Je ne veux parler que de cinéma, pourquoi parler d'autre chose ? Avec le cinéma on parle de tout, on arrive à tout. Jean Luc Godard
Date de sortie cinéma : 8 décembre 2010
Réalisé par Radu Muntean
Avec Dragos Bucur, Maria Popistasu, Victor Rebengiuc,
Mimi Branescu, Mirela Oprisor.
Titre original : Marti, Dupa Craciun
Long-métrage roumain.
Genre Drame
Le film a reçu le Bayard d'or du Meilleur Film au Festival International du Film Francophone de Namur (FIFF) en octobre 2010.
Mardi après Noël a été présenté en Sélection Officielle "Un Certain Regard"
lors du Festival de Cannes 2010.
Un souvenir sans comparaison pour le réalisateur Radu Muntean.
Synopsis :
Paul et Adriana sont mariés depuis dix ans et ont une petite fille de 8 ans, Mara.
Depuis six mois, Paul entretient une liaison extraconjugale avec Raluca, dentiste.
Paul, qui essaie de partager les quelques jours précédant Noël entre Raluca, la recherche des cadeaux et les soirées en famille, décide de faire une dernière visite avec Mara au cabinet de Raluca. Un imprévu dans l'emploi du temps d'Adriana fait que les deux femmes se rencontrent pour la première fois. Sans donner lieu à une confrontation, cette rencontre met Paul face à un choix difficile.
Focus sur Radu Muntean
Diplômé en réalisation de l'Université Nationale des Arts Dramatiques et Cinématographique, en 1994, Radu Muntean réalise, pendant sa scolarité, trois courts-métrages ( They are also of our kin, Lindenfeld 1994, deux documentaires, et She, une fiction)., mais c’est véritablement en 1996 avec The Tragic Story of the Two et The Tragic Story of the Two qu’il acquiert une reconnaissance dans les festivals. Cette nouvelle notoriété lui permet ainsi de réaliser plus de trois cents films publicitaires pour les plus grosses agences et d’ajouter ainsi à son actif quelques unes des meilleures publicités jamais réalisées en Roumanie, remportant de nombreux prix nationaux et internationaux.
C'est en 2002 que Radu Muntean réalise son premier long-métrage,
Rage. Avec Dragos Bucur, Dorina Chiriac, Andi Vasluianu.
Radu Muntean traite de son pays au présent, alors libéré, sur l'émergence d'une sous-culture chez les jeunes roumains, devant se débarrasser des anciennes règles totalitaires, en suivant une bande d'adolescents dans les rues de Bucarest.
Son film suivant,
Le Papier sera bleu Réalisé en 2006
Avec Paul Ipate, Mimi Branescu, Ion Sapdaru
lui donne une reconnaissance internationale. Cette fois-ci, il traite des deux jours qui changèrent la Roumanie, les 22 et 23 décembre 1989, dates du renversement de Ceausescu, du point de vue d'un soldat. Celui-ci quitte son peloton pour rejoindre le peuple en plein soulèvement. Durant ces troubles, son lieutenant et ses coéquipiers vont partir à sa recherche. Pour ce film, Radu Muntean adopte une esthétique très réaliste en reconstituant les émeutes de l'époque, supportée par l'utilisation d'archives TV.
En 2008, il sort son troisième long-métrage,
Dans Boogie sorti en 2008,
Avec Anamaria Marinca, Dragos Bucur, Adrian Vancica
Il suivait un personnage renouant avec ses habitudes d'adolescent lors de vacances entre copains au bord de la mer. Il y redécouvrait le sexe libre, l'alcool, et les fêtes, laissant sa femme s'enliser dans la solitude.
Le cinéaste signe avec Mardi après Noël son quatrième long métrage sur les relations de couple et les déboires amoureux. Ici, encore, il évoque avec lenteur et discrétion le thème de l'adultère et de la trahison.
Le scénario du film a été co-écrit par Radu Munteanu, Razvan Radulescu et Alexandru Baciu. Ils réitèrent l'expérience collective pour la troisième fois avec Mardi après Noël. Cette dernière collaboration entre amis n'a pas été si facile à gérer: "Le dernier scénario est venu après plusieurs luttes importantes, il y a eu des moments où chacun semblait tirer l’autre vers une direction différente. Le sujet est extrêmement délicat, chacun d’entre nous est passé par des expériences différentes et en fonction de cela, nous nous sommes parfois positionnés différemment, par rapport à certains recours dramaturgiques", rapporte le réalisateur.
Bien que le tournage ait été rapide, à peine vingt-deux jours, il n'en a pas moins été difficile et éprouvant pour l'équipe. Le réalisateur a beaucoup accompagné les acteurs dans les scènes de tension qui constituent la majeure partie de l'intrigue. Par ailleurs, le film comporte peu de scènes d'action et beaucoup de scènes suggestives qu'il a fallu travailler. Le réalisateur s'explique : "Il m’a semblé, plus que jamais, que dans ce film il n’y avait pas une scène moins importante que l’autre, que nous n’avions pas, comme cela arrive de nombreuses fois, des scènes plus simples, d’accompagnement." Les personnages se trouvent toujours en équilibre, prêts à s'effondrer mais toujours dignes, le travail des acteurs était donc essentiel, à tel point que le cinéaste avoue: " Mimi Branescu (qui joue le rôle de Paul dans le film) et moi, ne nous sommes reparlés qu’un mois après la fin du tournage. Je crois que nous sentions tous les deux le besoin de faire une pause l’un de l’autre"
Le choix des acteurs était donc capital pour ce film qui se construit autour des confrontations entre les deux membres du couple marié et ceux du couple adultère. Les silences et l'expressivité ont la part belle et donnent force à ce film intimiste. Le cinéaste avoue avoir pensé aux acteurs dès la phase du scénario: "J’ai écrit le scénario en pensant à Mimi Branescu et Maria Popistasu. Pour le rôle d’Adriana, j’ai choisi Mirela Oprisor après un mois de casting Finalement, j’ai choisi Mirela qui, même si elle n’a pas été la plus constante lors des essais, a eu plusieurs moments où elle transmettait ce que je voulais du personnage."
Le réalisateur rapporte que l'objectif du film était de faire oublier la présence de la caméra au profit des personnages et des crises qu'ils peuvent traverser. C'est pourquoi il a privilégié de longs plans séquence : le cinéma devient alors une expérience pour le spectateur qui s'insinue dans l'image et, de surcroît, dans la scène, tel un voyeur. Radu Munteanu explique son choix esthétique: "Mardi, après Noël est un film avec très peu de coupures, j’ai évité les ellipses à l’intérieur des séquences et j’ai donné aux acteurs la possibilité de jouer en continu, dans des scènes faisant parfois 10 minutes. Parce que la caméra est fixe, il arrive qu’apparaissent des compromis de cadres ou de mouvement des personnages dans l’espace mais l’important est que ces limites ne se sentent pas dans le film. Le plus beau compliment qu’on m’ait fait jusqu’à présent est "le film m’a plu mais je n’ai pas compris ce que tu as fait sur le tournage".
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Sources :
http://www.allocine.fr
http://www.toutlecine.com
http://www.lemonde.fr
http://www.cinemovies.fr