Avec environ 1.000 films tournés par an, l'Inde est de loin la première industrie cinématographique au monde. Pourtant, chez nous, ses fruits sont toujours perçus d'un oeil assez moqueur. Le musée Guimet a organisé en 2008, une grande manifestation autour de la culture du sous-continent.
Un "Eté indien", occasion de revenir sur le cinéma populaire d'une des plus grandes puissances de la planète.
Aurélie Louchart pour Evene.fr
Bollywood est le nom donné à l'industrie cinématographique indienne basée à Mumbai (Bombay) et dont les films sont réalisés en hindî et en ourdou. Il s'agit de la composante la plus populaire du cinéma indien, le plus important au monde en nombre de films tournés.
Le terme "Bollywood" est un mot-valise combinant l'initiale du nom "Bombay", ancien nom de la ville indienne appelée officiellement Mumbai, et celui d'un autre symbole de l'industrie cinématographique, en l'occurrence américaine : "Hollywood".
Il ne désigne pas un lieu spécifique mais plutôt un genre cinématographique.
Le premier film indien fut
Raja Harishchandra
Film muet Réalisé par Dadasaheb Phalke en 1913.
Avec D.D. Dabke et P.G. Sane
alors que le premier film sonorisé indien fut Alam Ara
d'Ardeshir Irani en 1931
Avec Master Vithal, Zubeida, Jillo
Photo tiré de Alam Ara
La production cinématographique avec une moyenne de 200 films par an, devait toutefois ralentir dans les années 1930-1940 suite à la Deuxième Guerre mondiale et au mouvement indépendantiste indien.
Un homme de génie, Satyajit Ray
Ecrivain, scénariste, musicien et cinéaste indien
Né à Calcutta le 02 mai 1921 et décédé à Calcutta le 23 avril 1992
D'abord diplômé en économie de l'université de Calcutta, Satyajit Ray se reconvertit très vite dans les arts graphiques tels qu'enseignés à l'université Visva-Barathi de Santiniketan. C'est dans la publicité qu'il fourbit ses armes, avant de rencontrer Renoir, qui est alors en pleine période indienne. Cinéphile, il fonde la Calcutta Film Society, qui est la première expérience réussie d'un ciné-club en Inde. Pour son travail de publiciste, il voyage à Londres, où il voit Le Voleur de bicyclette; en sortant de la projection, il songe à devenir réalisateur. Avec le soutien du gouvernement du Bengale, il tourne son premier film avec une équipe inexpérimentée :
La Complainte du sentier
Avec Kanu Bannerjee, Karuna Bannerjee, Uma Das Gupta,
Synopsis Fresque dramatique sur la vie d'une famille indienne composee de trois parties.
Ce film presente au festival de Cannes fut boudé par le public et la presse. Seul André Bazin et quelques rares chroniqueurs en remarquerent les grandes qualites.
Adapté d'un écrivain bengali très célèbre, le film forme - avec ses deux suites
L' Invaincu
Avec Kanu Bannerjee, Karuna Bannerjee, Pinaki Sen Gupta
Synopsis Dans la suite de La complainte du sentier (Pather Panchali), Apu a 10 ans et il est installé avec sa famille à Bénarès. Sur les escaliers qui dominent le Gange, son père gagne désormais sa vie en lisant des textes sacrés. Suite au décès inattendu de ce dernier, sa mère décide alors de retourner vivre à la campagne. Devenu un élève brillant, Apu décroche une bourse et part étudier à Calcutta, laissant sa mère déchirée par le chagrin.
Le Monde d'Apu
Avec Soumitra Chatterjee, Sharmila Tagore, Alok Chakravarty, Swapan Mukherjee
Synopsis Apu epouse une jeune fille qu'il ne connait pas pour lui eviter le deshonneur, son pretendant etant subitement devenu fou. Ce mariage inattendu se transforme en un amour profond, mais la jeune femme meurt en couches et Apu rejette son enfant de toutes ses forces.
