Elle l'asservira une fois devenue sa femme ...
.
Le Journal d'une femme de chambre est un roman français d'Octave Mirbeau, paru chez
Charpentier-Fasquelle en juillet 1900. 
Octave Mirbeau,
né le 16 février 1848 à Trévières (Calvados) et mort le 16 février 1917 à Paris, est un écrivain, critique d'art et journaliste français. Octave Mirbeau a connu une célébrité européenne et de grands succès populaires, tout en étant également apprécié et reconnu par les avant-gardes littéraires et artistiques, ce qui n'est pas commun.
Journaliste influent et fort bien rémunéré, critique d’art défenseur des avant-gardes, pamphlétaire redouté, il a été aussi un romancier novateur, qui a contribué à l'évolution du genre romanesque, et un dramaturge, à la fois classique et moderne, qui a triomphé sur toutes les grandes scènes du monde. Mais, après sa mort, il a traversé pendant un demi-siècle une période de purgatoire : il était visiblement trop dérangeant pour la classe dirigeante, tant sur le plan littéraire et esthétique que sur le plan politique et social. Littérairement incorrect, il était inclassable, il faisait fi des étiquettes, des théories et des écoles, et il étendait à tous les genres littéraires sa contestation radicale des institutions culturelles ; également politiquement incorrect, farouchement individualiste et libertaire, il incarnait une figure d'intellectuel critique, potentiellement subversif et « irrécupérable », selon l'expression de Jean-Paul Sartre dans Les Mains sales.
Le Journal d'une femme de chambre a été porté trois fois à l'écran :
- en 1916, en Russie, par M. Martov, sous le titre Dnevnik gornitchnoi
- en 1946, par Jean Renoir, aux États-Unis et en anglais, sous le titre
Diary of a Chambermaid
Avec Paulette Goddard et Burgess Meredith
Alors que l'intrigue du roman se déroulait à la fin du XIXe siècle,
Luis Buñuel a décidé de situer son histoire en 1930
année qui coïncide avec son arrivée en France.
Luis Buñuel a choisi Jeanne Moreau 
après l'avoir vu dans
Ascenseur pour l'échafaud
Réalisé par Louis Malle en 1957
Luis Buñuel signe ici une adaptation satirique et mordante du roman d'Octave Mirbeau.
Le personnage de la femme de chambre, à la fois docile et révolté, contraste dans le monde de la petite bourgeoisie provinciale décrépie et étriquée.
"Elle est entrée dans ce rôle de femme de chambre en lui apportant une dimension supplémentaire, une sorte d'ironie profonde (...). J'ai toujours été sensible à la démarche des femmes, ainsi qu'à leur regard. Au cours de la scène des bottines, j'ai pris un vrai plaisir à la faire marcher et à la filmer. Merveilleuse comédienne, je me contentais de la suivre, la corrigeant à peine. Elle m'a appris sur le personnage des choses que je ne soupçonnais pas." expliquait Luis Buñuel
Luis Buñuel et Jeanne Moreau
Jeanne Moreau a reçu en 1964 le prix de la meilleure actrice
au Festival International du film de Karlovy Vary pour son interprétation.
Le festival international du film de Karlovy Vary se tient depuis 1946 dans la station thermale de Karlovy Vary en République tchèque.
Fétichisme :
L'une des plus célèbres scènes du film est celle où l'on voit Jeanne Moreau chausser des bottines à la demande du patriarche de la famille, Rabour.
. Jeanne Moreau et Jean Ozenne
Le fétichisme est l'un des thèmes récurrents dans la filmographie de Luis Buñuel, notamment dans El, L'Âge d'or, Viridiana et Belle de Jour. En effet, le cinéaste avoue être amusé et intéressé par la perversion sexuelle mais se défend en revanche d'avoir ce genre de comportement.
Lors de la dernière séquence du film, on assiste à une manifestation de groupes d'extrême-droite durant laquelle est scandée la formule "Vive Chiappe !", qui n'est autre que le nom du préfet de police de Paris qui censura en 1930 L' Âge d'or de Buñuel.
Le Journal d'une femme de chambre marque les débuts de la collaboration entre Luis Buñuel et le scénariste Jean-Claude Carrière.
Jeanne Moreau vous parle du film ... Cliquez ICI ! .