Réalisé par Francis Ford Coppola
Avec Marlon Brando, Al Pacino, Diane Keaton,
Richard S. Castellano, Robert Duvall, James Caan,
Sterling Hayden, Talia Shire, John Marley, Richard Conte,
John Cazale, Al Lettieri, Simonetta Stefanelli
Genre Policier, Drame
Production Américaine
Titre original The Godfather
Date de sortie cinéma : 15 mars 1972
- Oscar du meilleur film
- Oscar du meilleur scénario adapté
- Oscar du meilleur acteur pour Marlon Brando
L'acteur a refusé dans le but de marquer son opposition à la façon
dont le cinéma américain a traité les Indiens dans ses films
Marlon Brando
Synopsis
En 1945, à New York, les Corleone sont une des cinq familles de la mafia. Don Vito Corleone (Marlon Brando), "parrain" de cette famille, marie sa fille Constanzia, dite Connie (Talia Sire) à un bookmaker, Carlo Rizzi (Gianni Russo).
.
Sollozzo (Al Lettieri), " parrain " de la famille Tattaglia, propose à Don Vito une association dans le trafic de drogue, mais celui-ci refuse. Sonny (James Caan), un de ses fils, y est quant à lui favorable.
Afin de traiter avec Sonny, Sollozzo tente de faire tuer Don Vito, mais celui-ci en réchappe. Michael (Al Pacino), le frère cadet de Sonny, recherche alors les commanditaires de l'attentat et tue Sollozzo et le chef de la police, en représailles.
James Caan et Al Pacino
Michael part alors en Sicile, où il épouse Apollonia (Simonetta Stefanelli), mais celle-ci est assassinée à sa place. De retour à New York, Michael épouse Kay Adams (Diane Keaton) et se prépare à devenir le successeur de son père...
Quelques mots de Francis Ford Coppola.
"J'ai toujours pensé Le Parrain comme l'histoire d'un roi et de ses trois fils. Le plus âgé a reçu la passion et l'agressivité, le deuxième, sa douceur et ses gestes enfantins ; et le troisième, sa ruse et son calme." C'était dans mon intention de faire un film authentique sur des gangsters italiens, sur comment ils vivaient, comment ils se comportaient, la façon dont ils traitaient leurs familles, célébraient leurs rituels."
Vingt, trente réalisateurs ont été sollicités pour porter à l'écran le livre de Mario Puzzo, qui n'est pas encore un best-seller. Celui-ci, joueur compulsif et éternellement fauché, a décidé d'adapter la structure d'une tragédie grecque au monde de la Mafia, dont il ignore tout. La martingale réussit. Dès sa parution en 1969, Le Parrain passe pour une radiographie parfaite de Cosa Nostra, alors que Mario Puzzo a tout inventé.
La mise en chantier du film a entraîné de nombreuses protestations, par la ligue italo-américaine des droits civils et par de nombreuses personnalités politiques; tentatives d'intimidation et menaces de bombes sont devenues alors courantes. Des négociations ont alors été engagées avec les protagonistes et un terrain d'entente a été trouvé. Le projet a d'abord été proposé à Sergio Leone, qui l'a refusé, afin d'écrire lui-même son propre film de gangsters, qui verra le jour sous le nom d'Il Était une fois en Amerique; d'autres cinéastes ont été pressentis, comme Arthur Penn, Peter Yates ou Costa-Gavras.
Al Pacino, Marlon Brando, James Caan et John Cazale
La Paramount jugeait Francis Ford Coppola peu fiable, non-respect des horaires, erreurs de production et de casting, ce qui mènerait inévitablement à un non-respect du budget prévu. Le réalisateur avoue, qu’un réalisateur remplaçant devait reprendre son travail seulement quelques jours après le début du tournage. Par chance, la scène de l'assassinat de Solozzo et de McCluskey fut tournée le troisième jour de tournage et fut rapidement vue par la direction de la Paramount qui fut rassurée par le travail de Francis Ford Coppola et de Al Pacino.
.
.
Dans tous les cas, le producteur exécutif voyant l'état du tournage, étant sur le plateau, a voulu remplacer Francis Ford Coppola tout au long des premières semaines de production, ce qui mit le réalisateur dans des situations de grand stress, car étant surveillé constamment dans son travail. Malgré les rumeurs sur la perte de son emploi, on avait conseillé à Francis Ford Coppola de ne jamais démissionner lui-même sous condition de n'être pas payé, et il a "attendu" d'être renvoyé toujours en travaillant du mieux possible sachant, que les studios renvoient généralement les employés en fin de semaine.
Francis Ford Coppola et Mario Puzzo, les scénaristes, ont décidé dès le départ de ne pas employer les mots de"mafia" et "cosa nostra" dans le film.
Le producteur Albert S. Ruddy et Francis Ford Coppola ont décidé d'orienter leur casting vers des acteurs au look "authentique", tels que James Caan ou Talia Shire.
Francis Ford Coppola Coppola fit des choix qui ne plurent pas aux cadres du studio de Paramount Pictures. Particulièrement celui de Marlon Brando dans le rôle de Don Vito Corleone.
Certains ont écrit que La Paramount voulait Laurence Olivier, qui était incapable de se libérer en raison de problème de santé; d'autres affirment que c'est le réalisateur lui-même qui souhaitait la présence l'acteur britannique. La Paramount refusa de permettre à Francis Ford Coppola d'engager Marlon Brando, citant les difficultés de ce dernier sur les plateaux de ses récents films.
