Je ne veux parler que de cinéma, pourquoi parler d'autre chose ? Avec le cinéma on parle de tout, on arrive à tout. Jean Luc Godard
Date de sortie cinéma : 25 mai 2011
Réalisé par Jodie Foster
Avec Mel Gibson, Cherry Jones, Jodie Foster, Anton Yelchin,
Riley Thomas Stewart, Zachary Booth, Jennifer Lawrence,
Jeff Corbett, Baylen Thomas, Sam Breslin Wright
Titre original The Beaver
Synopsis
La vie de Walter n’est plus ce qu’elle était. Déprimé, vivant au ralenti, il s’éloigne de sa famille et de ses proches. Sa femme finit par le chasser de la maison pour le bien de leurs enfants. Touchant le fond, il s’accroche malgré lui à une marionnette de castor trouvée un soir par hasard. Par jeu ou par désespoir, il utilise cette marionnette pour extérioriser toutes les choses qu’il n’ose pas dire à sa famille et ses collègues. La marionnette devient alors comme une nouvelle personnalité, un nouveau Walter, plus positif et sûr de lui. Rapidement il reprend le contrôle de sa vie mais découvre peu à peu qu’il ne peut plus vivre sans son castor. Parviendra-t-il à se débarrasser de lui ?
Jodie Foster, Riley Thomas Stewart et Anton Yelchin
Jodie Foster a eu un coup de coeur pour le scénario à sa lecture mais Le Complexe du castor était déjà entre les mains d'un réalisateur. L'actrice / réalisatrice a toutefois contacté le producteur Steve Golin : "Je sentais que cela pouvait donner lieu à un film magnifique. Du coup, j’ai dit à Steve : “Si, pour une raison ou pour une autre, tu n’as plus de réalisateur, rappelle-moi.” Et c’est exactement ce qui s’est passé."
Steve Golin revient sur la véritable nature du film : "Au fond, malgré les étranges rebondissements et coups de théâtre de l’intrigue, Le Complexe du castor est avant tout un drame familial – l’histoire d’un père et de son fils qui raconte, sans détour, comment une famille brisée trouve le moyen de s’en sortir. Cela ne se passe pas comme dans la plupart des films, mais de manière très originale."
Le Complexe du castor est la troisième réalisation de Jodie Foster
Ces précédents films, Le Petit homme Réalisé en 1991
Avec Jodie Foster, Dianne Wiest, Adam Hann-Byrd
et Week-end en famille Réalisé en 1995
Avec Géraldine Chaplin, Anne Bancroft, Charles Durning
Ces deux premier films abordaient déjà le thème de la famille.
Steve Golin décrit Jodie Foster en tant que réalisatrice : "Les réalisateurs auxquels j’ai fait appel pour les autres films que j’ai produits venaient du vidéo clip ou de la pub, et avaient un univers visuel très fort. Pour moi, c’était fascinant de travailler avec quelqu’un qui s’intéressait en priorité à la psychologie des personnages, et qui avait une approche émotionnelle du sujet en se plaçant du point de vue de l’acteur. Après avoir discuté avec Jodie, j’ai compris que c’était son regard qu’il fallait pour ce type d’histoire et qu’elle était la personne idéale pour réaliser le film."
Jodie Foster endosse deux casquettes sur le film puisqu'elle le dirige tout en incarnant la femme de Mel Gibson. Steve Golin déclare à son sujet : "Jodie a énormément enrichi le personnage de Meredith. Dans le scénario, Meredith n’est définie que comme ‘l’épouse’, mais Jodie lui a donné beaucoup plus d’épaisseur. Elle est tellement douée que ça semble simple. Je sais bien que ce n’est pas le cas, mais c’est l’impression qu’elle donne."
Malgré son synopsis en apparence fantaisiste, Le Complexe du castor raconte une histoire universelle. Le castor représente dans le film l'alter-ego de Mel Gibson. Le producteur Steve Golin explique : "Il arrive parfois, quand on est sous la douche, qu’on soit préoccupé et qu’on se parle à soi-même pour s’encourager, en se disant : “Tu sais bien qu’il faut surmonter ce problème et que tu dois faire un effort supplémentaire.” (...) Ce que raconte le film n’est qu’une exacerbation de ce phénomène : la marionnette du castor n’est au fond que la manifestation concrète de cet instinct tout simplement humain." Jodie Foster ajoute : "Je connais pas mal d’exemples de gens qui s’inventent une personnalité différente et se dédoublent, en quelque sorte, pour faire face à une situation qui les dépasse. On voit ça tous les jours : il y a des choses qu’on ne peut tout bonnement pas assumer et on trouve donc un dérivatif."
