Réalisé par George Cukor
Avec Ava Gardner, Stewart Granger, Bill Travers,
Abraham Sofaer, Francis Matthews, Marne Maitland,
Peter Illing, Edward Chapman, Freda Jackson, Lionel Jeffries
Genre Aventure
Titre original Bhowani Junction
Production Américaine - 1955
Bhowani Junction est l'adaptation du roman éponyme de John Masters
Ava Gardner et Stewart Granger
Synopsis
Aux Indes, en 1947.
Le colonel Rodney Savage (Stewart Granger), chargé du trafic ferroviaire, fait des adieux officiels en gare de Bhowani, où il avait été affecté à la suite d'émeutes pour l'indépendance. Il dû faire face à deux types d'oppositions : les militants non-violents du Congrès menés par Surabhai (Abraham Sofaer) et les terroristes de l'extrémiste Davey (Peter Illing).
Il se souvient.
Bill Travers et Ava Gardner
Après la Seconde Guerre mondiale, Victoria Jones (Ava Gardner) revient dans sa famille, en Inde, à Bhowani Junction. Elle y retrouve avec bonheur son ami d'enfance, Patrick Taylor (Bill Travers). Née de père anglais et de mère indienne, elle a été nomée à Bhowani après quatre ans au service de l'armée coloniale. Elle partage son bureau avec le Capitaine Graham Mcdaniel (Lionel Jeffries), très sensible à la beauté de la jeune femme. Favorable à l'idée d'une Inde indépendante, elle est profondément ulcérée lorsque le colonel Rodney Savage, au cours d’une manifestation de pacifistes du parti du Congrès couchés sur des rails pour bloquer un train de militaires anglais, fait jeter par des Intouchables des sceaux d'ordures pour les disperser. Elle rompt même ses fiançailles avec Patrick Taylor , fonctionnaire métis qui approuve l'initiative du colonel.
Ava Gardner, Bill Travers, Stewart Granger et Lionel Jeffries
Des émeutes éclatent dans la ville suite aux événements de la gare. Victoria, éprouvée, se confie à son ami hindou Ranjit Kasel (Francis Matthews), un leader pacifiste, de son profond déracinement. Elle marque son attachement à la communauté locale en arborant avec fierté un magnifique sari.
Ava Gardner 
À la suite d'une tentative de viol. Victoria tue le Capitaine Graham Mcdaniel en se défendant avec une barre de fer. Hagarde et couverte de sang, elle est secourue par Ranjit Kasel qui la conduit chez lui. 
La mère de Ranjit (Freda Jackson) est une activiste liée à Davey, avec l’aide de ce dernier elle fait transformer le lieu du crime par une scène causée par les émeutes. Victoria, traumatisée et désorientée, s’habille désormais en Indienne et décide d’épouser Ranjit Kasel amoureux d’elle.
Par la suite, Davey fait dérailler un train causant de nombreuses victimes. Sur les lieux de l’accident, le colonel Rodney Savage oblige Victoria à soigner les blessés pour lui faire comprendre les atrocités commises par les extrémistes. Elle comprend maintenant que ceux qui l’ont aidée sont des terroristes criminels et lors de la cérémonie de mariage avec Ranjit Kasel, elle s’enfuit.
Francis Matthews et Ava Gardner
Elle avoue à Rodney Savage le crime qu’elle a commis et grâce au témoignage du colonel la commission d’enquête conclut à la légitime défense. Libérée, Victoria se rapproche de Rodney Savage.
Mais Davey est toujours en activité, un soir il kidnappe Victoria et l’oblige à stopper un train conduit par un collègue de son père. Le terroriste veut saboter un tunnel pour faire sauter un convoi qui a pour passager, Gandhi. Rodney Savage est prévenu à temps par Patrick Taylor, ils poursuivent le train et finissent par abattre Davey dans le tunnel. Mais Taylor est tué au cours de l'affrontement.
Ava Gardner et Bill Travers 
Après sa démission, Rodney Savage espère revenir aux Indes pour y retrouver Victoria.
Ava Gardner et Stewart Granger
Pour Jacques Lourcelles : "... Comme la plupart de films de George Cukor, celui-ci est à de multiples facettes : une femme profondément divisée est aimée par trois hommes qui s'adressent chacun à un aspect différent d'elle-même -A l'Anglaise, à l'Indienne à la femme. En exposant ses problèmes, George Cukor ne cesse jamais de mettre en valeur sa beauté, rehaussée par les divers costumes qui lui imposent son rôle et son destin. Est-elle faite pour être indienne ou pour être anglaise ? Sans sous-estimer la cruauté de ce dilemme, George Cukor répond : elle est surtout faite pour être heureuse. El le dénouement la verra en effet comblée plus belle encore quand le bonheur l'illumine".
Comme c'est souvent le cas chez George Cukor, c’est une femme qui occupe le point central du film. Dans le rôle de cette femme, qui émeut au plus haut point, il est bon de rappeler la magnifique prestation de l'incomparable Ava Gardner qui donne une réelle étoffe à son personnage.
George Cukor considérait que c'était là, un contre-emploi pour la star. La Croisée des destins, c'est aussi le cadre exotique et dépaysant, le cinémascope et le couple glamour en tête d'affiche. George Cukor semble se frotter avec Bhowani Junction à la grosse production d'aventures si en vogue dans le Hollywood des années 50/60, et genre auquel il ne s'était plus confronté depuis son éviction d'Autant en emporte le vent.
Les scènes de foule sont impressionnantes par ces milliers de figurants qui forment de véritables marées humaines. George Cukor a tourné presque toutes les scènes au Pakistan.
Les très belles images sont signées par le Directeur de la photographie Freddie Young.
George Cukor réalise avec Bhowani Junction un film visuellement magnifique avec des décors impressionnants mais aussi une étude profonde sur la psychologie des personnages dans ce pays en pleine mutation. L'argument de Victoria partant à la découverte de sa culture pour se rassurer offre ainsi plusieurs séquences riches de détails comme le rite d'adhérence à la religion sikh superbement filmé.
George Cukor malgré l'ampleur des moyens alloués signe avec Bhowani Junction un récit profondément intimiste et comme souvent une superbe portrait de femme.
Les costumes d'Elizabeth Haffenden magnifient la star. Des dizaines de saris de différentes couleurs allant du safran à l'anis en passant par le pourpre, moulent parfaitement le corps d'Ava Gardner. Autant de costumes que de péripéties. Dont la robe en crêpe Dior lors de la scène du viol. L'un des points forts de La Croisée des destins reste incontestablement le faste visuel. Comme toujours, Ava Gardner en transcende la lumière. Yeux verts fendus soulignés au khôl, cheveux dénoués, sensualité moite, peau mate, elle irradie tout au long du film.
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Jacques Lourcelles ajoute : "George Cukor s'est souvent plaint du remontage du film par la production qui ajouta la construction en flash-back et supprima plusieurs scènes avec Ava Gardner jugées trop érotiques. Le contenu des scènes de la gare déplaisant aux autorités locales, elles furent tournées, comme les intérieurs, en Angleterre, alors que la majeure partie du film avait été réalisée au Pakistan. Il est impossible de saisir la différence."
Sources :
http://www.cineclubdecaen.com
http://fr.wikipedia.org
http://www.cinemovies.fr
http://www.imdb.com
http://films.blog.lemonde.fr
Ava - La femme qui aimait les hommes. Elizabeth Gouslan. Éditions Robert Laffont
http://www.telegraph.co.uk
http://chroniqueducinephilestakhanoviste.blogspot.fr
http://www.paperblog.fr
http://vintagegal.tumblr.com
