Synopsis : Parce qu’elle a été trop longtemps victime, Rose Mayer décide de prendre son destin en main et assassine son mari. Elle part alors à Bruxelles retrouver son fils, qui a fui l’enfer familial depuis des années. Mais la liberté apparente n’efface pas la culpabilité, et les histoires de famille ne peuvent se résoudre sans l’accord de l’autre. Rose trouvera-t-elle sa place dans ce nouveau monde ?
Le réalisateur a décidé de situer son film en Belgique : "Il y a une étrangeté en Belgique, qui n’est pas seulement due à notre regard de français, mais qui est inhérente au pays et convenait très bien au film. Il y a bien sûr l’imbrication des langues, un entre-deux permanent et des contrastes frappants, parfois très visuels, comme celui qui existe entre les Ardennes belges, où se passe le premier tiers du film, et Bruxelles, capitale administrative de l’Europe."
Martin Provost
Acteur, Réalisateur, Scénariste français
Né à Brest en 1957, il est d'abord comédien pendant une dizaine d'années, dont six comme pensionnaire à la Comédie Française.
Il débute au cinéma avec une série de court métrage dont :
J'ai peur du noir en 1989 Cocon en 1992 Il publie en 1992 son premier roman, Aime-moi vite.
Réalise et scénarise ensuite ...
Tortilla y cinema
Réalisé en 1997
Avec Michel Aumont, Carmen Maura, Marina Tomé
Le Ventre de Juliette
Réalisé en 2003 Avec Julie-Marie Parmentier, Stéphane Rideau, Carmen Maura
Séraphine
Réalisé en 2008 Avec Yolande Moreau, Ulrich Tukur, Anne Bennent
Grand vainqueur de la soirée, César 2009 "Séraphine" avec 7 César :
- Meilleur film de l'année, - Meilleur scénario original, - Meilleure musique,
- Meilleurs costumes, - Meilleure photographie, - Meilleurs décors
- et, bien sûr, Meilleure actrice 
Où va la nuit est l'adaptation d'un roman intitulé Mauvaise pente, écrit par
Keith Ridgway, Romancier Irlandais, 
Prix Femina étranger 2001 et Prix du 1er roman étranger 2001.
Le livre qui s'intitule en anglais The long falling
n'a pas été gardé par le réalisateur en raison de son sens ("falling" signifiant "la chute"), intraduisible en français.Quant au titre français du livre, Mauvaise pente, il réduisait le récit à un polar. Martin Provost, le réalisateur, avait été bouleversé par la lecture du livre lors de sa parution et avait souhaité l'adapter à l'époque mais les droits étaient déjà acquis.
"Où va la nuit fait référence à cette nuit dans laquelle se débattent Rose et son fils. C"est une nuit intérieure qui peu à peu se dissipe et peut à terme mener à la lumière, à une certaine forme de rédemption",
explique le réalisateur. En 2008 Julie Salvador (Productrice du film) lui offre l'opportunité de porter le livre sur grand écran.
Enfin, le réalisateur souhaitait retravailler avec Yolande Moreau après Séraphine : "C'était évidemment un rôle pour elle, et surtout la possibilité pour nous d'aller dans une autre direction, avec un personnage très différent. Plus lucide, plus ambigu que Séraphine, un personnage beaucoup plus dans le contrôle et la retenue."
Alors que le livre multiplie les points de vue et les flash-backs, Martin Provost a fait le choix de ne pas reproduire cette construction et de déplacer l'action : "L'action du roman se déroulait en Irlande dans les années 90, autour d'un fait divers célèbre là-bas. Le contexte politique, religieux et patriarcal était très fort, difficile à transposer de nos jours dans un environnement francophone.
Avec mon coscénariste Marc Abdelnour, nous avons cherché des équivalences, en vain. On a même pensé replacer l'histoire dans les années 60 ou 70, lorsque le débat sur l'avortement était d'actualité. (...)" Finalement, il a décidé de se concentrer sur le parcours de cette femme "prise dans un engrenage, celui de sa propre culpabilité".
Martin Provost assimile Où va la nuit à une tragédie antique : "Comme dans une pièce de Sophocle, chaque personnage, par ses actes, entraîne malgré lui sa chute. Nous avions ici un couple monstrueux à la dimension tragique, un homme qui tue une fille et qui s’en tire à bon compte, mais se détruit par la boisson, une femme qui décide de se faire justice (comme s’il s’agissait pour elle de se substituer à la justice divine) et tue à son tour, pour elle, pour la jeune fille assassinée, mais aussi pour libérer son fils.
