Date de sortie 25 septembre 2013
Réalisé par Woody Allen
Avec Cate Blanchett, Alec Baldwin, Louis C.K.,
Sally Hawkins, Bobby Cannavale, Peter Sarsgaard,
Michael Stuhlbarg, Charlie Tahan, Andrew Dice Clay
Genre Comédie dramatique
Production Américaine
Blue Jasmine est le 44ème long-métrage de Woody Allen.
Présenté en avant-première et hors compétition
au 39ème Festival du Cinéma Américain de Deauville
Golden Globes 2014 :
- Meilleure actrice Cate Blanchett
Lancés en 1984 sous le nom de FINDIES (Friends of Independents) puis rebaptisés en 1986, les Independent Spirit Awards récompensent chaque année les meilleures productions indépendantes en amont des Oscars.
Independent Spirit Awards 2014 (édition n°29)
- Meilleure actrice Cate Blanchett
Oscars 2014 :
- Meilleure actrice Cate Blanchett
À bientôt 80 ans, le réalisateur renoue avec sa veine dramatique pour dresser le portrait absurde et tragique d'une femme sombrant dans la folie suite à la banqueroute de son escroc d'époux, qui n'est pas sans rappeler Bernard Madoff.
"J'ai déjeuné avec mon épouse quand elle m'a raconté l'histoire d'une femme vivant pas très loin de chez nous à New York. Une femme très chaleureuse, aimable, charitable. Mais habituée au meilleur. Quand son mari a été ruiné par la crise financière, tout s'est effondré. Son mariage, sa fortune, elle a même dû travailler. J'ai trouvé que ça ferait un très bon film, sur le modèle de la tragédie grecque", explique le réalisateur.
Woody Allen connaît parfaitement ce monde de la finance, dont il décrit les turpitudes. Pour une fois, l'actualité et la crise l'ont inspiré. "Je pense que les classes moyennes savent mieux encaisser. Les riches sont habitués à contrôler leur vie.Ils ont de l'argent, des domestiques. Et quand ça tourne mal, ils ne savent plus quoi faire. Les plus modestes savent faire le dos rond."
Michel Cohen-Solal pour http://www.rtl.fr
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Campé par Cate Blanchett, le personnage de Jasmine est tout en grâce et sensualité.
Une beauté diaphane au regard bleu mer du sud qui a fait craquer Woody Allen quand il l'a appelé pour lui proposer le rôle. "La conversation a été très brève, deux minutes environ. Il m'a demandé si j'étais disponible pour lire le script. J'ai dit oui et, très vite, je l'ai rappelé, c'était brillant. C'est un grand dramaturge. J'avais très peur à l'idée de jouer mais le rôle m'excitait parce qu'il était complexe avec beaucoup d'empathie et d'absurdité en même temps. C’est parfaitement construit, c’est absurde et tragique à la fois. Je pense que Woody Allen méprise Jasmine autant qu’il la vénère. Elle le fascine. Quand on pense à tous les extraordinaires portraits de femmes qu’il a créés, avec tant d’actrices merveilleuses, on voit qu’il aime et qu’il est fasciné par les femmes, leur exubérance, leur intelligence, leurs craintes et leurs phobies", confie Cate Blanchett.
"C’est un privilège de jouer le rôle principal dans un film de Woody Allen. Il a influencé la culture populaire d’une façon dont nous n’avons même pas idée", estime l’actrice.
Jasmine ment énormément.
Lorsqu'elle a épousé son mari, elle a commencé par changer de prénom, troquant Jeanette pour Jasmine, un nom plus tendance et plus exotique.
"C’est une manière de se créer un personnage, et il est symptomatique qu’elle n’ait pas choisi Scarlett ou un nom totalement différent du sien : elle se contente toujours de s’écarter très légèrement de la vérité. Ce genre de mensonge anodin est assez inoffensif en soi, mais plus on le pratique, plus on a du mal à voir la réalité en face. Du coup, on en vient à se demander si Jasmine a des prédispositions à la mythomanie, ou si elle ment seulement de temps en temps", observe son interprète, Cate Blanchett.
Synopsis
Jasmine (Cate Blanchett) a vécu une vie confortable comme femme au foyer et épouse de Hal (Alec Baldwin), riche homme dʼaffaire new-yorkais.
Tout sʼest écroulé brutalement lorsquʼil est apparu que Hal était un escroc et que celui-ci a été arrêté et sʼest suicidé en prison, la laissant sans le sou et criblée de dettes.
Lorsquʼil a découvert les malversations de son père et la complicité passive de sa mère, qui signait tout ce que lui demandait Hal sans comprendre les montages financiers, leur fils Danny (Charlie Tahan) a quitté la maison sans laisser dʼadresse.
Le statut social est d’une importance primordiale pour Jasmine, aussi snobe qu’élégante elle se soucie essentiellement de l’image qu’elle renvoie. La déchéance sociale et financière est l’une des raisons de sa dépression. L’argent conditionne totalement sa vision de la réussite, et du bonheur, mais également son regard sur les autres.
