Je ne veux parler que de cinéma, pourquoi parler d'autre chose ? Avec le cinéma on parle de tout, on arrive à tout. Jean Luc Godard
Réalisé par Fred Zinnemann
Avec Marlon Brando, Everett Sloane, Teresa Wright,
Jack Webb, Richard Erdman,Arthur Jurado,
Virginia Farmer, Dorothy Tree,
Howard St. John, Nita Hunter
Genre Drame
Titre original The Men
Production Américaine - 1950
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Marlon Brando sur le tournage de The Men
Synopsis
Fin de la seconde guerre mondiale. Ken Wilcheck (Marlon Brando), jeune lieutenant d'infanterie, conduit ses hommes parmi les ruines d'une ville en Europe. Un coup de feu claque : le lieutenant s'écroule : touché à la colonne vertébrale, il est paralysé à vie.
Rapatrié en Amérique, dans un hôpital pour paraplégiques, Ken est démoralisé par son sort. Aigri, il s'apitoie sur lui-même et se querelle avec les autres infirmes, paraplégiques comme lui.
Marlon Brando et Virginia Farmer
L'amertume grandit; il refuse tout d'abord de suivre le traitement du docteur Eugene Brock (Everett Sloane), de faire un effort de rééducation et de réadaptation, d'accepter une nouvelle vie.
Marlon Brando et Everett Sloane
Sa jeune fiancée Ellen (Teresa Wright) intervient : son état d'esprit s'améliore.
Teresa Wright et Marlon Brando
Il fait des exercices; peu à peu il réapprend l'usage de ses membres supérieurs.
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Il se déplace à l'aide d'une chaise roulante et apprend à conduire une voiture spécialement aménagée pour lui.
Ken accepte finalement d'épouser Ellen : il se tient debout pour la cérémonie des alliances. Mais la nuit de noces est une déception. Il retourne à l'hôpital.
Marlon Brando et Teresa Wrigh
Plus tard, ivre, il est la cause d'un accident de voiture. Ses camarades le mettent au pas. Il comprendra bientôt qu'il a lui aussi des responsabilités, notamment envers sa femme. Acceptant finalement sa situation, il l'assumera pleinement.
Marlon Brando, Teresa Wrigh et Everett Sloane
Pour son premier grand rôle au cinéma, Marlon Brando fit un séjour d'un mois dans un hôpital de rééducation spécialisé. Considéré comme l'acteur-type de la méthode Actors Studio, Marlon Brando transposa avec succès son style de jeu.
Le réalisateur Fred Zinnemann, aborde, de nouveau, le thème des drames physiques et psychologiques causés par le second conflit mondial. Le film fut tourné avec de véritables paralysés de guerre, ceux-ci constituant, selon Georges Sadoul, un "personnage collectif" très réussi. Celui-ci cite, par ailleurs, Jean Quéval écrivant : "Le plus admirable de ce film est l'imperturbable honnêteté qui le garde du mélo.".
Le scénario est signé par Carl Foreman. Comme tant d'autres il fut victime du maccarthysme et inscrit sur la liste noire du cinéma.
Carl Foreman au sujet du film, "The Men commençait par une très courte scène avec le générique montrant Marlon Brando touché en Allemagne et ayant sa colonne vertébrale détériorée. Il devient paraplégique et le reste de l'histoire raconte son difficile ajustement à la vie civile. C'était un aspect de la guerre qui me concernait. (...) Stanley Kramer et moi avions été dans le Signal Corps et je pense que l'un et l'autre nous ressentions la même culpabilité du fait que nous sommes revenus indemnes. (...) Et finalement ma propre réflexion : comment le personnage de Brando peut-il affronter la vie dans une situation impossible ? "
"La carrière du film sera pourtant décevante", note Patrick Brion (Marlon Brando, Éditions de La Martinière, 2006.). Ce dernier cite, par ailleurs, le témoignage de Fred Zinnemann : "Le film sortit dans le plus grand cinéma de New York deux semaines après le début de la Guerre de Corée. Conçu comme un film sur l'après-guerre, il devenait subitement une mentalité de la pré-guerre. Il n'était guère surprenant que les gens dont les fils, maris et pères qui partaient au combat n'aient pas eu envie de voir un film comme le nôtre. Il a disparu après deux semaines."
Le douloureux retour à la vie civile d’un jeune soldat de la Seconde Guerre mondiale qu’une blessure a rendu paraplégique. Produit par Stanley Kramer, spécialiste des sujets courageux, et réalisé par Fred Zinnemann, réputé pour le sérieux et l’académisme solennel de ses mises en scène, ce film impressionne par son dépouillement documentaire et l’absence de tout pathos lors des scènes montrant la rééducation physique et psychologique d’un groupe de jeunes vétérans paralysés. Quant à la partie sentimentale, elle est par contre terriblement datée et théorique. C’est le premier rôle de Marlon Brando, d’une retenue inhabituelle.
http://www.lesinrocks.com - Olivier Père
Sources :
http://www.cineclubdecaen.com
http://www.imdb.com
http://www.acontinuouslean.com
http://fr.wikipedia.org
http://www.frothyruminations.com
http://www.allocine.fr