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14 décembre 2012 5 14 /12 /décembre /2012 00:00

 

J-ai-tue-Jesse-James---Affiche-1.jpg

 

Réalisé par Samuel Fuller


Avec  John Ireland, Preston Foster, Barbara Britton,

Reed Hadley, Tom Tyler, Tommy Noonan, J. Edward Bromberg,

Victor Kilian, Eddie Dunn, Margia Dean, Byron Foulger, Barbara Wooddell


Titre original I Shot Jesse James

 

Genre Western


Production Américaine - 1949

 


En ce début d’année 1949, on commence à voir poindre une nouvelle génération de cinéastes sur les devants de la scène dont Samuel Fuller qui nous livre avec ce western tout simplement son premier long métrage, début d’une longue et belle carrière. L’assassinat de Jesse James est un fait historique devenu quasiment mythique puisque mis en images à de multiples reprises. Presque tout le monde a en tête l’image de cet honorable père de famille monté sur une chaise pour remettre un tableau droit et qui, à ce moment-là, reçoit une balle dans le dos tirée à bout portant par son ami Robert Ford, ex-membre de son gang à qui l’on promettait l’amnistie après avoir accompli cet acte de vilenie. Samuel Fuller, pour son premier film et avec un budget dérisoire, s’empare à son tour de ce fait "légendaire" pour raconter… une histoire d’amour, ni plus ni moins.

 

Le scénario de  Samuel Fuller et de Robert Gardner , est tiré d'un article de Homer Croy

 

J-ai-tue-Jesse-James---Reed-Hadley---Barbara-Woodell-et-Jo.jpg

 

Synopsis

 

L’alarme déclenchée par un employé de la banque fait échouer le dernier hold-up du gang des frères James. Le gang de Jesse James (Reed Hadley) est décimé au cours de cette dernière tentative manquée. Sous un faux nom, Jesse se réfugie dans le Missouri avec sa femme, Zee (Barbara Woodell) et ses enfants.  

 

Bob Ford (John Ireland), reste l’hôte des James pendant de longs mois.  

 

  J-ai-tue-Jesse-james---Reed-Hadley-et-John-Ireland.jpg


Bob est follement épris de la comédienne Cynthy Waters (Barbara Britton), une chanteuse qui ne veut pas d’un bandit pour époux, ne souhaitant pas vivre dans l’angoisse perpétuelle. Ainsi quand l'amnistie est promise à quiconque livrera Jesse James, Bob lui tire une balle dans le dos alors que le bandit raccrochait un tableau.  

 

J-ai-tue-Jesse-james-1.png   

 

Bob se rend, est condamné à être pendu, mais obtient la grâce du gouverneur, et empoche 500 dollars alors qu'il en espérait 10 000.

Avec cette somme, Bob Ford veut acheter une bague à Cynthy mais celle-ci le repousse quand il affirme avoir tué pour elle. Bob s'en prend alors à John Kelley (Preston Foster), un mineur attiré par la jeune femme.

 

J-ai-tue-Jesse-james---Barbara-Britton-et-John-Ireland.jpg


Contacté par le directeur d'une troupe de théâtre, Bob joue un spectacle reconstituant l'assassinat de Jesse. Après une représentation, il oblige un joueur de guitare à terminer la chanson où il est traité de lâche mais lui laisse la vie sauve.
Certains pensent même devenir des héros à leur tour en le défiant, en l’occurrence ici un adolescent. Bob Ford a tout raté en tuant son mentor, ayant perdu l’amour pour lequel il avait commis cet acte, ayant gagné au contraire une réputation de tireur dont il se serait bien passé. Bob comprend alors dès le moment où il retrouve la liberté qu’il en sera en fait toujours privé, qu’il ne trouvera jamais plus la quiétude et que cet "emprisonnement" en dehors des barreaux sera tout aussi difficile à vivre, la solitude semblant devoir être désormais son lot quotidien.

 

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John Ireland 
Devenu l'homme à abattre, Bob part au Colorado où des mines d'argent viennent d'être découvertes. À Creed, où les hôtels sont complets, le hasard veut qu'il partage la même chambre que John Kelley, sollicité pour le poste de marshall. Il désarme un bandit s'apprêtant à tirer dans le dos de Kelley qui, lui-même, avait pris la défense de Soapy (Victor Kilian), un vieux chercheur d'or qui a découvert un filon. Peu après, Bob abat cependant froidement ce dernier. Devenu riche, il fait venir Cynthy dans l'espoir de l'épouser enfin. Mais la jeune femme, par peur de sa réaction, n'ose pas lui dire qu'elle ne l'aime pas.

Frank (Tom Tyler), le frère de Jesse, a été relâché. Il veut d'abord tuer Bob mais savoure sa vengeance en lui annonçant que Cynthy lui préfère
John Kelley. Entre-temps, celui-ci a été nommé marshall. Le duel est inévitable.

