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Je ne veux parler que de cinéma, pourquoi parler d'autre chose ? Avec le cinéma on parle de tout, on arrive à tout. Jean Luc Godard

Notre jour viendra


Date de sortie cinéma : 15 septembre 2010


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Réalisé par Romain Gavras

 
Avec Vincent Cassel, Olivier Barthélémy, Justine Lerooy,

Charlotte Decat, Boris Gamthety, Rodolphe Blanchet,

Chloé Catoen, Sylvain Le Mynez, Pierre Boulanger.


Long-métrage français . Genre : Comédie dramatique

 

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Vincent Cassel et Olivier Barthélémy

 

 

Synopsis :

 

Patrick (Vincent Cassel) et Rémy (Olivier Barthélémy) n'ont ni peuple, ni pays, ni armée : ils sont roux. Ensemble, ils vont combattre le monde et sa morale, dans une quête hallucinée vers l'Irlande et la liberté...


 

  

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Vincent Cassel et Olivier Barthélémy

 

Romain Gavras :

Élevé dans le septième art, le fils du réalisateur Costa-Gavras est le co-fondateur en 1994 du collectif "Kourtrajmé" avec Kim Chapiron.
Avec ou sans son acolyte, Romain Gavras met en scène de nombreux courts métrages, et se fait également connaître dans la réalisation de clips tel que " changer le monde " du rappeur Rock, ou " Pour ceux " de la Mafia K1fri ; un registre qui lui permet de gagner ses premières lettres de noblesse.

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Romain Gavras, Olivier Barthélémy et Vincent Cassel

Au-delà de la présence visuelle détonante du duo de personnages sur lequel repose le film, l'inédite didactique de Romain Gavras expose une identité symbolique bienvenue. S'il y a complémentarité des personnalités, c'est que leur histoire est comparable et n'est séparée que d'une génération. Cette génération qui les distingue. Ainsi celle de Patrick "a dépassé le stade de la révolte, (...) des post soixante-huitards qui voient leurs idéaux se décomposer", alors que celle de Rémy est le symbole d'une jeunesse contemporaine "qui brûle des voitures sans but politique mais parce qu'elle a toute les raisons du monde d'avoir la rage". Et chacun de trouver dans l'autre ce qu'il cherche: "Pour Patrick, c'est la capacité à raviver sa flamme. Et pour Rémy, c'est d'avoir enfin un but à donner à sa rage", explique le cinéaste.

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Vincent Cassel

La relation qui lie une partie majeure de cette équipe n'est pas feinte, un passé ancien (Kourtrajme, Sheitan) reliant une même communauté d'esprit. Cela explique ainsi l'implication totale mis par chacun dans le projet. "Je pense que le personnage mi-dandy, mi-looser, mi-flamboyant, mi-désésperé a beaucoup plu à Vincent et qu'il a commencé à vivre le truc. Pendant tout le tournage, il était dans son personnage à prendre la tête à Olivier", confie le metteur en scène. Cohabitant ensemble à Dunkerque, Olivier Barthelemy et Cassel ont en effet eu une relation ambiguë. Les acteurs sont en fait tous rentrés dans leur personnage en dehors du tournage, une aubaine pour Gavras : "il y avait une vibration très étrange, mais c'était jouissif pour moi", confie t-il.


Vincent Cassel, en roux libre

Par OLIVIER WICKER

Entre films expérimentaux et blockbusters, Vincent Cassel, acteur, producteur et danseur, marche sur un fil. Dans « Notre jour viendra » de Romain Gavras, il s’embarque dans une dérive violente et absurde : défendre la cause des roux.

Portrait d’un équilibriste.

Photo de Jean-Baptiste Mondino

Aux murs sont accrochés des tableaux des années 30, expressionnistes et érotiques. La chair des jeunes filles dénudées, enlacées, emmêlées, est de couleur crue. Au milieu de ce salon situé au premier étage d’un immeuble de Belleville, une longue table a été préparée pour un dîner, avec nappes blanches et chandelles. Le décor rappelle les ambiances d’Eyes Wide Shut. Au rez-de-chaussée, la salle de musculation qui occupe tout l’espace, pourrait servir de décor à un Rocky. C’est ici, où il mène sa carrière quand il est à Paris, que Vincent Cassel nous reçoit. La veille, lors de la séance photo pour Next, ses yeux brillaient d’un éclat particulier lorsqu’il a mis le feu à un tas de vêtements …