Classique indien depuis lors, la trilogie parle du Bengale des années 1920 sous le prisme d'un personnage central que l'on suit de son enfance jusqu'à son mariage. Véritable manifeste de l'existence du cinéma indien pour le monde entier, le deuxième volet est couronné d'un Lion d'or à Venise. Entre L' Invaincu et Le Monde d'Apu , Satyajit Ray sort ce qui est considéré comme une autre pièce maîtresse de sa première période :
Le Salon de musique Réalisé en 1958
Avec Chhabi Biswas, Ganda Pada Basu, Kali Sarkar
Racontant les derniers jours d'un seigneur du Bengale.
le film est remarqué pour l'empathie déployée, la précision de sa mise en scène et les nombreuses scènes musicales et dansée qui le ponctuent. La suite de sa filmographie est marquée par des oeuvres toujours saluées :
La Déesse Réalisé en 1960
Avec Chhabi Biswas, Soumitra Chatterjee, Sharmila Tagore
Dans lequel il dénonce avec raffinement les superstitions.
La Grande Ville Réalisé en 1963
Avec Madhabi Mukherjee, Anil Chatterjee
à propos d'une femme qui change de vie.
Charulata Réalisé en 1964
Avec Soumitra Chatterjee, Madhabi Mukherjee, Shailen Mukherjee
film marquant sur une épouse délaissée.
Des jours et des nuits dans la forêt Réalisé en 1970
Avec Soumitra Chatterjee, Sharmila Tagore, Robi Ghosh,
parlant de cadres urbains se ressourçant dans les bois.
Tonnerres lointains Réalisé en 1973 ,
Avec Soumitra Chatterjee, Babita, Sandhya Roy
Un village du Bengale en 1942. Les privileges d'un couple de brahmanes sont tout a coup remis en question lorsque la penurie de riz, due a la guerre, s'installe.
Ours d'Or au Festival de Berlin 1973.
Les Joueurs d'échecs Réalisé en 1977
Avec Amjad Khan, Sanjeev Kumar, Saeed Jaffrey
autant consacré au jeu qu'à la décadence de la bourgeoisie,
ou encore La Maison et le monde Réalisé en 1984
Avec Soumitra Chatterjee, Victor Banerjee, Swatilekha Chatterjee
(Liste non exhaustive)
Outre une filmographie qui fait de lui LE RÉALISATEUR du cinéma indien,
Satyajit Ray est aussi un nouvelliste pour enfant très connu et un compositeur salué.
C'est en 1937 qu'Ardeshir Irani réalisa le premier film couleur en hindi. Suivront :
Kisan Kanya Réalisé par Moti B. Gidvani
Avec Padmadevi, Jillo et Ghulam Mohammad
Mother India Réalisé par Gunjal en 1938
Avec Pramila, Ashiq Hussein, Ghulam Mohammed
Malgré le succès de ces films, la couleur mettra du temps à s'imposer avant les années 1950.
Si l’on demande à un cinéphile occidental de citer un cinéaste indien au hasard, il risque fort de répondre : Satyajit Ray. Un nom prestigieux et synonyme d’un cinéma ascétique mondialement acclamé par la critique. A l’inverse, un natif de Bombay, Delhi, Madras ou Calcutta mentionnera probablement un nom qui évoque le cinéma populaire, avec tout ce que cela comporte d’envolées mélodramatiques et de chansons, un nom comme celui de… Mehboob Khan.
Après plus de vingt films déjà réalisés, Mehboob Khan s'impose dans la cinématographie indienne.
Aan Réalisé par Mehboob Khan en 1952
Avec Dilip Kumar, Premnath, Nadira
Les actrices en vogue étaient
Nargis Meena Kumari
Nutan et Madhubala
Et les acteurs les plus fameux de l'époque
Dev Anand
Dilip Kumar
et Raj Kapoor
Un classique du Bollywood
Mother India est considéré par beaucoup comme l'équivalent indien de Autant en emporte le vent. Le film est une production titanesque, qui mit cinq ans à être réalisé, mais qui bénéficia du succès du précédent film de Mehboob Khan : Aan. Succès sans précédent dans l'histoire du cinéma indien, Mother India fut distribué internationalement, mais son triomphe ne s'est jamais démenti depuis sa projection dans les salles indiennes en 1957.
Mother India Réalisé par Mehboob Khan.