 

John Kelley provoque Bob en lui tournant le dos. Il est blessé à l'épaule et blesse à son tour mortellement Bob.

 

Avant de mourir, Bob déclare à Cynthy regretter le meurtre de Jesse.

L’histoire nous est donc déjà connue puisqu’elle a déjà fait l’objet de deux films qui se suivaient, Le Brigand-bien aimé de Henry King et Le Retour de Frank James  de Fritz Lang. Mais ces oeuvres n’ont pas grand-chose d’autre en commun avec la version qui nous préoccupe, celle-ci se révélant d’une plus grande noirceur, évacuant tout le pittoresque encore présent dans le dytique précédent. Il faut dire qu’au lieu de prendre pour personnage principal le frère de la victime, I Shot Jesse James relate les évènements du point de vue de l’assassin comme le titre nous l’a fait pressentir : un antihéros lâche, égoïste et tourmenté par ses démons, il fallait oser ! Une autre manière d’appréhender le même fait historique, une réflexion sur la façon dont peut se construire une notoriété alors que le seul but de celui qui l’a acquise était la tranquillité. Une vision sombre et désenchantée.
 
Même si le réalisateur déclarait avoir voulu faire le portrait d'un assassin en se demandant ce qui poussait un homme à tuer son semblable, ce n’est pas forcément le thème principal du film. De la part de ce baroudeur de la caméra, on pouvait s’attendre à tout sauf à une première œuvre "romantique" et finalement très attachante qui nous surprend par le fait de réussir à nous faire ressentir de l'empathie pour ce traître de Bob Ford, meurtrier par amour. Ce protagoniste nous devient d’autant plus sympathique qu’il est bourré de remords et que nous apprenons bien avant lui que la femme pour qui il accomplit toutes ces actions indignes ne partage pas son amour. Une profonde mélancolie, sorte de pitié pour ce "pauvre type",vient alors nous envahir jusqu’à ce que la tragédie finale vienne y mettre un terme.


John Kelley, est superbement interprété par un Preston Foster très classieux et charismatique, qui en fait un personnage pour lequel on éprouve une forte empathie.

 

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Preston Foster 

 
Samuel Fuller tente de pallier à une carence de moyens  par l’intégration d’une musique un peu trop grandiloquente, en inadéquation avec la sécheresse des images, mais aussi par un montage souvent efficace et beaucoup d’imagination dans sa mise en scène.
Le cinéaste pallie ainsi le faible budget par de belles trouvailles et d'idées de mise en scène mais c’est le propre des bons réalisateurs.

 

La magifique photographie noire et blanc est signée par Ernest Miller. Il magnifie l'ensemble du film et tout praticulièrement les acteurs.

 

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John Ireland, est un excellent second couteau dans des centaines de films et séries télévisées. Samuel Fuller l'avait découvert et apprécié dans Red River. Barbara Britton est charmante. Ils sont loin d’être tous les deux mauvais, cela dit, auquel cas contraire I Shot Jesse James aurait certainement pu atteindre des sommets dans l’émotion.

  
Il faut néanmoins saluer la jolie réussite de ce coup d’essai, une tragédie westernienne romantico-ascétique qui manque certes de rigueur mais dont la fougue finit par emporter l’adhésion. On y trouve une sidérante scène d’ouverture par ses cadrages et sa violence, ce sera un peu la marque de fabrique du cinéaste, de vastes mouvements de caméra et un style aride, certes assez éloigné des canons hollywoodiens de l’époque, le cinéaste privilégiant souvent par exemple les gros plans jusqu’ici assez rares.

 

Malgré l’austérité de l’ensemble, le réalisateur arrive à mettre en place une tension dramatique certaine. On découvre aussi chez Samuel Fuller que les affrontements physiques ne font pas dans la dentelle et que les histoires d’amour sont dénuées de sentimentalisme; il ne dérogera jamais à cette règle, tout comme il continuera à utiliser plus que de coutume les coupures de journaux, son ancien métier de journaliste remontant à la surface. J'ai tué Jesse James est un western assez atypique d’une grande liberté d’expression, au ton plutôt inhabituel, souvent maladroit et inachevé, mal rythmé et inégal, mais suffisamment attachant pour avoir envie d’y revenir et surtout très prometteur pour ce jeune metteur en scène.

 

J-ai-tue-Jesse-James.png

 

 

 

Sources :

http://tcmcinema.fr/films

http://www.cineclubdecaen.com

http://www.dvdclassik.com - Erick Maurel

http://www.imdb.com

http://fr.wikipedia.org

commentaires

M
<br /> bonne idée pour se replonger dans cet univers j'en garde un bon souvenir<br />
Répondre

 

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