Date de sortie 7 mars 2012
Réalisé par Andrei Zviaguintsev
Avec Yelena Lyadova, Nadezhda Markina,
Aleksey Rozin, Andrey Smirnov, Elena Lyadova,
Igor Ogurtsov, Evgenia Konushkina
Genre Drame
Production Russe
Festival de Cannes 2011.
Elena a remporté le Prix spécial du jury
Dans la sélection Un certain regard
Quant à l'actrice Nadezhda Markina, elle accumule les récompenses
- Meilleure actrice dans les festival suivants, Durban, Montréal (FNC), Séville.
Synopsis
Elena (Nadezhda Markina) et Vladimir (Andrey Smirnov) forment un couple d’un certain âge.
Ils sont issus de milieux sociaux différents. Vladimir est un riche retraité russe. C'est un homme froid, Elena une femme modeste et docile.
Ils se sont rencontrés alors qu'il était hospitalisé et qu'elle était son infirmiè. Chacun a un enfant d’un précédent mariage.
Elena fait fonction de bonne pour Vladimir, s'occupant de son luxueux appartement et de ses repas, dépendant de lui pour toutes ses dépenses auxquelles elle doit fournir reçus et justifications
Le fils d’Elena, Sergueï (Aleksey Rozin), au chômage, ne parvient pas à subvenir aux besoins de sa propre famille et demande sans cesse de l’argent à sa mère.
Sergueï maltraite sa femme Tatiana (Evgenia Konushkina) qui tient le très modeste foyer par ses petits travaux. Sergueï et sa femme, s'ils ne trouvent pas les moyens de payer l'inscription à l'université de Sasha (Igor Ogurtsov) le verront partir pour l'armée. Ils incitent Elena à demander cet argent à son riche mari, ce que Vladimir refuse.
La fille de Vladimir (Elena Lyadova) est une jeune femme négligente, un peu bohème, qui maintient son père à distance.
Suite à un malaise cardiaque, Vladimir est hospitalisé. À la clinique, il réalise qu’il pourrait mourir prochainement. Un moment bref mais tendre partagé avec sa fille le conduit à une décision importante : c’est elle qui héritera de toute sa fortune.
De retour à la maison, Vladimir l’annonce à Elena.
Celle-ci voit soudain s’effondrer tout espoir d’aider financièrement son fils.
La femme au foyer timide et soumise élabore alors un plan pour offrir à son fils et ses petits-enfants une vraie chance dans la vie.
Nadezhda Markina
Avant-propos du réalisateur :
« Elena m’a permis de m’attaquer à une idée maîtresse de notre époque : la survie et la recherche de son propre salut quel qu’en soit le prix.
Mon film est un drame contemporain qui tente de mettre l’homme à l’épreuve des éternelles questions de la vie et de la mort. Au tréfonds de son être, chaque individu est profondément seul. Cette solitude est le début, la fin et le fil conducteur de toute vie humaine. Dans le monde actuel, les idées humanistes se dévalorisent à vue d’oeil, poussant l’homme à se replier sur lui-même et se tourner vers ses instincts les plus anciens. Une femme attentionnée, tendre et féminine, remplie d’amour et de douceur, qui se change en une meurtrière froide et calculatrice puis se repent dans une église, n’est-ce pas là l’image apocalyptique de la fin des temps ? »
Nadezhda Markina
Pour écrire Elena, le scénariste Oleg Negin a pris comme point de départ un épisode de sa propre vie : quand l'un de ses proches est décédé, sa famille a eu des doutes concernant les causes de la mort, naturelles ou non. C'est à partir de cette simple idée que le scénariste a développé l'histoire du film, laissant son imagination l'emporter.
Lors de son précédent film, le réalisateur Andrei Zviaguintsev avait découvert la musique de celui qui deviendrait son compositeur en achetant un disque... à la Fnac. Le hasard a voulu qu'il procède de la même manière sur Elena : c'est en magasin qu'il a découvert la musique symphonique de Philip Glass, un morceau qui collait parfaitement aux images qu'il avait en tête. Ne restait plus qu'à en acheter les droits !
En discutant avec Andrey Smirnov, l'acteur qui incarne Vladimir, Andrei Zviaguintsev a envisagé trois possibilités concernant le passé du personnage : il pouvait être un ancien agent de sécurité du KGB, un fonctionnaire du Komsomol (la division jeunesse du parti communiste), ou bien encore un scientifique qui se serait lancé dans les affaires après l'effondrement de l'Union Soviétique. Ils ont finalement décidé que la dernière option était la plus réaliste, car Smirnov ne correspondait pas vraiment aux deux autres activités.
A travers ses deux précédents films, Le Retour et Le Bannissement, le réalisateur Andrei Zviaguintsev s'était déjà illustré par des plans souvent très longs. Avec Elena, il bat son propre record : la scène où l'héroïne vérifie que son mari est bien mort dure... six minutes ! Le réalisateur prévoyait également un plan final de trois minutes. Mais suite au montage, cette durée a été réduite à seulement une minute et vingt-neuf secondes.
Pendant la préparation du film, le réalisateur Andrei Zviaguintsev ne savait pas encore quelle fin donner à Elena. Initialement, le scénario se terminait avec la scène de la cage d'escalier de l'appartement du fils, quand l'électricité est coupée. Le réalisateur raconte : "(...) Sergueï sort sur le palier et (...) on lui dit que c’est coupé dans tout le quartier. Il y avait une réplique alors qui disait : "Dans le monde entier !" Puis la lumière revenait, chacun rentrait chez soi, le silence se faisait et nous restions sur ce palier, la caméra avançant vers le compteur d’électricité tournant sur lui-même comme la roue de la vie. Et le film se terminait sur ce plan. Moi, je sentais qu’il manquait quelque chose, qu’il fallait que quelque chose se passe encore."
Sources :
http://www.allocine.fr
http://www.imdb.com
http://www.cinemovies.fr
http://www.spla.pro
http://www.nouveaucinema.ca