Le danseur

C’est plus fort que lui. ça commence par ses pieds qui se mettent à battre le rythme du rap américain qui se déverse dans le studio photo. Vincent Cassel prend le tempo, se lève et se met à danser. Quelques secondes après sa transe express, il se rassoit. « Finalement, quand on dit que je suis un acteur physique, c’est pas faux. » Durant l’entretien, il ne tiendra pas en place. Repliant ses jambes sur un canapé, se tordant les bras, accompagnant ses propos de ses mains comme un italien. Vincent Cassel joue de son corps comme les danseurs ou les sportifs, avec une conscience permanente de ses gestes et de l’espace qui l’entoure. Vincent Cassel est fan de Jay-Z et de rap brésilien quand ses pairs du cinéma français en sont restés à Benjamin Biolay,  Barbara ou Johnny. Son amour du hip-hop et de la street culture américaine date de son adolescence, période à laquelle il est parti avec son frère Mathias, vivre à New York chez sa mère, journaliste à Elle. Ensemble, ils découvrent les block parties, l’amour des sneakers et des basses lourdes. Vincent prend des cours de comédie et de danse. à son retour à Paris, Mathias devient Rockin’Squat et fonde Assassin, groupe pionnier du rap français aux côtés de NTM et de IAM. à la sortie de l’un de ses concerts, leur père, Jean-Pierre Cassel déclare : « Qu’est-ce que que j’ai fait à mes enfants pour qu’ils soient autant en colère ? » Il aurait pu dire :
« Qu’est-ce que j’ai fait pour qu’ils aient autant
d’énergie ? ». Après la boxe, Vincent, l’aîné, se mettra à la capoeira, qu’il pratique toujours quand il séjourne dans sa maison au Brésil. La famille a le culte du corps, du mouvement, du combat.  A propos de son père, qui dansa outre-Atlantique avec Gene Kelly, il remarque avec un soupçon d’interrogation dans le regard : « C’est bizarre, il a fallu qu’il meure pour que je tourne mon premier film sur la danse. » Il vient juste de terminer le tournage de Black Swan, film de Darren Aronofsky avec Natalie Portman et Winona Ryder. L’histoire est celle du danseur-chorégraphe George Balanchine. « Mon personnage se fait un devoir de coucher avec ses danseuses. On pourrait croire que c’est un type lourd, qui profite de sa situation. C’est tout le contraire, comme il est obsédé par son travail, sa discipline, il veut connaître leur corps pour mieux les modeler en vue de son spectacle. » 

L’acteur

La filmographie de Vincent Cassel est aussi riche que bordélique. Mis à part une constante – Cassel est réputé pour jouer « des méchants vraiment méchants » – on trouve des navets absolus (Sa Majesté Minor), un film coup-de-poing qui fera date (Irréversible), un film de Jacques Audiard où la brute Cassel se faisait apprivoiser par une jeune femme à moitié sourde (Sur mes lèvres) et un long-métrage tourné par David Cronenberg, glaçant de beauté et de violence contenue (les Promesses de l’ombre). On se dit qu’après quinze ans de carrière, il a appris à flairer, à faire le tri entre les projets foireux et les films ambitieux. « Je sens dès les cinq premières minutes si j’ai affaire à un imposteur ou à quelqu’un d’intéressant. J’ai développé une sorte d’instinct pour ça. Sur un plateau de tournage, c’est pareil ; on ne me la fait plus. Vous savez, réaliser un film, ce n’est pas si compliqué qu’on veut le faire croire. Au final, dit-il, en désignant son sexe du doigt, ce qui compte, c’est de trouver des projets qui te font bander. » On ignore si, en 1994, il a déjà du nez ou le sens de l’histoire, quand il signa pour La Haine, second long-métrage d’un réalisateur alors quasi inconnu, Mathieu Kassovitz. Plus de quinze ans après la sortie du film, on imagine Cassel amer, à la vue de la décrépitude qui règne au-delà du périphérique. On a tort. L’amertume doit être un sentiment trop immobilisant pour cet homme toujours en mouvement. « Je dirais plutôt que les choses se sont améliorées. Regardez la carrière que font ici, en France, Djamel Debbouze ou Roschdy Zem. A l’époque, rappelez-vous, il n’y avait que Smaïn qui représentait les arabes. C’était un peu juste, non ? » 

