israélienne – qui ne reconnaît pas sa nationalité.
Apprenant ses préférences sexuelles, et sa relation avec "l’ennemi", sa famille le chasse de chez lui.
Nimer, qui avait fini par obtenir l'autorisation d'Israël d'étudier dans une de ses universités, devient une proie facile pour les services secrets qui menacent de faire connaître son homosexualité dans sa communauté, pour obtenir des renseignements en échange de leur silence.
Nimer n'a aucune envie d'aider l'occupant… d'autant qu'il connait le sort que le Hamas réserve aux traitres, à ceux qui sont accusés de collaboration. Mais il sait aussi que son refus de collaborer ne le protège guère : de son côté du mur, les homosexuels honnis pour leur sexualité sont de sus fatalement soupçonnés des pires trahisons… Pour mieux ferrer sa malheureuse victime, Israël lui sucre son permis de séjour, faisant de lui un clandestin expulsable à tout moment vers son territoire d'origine…
Sur fond de lutte familiale, politique et sociale, Nimer doit choisir entre son désir d’ailleurs et son amour pour Roy.
Le conflit israélo-palestinien les laissera-t-il maîtres de leur destin ?
Nicholas Jacob et Michael Aloni
Il s'agit de la première expérience cinématographique du jeune Nicholas Jacob, qui tient le rôle de l'étudiant, comme de celles du réalisateur/scénariste Michael Mayer et de son co-scénariste Yael Shafrir.
Distingué par un court-métrage, Fireworks, Michael Mayer est né à Haïfa mais vit amitnenant en Californie pour y étudier le cinéma.
Alata a reçu le prix du Meilleur Film au Festival International du Film d'Haifa, une manifestation cinématographique majeure en Israël.
Alata, une histoire d'amour qui se passe à Tel Aviv. Tel Aviv, capitale homosexuelle d'Israël où s'est tenue en 2012 la quatorzième Gay Pride… Ses bars gay-friendly, ses boites à la mode, ses homos décomplexés… Le site américain Gay Cities donne Tel Aviv pour la meilleure destination touristique (devant New York et Toronto) "exception non seulement dans la région, par rapport à ses voisins arabes, mais aussi au sein même d'Israël". Tout le contraire de Jérusalem où les juifs orthodoxes empêchent la tenue d'une Gay Pride depuis longtemps. En plus de la reconnaissance des mariages homosexuels contractés en dehors du pays et la légalisation des adoptions par des couples du même sexe, Israël ne manque pas de lois destinées à faire avancer les droits des homosexuels (cf Le Monde.fr du 8/06/12). Mais hors du microcosme de Tel Aviv, les choses se compliquent furieusement et les services secrets d'Israël ne se privent pas d'utiliser l'intolérance de ses voisins occupés pour piéger les malheureux Palestiniens qui ont le tort d'aimer les hommes…
Alata, centré sur la romance interdite entre deux hommes en plein conflit au Moyen Orient, s'inscrit dans la lignée de films comme Yossi et Jagger réalisé en 2005, Eytan Fox, qui dépeignait l'histoire d'amour de deux officiers de l'armée israélienne.
Relevé dans lepasseurcritique.com.
C'est dans la deuxième partie que la maestria du réalisateur s'affirme. Filmée en lumière naturelle, jouant sur les ombres et l'obscurité, Alata signifie obscurité en hébreu, au plus proche des deux acteurs, l'histoire s'emballe au gré des réactions des deux mondes que tout oppose.
C'est dans l'éclairage des relations entre Nimer et son frère, oy Roy et son père, que le spectateur est touché, comme si à partir de personnages simplistes, se construisent des relations complexes. Système palestinien, opprimé et violent, et système israélien oppressif et intellectualisant. Quand ils se mêlent, au travers de la relation métaphorique de Nimer et Roy, on quitte le dualisme didactique et superficiel et on découvre la complexité de la psychologie humaine.
On pénètre également dans la psyché de Nimer qui hésite un temps entre son amour pour Roy et son désir d'ailleurs. Les motivations conscientes et inconscientes se bousculent et se superposent. Michael Mayer nous fait participer allègrement aux réflexions de son personnage, nous amenant à imaginer des solutions en compagnie de Roy.
Le réalisme de la mise en scène accentue le caractère universel des questions posées. Et c'est là, dans la dramatisation des enjeux, dans les scènes d'action, parfaitement travaillées lorsque les regards se croisent, lorsque les paroles fusent qu'on perçoit le talent de Michael Mayer.
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Sources :
http://www.cinemas-utopia.org/toulouse
http://www.imdb.com
http://www.lepasseurcritique.com
http://www.outplay.fr
http://www.allocine.fr