Paumée, Jasmine entend malgré tout refaire sa vie et trouver du travail. Elle se rend à San Francisco auprès de sa sœur Ginger (Sally Hawkins), mère divorcée avec deux enfants. Celle-ci conserve une rancœur encore vive envers sa sœur et Hal. Quelques années auparavant, avec son ancien mari Augie (Andrew Dice Clay) ils avaient gagné 200 000 $ à la loterie, un gain qui aurait pu changer leur train de vie, mais Jasmine les a convaincus de confier cet argent à Hal pour faire fructifier lʼinvestissement et ils ont tout perdu.
Jasmine et Ginger sont diamétralement opposées, depuis toujours, et le fossé entre elles est parfois immense. Elles ont toutes les deux été adoptées, sans être nées des mêmes parents.
Ginger fréquente un mécanicien nommé Chili (Bobby Cannavale), que Jasmine méprise ouvertement mais Ginger lui rétorque quʼau moins lui, est honnête.
Si elle arbore toujours sa classe naturelle, Jasmine est psychologiquement fragile et n’a aucune qualification lui permettant de trouver du travail. Rêvant de trouver un emploi comme décoratrice dʼintérieur, elle souhaite suivre une formation par internet mais doit dʼabord suivre des cours dʼinformatique, quʼelle tente péniblement de combiner avec un emploi de jour comme assistante administrative dʼun dentiste, le docteur Flicker (Michael Stuhlbarg).
Ce dernier lui faisant des avances de plus en plus pressantes, elle quitte son emploi.
Sally Hawkins et Louis C.K.
Lors dʼune fête, Ginger a une aventure avec un autre homme, Al (Louis C.K.). Chili en est informé rapidement par des témoins oculaires et rompt violemment avec Ginger. Lorsque Ginger apprend quʼAl est marié et nʼest en réalité pas disponible, elle revient auprès de Chili.
Cate Blanchett et Peter Sarsgaard
Jasmine fait la connaissance de Dwight (Peter Sarsgaard), un diplomate veuf attiré par sa beauté, son élégance et sa distinction. Il souhaite rencontrer une femme qui pourrait lʼaccompagner dans sa carrière diplomatique.
Sentant que ceci est une chance unique pour elle, Jasmine ment sur plusieurs détails de sa vie privée, avouant quʼelle exerce le métier de décoratrice dʼintérieur, quʼelle nʼa pas dʼenfant et que son ancien mari était un chirurgien mort dʼune crise cardiaque.
Leur idylle prend forme et Dwight espère lʼépouser très prochainement. Quelques temps après, alors quʼils se rendent à la bijouterie pour acheter la bague de mariage, ils croisent fortuitement Augie, qui révèle devant Dwight lʼexistence du fils de Jasmine et les escroqueries de son ancien mari Hal.
Dwight est bouleversé par les mensonges de Jasmine et rompt la promesse de mariage.
La scène finale voit Jasmine, errant de manière hagarde dans les rues de San Francisco, désemparée et parlant dans le vide.
Jasmine a toujours été plus choyée que sa sœur : "Jasmine a toujours dégagé quelque chose d’attirant. Elle était plus intelligente, plus jolie et plus élégante de naissance. Ginger s’est toujours vue comme l’enfant non désirée et non aimée – un peu comme la brebis galeuse", commente Sally Hawkins. Les deux femmes ont deux manières totalement différentes de voir la vie. Bien qu’elles ne soient pas très proches, Ginger répond présente lorsque Jasmine a besoin d’elle. "Ginger a vraiment un bon fond, même s’il y a une tension entre elles. En tant que sœur cadette, elle a toujours admiré Jasmine, et elle comprend que l’occasion se présente de renouer avec elle", ajoute la comédienne.
Mon opinion :
Woody Allen, revient aux États Unis et filme, une fois encore, l'opposition des classes sociales de New York à San Francisco. Il évite tous les clichés.
La réussite du film tient-elle davantage à la sobriété de la réalisation, à un scénario parfaitement écrit, et légèrement inspiré par le rôle de Blanche DuBois dans lequel Cate Blanchett a déjà brillé au théâtre ?
Les dialogues fusent et frappent justes. Le montage est judicieux et la photographie signée Javier Aguirresarobe, participent aussi à cette réussite.
Mais le grand plus, reste l'incroyable prestation de sa principale interprète, Cate Blanchett. Elle est tout à fait remarquable dans chacune des péripéties que lui impose ce rôle. Cette grande actrice reste crédible de bout en bout. Ce n'est pas la première fois que le réalisateur offre des rôles sur mesure à ses actrices. Mais ici, il ouvre une voie royale au talent reconnu de Cate Blanchett et peut-être aussi, celle des récompenses suprêmes, pourquoi pas un Golden Globes suivi de l'Oscar.
Sally Hawkins, grande actrice déjà multi récompensée, pour d'autres rôles ne démérite pas face à Cate Blanchett.
À leurs côtés, Bobby Cannavale, Alec Baldwin, Peter Sarsgaard et Michael Stuhlbarg offrent quelques moments savoureux. Blue Jasmine restera une pépite dans la filmographie de Woody Allen.
Sources :
http://www.rtl.fr
http://www.imdb.com
http://www.allocine.fr