Réalisé par Max Ophüls
Genre Comédie dramatique
Production Française
Le Plaisir était nominé aux Oscars en 1952
dans la catégorie : Meilleur direction artistique.
Le Plaisir est une adaptation de trois nouvelles de Guy de Maupassant : Le Masque, la Maison Tellier, le Modèle.
Max Ophüls prolonge dans Le Plaisir la morale de La Ronde : le plaisir est facile et s'oppose en cela au véritable bonheur. Ce dernier est patience et non folie. Pour notifier cela, le réalisateur français a choisi de montrer dans un premier temps la dualité entre le plaisir et la jeunesse, puis le plaisir et la pureté pour finir sur la plaisir et la mort. Max Ophüls considère le bonheur comme difficile, et fera d'ailleurs dire au narateur de ces trois histoires, Jean Servais : "Mais, mon ami, le bonheur n'est pas une chose heureuse".
Cette adaptation des trois contes de Guy de Maupassant est l’occasion pour Max Ophüls de traiter en trois sketches trois aspects du thème du plaisir, paravent de sentiments plus forts.
Ce morcellement de la construction n'implique nullement la division traditionnelle en sketches séparés les uns des autres. L'on a affaire plutôt à un triptyque tel qu'en peignaient les artistes du moyen âge et dans lequel le volet droit et gauche répondent symétriquement au panneau central. La voix du narrateur, personnage d'ombre, est d'ailleurs là pour relier subtilement entre eux les trois épisodes.
Les mouvements de caméra sont très importants pour Max Ophüls. Pour Paul Vecchiali, les scènes tournées par le réalisateur "justifie que les frères Lumières aient un jour découvert le mouvement des images". Dans le Plaisir, on remarque notamment un travelling tout au tour de la maison Tellier celui-ci permet de voir par les fenêtres sans jamais entrer dans la fameuse maison close. Il fait une soixantaine de mètres et a nécessité plusieurs jours de repérage pour placer correctement la caméra. Dans le Modèle également, "il fallut 3 jours de préparation pour tourner la scène du saut explique Daniel Gélin, Tous les techniciens ont même applaudi le metteur en scène à la fin de la prise".
Le Plaisir serait un des films préférés de Stanley Kubrick. Le réalisateur américian a fortement été inspiré par les mouvements de caméra complexe et sans heurt de Max Ophüls.
Synopsis
Le Masque
Avec Claude Dauphin, Gaby Morlay, Paul Azaïs,
Gaby Bruyère, Jean Galland, Michel Vadet, Janine Vienot
La soirée est déjà bien entamée, la fête au Palais de la danse bat son plein. Un homme (Jean Galland) portant un masque fait irruption parmi les danseurs. Moins agile, moins vif que les autres danseurs, il s'écroule. Un médecin (Claude Dauphin) vient à son chevet et lui ôte son masque. C'est un homme âgé. Le docteur le raccompagne chez lui où sa femme Denise (Gaby Morlay) l'attend. Elle a l'habitude des frasques de son mari, qui fut coiffeur et la coqueluche des dames du monde en son jeune âge. Toujours prête à lui pardonner, elle explique sa vie au docteur, qui s'en retourne au Palais de la danse. Il vient de rencontrer son double plus âgé.
La Maison Tellier
Madeleine Renaud
Avec Madeleine Renaud, Ginette Leclerc, Mila Parely,
Danielle Darrieux, Mathilde Casadesus, Paulette Dubost,
Jocelyne Jany, Jean Gabin, Henri Crémieux, Louis Seigner
Pierre Brasseur, Henri Crémieux
La Maison Tellier est la plus courue de la ville. Dans le salon Jupiter, Julia Tellier (Madeleine Renaud) règne parmi ses gracieuses pensionnaires : Mme Rosa (Danielle Darrieux), Mme Flora (Ginette Leclerc) dite Balançoire, Mme Raphaële (Mila Parely), Mme Fernande (Paulette Dubost), Mme Louise (Mathilde Casadesus) dite Cocotte. Mais un soir les habitués, dépités, trouvent porte close. C'est que Madame et ses pensionnaires sont parties pour un village voisin de Normandie assister à la première communion de Constance (Jocelyne Jany), la fille de Joseph Rivet (Jean Gabin), le frère de Madame.
Jean Gabin
Ces dames font sensation au village où tout le monde ignore la profession de Julia Tellier. Pendant la cérémonie, le vertige de la pureté les saisit et elles éclatent en sanglots. Le silence champêtre, la ferveur des communiantes, le souvenir de leur enfance les plonge dans un bain de pureté et d'émotion, qui se communique à tout le village. L'évènement revêt une ampleur inattendue.
Jean Gabin et Danielle Darrieux
Dans le village on parlera longtemps des "dames de la ville". Un peu saoul, Joseph Rivet fait une piteuse tentative de séduction de Mme Rosa. Sur le chemin du retour, elles s'arrêtent pour cueillir des fleurs, dont elles garniront la maison Tellier.
Jean Gabin et Danielle Darrieux
Les pensionnaires de la Maison Tellier découvrent, non des motifs de plaisanteries scabreuses, mais la pureté. Pureté des communiantes vêtues de blanc, pureté des fleurs et de la nature en fête, pureté architecturale d'une église normande. Par manière de réciprocité, le paysan du cru qui les accueille connaîtra les joies factices du plaisir, tôt enfui. De cette confrontation de deux mondes, la nature d'une part et de l'autre le libertinage froufroutant, et de leur impossible conciliation, naît une sourde nostalgie.
Les extérieurs de La Maison Tellier ont été filmés en Normandie dans les environs de Pontécoulant, la scène de la communion est filmée autour de l'église de La Chapelle-Engerbold dans le Calvados et à Trouville-sur-mer, du 7 juin au 18 août, puis du 15 octobre au 10 novembre 1951.
À l'origine, la troisième histoire aurait dû être la Femme de Paul, mais pour des raisons financières et à cause d'un changement de producteur en cour de route, cette nouvelle a été abandonnée au profil du Modèle. Le casting de départ est quant à lui resté le même.
Le Modèle
Jean Servais, Daniel Gelin
Avec Jean Servais, Daniel Gelin, Simone Simon
Un couple de jeunes artistes s'aime à la folie ... Jean (Daniel Gelin), est un jeune peintre Gelin) et son modèle (Simone Simon). La lassitude s'installe. Il s'enfuit, elle menace de se jeter par la fenêtre, il ne la croit pas, elle s'exécute... Pour réparer, il l'épouse, alors même qu'elle est paralysée à vie. Un narrateur commente chacune de ces histoires et en tire la morale : si le plaisir est chose facile, le bonheur assurément n'est pas gai...
Daniel Gélin et Simone Simon
Sources :
http://www.allocine.fr
http://fr.wikipedia.org
http://www.cineclubdecaen.com
http://films.blog.lemonde.fr