Avec Sunil Dutt, Nargis, Rajendra Kumar
Mother India fut le premier film indien à être nominé aux Oscars
dans la catégorie Meilleur film étranger, en 1958.
Synopsis L'Inde paysanne, dans les années 60. La vie au quotidien d'un jeune couple. Le mari, comme un enfant, brûle d'une passion non dissimulée pour elle. La femme, plus réservée, respectant les traditions indiennes, encore sous le joug de sa mère, n'ose trop s'approcher.
Ensemble, ils vivent, travaillent, ont des enfants qu'il faut nourrir et élever. La nourriture vient à manquer, mais face aux difficultés, Rhada tente de garder le sourire, ne supportant pas de punir ses enfants espiègles. Elle devient peu à peu le symbole d'une Inde qui se libère, alliant à la fois tradition et modernité.
À partir des années 1960,
les mélodrames laissent place aux romances et aux films d'action
avec des acteurs comme Rajesh Khanna
et Dharmendra
Les années 1970-1980
voient paraître nombre de films noirs avec notamment
Amitabh Bachchan Probablement l'acteur le plus emblématique du cinéma de Bollywood de la fin du xxéme siècle. Il a tourné dans plus de 200 films.
Mithun Chakraborty
et Anil Kapoor
et les actrices Hema Malini
Jaya Bachchan
et Rekha
Dans les années 1990, des comédies romantiques et familiales reprennent le dessus comme
Hum Aapke Hain Kaun...! Réalisé par Sooraj Barjatya en 1994
Avec Madhuri Dixit, Salman Khan, Mohnish Bahl
et Dilwale Dulhania Le Jayenge
Réalisé par Aditya Chopra en 1995
Avec Shahrukh Khan, Kajol, Amrish Puri
Les années 2000 correspondent à la mondialisation de Bollywood, qui n'est plus un simple marché national de seconde zone, mais une industrie internationale adoptant les standards techniques occidentaux. De grandes maisons de productions telles Yash Raj Films et Dharma Productions se lancent à la conquête du marché mondial avec
Lagaan
Réalisé par Ashutosh Gowariker en 2001
Avec Aamir Khan, Gracy Singh, Rachel Shelley
Synopsis Les villageois indiens luttent contre l'officier britannique cruel qui dirige leur région et pour se libérer de l'impôt foncier (lagaan) en organisant un match de cricket et en battant les Britanniques. Nominé aux Oscars 2002 comme meilleur film en langue étrangère.
La famille Indienne
Réalisé par Karan Johar en 2001
Avec Jaya Bhaduri, Kajol Mukherjee-Devgan, Hrithik Roshan
La famille indienne a obtenu le prix du public et du jury au Festival du Film d'action et d'aventures de Valenciennes en 2002
Snopsis Drame familial. Le patriarche d'une riche famille désavoue son fils adoptif pour avoir épousé une fille pauvre du voisinage. Son frère essaye de réunir à nouveau la famille.
Devdas
Réalisé par Sanjay Leela Bhansali en 2002
Avec Shah Rukh Khan, Aishwarya Rai, Jackie Shroff
Synopsis Basé sur un roman bengalî classique. Un jeune homme est déchiré entre la femme qu'il aime et une courtisane et sombre dans la boisson et le désespoir. Cette histoire a fait l'objet de nombreuses adaptations cinématographiques
Koi... Mil Gaya
Réalisé par Rakesh Roshan en 2003
Avec Rekha, Hrithik Roshan, Preity Zinta
New York masala
Réalisé par Nikhil Advani en 2004
Avec Sushma Seth, Reema Lagoo, Delnaaz Paul
Veer-Zaara
Réalisé par Yash Chopra en 2004
Avec Shah Rukh Khan, Preity Zinta, Rani Mukerji
Synopsis L'histoire d'amour entre un jeune homme indien pilote de l'aviation de secours indienne Veer et une jeune fille pakistanaise, Zaara. Leur histoire va se transformer en cauchemar lorsque Veer décide d'aller voir son amour Zaara en Pakistan cette derniere et déjà fiancée a un homme pakistanais d'une grande famille qui va mettre Veer en prison pendant 22 ans dans une prison pakistanaise,ce n'est qu'après la visite d'une jeune avocate jouée par Rani Mukherjee que Veer commence a raconté son histoire après 22 ans de silence.Une très belle histoire qui montre que l'amour est au delà de tout.