Le président de Paramount déclara : "Marlon Brando ne fera jamais ce film". Après avoir plaidé sa cause auprès des cadres, le réalisateur eut gain de cause pour engager Marlon Brando.
L'acteur dut satisfaire la Paramount en passant des auditions, situation humiliante pour la star capricieuse qu'il était. Il accepte également un salaire modeste et serait mis à l'amende en cas de caprices. Il dut bloquer une certaine somme d'argent qui servirait à rembourser la production s'il causait des problèmes, comme il en avait pris l'habitude sur de nombreux tournages précédents.
Contrairement à toute attente Marlon Brando entre dans la peau de Don Corleone avec une aisance incroyable. L'interprétation de Marlon Brando doit beaucoup à l'imagination de l'acteur qui usa de deux procédés pour se fondre dans la peau du parrain : mouchoirs de papier dans la bouche et cirage polonais dans les cheveux. Marlon Brando a finalement remporté un Oscar pour sa prestation, qu'il refuse pour les raisons citées en haut de l'article.
Marlon Brando va malgré tout retomber dans ses travers : il place des aide-mémoire partout, sur le dos de sa main, sur son col, sur un mur, dans un miroir. Il invente. Ainsi il suggère de jouer avec une rose après un acte de violence. Il boit du vin dans son jardin. Il caresse le chat sur ses genoux. Les autres acteurs, James Caan, Robert Duvall, Al Pacino, sont en admiration.
Marlon Brando aide le maquilleur à créer un nouveau visage. Le latex qui sèche sur ses joues lui fabrique les rides d'un homme de soixante-cinq ans. Il insère des semelles de plomb dans ses chaussures, pour alourdir sa démarche. Il met des boulles Quies pour étouffer les bruits. Même hors plateau, il continue à parler avec la voix du Parrain, une voix étouffée, rauque, chuchotante.
Quand la déférence qui entoure le personnage de Don Corleone l'étouffe, quand le respect des autres comédiens le gêne, il a recours à l'un de ses vieux trucs : il tombe le pantalon, et montre son autre visage.
L'ambiance est instantanément réchauffée.
Le choix du personnage de Michael Corleone a été plus difficile : de nombreuses stars ont été envisagées, telles que Warren Beatty, Jack Nicholson, Dustin Hoffman, Robert Redford ou encore Ryan O'Neal avant que le rôle ne revienne à Al Pacino, acteur de théâtre jusqu'alors inconnu.
Le Parrain a été le premier film à dépasser la barre des 100 millions de dollars au box-office américain, totalisant 133 millions $, devenant ainsi un des rares films à plaire simultanément au public et à la critique.
Le cinéaste Otto Preminger révèle dans ses mémoires qu'il avait été pressenti pour réaliser Le Parrain. Otto Preminger raconte : Le Parrain... "Vingt ans après, L'Homme au bras d'or, La Paramount me demanda de réaliser The Godfather. Je pensai alors à Sinatra pour ce rôle et lui fis parvenir le livre. Je proposai même de supprimer le personnage du chanteur que l'on aurait pu croire écrit pour lui. Mais Sinatra ne voulait pas faire le film. Et je n'avais pas envie de le faire sans lui. Ce fut donc le casting à rebours de L'Homme au bras d'or. Cette fois, Brando prenait le rôle..."
Le cinéaste et son scénariste se sont faits aider, pour la scène du patio entre Michael et Vito, par Robert Towne, non crédité au générique.
Sofia Coppola, la fille du réalisateur Francis Ford Coppola, fait ses "premiers pas" à l'écran alors qu'elle n'est qu'un bébé. Elle incarne dans Le Parrain le neveu de Michael Corleone dans la scène du baptême.
Grands amis à la ville, Al Pacino et John Cazale se donnèrent à trois reprises la réplique à l'écran. Frères dans les deux premiers volets du Parrain, ils braquent ensemble une banque dans Un après-midi de chien en 1975.
John Cazale et Al Pacino
A la recherche de son acteur principal pour Le Parrain, Francis Ford Coppola auditionna John Cazale. Satisfait de sa performance, le metteur en scène l'envisagea longtemps pour le rôle de Michael Corleone... qui alla finalement à Al Pacino, un acteur encore peu connu, révélé en 1971 par Jerry Schatzberg dans Panique à Needle Park.
Lenny Montana, ancien catcheur, qui joua le rôle de Luca Brasi, était tellement envahi de trac que Francis Ford Coppola le filma à son insu en train de répèter sa scène avec Marlon Brando. C'est celle-ci que nous voyons lors du dialogue entre Michael Corléone et sa fiancée lors du mariage de sa soeur.
Le film, tourné en 62 jours pour un budget de 6,5 millions de dollars, est n° 2 du classement des meilleurs films de tous les temps sur le site de référence IMDB avec une note de 9,2/10 (mars 2011). Il est aussi considéré comme le second meilleur film américain de l'histoire du cinéma, selon le Top 100 de l'American Film Institute (mai 2010).
Le Parrain sera suivi de deux suites, en 1974 Le Parrain, 2ème partie, et 1990, Le Parrain, 3e partie.
Sources :
http://www.allocine.fr
http://www.cinemovies.fr
François Forestier "Un si beau monstre" chez Albin Michel - 2012
http://moviespics.wcgame.ru
http://fr.wikipedia.org
http://www.fanpop.com
http://trialx.com