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Je ne veux parler que de cinéma, pourquoi parler d'autre chose ? Avec le cinéma on parle de tout, on arrive à tout. Jean Luc Godard

Easy Rider

 

Easy-Rider---Affiche.jpg

 

Réalisé par Dennis Hopper


Avec Dennis Hopper, Jack Nicholson, Peter Fonda,
Phil Spector, Mac Mashourian, Luke Askew,

Karen Black, Toni Basil, Antonio Mendoza

 

Genre Drame, Aventure


Production Américaine - 1969

 

Easy Rider marque la naissance du Nouvel Hollywood, qui apparaît à la fin des années 1960. Il y a bien sûr des prémices avec des films tels que Bonnie and Clyde ou Le Lauréat. Mais c'est avec Easy Rider que le Nouvel Hollywood prend son envol et rompt avec le système de production classique, bien rodé mais en perte de vitesse.

 

Ce mouvement cinématographique est fortement inspiré du néoréalisme italien et de la Nouvelle Vague française : c'est le mouvement de la contre-culture américaine. Les jeunes réalisateurs américains vont s'emparer du principe de liberté que met en avant la Nouvelle Vague. Il s'agit de la prise de pouvoir des réalisateurs qui font alors leur film et non ceux des studios. Ce qui aboutit à une construction de films, que ce soit au niveau narratif ou esthétique, atypique pour le cinéma classique américain.


Dennis-Hopper-par-Andy-Wharol-en-1970.jpg

 

Ainsi le cinéma du Nouvel Hollywood devient le cinéma des réalisateurs et non celui des producteurs, un cinéma qui renoue avec le 7ème Art et rompt avec le système de production de  divertissements. Par une sorte de mouvement de répulsion, Dennis Hopper dresse dans Easy Rider  un portrait au vitriol d'une Amérique agitée. C'est à travers le périple de deux hippies californiens, Billy et Wyatt, que le malaise de l'Amérique trouve son écho le plus juste.

 

 

Dennis Hopper par Andy Wharol en 1970

 

Dennis Hopper a reçu le prix

de la meilleure première œuvre au festival de Cannes 1969.

 

Dennis Hopper est un génial touche-à-tout.
Sa vie entière est traversée d’expériences, entre autres artistiques, mais également vitales, qui l’ont placé au coeur des grands chambardements culturels qui ont secoué Hollywood et l’Amérique durant près d’un demi-siècle. Dennis Hopper est un excellent photographe, un peintre et un collectionneur, un acteur de légende, un cinéaste indépendant, un acteur de séries télévisées, une icône de l’Amérique de la contreculture et de la traversée des espaces, depuis son premier film comme réalisateur, Easy Rider. Les cinéphiles en France connaissent aussi Dennis Hopper pour ses rôles dans les films de nombreux cinéastes importants. 

 

Synopsis

 

Sur le tarmac de l'aéroport de Los Angelès, Billy (Dennis Hopper) et Wyatt (Peter Fonda), surnommé "Captain America", viennent de négocier une importante quantité de drogue avec le mystérieux Connection (Phil Spector).

 

Billy et Wyatt, deux garçons écrasés par une société-carcan, par une civilisation de la médiocrité. Ils sont maintenant assez riches pour s'offrir deux sompteuses motos et réaliser leur rêve : partir pour la Nouvelle-Orléans afin d'y être à temps pour Mardi Gras.

 

Peter Fonda Easy-Rider---Peter-Fonda-.jpg

 

Wyatt cache les billets dans le réservoir de sa moto, jette sa montre et voilà les deux amis partis. Leurs longs cheveux et leurs motos aux peintures psychédéliques inquiètent les populations locales qui leur refusent régulièrement le gîte.

Il rencontrent toutefois un fermier qui les invite à manger. Ce repas partagé avec des fermiers accueillants, est le symbole de ce que le XIXème siècle aurait dû léguer à l'Amérique actuelle.

 

Easy-Rider---Dennis-Hooper.jpg Dennis Hopper

 

S'en suit la rencontre avec une communauté hippie qui tente de survivre en semant des graines sur un sol aride.

Billy et Wyatt se retrouvent finalement en prison pour avoir participé à une parade illicite et ils y font la connaissance d'un avocat alcoolique, George Hanson (Jack Nicholson), qui décide de les suivre dans leur randonnée.

