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5 septembre 2012 3 05 /09 /septembre /2012 23:00

 

Date de sortie 5 septembre 2012

 

Monsieur-Lazhar---Affiche.jpg


Réalisé par Philippe Falardeau


Avec Mohamed Fellag, Sophie Nélisse, Émilien Néron,

Danielle Proulx, Brigitte Poupart, Jules Philip,

Daniel Gadouas, Louis Champagne, Seddik Benslimane


Genre Comédie dramatique


Production Canadienne

 

En 2011, Monsieur Lazhar  

 

a reçu plusieurs prix au Canada et à l’étranger, dont entre autres :

 

- Le prix du meilleur film canadien

décerné par la Toronto Film Critics Association,

 

- Le prix du meilleur long métrage canadien

au Festival international du film de Toronto

 

et deux prix au Festival international du film de Locarno.

- Prix du Public UBS

- Variety Piazza Grande Award

 

Monsieur Lazhar séduit le public et la critique.

Cette fois-ci, ce sont les cinéphiles belges et le jury du

Festival international du film de Namur (FIFF)

qui ont craqué pour le long métrage signé Philippe Falardeau.
- Prix du public long-métrage fiction et - Prix spécial du jury

 

Monsieur-Lazhar---14e-ceremonie-des-Jutra-.jpg


Le 8 mars 2012, Monsieur Lazhar a à peu près tout raflé à la 14ème cérémonie des Jutra, avec sept trophées, dont meilleur film, meilleure réalisation, meilleur scénario et les deux prix pour acteurs de soutien aux jeunes Sophie Nélisse et Émilien Néron.

 

Monsieur Lazhar, a  été sélectionné comme représentant du Canada pour la course à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère.

 

Monsieur-Lazhar---Mohamed-Fellag.jpg

 

Mohamed Fellag 

 

Synopsis

 

En attente de son statut de réfugié politique, l'Algérien Bachir Lazhar se fait passer pour un résident permanent auprès de la directrice d'une école élémentaire montréalaise, afin d'obtenir le poste de remplaçant d'une institutrice qui s'est pendue dans la classe de ses élèves de sixième année. Cachant lui-même un passé tragique, Bachir est convaincu qu'il saura aider ces enfants en détresse, particulièrement Simon, qui a découvert la pendue, et Alice, qui est l'autre seule élève à avoir été témoin de ce spectacle traumatisant. Or, tandis que la fillette réussit à faire son deuil, Simon, violent et effronté, s'enferme dans son mutisme, se sentant secrètement responsable de ce drame. Sa manière d'être surannée et ses méthodes d'enseignement un peu datées vont surprendre ses élèves, ses collègues, les parents d'élèves et l'administration. Il apprend peu à peu à connaître et à s’attacher à ses élèves malgré le fossé culturel qui se manifeste dès la première leçon. Pendant que la classe amorce un lent processus de guérison, personne à l’école ne soupçonne le passé douloureux de Bachir, qui risque l’expulsion du pays à tout moment. 

 

 
Après C'est pas moi, je le jure !,

Monsieur Lazhar est la seconde adaptation cinématographique d’une œuvre littéraire pour le réalisateur Philippe Falardeau. Le réalisateur aime l’adaptation parce que la matière première de l’oeuvre a déjà fait ses preuves, soit sur lui au plan émotif, soit devant un large public. Quand il fait un film, c’est toujours une hantise : "est-ce que je vais pouvoir vivre avec ce sujet pendant trois ou quatre ans? Est-ce qu’il intéressera d’autres gens que moi ?" avoue le réalisateur. 

 

 

Dans le cas de Monsieur Lazhar, la pièce d’Evelyne de la Chenelière ne met en scène qu'un seul personnage. Ce qui m’intéressait surtout était sa force d’évocation. Je savais aussi que je ne pouvais pas emprunter la poésie d’Evelyne sans que ce soit casse-gueule, simplement parce que je ne suis pas poète comme elle et que le médium du cinéma s’y prête différemment.


Pour garantir l'authenticité et conserver l'esprit d'origine de la pièce, Philippe Falardeau a travaillé en étroite collaboration avec son auteur Evelyne de la Chenelière, pour l'élaboration du scénario. Monsieur Lazhar - Mohamed Fellag-copie-1Le réalisateur revient sur cette expérience, durant laquelle l'écrivain lui a été d'une grande aide : "À partir du moment où elle a accepté que j’adapte sa pièce, il était entendu que je serais le scénariste. Je lui ai demandé d’être la gardienne de l’intégrité de son personnage et de me suivre pas à pas. Je voulais qu’elle me ramène à l’ordre chaque fois que j’allais dans une direction qui trahirait l'essence de son personnage. Avec mes producteurs, elle a aussi été ma première lectrice. Quand je me heurtais à un mur, elle arrivait avec de vraies idées. Pas nécessairement des idées concrètes pour le film, mais elle savait toujours me dire où il y avait un enjeu important et elle m’envoyait des réflexions, des articles... Et là, ça se débloquait. Evelyne m’a aussi aidé à aller dans des retranchements plus émotifs pour ce film."
 
