Date de sortie 21 novembre 2012
Réalisé par Valeria Sarmiento
Avec John Malkovich, Marisa Paredes, Melvil Poupaud,
Mathieu Amalric, Elsa Zylberstein, Nuno Lopes, Vincent Perez,
Soraia Chaves, Carloto Cotta, Victória Guerra, Miguel Borges,
Avec la participation spéciale de
Catherine Deneuve, Isabelle Huppert, Michel Piccoli, Chiara Mastroianni,
Malik Zidi, Maria João Bastos, Paulo Pires
Titre original Linhas de Wellington
Genre Guerre, Historique
Production Française, Portugaise
C’est à l’occasion du bicentenaire de la résistance portugaise, face aux armées napoléoniennes dans la région de Torres Vedras, que l’envie de faire un film sur le sujet a émergé dans l’esprit du producteur Paulo Branco. À cette époque il venait alors de terminer Les Mystères de Lisbonne et "voulait repartir sur un projet ambitieux, porté de plus par un scénario exceptionnel."
Comme pour Les Mystères de Lisbonne, Les Lignes de Wellington connait deux versions. La première, destinée à la télévision, est divisée en trois épisodes de 55 minutes. Ils seront d’abord diffusés au festival de San Sebastian, en avant-première. Tandis qu’une autre est projetée en salle. La réalisatrice a simplement retiré deux histoires pour raccourcir l’ensemble.
Pour Raoul Ruiz, Les Lignes de Wellington s’inscrivait dans la continuité des Mystères de Lisbonne. Après la disparition du cinéaste en août 2011, le tournage a été repoussé, mais le réalisateur avait déjà commencé la préparation du film, que cela soit au niveau des repérages, du casting ou de la musique. Les deux films réunissent en partie la même équipe technique, dont les compositions de Jorge Arriagada constituant la bande sonore de l'œuvre enregistrées sous la direction de Laurent Petitgirard au studio Acousti à Paris. Sans oublier le directeur de la photographie André Szankowski.
Le film est en majorité financé par la France et pourtant les troupes françaises ne sont pas flattées par l'intrigue. Cet épisode est complètement oublié par les Français qui se souviennent plutôt des défaites en Espagne ou en Russie. "Le retrait au Portugal est laissé pour compte dans les livres d’Histoire et les Français qui ont vu le film ont trouvé cela plutôt instructif. Il n’ont pas réagi négativement à la cruauté et à la brutalité de l’armée française telles qu'elles sont montrées dans le film" avoue la réalisatrice. Concernant les enseignements de son époux qui ont été les plus utiles pour la réalisation de ce film, Les Lignes de Wellington, Valeria Sarmiento confie : "Raoul me disait souvent qu’il faut toujours tourner sans laisser beaucoup de possibilités de montage. Ca m’a beaucoup aidé sur ce film et, étant monteuse moi-même, je n’ai tourné que le nécessaire. Une semaine après la fin du tournage, nous avions la première version du film qui n’a pas beaucoup changé. C’est comme cela que travaillait Raoul. C’était une espèce de génie qui a fait 50 films et qui a toujours eu le montage dans sa tête en quittant le plateau."
Synopsis
Melvil Poupaud
Le 27 septembre 1810, le Maréchal Masséna (Melvil Poupaud) et ses troupes sont vaincus sur le territoire de la Serra de Buçaco par l’armée anglo-portugaise dirigée par le Général Wellington (John Malkovich).
John Malkovich
Pour autant, Portugais et Britanniques, sont contraints de battre en retraite face à l’ennemi en supériorité numérique. Wellington espère attirer l’ennemi à Torres Vedras, où il a fait bâtir des lignes de fortifications infranchissables. Cette stratégie, couplée à une opération de terre brûlée, plonge les populations civiles dans l’exode et prive les Français de toute possibilité d'approvisionnement local.
Soldats et civils, hommes, femmes et enfants, jeunes et vieux, tous subissent au quotidien les déchirements de la guerre et s’engagent dans de longues pérégrinations à travers collines et vallées, entre les villages en ruine, les forêts carbonisées et les cultures dévastées.
Persécutée par les Français, déjà en proie à des intempéries, la masse des fuyards poursuit son exil pour sauver sa peau, avec la volonté farouche de résister à l'envahisseur et de le chasser du pays. Certains profitent de ce désarroi général pour laisser libre cours à leurs instincts les plus primaires.
Carloto Cotta et Marisa Paredes
Le tourbillon de l’Histoire précipite alors les destinées individuelles et romanesques de nombreux personnages tels le jeune lieutenant idéaliste Tenente Pedro de Alencar (Carloto Cotta), la pétillante anglaise Clarissa Warren (Victória Guerra), le revendeur ambulant peu scrupuleux, Manuel Pena Branca (Miguel Borges), le vindicatif sergent Francisco Xavier (Nuno Lopes) ou encore l’exubérante prostituée Martirío (Soraia Chaves).
Victória Guerra
Tous convergent vers les lignes de Torres Vedras où la bataille finale décidera du sort de chacun.
