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9 octobre 2012 2 09 /10 /octobre /2012 23:00

 

Date de sortie 10 octobre 2012

 

Dans-la-maison---Affiche.jpg


Réalisé par François Ozon


Avec Fabrice Luchini, Ernst Umhauer, Kristin Scott Thomas,

Emmanuelle Seigner, Denis Ménochet, Bastien Ughetto,

Jean-François Balmer, Yolande Moreau...

 
Genre Comédie dramatique


Production Française

 

Au Festival International de Toronto 2012,

Dans la maison a reçu le Prix Fipresci de la critique internationale.

 

À l’origine de Dans la maison, il y a la pièce de théâtre espagnole Le Garçon du dernier rang de Juan Mayorga…C’est la relation professeur-élève qui a tout de suite plu à François Ozon quand il a découvert cette pièce. "On était à la fois du côté du professeur et de l’élève, il y avait en permanence un basculement de point de vue, alors que d’habitude, on est dans la transmission du professeur à l’élève mais là, elle opérait dans les deux sens" avoue le réalisteur. Et puis le dispositif d’alternance entre la réalité et les rédactions a tout de suite semblé propice à une réflexion ludique sur l’imaginaire et les moyens de narration. Des questions un peu théoriques mais très incarnées dans la pièce.

 

Dans-la-maison---Ernst-Umhauer-et-Fabrice-Luchini.jpg

 

Ernst Umhauer et Fabrice Luchini

 

À travers le couple Germain-Claude, (Fabrice Luchini et Ernst Umhauer) c’est le binôme nécessaire à toute oeuvre de création qui est posé : l’éditeur et l’écrivain, le producteur et le cinéaste, et même le lecteur et l’écrivain ou le spectateur et le metteur en scène. Dès que François Ozon a lu la pièce, il a senti ce potentiel de pouvoir parler indirectement de son travail, du cinéma, d’où vient l’inspiration, de ce qu’est un créateur, un spectateur.

 

Synopsis

 

Dans-la-maison---Fabrice-Luchini-et-Kristin-Scott-Thomas.jpg

 

Fabrice Luchini et Kristin Scott Thomas

 

Un garçon de 16 ans s'immisce dans la maison d'un élève de sa classe, et en fait le récit dans ses rédactions à son professeur de français. Ce dernier, face à cet élève doué et différent, reprend goût à l'enseignement, mais cette intrusion va déclencher une série d'événements incontrôlables.

 

Dans-la-maison---Ernst-Umhauer-et-Emmanuelle-Seigner.jpg

 

Ernst Umhauer et Emmanuelle Seigner

 

La pièce est un maelstrom continu de dialogues où tout s’enchevêtre en permanence sans actes, ni scènes véritablement délimitées. Les lieux ne sont ni spécifiés, ni différenciés, on est à la fois dans la classe, la galerie d’art, la maison, dans le parc… Le  premier travail du réalisateur a donc consisté à créer une structure temporelle et spatiale, à incarner le récit dans l’espace et les lieux. Puis, il a pensé situer le film en Angleterre car la première image qui lui est venue était celle d’élèves en uniforme, réalité et tradition qui n’existent plus vraiment en France. Germain voit ses élèves comme des moutons, une masse d’imbéciles indifférenciée par l’uniforme, et tout d’un coup, l’un d’entre eux sort du lot : le garçon du dernier rang. Mais situer le film dans le système scolaire anglais nécessitait un travail d‘adaptation énorme, beaucoup de temps. François Ozon a alors eu l’idée d’un lycée pilote qui expérimenterait le retour à l’uniforme, débat régulièrement relancé en France.

 

La question primordiale était de savoir comment mettre en scène les rédactions de Claude. La première est intégralement lue par Germain dans une continuité, comme un pacte avec le spectateur, pour qu’il comprenne le principe d’entrée dans les rédactions. Poser le dispositif de manière aussi franche et concrète dès le début du film permettait de s’en dégager plus vite. La seconde rédaction est visualisée et commentée en off par la voix du narrateur, Claude. Et plus on avance dans le film, moins il y a de voix-off, ce sont les images et les dialogues qui prennent le relais, on est au cinéma.

 

Les événements décrits dans la maison sont très banals et assez pauvres. À un moment, François Ozon s'est demandé s’il ne fallait pas rajouter une action plus dramatique qui lorgne vers le thriller, le drame policier, dans une logique de narration plus hollywoodienne. Et puis il a admis que le véritable enjeu était de rendre passionnante cette normalité : le père et ses problèmes de travail, son obsession de la Chine, le fils et son basket, son amitié pour Claude, la mère, son ennui et la décoration de sa maison.

 

L’idée était de rendre extraordinaires ces choses banales par la manière de les raconter et de les filmer, de faire monter la tension par la mise en scène. Dans la construction du scénario, tout est fait pour que le spectateur participe, qu’il soit pris au jeu de l’histoire, que son imaginaire soit sollicité. Il y a des manques dans l’histoire, le passage entre les rédactions et la réalité est de moins en moins marqué. Le montage a beaucoup contribué à faire disparaître le dispositif de départ, à renforcer les ellipses, à jouer sur la confusion entre le réel et la fiction.