Pour Monsieur Lazhar, le réalisateur confesse avoir tout de suite craqué pour la pièce de théâtre dont il s'est inspiré. Il explique : "J’ai tout de suite aimé le propos et le sujet de la pièce. En y assistant, j’ai tout de suite imaginé le film : je voyais la classe, les enfants... La mise en scène de Daniel Brière, touchante et dépouillée, m'a probablement aidé à visualiser une oeuvre cinématographique. Monsieur-Lazhar---Mohamed-Fellag-copie-2.jpgLe personnage d’Alice existe un peu, Simon presque pas, et toute cette histoire était à construire autour du personnage principal. Je savais qu’il y avait de l’espace pour créer. J’ai aussi aimé le fait que le drame d’immigrant de Bachir ne soit pas l’enjeu principal de l’histoire. Il doit faire face à quelque chose de très concret dans sa société d’accueil et cette confrontation aurait pu lui arriver n’importe où. L’histoire avait donc une valeur en soi, au-delà du fait qu’il a vécu un événement traumatique et qu'il doit s'exiler. Ça colore ce qui va se passer, ça fait de lui l’étranger qui va faire basculer notre conception du monde, mais je ne crois pas pour autant que ce soit le sujet du film. Au moment où j’assistais à la pièce, je me suis dit : "Voilà un personnage riche." Ce n’est pas juste un personnage qu’on invente et dont on se demande quels pourraient être les traits de caractère. Non. Il vient avec une histoire avant que le film ne commence.". Cependant, une difficulté s'est présentée à lui lors du processus d'adaptation, puisque l'histoire d'origine ne se concentre qu'autour d'un personnage, Bachir, immigré algérien. Le cinéaste a donc dû étoffer le récit en développant davantage les personnages secondaires.
 
Afin de garantir un maximum de crédibilité à son intrigue, le cinéaste s'est lui-même rendu à Alger, ville dont est censé être originaire son personnage. Il voulait s'imprégner de cette culture orientale, pour laquelle il éprouve un grand intérêt, puisqu'il avait déjà effectué plusieurs voyages auparavant, en Syrie, en Libye, en Égypte ou encore en Tunisie.
 
Selon Philippe Falardeau, le personnage principal de l'intrigue, Bachir, devait impérativement répondre à deux critères primordiaux : être francophone et laïc. Le cinéaste explique que son protagoniste est avant tout une métaphore de l'altérité, un homme qui cherche à s'intégrer, comme n'importe qui. Il clarifie sa pensée en déclarant : "Bachir représente cet "Autre" qui est avant tout un homme qui cherche des solutions non pas dans la religion ou dans la morale, ni même dans ses références culturelles au sens "ethnique", mais dans une filiation de l’enseignement, dans notre rapport commun à la langue française et à la littérature, puis dans l’acte fondamental de communiquer."

 

Monsieur-Lazhar---Mohamed-Fellag-copie-3.jpg

 
C'est le comédien maghrébin Mohamed Fellag qui prête ici ses traits au personnage de Bachir. Il était évident pour Philippe Falardeau qu’il ne trouverait pas l’acteur au Québec à moins d’un miracle, parce qu’il n’y a pas encore là-bas un bassin assez important de comédiens maghrébins. La France était donc le lieu de prédilection, étant donné l’histoire, la quantité de bons comédiens... C’est Evelyne de la Chenelière qui m’a mis sur la piste de Mohamed Fellag, parce qu’il avait déjà fait une lecture publique de sa pièce en France. Je ne le connaissais pas avant, mais ça avait du sens parce qu’il a lui-même vécu l’exil pendant la guerre civile en Algérie. Pendant qu’il était en Tunisie, les autorités l'ont mis en garde de ne pas rentrer, qu’il y avait une fatwa contre lui. Ca lui donnait déjà pour moi une profondeur supplémentaire. Son histoire rejoignait donc celle de son personnage, que Philippe Falardeau voulait "fort et digne."