Raoul Ruiz, à l’initiative du projet, est mort avant le début du tournage. Si John Malkovich a été envisagé pour le remplacer, c’est finalement Valeria Sarmiento qui a poursuivi le travail de son défunt mari : "Nous avons vécu 40 ans ensemble et j'ai monté deux tiers de ses films. Je suis donc très familière avec son style, mais je n'ai pas eu l'ambition de réaliser le film à la manière de Raoul. J'ai pris en compte son travail préparatoire, les changements qu'il avait demandés et la musique qu'il avait choisie, mais à part cela, j'ai fait le film à ma façon"
Les Lignes de Wellington a été écrit par Carlos Saboga. Selon Valeria Sarmiento, Travailler avec Carlos Saboga est toujours un plaisir. Les scénarios des Lignes de Wellington et celui des Mystères de Lisbonne sont tout aussi excellents. Ils suivent une structure qui ressemble davantage aux Mille et Une Nuits qu’à une production hollywoodienne. Carlos Saboga accorde une grande importance aux personnages féminins, ce qui le distingue des autres films de guerre.
Le producteur Paulo Branco a conseillé à Valeria Sarmiento de revoir Guerre et paix de King Vidor et La Conquête de l'Ouest pour tourner Les Lignes de Wellington. Comme la réalisatrice le souligne : "Il ne fallait pas craindre de faire un film classique."
"L’invasion du Portugal par les troupes françaises était sans conteste très loin de mon expérience. J’ai commencé par comparer l’exode massif et forcé des populations contraintes de quitter leurs terres dévastées, avec mon propre exil, rendant ainsi la narration plus personnelle." avoue la réalisatrice. Pour Valeria Sarmiento, cet épisode historique est très éloigné. Ele a essayé de lier ensemble des choses qui étaient plus susceptibles d'impliquer ses émotions comme le rôle des femmes dans le film ou sa propre expérience et celle de ses proches sous la dictature de Pinochet au Chili. Mais, outre le lien intime, la réalisatrice a tenu à ce que ce film soit une réflexion plus générale et politique.
Il est important de se souvenir que l'Europe a été construite sur des millions de cadavres et en ces temps de crise que nous traversons, faire un film comme ça, c'est faire un film politique.
Vincent Perez et John Malkovich
Dans cette histoire de résistance, le peintre interprété par Vincent Perez est un artiste qui n'est pas libre de faire son travail comme il veut.
Peut-on y voir un lien avec la situation de l'industrie cinématographique actuelle au Portugal ? A cette question Valeria Sarmiento répond : "Il n’est pas facile de faire des films au Portugal pour l’instant et nous avons connu la même situation en Amérique latine. Ce peintre représente un artiste avec sa vision personnelle face à un système qui le restreint. L’histoire de ce peintre suisse, Henri Lévêque, est véridique. Il était chargé de peindre des paysages avant l’arrivée des troupes pour rendre compte du territoire. Il faisait du repérage. La "production designer", Isabel Branco, s’est beaucoup inspirée de ces tableaux pour le côté plastique du film et ses costumes. Elle a reproduit la palette chromatique qu’utilisait ce peintre"
La directrice artistique Isabel Branco a apporté un ouvrage contenant la plupart des tableaux de Henri Lévêque. Avec le chef opérateur, ils se sont inspirés de ses toiles : de grands paysages, donc des plans larges, et des personnages à échelle réduite.
Les Lignes de Wellington a été tourné exclusivement au Portugal dans les villes de Lisbonne, Torres Vedras, Gouveia, et Óbidos, principalement dans la région ouest du pays, dans un cadre unique qui, conjoint à l’image du film et à la musique, a conféré à l’exode massif des populations une force extraordinaire.
Le titre fait référence aux lignes de Torres Vedras, lignes de défense constituées de forts construits sur ordre du duc de Wellington pour arrêter l'avancée des troupes françaises du Général Massena et protéger Lisbonne en 1810.
Valeria Sarmiento n’avait jamais filmé autant de personnes à la fois, mais les techniques de tournage modernes ont beaucoup facilité les choses. Elle reconnait que cela n’a pas dû être toujours facile pour les figurants, qui, pour certains, ont dû endurer le même froid que les troupes françaises, mais plusieurs lui ont confié qu’ils s’étaient beaucoup amusés.
"Au final, le film est bien plus qu’un simple attachement sentimental. Ce fut un challenge et un devoir qui m’ont procuré beaucoup de plaisir et, pour cette raison, je remercie tous ceux qui y ont participé." conclue la réalisatrice.
Il y avait quelques comédiens déjà sélectionnés par Raoul Ruiz. La réalisatrice les a gardés, mais pas forcément dans les mêmes rôles. Un nouveau casting a été organisé pour ajouter les acteurs qui étaient loyaux à Raoul et qui désiraient lui rendre hommage en apparaissant dans le film. Nous avons tous beaucoup pensé à lui au moment du tournage.
Ce sont des habitués du cinéma de Raoul Ruiz, qui composent le casting. En effet, on retrouve Elsa Zylberstein, Michel Piccoli ou encore Adriano Luz, respectivement comédiens dans La Maison Nucingen, Ce jour-là et Les Mystères de Lisbonne.
Le film bénéficie d’un casting international puisqu’on peut y voir l’acteur portugais Nuno Lopes, l’Espagnole Marisa Paredes, l’Américain John Malkovich et les Français Mathieu Amalric et Isabelle Huppert, entre autres.
Pour la huitième fois que Catherine Deneuve tourne avec sa fille Chiara Mastroianni.
Filmographie de Catherine Deneuve ... Cliquez ICI !
Isabelle Huppert, Michel Piccoli et Catherine Deneuve
La première mondiale du film a eu lieu lors de la 69ème Mostra de Venise.
Sources :
http://www.cinemotions.com
http://cineuropa.org
http://www.linesofwellington.com
http://www.imdb.com
http://www.allocine.fr