Mais les trois hommes, qui sont devenus trois amis, sont attaqués en pleine nuit par un groupe d'hommes décidés à les lyncher. George Hanson meurt après avoir été sauvagement frappé. Billy et Wyatt continuent leur route et atteignent la Nouvelle-Orléans. Ils assistent au carnaval avec deux prostituées puis prennent du LSD.


Ils repartent ensuite. Un conducteur de camion qui voulait faire peur à Billy tire et le blesse mortellement. Wyatt trouve la mort de la même manière, abattu par le conducteur du camion.


Cette conquête de l'Amérique qui se voulait à visage humain, se solde par l'échec, la mort et le triomphe du conformisme. C'est à travers le périple de Billy et Wyatt, que le malaise de l'Amérique trouve son écho le plus juste.

 

Easy Rider - Dennis Hooper-copie-1.Easy Rider - Peter Fonda-copie-3

.Easy Rider - Dennis Hooper, Peter Fonda et Jack Nicholson.Easy Rider - Jack Nicholson

 

Easy Rider revisite le mythe de la Conquête de l'Ouest, très cher aux Américains.

 

Le film se présente comme un manifeste de la contre-culture, conduisant à mettre en cause les frontières du normal et du pathologique, du légal et de l'interdit.

 

Easy Rider - Peter Fonda

 

Ce pays qui avait si longtemps repoussé les frontières, se retrouve confronté à lui-même, dans une sorte de face à face d'où ne peut sortir qu'un vainqueur. Dans la lignée du mouvement intellectuel de 1968, Easy Rider annonce ce courant de dénonciation d'une Amérique des extrêmes, une sorte de "bébé géant qui s'amuse avec des explosifs", pour reprendre l'expression d'Henry Miller.

 

Musique et mysticisme marchent au coude à coude dans ce western moderne, où l'antimatérialisme cohabite avec une croyance des bienfaits de la connaissance de soi : hallucinogènes, la fameuse scène du trip au LSD dans un cimetière, danse, alcool étant censés ouvrir la voie des paradis artificiels, ces havres de paix qui masquent un enfer de la perdition.

 

Easy-Rider---Peter-Fonda-copie-1.jpg

 

Pour la plupart des Européens, Easy Rider a confirmé leur propre image de l'Amérique, un microcosme où sont étroitement mêlés puritanisme et débauche, mesure et excès. Toutefois, il serait simplificateur de limiter le projet de Dennis Hopper à une révolte anarchisante. Son exigence semble plus profonde. À son point de départ il y a la constatation d'une rupture. L'Amérique vit dans des idées, à moitié recluse dans l'idéalisme, noyée dans l'illusion du moralisme. L'expérience pionnière de la "frontière", le mythe du parcours sans entraves de l'homme dans un espace vierge et libre se muent en raidissement et perte d'orientation.

 

Easy Rider n'est pas qu'un vagabondage mais une sorte de quête spirituelle qui ne peut aboutir sans frôler la désillusion et la mort. Ce film pamphlétaire s'attache à examiner de manière quasiment iconoclaste les préjugés culturels qui se dissimulent derrière les systèmes de signes. Les deux anti-héros épris de liberté se heurtent sans cesse à un ordre immuable où tous les individus apparaissent comme assujettis à des codes, des règles.  

 

Easy-Rider---Peter-Fonda-et-Dennis-Hooper.jpg


Dennis Hopper et Peter Fonda

 

Easy Rider n'est en rien un appel à la transgression; c'est plus largement le procès de l'intolérance et de l'indifférence. Car cette Amérique n'empêche pas de faire; mais elle réprime sévèrement ce qui lui semble déviant. Cette Amérique qui se veut une et indivisible ne supporte pas la contestation.


Au début du film, les deux héros vendent de la drogue, pour financer leur voyage, à un individu appelé Connection. L'acteur qui le joue n'est nul autre que le fameux producteur de musique Phil Spector, qui à été condamné fin 2008 à la prison pour le meurtre de la comédienne Lana Clarkson.

 

Pas de film culte sans bonnes histoires à raconter. Easy Rider n’échappe pas à la règle.

 

Les choppers sur lesquels Dennis Hopper et Peter Fonda traversent les USA étaient des motos de police customisées. L’anecdote est célèbre.

