Je ne veux parler que de cinéma, pourquoi parler d'autre chose ? Avec le cinéma on parle de tout, on arrive à tout. Jean Luc Godard
Date de sortie cinéma : 12 octobre 2011
Réalisé par Oliver Hermanus
Avec Deon Lotz, Charlie Keegan Roeline Daneel,
Sue Diepeveen, Albert Maritz, Michelle Scott
Titre original Skoonheid
Long-métrage français, sud-africain, allemand
Genre Drame
Synopsis
François van Heerden (Deon Lotz) mène une vie bien rangée à Bloemfontein, en Afrique du Sud. Père de deux filles et mari dévoué, il est pris de court quand une rencontre fortuite bouleverse son existence propre et parfaitement ordonnée.
Christian Roodt (Charlie Keegan), 23 ans, est le fils d'un vieil ami perdu de vue. De l'avis de tous, il est l'incarnation du beau jeune homme dans la fleur de l'âge. François s'en trouve secrètement désarmé, consumé par une passion dévorante et une convoitise malvenue.
S'étant toujours appliqué à se complaire dans le dégoût de lui-même, le voilà qui laisse sortir des émotions contenues depuis toujours, tentant désespérément d'obtenir de la vie ce qu'il a toujours désiré : le bonheur.
Beauty a été sélectionné en compétition officielle du festival de Cannes 2011, dans la section "Un Certain Regard". C'était la première fois qu'un film en Afrikaans recevait les honneurs de ce festival.
L'afrikaans est originellement une langue parlée par les colons néerlandais débarqués en Afrique du Sud, également appelés « Boers », mot signifiant « paysans » dans leur langue.
La langue afrikaans est aussi parlée par les métis, en particulier dans les régions du Cap-Occidental et du Cap-du-Nord
Beauty finalement reparti avec la Queer Palm, la deuxième depuis la création de ce prix récompensant les films aux thématiques LGBT.
Le réalisateur, Oliver Hermanus
est né en 1983 à Cape Town, Afrique du Sud.
Il a étudié à l'Université de Cape Town avant de finir diplômé de la London Film School avec un Master en Réalisation.
Le producteur Didier Costet est d'ailleurs un habitué de la Croisette,
qu'il avait déjà eu l'occasion de visiter avec deux films réalisés par Brillante Mendoza en 2008 avec
Serbis Réalisé en 2008
Avec Gina Pareño, Dan Alvaro, Mercedes Cabral
et avec Kinatay Réalisé en 2009
Avec Mercedes Cabral, Julio Diaz, Jhong Hilario
Kinaty avait reçu le Prix de la Mise en scène
Le personnage de François est l'incarnation même de la minorité, et pas seulement pour des raisons sexuelles. En effet, sa couleur de peau, sa ville, son pays et la langue qu'il parle, concourent à l'isoler de la majorité. Dans l'Afrique du Sud post-Apartheid, François, blanc parlant l'Afrikaans et résidant dans la capitale bâtie par les colons, représente l'ennemi. Le mal-être et l'isolement du personnage principal se joue donc à deux échelles : celle de l'Histoire et de la société, et celle de la sexualité et de l'intime.
La vue et le regard possèdent une importance cruciale dans le film. En effet, François est présenté comme un voyeur, un homme qui aime observer ses semblables sans pouvoir être observé en retour car gardant ses émotions et pensées pour lui.
Deon Lotz
Aussi le réalisateur a-t-il choisi de le filmer de manière subjective, afin de donner aux spectateurs l'impression de voir les choses "comme s’il était François". Le cinéaste souhaite ainsi que ces derniers pensent et réagissent comme le protagoniste, et donc comprennent certaines de ses actions.
Oliver Hermanus dit également avoir voulu que son film soit un reflet fidèle de l'Afrique du Sud d'aujourd'hui, en tout cas tel que lui la perçoit. Il présente donc "les standards du conservatisme, qui sont toujours très présents et qui masquent à peine une idéologie raciste dépassée ; le surprenant milieu underground cosmopolite et sexué du Cap ; et surtout, un commentaire sur la Beauté."
A l'origine du projet se trouve le concept même de la beauté : le réalisateur déclare en effet que c'est sur ce dernier qu'il s'est appuyé pour construire le personnage de François, et que son objectif premier était de montrer "le danger de la beauté qui est présente en chacun d'entre nous." Ainsi, si le personnage de François montre le pouvoir d'attraction de la beauté, celui de Christian illustre la liberté et le pouvoir dont jouissent ceux qui la possèdent.
Une autre question fondamentale soulevée par le film est celle de l'attraction exercée par la jeunesse et la beauté, notamment sur les personnes plus âgées. Ce pouvoir, aux dires d'Oliver Hermanus, n'est dû qu'à l'action de la société, qui valorise les personnes jeunes et jolies au détriment des autres. Ainsi, en mettant en relation un personnage d'âge mûr avec François, avec un jeune homme au sortir de l'adolescence, Christian, le réalisateur interroge la part de jeunesse qui réside en nous : "Nous nous retrouvons tous dans des situations dans lesquelles nous nous comportons comme des adolescents. Ces émotions de jeunesse ne meurent pas, elles sont juste dissimulées par l'âge. [...] Jeunesse et beauté sont dangereux. Il est idiot de leur conférer une telle valeur alors qu'ils ne durent pas", explique le cinéaste.
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Sources :
http://www.allocine.fr
http://www.cinemovies.fr
http://fr.wikipedia.org