Réalisé par Steven Spielberg
Avec Tom Hanks, Tom Sizemore, Edward Burns,
Giovanni Ribisi, Vin Diesel, Matt Damon, Adam Goldberg,
Barry Pepper, Paul Giamatti, Jeremy Davies, Ted Danson, Harve Presnell
Titre original Saving Private Ryan
Genre Guerre, Drame
Production Américaine
Date de sortie 30 septembre 1998
Golden Globe Award 1999
- Meilleur film
- Meilleur réalisateur Steven Spielberg
Oscars 1999
- Meilleur réalisateur Steven Spielberg
- Meilleure photographie Janusz Kaminski
- Meilleur son Gary Rydstrom, Gary Summers, Andy Nelson, Ron Judkins
- Meilleur montage Michael Kahn
- Meilleur mixage Gary Rydstrom et Richard Hymns
Lorsque Steven Spielberg aborde Il faut sauver le soldat Ryan, le film de guerre est depuis plus de deux décennies essentiellement monopolisé par le conflit vietnamien. Plus que l'épopée guerrière, des films aussi divers que Voyage au bout de l'enfer, Apocalypse Now ou plus récemment Né un quatre juillet s'attachent davantage à cerner les implications humaines de ces conflits. Le tempérament de Steven Spielberg le pousse donc à ressusciter en partie cet art du spectacle que le genre avait enterré, sans pour autant tirer un trait sur ce nouvel héritage. Même s'il lorgne plus du côté des grands classiques comme Le Jour le plus long, le réalisateur revisite le débarquement avec le réalisme extrême des films de l'après-Platoon.
Tom Hanks, Matt Damon et Edward Burns
Le film est inspiré par une histoire vraie. Celle des Frères Niland.
Le film Saving Private Ryan s'inspire donc de ce fait réel mais le transforme.
Par ailleurs, la lettre d'Abraham Lincoln à Madame Bixby, lue par le général George C. Marshall vers le début du film, et qui sert de justification à l'envoi d'un commando de G.I.s pour retrouver James Francis Ryan, est authentique.
Synopsis
6 juin 1944 : jour historique du débarquement allié en Normandie et début de la libération de l'Europe de l’Ouest du joug de l'Allemagne nazie.
Plage d'Omaha Beach, secteur Dog Green, au matin. Les bombardements aériens et navals alliés ont été inefficaces et la vague d'assaut américaine va devoir affronter des défenses allemandes quasi intactes.
Le capitaine John H. Miller (Tom Hanks), commandant une compagnie de rangers américains tentant de débarquer sur la plage. Après de durs combats, lui et ses hommes parviennent à créer une brèche dans les fortifications ennemies. Peu après avoir remporté la bataille, le capitaine John H. Miller se voit confier une nouvelle mission, celle-ci provenant directement de l'État-Major allié. Durant le débarquement, trois hommes dénommés Ryan, appartenant tous à la même fratrie de quatre frères, sont morts au combat : l'un sur la plage d'Omaha Beach, un autre sur Utah Beach. Le troisième est mort en Nouvelle-Guinée, durant les campagnes du Pacifique. Les 3 lettres annonçant la mort de ses fils vont parvenir à leur mère en même temps.
Le dernier frère, le soldat James Francis Ryan (Matt Damon), fait partie de la 101e division aéroportée américaine, parachutée sur le Cotentin, en plein territoire ennemi, et dont on est sans nouvelles.
Informé de ces évènements, le chef de l'État-major des États-Unis, le général Georges C Marshall (Harve Presnell), basé à Washington, décide de monter une expédition de sauvetage. La mission du capitaine Miller et de son unité est de retrouver Ryan, et, s'il est encore vivant, de le ramener sain et sauf pour le faire rapatrier chez lui. Cette expédition de secours part alors à sa recherche à travers le bocage normand, au gré des combats contre les troupes allemandes qui tentent de résister à l'avancée alliée.
Au fil de leur quête, après avoir perdu successivement plusieurs hommes de leur unité durant l'accomplissement de leur mission, certaines questions se posent à Miller et ses hommes, qui deviennent amers et désillusionnés.