Kyle Killen a écrit le scénario sans savoir exactement d'où venait l'idée de cet alter-ego. C'est en parlant avec sa mère qu'il a trouvé la réponse : "Elle m’a dit : “Je crois que ça remonte à l’année où tu étais en 4ème et où tu avais pris la voix de Kermit la Grenouille, explique le scénariste, tu t’es exprimé comme ça pendant des mois et cette voix est devenue comme une seconde nature. Et puis, tu as arrêté.”
Jodie Foster, Riley Thomas Stewart et Anton Yelchin
Le castor concentre tout ce que le personnage de Mel Gibson ne peut exprimer. En même temps qu'un alter-ego, il est l'opposé du personnage : il s'exprime -à travers la voix de Mel Gibson- avec un accent anglais et a un côté bourru et populaire à l'inverse de Walter qui vient d'un milieu chic. Jodie Foster explique : "[Walter] choisit naturellement un personnage qui est aux antipodes de lui, afin de fuir cet être qu’il était et qui l’a beaucoup déçu."
Mel Gibson revient sur le tournage : "Le fait d’enfiler une marionnette en peluche sur sa main, et de la faire parler, vous donne une certaine liberté, et il y avait là-dedans une part de magie. Quand on est suffisamment à l’aise, la marionnette peut briller grâce à vous – à moins que ce ne soit vous qui brilliez grâce à elle."
Jodie Foster a été impressionnée par l'implication de l'acteur : "Mel est devenu un véritable marionnettiste. Je n’arrêtais pas de lui dire de ne pas trop s’embêter avec le maniement de la marionnette, car ça n’avait pas à être parfait, mais en fin de compte, c’est lui qui avait raison : tandis que son travail de ventriloque s’améliorait, on en oubliait que le castor n’est pas un être vivant, ce qui été très bénéfique au résultat final."
Jodie Foster a choisi Mel Gibson pour incarner le rôle principal car, en plus d'être son ami, il est capable selon elle de jouer autant sur le registre comique que tragique. Par ailleurs, le nom de Mel Gibson rattaché au projet a facilité la production du film : "Ce genre de films dont l’intrigue sort de l’ordinaire est extrêmement difficile à financer", explique Steve Golin. "C’est déjà compliqué à produire avec une star attachée au projet, mais presque impossible sans elle."
Anton Yelchin ce jeune acteur vu dans Star Trek, Terminator Renaissance et Alpha Dog, incarne un adolescent en conflit avec son père, Mel Gibson. Jodie Foster l'a choisi car "Anton est un jeune comédien éblouissant, et il apporte au rôle deux éléments complémentaires : une profondeur extraordinaire, d’une part, et une générosité et une forme d’insouciance, de l’autre. C’est un mélange qu’on trouve rarement chez les jeunes acteurs."
Anton Yelchin et Mel Gibson
Dans le rôle de Norah, la fille de Mel Gibson, on retrouve Jennifer Lawrence la révélation de Winter's Bone. Jodie Foster déclare à son sujet : "Jennifer Lawrence est hallucinante. J’aimerais pouvoir dire que je l’ai découverte, mais j’avais vu Winter's Bone avant de lui proposer le rôle, et je m’étais dit qu’elle avait une vraie présence à l’écran. On a d’ailleurs pas mal adapté le personnage tel qu’il existait dans le scénario en fonction du caractère de Jennifer."
Jennifer Lawrence et Anton Yelchin
Visuellement, Jodie Foster a souhaité que son film soit le plus réaliste possible, comme le précise le chef-opérateur Hagen Bogdanski : "On n’a pas du tout voulu d’éléments fantastiques dans le film. Ce n’est pas un conte de fée, mais l’histoire émouvante d’un homme et de sa famille et nous avons voulu la raconter avec simplicité. Tout est réel. Nous n’avons utilisé aucun effet numérique." Jodie Foster avait une idée bien précise du style visuel de son film, qu'elle définit comme étant "aux antipodes de ce à quoi on pourrait attendre d’un film autour d’un type qui enfile une marionnette sur sa main. On a utilisé des objectifs anamorphiques, une palette de couleurs sobres et des compositions élégantes. C’est stylisé, avec des influences allemandes. C’est le portrait d’une famille américaine et, lorsque le film prend un tour plus sombre, on s’aventure dans des espaces vides qui reflètent les états d’âme de Walter."
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Sources :
http://www.allocine.fr
http://www.cinemovies.fr