 

Le réalisateur avait aussi pensé au Liban. Le personnage devait maîtriser le français et être amoureux de la langue, parce que pour Philippe Falardeau la guérison passait par l’acte de parler, d’enseigner, d’aimer le français et la lecture. L’Algérie s’y prêtait bien, car il y a beaucoup d’intellectuels, de grands écrivains ... Monsieur-Lazhar---Mohamed-Fellag-copie-4.jpgÀ l'école québécoise, Bachir est pris dans un système qu’il ne connaît pas et il doit puiser dans l’enseignement qu’il a lui-même reçu dans sa jeunesse, donc sa référence est une méthode française qu’on considère comme vieillotte. Il ne faut pas oublier aussi que Bachir est un immigrant d’origine maghrébine qui est profondément laïc, ce qui est une décision très consciente de ma part. Il représente cet « Autre » qui est avant tout un homme qui cherche des solutions non pas dans la religion ou dans la morale, ni même dans ses références culturelles au sens "ethnique", mais dans une filiation de l’enseignement, dans notre rapport commun à la langue française et à la littérature, puis dans l’acte fondamental de communiquer. Il y a aussi une ironie dans le fait qu’il vienne enseigner dans une ancienne colonie qui a un rapport particulier avec la langue française, alors qu’il provient lui aussi d’un pays colonisé par la France.


À travers Monsieur Lazhar, le cinéaste a voulu faire passer un message qu'il exprime ainsi : "Je considère que l’enseignement est un acte de résistance. Pour moi, les enseignants font partie des héros modernes. C’est plus une ode à cela qu’une critique du système d’enseignement."
 
Dans Monsieur Lazhar, Philippe Falardeau a été amené à diriger des enfants, ce qu'il avait déjà fait sur le tournage de son film précédent, C'est pas moi, je le jure ! Il explique que sa méthode de travail ne varie pas radicalement selon qu'il s'agisse de comédiens adultes ou enfants, mais ajoute qu'il doit tout de même veiller à ce que les enfants connaissent bien leur texte, et faire attention à instaurer une ambiance plus ludique sur le plateau.

 

Monsieur-Lazhar.jpg

 
Même si le thème central de Monsieur Lazhar est assez grave, puisque Philippe Falardeau y aborde la question du deuil de manière frontale, il n'empêche que son film, censé refléter la vie, recèle également des moments de poésie et d'humour, notamment grâce à l'amour de la langue française et à des personnages directs et singuliers aux répliques bien senties.
 
Coutumier d'une approche vraisemblable et réaliste des choses, Philippe Falardeau confesse avoir un penchant pour le cinéma naturaliste. Il poursuit en ces termes : "J'ai un intérêt très fort pour des films comme ceux de Ken Loach ou Mike Leigh, par exemple. Leurs personnages sont visiblement tirés de la réalité ou, en tout cas, ils ont un ancrage très naturaliste. Avant de faire Monsieur Lazhar, j’ai passé plusieurs semaines dans des classes du primaire. Monsieur-Lazhar---Mohamed-Fellag-copie-5.jpgMon directeur artistique Emmanuel Fréchette a aussi fait une recherche dans une dizaine d’écoles pour décorer la nôtre. Ce que l’on voit sur les murs recomposés : ce sont vraiment des travaux d’enfants recueillis dans de vraies écoles. Comme dans La Moitié gauche du frigo, qui devait au départ être un documentaire, j’étais content de retourner avec Monsieur Lazhar dans un univers où je devais documenter l’affaire. C’est une fiction, mais je travaille à partir d’un amalgame de gens que j’ai connus, que j’ai vus ou à qui j’ai parlé et, tout à coup, ça prend chair. Pour moi, le médium du cinéma a un point d’ancrage dans la réalité, contrairement à la littérature. C’est la vie qui m’intéresse, surtout dans un film qui prétend refléter une certaine réalité.". Avec Monsieur Lazhar, le cinéaste s'inspire de ses modèles en revenant à un cinéma plus social et plus positionné politiquement. Il définit ainsi son long métrage : "C’est davantage un film qui répond à un discours ambiant sur comment intégrer l’immigré (...). Il y a aussi une autre dimension chère à mes yeux qui a émergé du film et qui n’était pas dans la pièce. C’est toute la question de la codification des rapports entre les enfants et les adultes en milieu scolaire. La question est extrêmement délicate et constitue un pivot dramatique dans le film."

 

 

 
Sources :

http://www.cinemovies.fr

http://www.rcinet.ca

http://www.mytrend.co

http://www.radio-canada.ca

http://www.imdb.com/

http://www.allocine.fr

commentaires

C
<br /> bonsoir Alain, nous avons très envie de voir ce film, la bande-annonce est assez savoureuse et le sujet nous intéresse ua plus haut point. Nous te dirons<br />
Répondre
M
<br /> Salut Alain, ton article me conforte dans l'idée d'aller voir ce film ce weekend. Il a eu des prix, c'est un gage de qualité ! A bientôt.<br />
Répondre
A
<br /> Un film qui devrait passer prochainement près de chez moi et que j'ai très envie de voir.<br /> <br /> <br /> Aviez-vous vu " Barbara " un très beau film allemand datant de mai dernier ? Sobre et émouvant. Les allemands réalisent de belles choses en ce moment. Pensons à " La vie des autres " par<br /> exemple. un chef-d'oeuvre.<br />
Répondre

 

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