 

En revanche, l’origine de Born to Be Wild, musique du générique et hit emblématique interprété par Steppenwolf, l’est moins, mais est tout aussi surprenante. Mars Bonfire l’a écrit en pensant... à sa première voiture qui n’avait rien du "Tonnerre de métal" de la chanson, mais "tout du pot de yaourt", se souvient Peter Fonda, l’un des témoins du documentaire "Sur les traces d’Easy Rider", retraçant le tournage épique de ce road movie mythique.

 

Quarante ans plus tard, Simon Witter et Hannes Rossacher ont parcouru la même route pour ce documentaire en quatre volets Sur les traces d'Easy Rider. Une aventure racontée en français par le comédien Gérard Lanvin. Le périple de 2010 démarre lui aussi à L.A. dans le "musée" personnel de Jim Leonard, qui collectionne des objets, dont un chopper, et des décors ayant servi au film.

 

 

Chemin faisant, on retrouve les lieux où ont été tournées les scènes d'Easy Rider, on écoute les comédiens qui l'ont incarné, Peter Fonda et Dennis Hopper, en dévoiler les coulisses : le tournage en cinq semaines, les disputes, l'origine des motos qui ont d'abord appartenu à la police, puis ont été rachetées aux enchères et customisées par des motards noirs de Los Angeles. Et l'on rencontre des spécialistes qui replacent le film dans son époque.


Rarement un long-métrage aura capté l'air du temps avec autant d'acuité qu'Easy Rider : "En 1969, la société américaine était en plein bouleversement, analyse Joel Selvin, du San Francisco Chronicle. La nouvelle génération, qui avait grandi dans la liberté, était rejetée par une Amérique qui l'étouffait. Le vocabulaire, la drogue, les symboles de la contre-culture, on n'avait jamais vu ça au cinéma. C'était la première fois que les jeunes Américains se reconnaissaient dans un film." Le spectateur d'aujourd'hui ne peut qu'être bluffé par la dimension visionnaire d'Easy Rider : l'une des scènes cultes montre Peter Fonda, écolo avant l'heure, en train de cacher des billets de banque dans son réservoir d'essence peint aux couleurs de l'Amérique.

 

Une métaphore sur l'investissement de l'Oncle Sam dans l'industrie du pétrole.

Durant la scène de la veillée nocturne autour du feu, Peter Fonda, Dennis Hopper et Jack Nicholson ont réellement fumé de la marijuana.


Pour écrire ce film, Peter Fonda et Dennis Hopper avec Terry Southern se seraient inspirés d'II sorpasso de Dino Risi, film italien réalisé en 1962.


En 2008, Dennis Hopper a déclaré à propos de son film : "La prophétie d'Easy Rider était d'avoir mis tout notre argent dans le réservoir d'essence marqué du drapeau américain, qui a fini par exploser au bord de la route. Nous ne pensions pas, alors, qu'il y aurait des problèmes d'essence."

 

Loin de ce que l’on pourrait attendre du réalisateur d’Easy Rider, Dennis Hopper s’est engagé politiquement depuis les années 1980 au côté du Parti républicain. Il a soutenu les candidatures de Ronald Reagan, de George H. W. Bush et George W. Bush, et réaffirmé ses opinions conservatrices en France en octobre 2008 lors d’une interview au Grand Journal de Michel Denisot sur Canal+. Il a néanmoins déclaré à cette occasion qu’il voterait pour Barack Obama  à cause des "mensonges de l’administration Bush".

 

Un mythe s’effondre.

Le nouvel Hollywood c’était juste pour le Cinéma. Dennis Hopper, dans la vie n’était pas le sympathique libertaire qu’il jouait à l’écran.

 

 

 

Sources :

http://www.cinematheque.fr

http://tvmag.lefigaro.fr

http://www.premiere.fr

http://movie-gazette.com

http://fr.wikipedia.org

http://www.allocine.fr

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E
<br /> Easy rider,je l'ai vu dix fois et présenté l'an dernier au Temps Libre.Mais Easy rider est à mon avis au-delà du cinéma,entré dans<br /> l'histoire,comme phénomène sociologique et transgénérationnel.<br />
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J
<br /> bonsoir je découvre votre blog et ce film qui m'avait enchanté vous avez raison l'époque a changé mais il marque bien l'époque à laquelle il a été tourné<br />
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M
<br /> pas revu depuis lontemps, mais sacré film pour l'époque<br />
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