Le producteur

Pour gérer sa carrière, Cassel s’appuie sur un principe.
« Je fais un gros film à l’international et un plus petit, en France, plus expérimental. » Son prochain long-métrage, comme acteur et comme producteur, rentre dans la deuxième catégorie. Il s’appelle Notre jour viendra et on peut lire dans le titre une prophétie pour les réalisateurs que défend Cassel depuis plus de quinze ans : Gaspar Noé, Jan Kounen, Kim Shapiron, auteur du très réussi Dog Pound sorti récemment. Tous gravitent plus ou moins autour de Kourtrajmé, collectif hybride qui partage le goût des images chocs, des trouvailles graphiques et un absolu désintérêt pour les films trop bavards. C’est parfois brillant, souvent potache, toujours sur le fil dangereux de la provocation. « Qui a dit qu’un film d’auteur devait être chiant » explique Cassel qui rejoint Polanski « quand il dit que la Nouvelle Vague a fait beaucoup de mal au cinéma français ». Le dernier promu de la bande, Romain Gavras s’est fait connaître par ses clips de Justice (Stress) ou de M.I.A (Born Free) ; deux séquences d’hyperviolence. « Dans cinq ou dix ans, explique Cassel, il sera un metteur en scène reconnu, j’en suis sûr. » On lui dit que Notre jour viendra ne ressemble à rien. Il prend ça comme un compliment. Il n’a pas tout à fait tort. Ce road movie vaut le détour pour la façon qu’à Gavras de filmer cette France white trash, sa bêtise et son ennui. Tout se passe dans le Nord, près de Calais, dans une banlieue pavillonnaire avec ses rades sordides, ses centres commerciaux et leurs immenses parkings. Les ch’tis locaux ont l’air d’abrutis, gavés de téléréalité et d’alcool. Le premier protagoniste (Vincent Cassel) est psy. Quand il écoute ses patientes, il bâille et mange des chips. Il a une voiture, une villa, une carte de crédit. Il s’ennuie. Le second (Olivier Barthélémy) est jeune, homo refoulé, maltraité par sa mère et sa sœur, bourré de complexes. Il a à peine 20 ans. Ils sont roux tous les deux et se lancent dans une croisade absurde et désespérée : partir en guerre contre le monde qui les entoure, dans l’espoir de créer un hypothétique « pays des roux ». Ils  ont un slogan : « Un peuple, une armée, une langue ». Le film est émaillé de provocations sexuelles et d’intermèdes violents. L’une des scènes montre un couple installé dans un jacuzzi.?La femme est handicapée. Cassel est en peignoir, il se glisse dans l’eau bouillonnante et se masturbe devant eux. L’idée n’était pas dans le script.?Elle lui est venue sur le tournage. « J’aime appuyer là où ça fait mal, faire naître le malaise… Bon, je pourrais aussi tourner un joli film avec Sophie Marceau mais franchement quel intérêt ? »

Le Surfeur freudien

Vincent Cassel est un surfeur de bon niveau et un connaisseur assez pointu de la biographie de Sigmund Freud. L’étonnant, c’est qu’il arrive à trouver un lien entre les deux. « Vous connaissez le concept de la pensée océanique chez Freud ? Il y décrit cette osmose entre l’homme et la nature, ces instants rares où on a cette sensation de se fondre dans la totalité de ce qui nous entoure. Et bien pour moi, le surf, c’est ça. » Si Vincent Cassel glisse depuis longtemps sur les vagues du pays basque ou des plages brésiliennes, son intérêt pour la psychanalyse est plus récent. Il date du tournage du film A Dangerous Method de David Cronenberg. Viggo Mortensen incarne le barbu autrichien, à l’aube de ses découvertes sur l’inconscient. Cassel est Otto Gross, un disciple de la première heure, un médecin autrichien qui fût chargé dans un premier temps par Freud de prêcher la bonne parole avant d’être écarté du premier cercle : sa consommation excessive de cocaïne et sa frénésie sexuelle se prêtaient mal à son rôle de porte-parole. « Du coup, il est un peu l’oublié de l’histoire de la psychanalyse » explique Cassel. Le surf, la pensée océanique, le goût du rap et cette attirance pour les rôles d’hommes dont la vie bascule : est-ce vraiment suffisant pour cerner le personnage ? Évidemment, il y a Monica, la bomba avec qui il partage sa vie autant que leurs agendas respectifs leur permettent. Il en parle. à sa façon. « Comme tout le monde, plus jeune, j’ai couché avec des filles pas terribles dont je n’étais pas trop fier au réveil. Un jour, je me suis dit : quitte à tenter ta chance, autant le faire avec la plus belle, avec celle qui fait rêver tous les mecs. »
 
 Pour visionner la bande-annonce du film ... Cliquez ICI !
 



Sources :
http://next.liberation.fr
http://www.cinemovies.fr
http://www.allocine.fr
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P
PandaranolTres bon article, merci.
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S
SeotonsPeut probablement être juste un tâche crucial dedans vie quotidienne, films et jeux, films en plus du programmes de TV !
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R
Writing Research PapersYour blog is really helps for my search and i really like it.. Thanks a lot..:)
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S
SeotonsMerci d'avoir partagé cette info
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P
fan de vincent cassel j'attends ce film avec impatience
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