 

Pour la musique Philippe Rombi a proposé des morceaux en amont, qui ont inspiré et aidé François Ozon dans ma mise en scène. Ce dernier souhaitait une musique assez rythmée, qui rende accro le spectateur. La mélodie qui revient souvent sur les rédactions a un côté feuilletonnant, elle donne envie de connaître la suite des rédactions de Claude, puis contamine tout le film. 

 

En tant que fils d’enseignants, François Ozon connait la corvée des corrections de copies le week-end, les élèves préférés, les tensions avec la direction… Il maîtrisait le sujet, et savait comment parler des états d’âme des professeurs, de leurs déprimes, des consignes parfois aberrantes de l’Éducation nationale, comme la correction au stylo rouge parce qu’elle serait anxiogène pour l‘élève.

 

 

Dans-la-maison---Ernst-Umhauer.jpg


Ernst Umhauer

 

Concernant Ernst Umhauer, il vient de province, il est un peu extérieur au monde parisien des acteurs, il est beau, mais sa beauté mystérieuse peut aussi faire peur, inquiéter. Il avait vingt et un ans au moment du tournage mais encore le physique d’un adolescent, ce qui était idéal. Il a non seulement une photogénie incroyable mais une très belle voix, ce qui était très important car la voix de Claude est omniprésente dans le film. Germain et Claude forment un vrai couple.  

 

Fabrice Luchini a tout de suite compris qu’il fallait qu’Ernst Umhauer soit bon et crédible pour que le film fonctionne, il a été très généreux et patient avec lui. Et puis on a essayé de tourner le plus possible dans la chronologie pour que Fabrice découvre Ernst en même temps que Germain découvre Claude, avoue le réalisateur.

 

Dans la maison - Kristin Scott Thomas et Fabrice Luchini

 

Kristin Scott Thomas et Fabrice Luchini

 

Au sujet de Kristin Scott Thomas, François Ozon raconte : "On se tournait autour depuis un moment. Je pense que le rôle l’a beaucoup amusé. C’est une actrice très anglo-saxonne, elle peut ne pas avoir d’accent, mais je l’ai poussée à le garder. J’aimais bien qu’elle fasse des fautes de français, c’est charmant. C’était très facile de travailler avec elle, j’ai retrouvé le plaisir que j’avais avec Charlotte Rampling, elles ont d’ailleurs souvent les mêmes intonations de voix. Et puis le couple qu’elle forme avec Fabrice fonctionne très bien. On croit à leur complicité d’intellectuels, il y a une chimie, des petits gestes de tendresse, une évidence. J’étais très heureux car ils se sont découverts sur le tournage et tout de suite, il y a eu un plaisir à jouer ensemble". Comme Fabrice Luchini, Kristin Scott Thomas a fait beaucoup de théâtre, ils se comprenaient.

 

Filmographie de Kristin Scott Tomas ... Cliquez ICI !

 

À la lecture du scénario, Kristin Scott Thomas reconnait : " je l’ai trouvé drôle, léger mais pas futile. Il pose des problèmes, fait réfléchir sur les rôles de maître et d’élève, sur l’art, et notre soif de téléréalité. Notamment à travers le personnage que je joue, qui est totalement accro à l’histoire que Claude écrit. Jeanne est dans une attitude très voyeuriste envers la famille Rapha. Son attitude est très actuelle, on a tous une grande curiosité vis-à-vis de la vie des autres, il n’y a qu’à voir le succès de la presse people. Ce n‘est pas très joli, tout ça !" Elle rajoute : "Jeanne est incapable de regarder ce qui se passe sous son nez et la manière dont son couple explose laisse un petit goût amer. Le film pose de grandes questions mais de façon simple et amusante. Mis en scène par un autre, cela aurait pu donner un film tragique mais François en a fait une histoire drôle et percutante. Son humour me plaît."

 

Alors que la plupart des cinéastes ne s'embarrassent pas des contingences techniques, François Ozon, lui, a la particularité de cadrer lui-même l'image, ce qui a dérouté Kristin Scott Thomas au premier abord ! En dehors de ça, le réalisateur dirige ses acteurs d'une main de maître, comme le confirme la comédienne : "Il sait le geste que vous devez faire au millimètre près. Sa précision me fait un peu penser à celle de Polanski. François a un côté très pragmatique, il est aussi très à cheval sur le texte." Non sans humour, Kristin Scott Thomas revient sur la façon dont s'est déroulé le tournage de Dans la maison : à son arrivée, presque toutes les scènes étaient déjà tournées, il ne restait que les siennes à filmer ! Une drôle d'impression, que la comédienne commente en ces termes : "Il ne restait plus que mes scènes, ils m’attendaient, un peu comme le Messie ! Ce n’est pas facile de se mettre dans l’ambiance en cours de route."

