Réalisé par Jean-Francois Richet
Avec Vincent Cassel, Ludivine Sagnier, Mathieu Amalric,
Gérard Lanvin, Samuel Le Bihan, Olivier Gourmet,
Michel Duchaussoy, Anne Consigny, Georges Wilson
Genre Policier, Biopic
Production Française
Date de sortie cinéma : 19 novembre 2008
Vincent Cassel
Synopsis
Le deuxième volet de la vie du criminel français Jacques Mesrine adapté du roman "Coupable d'être innocent". Des spectaculaires actions criminelles du gangster appelé par les médias "Ennemi public n°1" jusqu'à sa traque par toutes les polices de France et sa mort Porte de Clignancourt le 02 novembre 1979.
Ludivine Sagnier et Vincent Cassel
Si l'on pouvait critiquer le détachement de Jean-Francois Richet concernant le mythe Mesrine dans L'instinct de Mort, ou son manque de clarté quant aux origines du mal, L'Ennemi public numéro 1 semble apporter plus de réponses. Tout du moins, l'une des clés de compréhension se situe-t-elle dans l'ultime partie du film, celle de la mort du gangster Porte de Clignancourt. Le propos de l'oeuvre est clair : Mesrine a été abattu par l'anti-gang. Certes, le film montre bien la tension pesante sur les épaules des policiers (et trop peu la guerre des polices dont Mesrine fut l'origine), la peur du voyou toujours armé jusqu'aux dents prêt à tous les carnages pour recouvrer la liberté.
Mais, dans le mensonge du commissaire Broussard,
incarné par Olivier Gourmet,
dictant - en début de film - aux journalistes qu'il y eût sommation avant les tirs, et que l'arrestation se voulait dans les règles de l'art, point de doute. À la fin du film, reprenant le fil du drame du 2 novembre 1979, même si le réalisateur fait courir Broussard afin - suppose-t-on - d'intervenir auprès de ses hommes afin d'empêcher le drame, le propos de Richet est la bavure. Et que penser de cet ultime coup de grâce donné en pleine tête du criminel, si ce n'est à une exécution pure et dure ?
A la fin de L'instinct de Mort, on supposait toutes les dérives pour Mesrine. Sur ce point, là-encore, même si Vincent Cassel et Jean-François Richet opposèrent une argumentation déjouant la fascination, cet ultime épisode ne cache pas une affection entretenue. Fou Mesrine ? C'est pas ce que l'on voit dans le film. Si braquer une deuxième banque après en avoir volé une première juste en traversant la rue démontre un certain irréalisme, Vincent Cassel incarne ici une sorte de héros : un type bien au-delà de la normale, épris de justice, amoureux, attentionné, père regretté, et futur terroriste d'extrême gauche avant que le bras armé de la police ne s'abatte sur lui. Qui, dans le film, lui démontre sa folie ?
A part Mathieu Amalric, alias François Besse, personne !
Mathieu Amalric et Vincent Cassel
L'épisode contant l'arrestation de l'ami Jacques par Broussard est typique : éternel face à face entre le policier et le bandit. Entre le bon et le méchant ? Qui est l'un, qui est l'autre ? Champagne ? Plus loin, le passage à tabac par Mesrine du journaliste du magazine "Minute" est encore plus parlant. L'un incarne la pourriture nazie, le scribouillard raciste acclamant Papon, le petit merdeux qui griffonne un tas de mensonges ; l'autre, une certaine justice, la droiture dans l'amitié et l'engagement. Sincèrement, rapporté à sa description filmée, qui regretterait le décès du journaliste Jacques Tellier ? Et le vieux milliardaire qui opprime les déshérités ?
La réaffirmation tout au long du film des idéaux de Mesrine (amour, gloire et beauté), comme sa capacité à les transcender, ne peut qu'apporter l'adhésion du public. Jean-Francois Richet, réalisateur engagé (Etat des lieux, Ma 6-T va crack-er, De l'amour) a trouvé dans le personnage Mesrine le potentiel à ses valeurs libertaires. En promotion, Vincent Cassel n'a pas caché l'authenticité du personnage : ses qualité humaines, peut-être atemporelles, en tout cas totalement déconnectées des réalités de la République des années 70. Vivons à cent à l'heure, tant pis si la mort nous grille ? Fallait-il tuer une deuxième fois Mesrine ? Comme le rappelle le générique du film, difficile de tout rapporter, toute adaptation occulte une certaine part de vérité.
Gérard Lanvin et Vincent Cassel
En définitive, on s'attendait peut-être à quelque chose de plus nuancé (toujours gênant d'aduler un type qui a buté plus de quarante personnes). Malgré le romantisme décliné, le public aura-t-il bien compris que la voie choisie par Mesrine est sans issue ? Pas sûr. Que penser encore de l'affiche du film au caractère christique ? Mais ne gâchons pas notre plaisir. Vingt minutes de plus par rapport au premier, et ce deuxième opus file comme la lumière. Plus nerveux, plus fascinant, plus haletant ! Un pur polar ! L'homme aux mille visages demeure parmi nous...
Reynald Dal Barco pour http://www.cinemovies.fr
Vincent Cassel et Samuel Le Bihan
Samuel Le Bihan a pris 20 kilos comme Vincent Cassel pour incarner le malfrat Michel Ardouin. "Pour ce rôle, explique Jean-Francois Richet, il fallait un acteur qui résiste en face de Mesrine. Samuel est à fond. Il tente tout s'il fait confiance au réalisateur. Je me souviens que nous sommes montés tous les deux dans une voiture lancée à pleine vitesse qui percute une estafette de police. Il était au volant, moi à la caméra. Je me souviens encore du choc et du regard de l'équipe et de la production. On est sortis indemnes, secoués, le plan dans la boîte."
Sources :
http://www.allocine.fr
http://www.cinemovies.fr
http://www.xjuggler.de