Réalisé par James Ivory
Avec Maggie Smith, Helena Bonham Carter, Denholm Elliott,
Julian Sands, Simon Callow, Patrick Godfrey, Judi Dench
Daniel Day Lewis, Fabia Drake, Joan Henley, Amanda Walker,
Rupert Graves, Rosemary Leach, Maria Britneva
Genre Comédie dramatique
Totre original A Room With a View
Production Britannique
- Golden Globe 1987
de la meilleure actrice dans un second rôle pour Maggie Smith
Judi Dench et Maggie Smith
- BAFTA 1987
Meilleur film.
Meilleure actrice pour Maggie Smith
Meilleure actrice dans un second rôle pour Judi Dench
Meilleurs costumes pour Jenny Beavan et John Bright
Meilleurs décors Gianni Quaranta, Brian Ackland-Snow
Le film est adapté du roman d'Edward Morgan Forster "Avec vue sur l'Arno".
Helena Bonham Carter
Synopsis
Lors d'un voyage culturel à Florence, en compagnie de son chaperon Charlotte Bartlett (Maggie Smith), Lucy Honeychurch (Helena Bonham Carter) fait la connaissance d'un jeune homme légèrement étrange, George Emerson (Julian Sands). Une attirance mutuelle naît peu à peu entre eux, mais lorsque George l'embrasse en présence de son chaperon, la jeune fille est obligée de rentrer chez elle.
Julian Sands et Helena Bonham Carter
Une fois en Angleterre, un jeune homme de bonne famille, Cecil Vyse (Daniel Day Lewis), la demande en mariage. Parce qu'elle croit qu'elle l'aime et, en partie, pour plaire à sa famille, Lucy accepte. Alors qu'elle se réjouit de ce mariage, Cecil fait venir George Emerson et son père (Denholm Elliott) dans sa maison de campagne. Cela trouble beaucoup Lucy.
Daniel Day Lewis
Un jour, George l'embrasse à nouveau. Lucy lui demande alors de partir et renie le fait qu'elle l'aime. Le même jour, elle renonce à son engagement envers Cecil. Elle réussit à mentir à tout le monde en prétendant qu'elle l'a fait parce qu'elle avait réalisé qu'elle n'aimait pas vraiment Cecil et non parce qu'elle aimait quelqu'un d'autre. Le père de George finit par lui faire ouvrir les yeux et lui montrer qu'elle aime George. Elle décide donc de l'épouser et ils partent tous les deux à Florence en voyage de noces.
Charlotte Bartlett : I would like to thank your father personally for his kindness.
George Emerson : You can't. He's in his bath.
Julian Sands et Helena Bonham Carter
Grand succès populaire couronné de nombreux prix, Chambre avec vue confronte les sentiments à l’hypocrisie de la société victorienne par le biais d'une adaptation du roman d’Edward Morgan Forster.
Le titre Chambre avec vue vient du fait que la jeune Lucy désire avoir une vue dans sa chambre à Florence. C'est ainsi qu'elle fit la rencontre de George dont le père avait proposé d'échanger leur chambre avec la sienne.
Chambre avec vue se distingue toujours vingt ans après sa sortie par ce que James Ivory a su faire du roman d'origine de E.M. Forster. Par l'ironie de sa mise en scène et son acuité d'observations des personnages, il parvient à en proposer une véritable relecture et non une simple illustration.
La principale originalité de Chambre avec vue est qu'il est traité sur le mode de la pièce de théâtre. Dès le générique, qui présente à la manière d'un livret le nom et la fonction de tous les personnages qui interviendront dans le récit, James Ivory lève le voile sur la vaste supercherie qu'est la haute société britannique des années 1900 : tout le monde y joue un rôle défini à l'avance, et les autodidactes sont vite ramenés dans le droit chemin.
Tel est le cas de la jeune Lucy, qui s'enamoure lors d'un voyage à Florence du fougueux et romantique George, sans se soucier de la différence de classe qui les sépare. En découvrant cela, sa chaperonne Charlotte, qui prétend pourtant que "les désirs de Lucy passent avant les siens ", va immédiatement ramener sa jeune protégée en Angleterre, où des fiançailles sont rapidement organisées avec un noble de bonne lignée, Cecil Vyse. Dans Chambre avec vue les conventions étriquées sont mises à mal, telle la scène de la baignade dans laquelle on voit des hommes nus dont un révérend parmi eux.
L'ellipse brutale qui mène du baiser florentin aux préparatifs du mariage anglais est un autre exemple de l'inspiration théâtrale de Chambre avec vue, film clairement découpé en scènes, avec des personnages qui entrent et sortent littéralement du décor, et en actes, qui sont introduits par des cartons descriptifs de l'action à venir "Londres, dans la belle maison de Madame Vyse", "Mentir à Cecil".
Ce qui échoue dans nombre d'adaptations de pièces fonctionne ici à merveille, pour la simple raison que l'ensemble de la mise en scène est en accord avec ce parti-pris de théâtre filmé. Des cadrages au jeu des acteurs entre Maggie Smith en chaperonne sotte et Daniel Day-Lewis en fiancé snob et complexé sont particulièrement savoureux, tout est maniéré à l'excès, jusqu'à ce que naisse une satire aussi subtile que cinglante dans le regard porté par le film sur les conventions de l'époque.
L'arrivée par hasard de George dans le voisinage va ouvrir les yeux de Lucy sur le piège qui se referme autour d'elle, auquel elle va décider d'échapper. Mais, dans cette partie elle aussi très balisée a priori, Chambre avec vue surprend de nouveau en se révélant être plus qu'un récit d'émancipation à la forme ingénieuse. Les velléités d'indépendance de Lucy sont en effet une perspective tellement terrifiante pour son entourage que le sentimentalisme à fleur de peau et exalté de George devient un moindre mal pour garder la jeune femme dans la voie tracée pour elle. Lucy , d’un coup d’un seul, repousse Cecil Vyse, lui, sa mère et sa proposition de mariage raisonnable, pour s’abandonner toute entière à l’amour que lui propose George, qui partage avec son père, le goût simple de la vie authentique et la découverte de soi. Chemin de vie qui n’est pas pour déplaire à Lucy car, comme eux, elle préfére cette vie au terrible mensonge du monde. Dans un retournement de situation d'un humour grinçant, Charlotte qui avait tout fait pour éloigner les deux amants va se lancer dans une tentative désespérée de les réunir. James Ivory observe tout cela d'un regard acéré, qui nous fait voir dans un même mouvement les ambitions réelles de chacun et l'image qu'ils cherchent à se donner.
Plus qu'une émancipation, Chambre avec vue décrit en définitive et avec un brio magistral les capacités insoupçonnées d'adaptation de la classe dominante pour éviter toute fugue d'un de ses membres. La liberté acquise par Lucy est un trompe-l'oeil, contrairement à celle que James Ivory contera dans son film suivant, toujours adapté de E.M. Forster : Maurice.
Chambre avec vue marque la première collaboration entre les actrices Judi Dench et Maggie Smith, qui se poursuivra sur Un thé avec Mussolini en 1999 et Les Dames de Cornouailles en 2004.
Sources :
http://www.ecranlarge.com
http://www.cinemovies.fr
http://alapoursuiteduvent.blogspot.fr
http://fr.wikipedia.org