Rang De Basanti
Réalisé par Rakeysh Omprakash Mehra et Rakesh Mehra en 2005
Avec Aamir Khan, Om Puri, Anupam Kher
Lage Raho Munnabhai
Réalisé par Rajkumar Hirani en 2006
Avec Sanjay Dutt, Vidya Balan, Boman Irani
Krrish
Réalisé par Rakesh Roshan en 2006
Avec Hrithik Roshan, Naseeruddin Shah, Preity Zinta
Dhoom 2
Réalisé par Sanjay Gadhvi en 2006
Avec Hrithik Roshan, Aishwarya Rai, Abhishek Bachchan
Om Shanti Om
Réalisé par Farah Khan en 2007
Avec Shilpa Shetty, Amitabh Bachchan, Salman Khan
Et Dieu créa le couple
Réalisé par Aditya Chopra en 2008
Avec Shah Rukh Khan, Anushka Sharma, Kajol Mukherjee-Devgan
Synopsis Vous êtes vous déjà demandé si un homme ordinaire, fade, discret que vous croiseriez au détour d'un chemin ou dans votre entourage pourrait avoir une histoire d'amour à raconter ?
A priori non ! Comment un homme ordinaire pourrait-il avoir une histoire à vous couper le souffle, à vous donner la chair de poule, une histoire grandiose à raconter ?
Et bien détrompez vous, l'amour ne fait aucune discrimination entre l'ordinaire et l'exceptionnel, l'insignifiant et l'intéressant, le laid et le beau car l'amour ne fait tout simplement aucune différence. Il peut toucher n'importe qui et lorsque cela arrive, il nous absorbe entièrement et nous fait vivre ces moments intenses et miraculeux dont lui seul a le secret. Et c'est cela même qui arrive à Surinder Sahni, un homme simple, honnête et au coeur pur qui travaille pour Punjab power. C'est pourtant au cours de sa vie pleine de monotonie qu'il rencontre et tombe amoureux de Taani, son contraire, flamboyante, espiègle et pleine de vie pour qui le monde entier est une toile sur laquelle elle peint sa propre vie aux couleurs de l'arc en ciel, jusqu'à ce que des circonstances imprévues les fassent se rencontrer. Ils nous entraineront alors dans un voyage chargé de rire , de larmes de joie, de douleur de musique de danse et de beaucoup d'amour, un voyage qui nous laisse penser que tous les " Jodis " ordinaires abritent une histoire extraordinaire.
Jodhaa Akbar Réalisé par Ashutosh Gowariker en 2009
Avec Aishwarya Rai, Hrithik Roshan, Rajesh Vivek
Synopsis Au XVIème siècle, l'Inde est dominée par la dynastie des empereurs musulmans moghols. Le dernier héritier, Jalaluddin Muhammad, un farouche guerrier, multiplie les batailles pour agrandir le territoire de l'empire. Afin d'unifier tout l'Hindoustan, il consent à épouser Jodhaa, une princesse Rajpoute hindoue. Mais une fois mariés, celle-ci demeure distante avec Jalaluddin, refusant d'être la victime d'une alliance politique...
Le cinéma indien d'aujourd'hui c'est aussi
My Name Is Khan Réalisé par Karan Johar en 2010
Avec Shah Rukh Khan, Kajol Mukherjee-Devgan, Christopher B. Duncan
Maudite pluie ... pour lire l'article, Cliquez sur l'affiche !
et aussi le dernier film de Yash Chopra, en salles le 21 novembre 2012.
Jusqu'à mon dernier Souffle Jab Tak Hai Jaan
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Sources :
http://picasaweb.google.com
http://eastasia.fr
http://iishmael.com
http://www.objectif-cinema.com
http://www.allocine.fr
http://www.couleur-indienne.net
http://74.208.147.65/movies/bollywood
http://www.zoom-cinema.fr
http://www.evene.fr
http://www.badascreen.com
http://fr.wikipedia.org