Je ne veux parler que de cinéma, pourquoi parler d'autre chose ? Avec le cinéma on parle de tout, on arrive à tout. Jean Luc Godard
Date de sortie 11 décembre 2013
Réalisé par J. C. Chandor
Avec Robert Redford
Genre Drame, Aventure
Production Américaine
All Is Lost est le second long métrage du réalisateur américain J.C. Chandor. En 2011, ce dernier avait écrit et réalisé Margin Call, pour lequel il avait été nommé à l'Oscar du Meilleur scénario original.
All Is Lost a été présenté Hors Compétition au Festival de Cannes 2013.
Il a également été sélectionné en compétition au Festival du cinéma américain de Deauville, où il a remporté le
- Prix du Jury, ex-aequo avec le film Stand Clear of the Closing Doors.
J. C. Chandor ne cache pas qu'il a eu plusieurs influences dans l'écriture de son scénario. La principale réside dans Du Vieil homme et la mer, un court roman d'Ernest Hemingway, racontant la lutte d'un vieux pêcheur contre un marlin.
Golden Globes 2014 :
- Meilleure bande originale Alex Ebert
Synopsis
Au cours d'un voyage en solitaire à travers l'Océan Indien, un homme découvre à son réveil que la coque de son voilier de 12 mètres a été percée lors d'une collision avec un container flottant à la dérive.
Privé de sa radio et de son matériel de navigation, l'homme se laisse prendre dans une violente tempête. Malgré ses réparations, son génie marin et une force physique défiant les années, il y survit de justesse.
Avec un simple sextant et quelques cartes marines pour établir sa position, il doit s'en remettre aux courants pour espérer se rapprocher d'une voie de navigation et héler un navire de passage.
Mais le soleil implacable, la menace des requins et l'épuisement de ses maigres réserves forcent ce marin forcené à regarder la mort en face.
À l’image de certains réalisateurs comme Raphaël Nadjari, J. C. Chandor a pris le pari d’écrire un scénario minimaliste. Pour All Is Lost, ce dernier n’excédait pas 30 pages et ne présentait aucun dialogue : "Quand J.C. m’a répondu que c’était le scénario dans sa totalité, ça m’a inquiété et enthousiasmé en même temps. Le premier film que nous avons fait ensemble reposait sur les dialogues. Ici, c’était l’inverse. Je reconnais m’être tout de suite dit, je ne vois vraiment pas comment on va trouver les financements. C’était très original et audacieux", se souvient le producteur Neal Dodson.
C’est pendant la présentation de Margin Call à Park City au Festival de Sundance que J. C. Chandor a rencontré Robert Redford. S'il n'avait jamais pensé à lui pour le rôle, le discours donné par l'acteur et dirigeant du festival a fait office de révélation. De son côté, Robert Redford a tout de suite été séduit par l’originalité du projet : "C’était audacieux, singulier, et sans dialogues. J’ai eu la conviction que J. C. Chandor resterait fidèle à son approche (...) C’est assez ironique, après presque 30 ans à la tête de Sundance, aucun des réalisateurs auxquels j’ai apporté mon soutien ne m’a engagé. Ils ne me proposent jamais de rôle ! J. C. Chandor est le seul !", assure le comédien.
Robert Redford est le seul et unique acteur de All is Lost. Il n'y a donc aucun dialogue, le personnage est seul face à lui-même pendant plus d'une heure quarante. Un vrai défi pour le comédien ! Malgré ses 77 ans, l'acteur a tenu à faire ses cascades tout seul et il n’a pas été épargné. "Bob est allé s’écraser contre le bord du bateau. Nous l’avons ensuite mis sur un radeau de sauvetage que nous avons fait chavirer. Malgré tous ces sévices, il était toujours partant", détaille le producteur Neal Dodson.
Faute de disposer d’un gros budget, les équipes techniques ont dû faire preuve d’inventivité pour simuler la tempête qui secoue Robert Redford et son voilier. Pour parvenir à l’effet souhaité, un système de cordes et de poulies a été mis en place : "Il nous suffisait de tirer la proue vers le bas avec un cylindre puis de la laisser remonter, et vice-versa. On a fait la même chose latéralement, et on est arrivé aux effets voulus", s’est félicité le superviseur des effets spéciaux Brendon O’Dell. Alors que l’histoire se situe dans l’Océan Indien, aucune séquence du film n’y a été tournée. L’ensemble des images proviennent du large de Los Angeles dans l’Océan Pacifique, de la mer des Caraïbes à côté de Nassau et dans des bassins artificiels situés au Mexique.
All Is Lost a été tourné pour la plus grande partie dans les studios Baja, au Mexique. Ces studios ont été construits en 1997, pour le tournage de Titanic, de James Cameron. Pour les besoins du film, trois voiliers identiques ont été nécessaires afin de tourner les scènes en intérieur, en extérieur et pour l’élaboration des effets spéciaux. Ces trois bâtiments ont ensuite subi tous les traitements possibles de la part des équipes du film : "On l’a coulé, ramené à la vie, on lui a fait parcourir des centaines de milles et traverser une tempête, on l’a fait chavirer, on l’a encore coulé. Il était essentiel pour nous de savoir comment ces bateaux fonctionnent et réagissent, comment ils se gouvernent et comment ils coulent, en plus de tous les éléments de navigation nécessaires à notre histoire", s’amuse le réalisateur J. C. Chandor.
Mon opinion
Le premier long-métrage de J.C. Chandor, Margin Call, était déjà une belle réussite. Ce deuxième film All is lost confirme un talent, certain.
Totalement inculte en matière de voile avec une certaine appréhension du grand large, rien n'était fait pour m'attirer vraiment par le sujet traité. Et puis, le bouche à oreille, divers articles et critiques favorables, ont finalement, eu raison de ma réticence.
Peu ou quasiment pas de dialogues. Un petit budget. Et "fuck", quelle belle surprise !
Juste le bruit du vent en rafales et les vagues qui se soulèvent pour mieux tout emporter. Aucun effet grandiose. La mise en scène est à la limite du documentaire. La photographie signée par Frank G. DeMarco offre quelques images des fonds marins particulièrement belles.
La caméra s'attache à un marin solitaire, soumis aux caprices de l'océan. À cet incroyable instinct de survie qui l'obligera d'user de toutes les possibilités offertes pour tenter de gagner quelques heures. Quelques jours, peut-être.
Cet homme c'est Robert Redford.
Quarante après Nos plus belles années qui sortira le 18 décembre en version restaurée, il ne cache rien du temps qui a passé sur lui comme chez tout un chacun. Il assure toutefois les cascades et reste présent à l'image du début à la fin du film. Une sacrée performance ! Aucun artifice pour maquiller les marques du temps. Il a son âge et l'affiche plutôt bien.
Tout ce que je craignais au début de la séance s'est estompé dès les premières minutes. Je n'ai pas vu le temps passer. Certains passages m'ont fait penser au film de Rodrigo Cortés, Buried.
Un bon moment de cinéma.
Sources:
http://www.allocine.fr