Faut-il risquer la vie de huit hommes pour en sauver un seul ?
Ce n'est que plus tard, par hasard, que John H. Miller trouve James Francis Ryan. Ce dernier est chargé de surveiller un pont très important sur le Merderet. Le capitaine lui annonce qu'il a perdu ses trois frères et qu'il doit rentrer chez lui, mais Ryan ne veut pas abandonner ses amis qui ont défendu ce pont autant que lui. Pourquoi mériterait-il plus qu'un autre de rentrer au pays ? John H. Miller décide alors de rester un peu avec James Francis Ryan et d'attendre les renforts américains. Mais il sait que les Allemands attaqueront avant l'arrivée de ces renforts. Alors, il décide de fortifier la ville en vue de l'attaque ennemie.
Tom Hanks et Matt Damon
Les Allemands attaquent ! La bataille fait rage entre un régiment S.S. avec des unités blindés et le petit groupe d'américains. Finalement, au dernier moment, alors que les hommes de Miller battent en retraite et que les allemand franchissent le pont avec leur tanks, des avions alliés font fuir les assaillants. Sur les huit hommes partis à la recherche de Ryan, seuls deux parviendront à s'en tirer.
James Francis de son côté, est rapatrié chez lui, aux États-Unis, en Iowa. Il essayera de vivre du mieux qu'il pourra pour honorer le sacrifice de ces hommes qui sont morts pour le sauver.
Edward Burns, Giovanni Ribisi, Tom Sizemore, Adam Goldberg et Barry Pepper
Ce n'est pas la première fois que Steven Spielberg prend la guerre comme toile de fond. Elle est déjà le sujet, tourné en dérision, de 1941, mais aussi de L'Empire du soleil et bien sûr de toute la série des Indiana Jones, depuis Les Aventuriers de l'Arche perdue.
Elle est surtout au centre de son oeuvre la plus grave et la plus personnelle, La Liste de Schindler. Pour Il faut sauver le soldat Ryan, le réalisateur prend le parti de l'ultra réalisme, notamment dans les scènes de combat du début.
Comment comprendre la guerre quand on ne l'a pas vécue ? Que peut-on ressentir quand on se trouve soi-même au coeur de la bataille ? C'est ce que propose de faire découvrir Steven Spielberg à ses spectateurs en une longue séance d'ouverture filmant le débarquement allié en Normandie à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. On assiste à une reconstitution historique d'une rare intensité. Caméra tremblée, nauséeuse, au plus près des visages blêmes et des corps démembrés, couleurs passées, tirant vers le sépia, bruit continu des mitraillettes. La guerre sans fard romantique, dans toute son horreur.
Les soldats américains descendent des barges militaires pour rejoindre la plage tandis que les soldats allemands résistent du haut des bunkers. C'est là que le talent de Steven Spielberg se met en oeuvre. Pas d'américanisme triomphant façon sauveur de la liberté, pas de fausse gloriole ni de violons émouvants. Au contraire, le réalisateur nous montre l'anarchie du combat. La caméra plongée au coeur des tirs, instable, ne sait plus où donner de l'objectif. Pas de plan large, mais des détails glanés par l'oeil d'un participant que la situation dépasse. Le son donne ici à la scène un relief tout particulier pour le spectateur cerné par les balles qui sifflent à ses oreilles. Entre le bruit des détonations, les surdités momentanées provoquées par la déflagration d'une grenade tombée trop près, les corps qui coulent, on prend conscience avec plus d'acuité que jamais de la frustration, de l'angoisse que peut provoquer la peur de mourir.
Alors la guerre, ce ne serait pas une question de courage, mais une question de survie ? Le souffle coupé par la violence de la scène, on remercie le cinéaste de nous l'avoir fait si bien comprendre.
Jeremy Davies
La longue introduction des scènes sur le débarquement à Omaha Beach, très réaliste, voire choquante par sa brutalité crue, constitue l'un des points forts du film, en exposant le contexte humain du sacrifice, de la souffrance et de la solidarité des hommes au combat.