 

Dans la maison - Ernst Umhauer et Fabrice Luchini-copie-1


Ernst Umhauer et Fabrice Luchini

 

Fabrice Luchini a lâché quelque chose avoue François Ozon. Il y a un abandon, le personnage montre une faille. Il n’a plus ses lunettes, on voit ses poches sous les yeux, sa fatigue, son âge. "Ce qui est merveilleux avec Fabrice, c’est qu’il n’a aucun narcissisme d’acteur par rapport à son physique, son image. Et il n’a pas peur du ridicule." Il rajoute : "On avait très envie de retravailler ensemble après Potiche et pour moi, c’était une évidence qu’il devait jouer Germain. Il s’est complètement investi dans le rôle, il n’avait aucune limite. Dans certaines séquences, il aimait tellement son personnage et le comprenait si intimement qu’il rajoutait des phrases, je ne pouvais plus l’arrêter dans ses conseils d’écriture à Claude ! Il aime travailler, répéter, parfois jusqu’au vertige. Mais pour un réalisateur, c’est l’idéal d’avoir un acteur aussi dévoué, prêt à servir le rôle. Je sentais que le film était important pour lui, il lui permettait de parler de son amour de la littérature."

 

Fabrice Luchini n’avait pas imaginé retravailler tout de suite après Les femmes du 6ème étage, il avoue : "je ne suis pas du tout un kamikaze de l’action, au contraire, le théâtre prend beaucoup de temps dans ma vie. Mais c’est tombé comme ça. Je fonctionne au charme, je suis un affectif, si quelqu’un est courtois, élégant, drôle, sympathique, talentueux et qu’on aime travailler ensemble. Et puis il y avait le scénario. Je ne sais pas bien lire les scénarios ça m’intéresse moyennement, même pas du tout, c’est ma fille qui décide en général, mais là, quelque chose s’imposait. C’est inconcevable de refuser un scénario de cette dimension, avec ce suspense. C’était quelque chose d’enfin nouveau mais pas abstrait, qui fait du bien, ambitieux, pas psychologique."

 

 Dans la maison - Emmanuelle Seigner et Ernst Umhauer


Emmanuelle Seigner et  Ernst Umhauer

 

François Ozon a vraiment pensé le casting en termes de couples, pas seulement pour Germain et Claude mais aussi par rapport aux deux femmes. Il  fallait vraiment une complémentarité : la brune et la blonde, l’intellectuelle et la sensuelle, la masculine et la féminine… Dès qu'il a commencé à développer l’histoire d’amour entre Claude et Esther, François Ozon a tout de suite pensé à Emmanuelle Seigner. Elle incarne souvent des femmes sexuellement agressives alors que pour Dans la maison, elle est très maternelle, douce et tendre, très premier degré, naïve, sans une once de perversité. C’est un personnage indolent, elle a des désirs, mais se laisse porter par les choses. "Nous avons travaillé dans le retrait, aussi bien pour les costumes que pour la coiffure et le maquillage, pour incarner ce que Claude appelle "la femme de la classe moyenne. Mais sa beauté se révèle et est mise de plus en plus en valeur, tout au long du film, grâce au regard de Claude et l’amour qu’il ressent pour elle." reconnait le réalisateur.

 

Dans-la-maison---Fabrice-Luchini--Emmanuelle-Seigner-et-Ern.jpg

 

Fabrice Luchini, Emmanuelle Seigner et  Ernst Umhauer

 

Avant Denis Ménochet, le réalisateur avait fait des essais avec d’autres acteurs, mais dès que le choix s'est arrêté sur Emmanuelle Seigner, là encore il a pensé en termes de couples. Il a donc réuni Denis Ménochet et Emmanuelle Seigner pour une scène et ils se sont immédiatement très bien entendus. "Denis a un côté très Actor’s studio, il s’est complètement plongé dans le basket, la culture chinoise, il est arrivé avec un bagage très important sur le tournage, et il a fallu le lui faire un peu oublier. De lui-même, il dégageait naturellement quelque chose de Rapha père, il a une présence massive et sensuelle qui était parfaite." selon François Ozon 

 

 

 

Sources :

http://www.cinemovies.fr

http://www.allocine.fr

commentaires

M
<br /> j'ai été moyennement séduit par ce film Alain ! J'ai trouvé que ca manquait de ryhtme.<br />
Répondre
A
<br /> Même déception que Michel.<br />
Répondre
M
<br /> je reviens donc, vu cet am, totale déception<br />
Répondre
M
<br /> Bonjour Alain, j'ai très envie de voir ce film. D'une, j'aime généralement le ciné d'Ozon et d'autre part Lucchini, acteur, ne me déplait pas. Donc ce week-end, je te donnerai mon impression. à<br /> très bientôt j'espère. Agnès et moi t'embrassons.<br />
Répondre

 

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