La séquence finale, qui reprend la séquence d’ouverture du film, est celle où on voit un vieux vétéran de cette guerre, avec ses enfants et ses petits-enfants, au cimetière militaire américain de Colleville-sur-Mer, dans le Calvados. Face à la tombe du capitaine John H. Miller, James Ryan demande à sa femme de lui confirmer qu’il a vécu une vie digne et qu’il est un homme bien. Ainsi, le sacrifice de John H. Miller et des autres n'aura pas été fait en vain. Ryan, alors rassuré, salue avec gravité et respect la tombe du capitaine John H. Miller, tombé au champ d'honneur pour le sauver.
Ce film est le meilleur jamais encore réalisé sur le débarquement d'Omaha Beach. Les jeux de caméras, qui ont été utilisées sur l'épaule, donnent un effet de présence dans l'action très novateur. Le son est un élément fondamental du film. Pour aller jusqu'à la perfection, les sons des balles rentrant dans la chair ont été pris par des spécialistes qui tiraient à balles réelles sur des carcasses de vaches. Les équipements portés par les acteurs de Il faut sauver le soldat Ryan sont autentiques. Le réalisateur Steven Spielberg voulait que ses comédiens ressentent le poid des armes, des sacs de combat et des rangers d'époque pour que leurs mouvements soient les plus fidèles possible à ceux des soldats de 1944.
Découvert chez Ron Howard, avec qui il a tourné à plusieurs reprises, ainsi qu'avec Joe Dante et Robert Zemeckis, Tom Hanks se devait tout naturellement de travailler un jour avec celui qui avait lancé et le plus souvent produit les films de ces metteurs en scène.
Tom Hanks et Steven Spielberg
Fort de leur fructueuse collaboration, Steven Spielberg et Tom Hanks se sont retrouvés pour un projet qui rassemble les éléments les plus significatifs d' Il faut sauver le soldat Ryan, mais sous une forme légèrement différente. En l'occurrence, une série tournée avec les moyens du cinéma, sous l'égide de HBO. Avec Band of Brothers, Steven Spielberg et Tom Hanks poursuivent, cette fois en tant que producteurs exécutifs, l'exploration de la dimension humaine de la Seconde Guerre mondiale, qu'ils avaient amorcée dans le film, à travers l'évocation du quotidien bourbeux d'un régiment de paras yankees. Si l'on ne retrouve aucun des personnages de Il faut sauver le soldat Ryan, les partis pris de mise en scène du film de Steven Spielberg ont été dans l'ensemble conservés.
L'acteur Vin Diesel, il a été contacté par Steven Spielberg qui lui a écrit spécialement le rôle du soldat Adrian Caparzo, lançant par la même occasion la carrière de la nouvelle icône du film d'action.
Steven Spielberg souhaitait filmer la majeure partie des scènes extérieures en Normandie mais a dû y renoncer suite au refus de la part des autorités locales, seule la séquence dans le cimetière américain de Colleville-sur-Mer y a été tournée. L'essentiel du film a été tourné en Irlande.
La bande originale du film Il faut sauver le soldat Ryan est signée par le muti-récompensé John Williams, compositeur attitré de Steven Spielberg.
Le tournage a débuté le 27 juin 1997.
Pour la séquence du débarquement, 2000 armes ont été utilisées. Il a été relevé certains détails dans la mise en scène ne correspondant pas à la réalisté des faits. Il apparait notamment que la mer, après le débarquement, n'était pas rouge de sang mais noire à cause des obus allemands qui s'enfonçaient dans la vase et la faisait remonter à la surface. Le lieu trouvé pour tourner la scène, en Irlande, ne ressemble pas aux plages du débarquement de Normandie. Le débarquement dans le film semble très court comparé à ce que les soldats américains ont enduré le 6 juin 1944 au matin. Certaines unités sont restées plus de 5 heures sans pouvoir avancer d'un pouce.
Pour que les effets d'impact de balles soient le plus réaliste possible le superviseur des effets sonores a tiré des milliers de cartouches sur de vraies carcasses de boeufs.
Sources :
http://www.cinematheque.fr
http://www.dday-overlord.com
http://fr.wikipedia.org
http://www.imdb.com
http://www.allocine.fr