Ce même fils qu’elle croit pouvoir retrouver comme avant, et qui va se retourner contre elle parce que c’est lui qui aurait dû tuer son père et qu’il a hésité à le faire pendant des années", explique-t-il.
On retrouve dans Où va la nuit la même thématique que dans le précédent film du réalisateur, Séraphine, celle d'une femme qui se libère : "Mais ce n’était pas conscient. Il faut croire que je parle de moi à travers elles… J’ai aussi un projet qui me tient à coeur autour de l’écrivain Violette Leduc, l’une des premières femmes à avoir parlé librement de la sexualité. Donc, ça continue !", s'amuse-t-il.
Le réalisateur revient sur sa collaboration avec Yolande Moreau : "C’est quelqu’un qui emmagasine énormément en amont, elle construit des choses qui finissent par lui appartenir. Dans mon travail avec les comédiens, j’essaye toujours de créer un lien entre le personnage et le passé de l’acteur. De puiser dans les histoires de chacun. Nous avons évidemment cherché des points de contact entre l’histoire de Rose et celle de Yolande."
Où va la nuit suit une femme qui commet l'irréparable lorsqu'elle tue son mari : "Elle aurait pu simplement partir, quitter son mari. Mais Rose agit parce qu’elle considère que la justice des hommes n’a pas été rendue : elle se rend justice à elle-même et aux autres. Après, on découvre, et c’est l’un des enjeux du film, qu’elle croyait aussi délivrer son fils en tuant le père. C’était un mauvais calcul, et elle finit par s’en rendre compte."
Malgré ce geste, le spectateur s'attache à elle bien que le réalisateur ait refusé d'en faire une victime : "Dans les situations dramatiques, par exemple, je voulais que Yolande ne joue pas de façon dramatique. Elle est une femme qui tue, qui prémédite son geste, et qui l’assume. Mais peu à peu sa culpabilité la rattrape", ajoute-t-il.
Fait divers
Deux personnages, le journaliste et le policier, incarnent dans le film le regard de la société et transforment l'acte tragique de Rose en fait divers : "Il y a d’un côté le journaliste chargé de la décrypter pour le grand public et de l’autre le policier qui représente le bras armé de la justice. Chacun, à sa façon, a son rôle à jouer et précipite l’intrigue. (...) c’est bien l’intervention combinée de ces deux personnages qui à un moment donné va sortir Rose de l’impasse et accélérer sa prise de conscience. La femme qu’on voit au bout du quai à la fin du film n’est plus la même que celle complètement fermée et absente qu’elle était au début à la ferme."
Pierre Moure joue Thomas, le fils ...
Contrairement au roman, le réalisateur a voulu éviter de faire de Thomas un personnage univoque : "C’est un personnage difficile, un peu ingrat, parce que politiquement incorrect. Le fils homosexuel qui trahit sa mère, n’est pas vraiment dans l’air du temps. Comment le traiter pour qu’il ne soit pas seulement un salaud, là était la difficulté. Il fallait le prendre de l’intérieur, d’abord comprendre ses mobiles. (...) Il fallait bien que je l’aime ce personnage pour arriver à lui rendre justice. J’essaie de ne pas le juger, au mieux de le comprendre, de me mettre à sa place." Pour ce rôle difficile, a été choisi Pierre Moure, "un acteur bressonien [qui a] une présence physique forte, de l’innocence, une voix un peu blanche, une diction particulière."
Les rapports entre Rose et son fils sont pour le moins complexes puisque le jeune homme n'hésite pas à dénoncer sa mère pour son meurtre. Le réalisateur revient sur cette relation trouble : "La logique, évidemment, voudrait qu’il soit solidaire de son geste, mais il y a en lui des ressorts inconscients qui se mettent en branle, des loyautés contradictoires. Ils témoignent de son lien avec son père. A partir de là, chacun peut y aller de sa propre interprétation et c’est très bien comme ça."
Edith Scob
de son vrai nom Edith Helena Vladimirovna Scobeltzine, petite-fille d'un général de l'armée russe, est une actrice française née le 21 octobre 1937 à Paris.
Cette actrice qui incarne Madame Talbot est selon Martin Provost,
"une comédienne rare, au registre très particulier : elle est toujours sur un fil, comme si elle avançait à tâtons. Il y a quelque chose chez elle de fragile, en même temps de presque menaçant. C'est comme du cristal prêt à se briser mais aussi à couper."
Adolescente introvertie issue d'une famille protestante, Edith Scob est étudiante en lettres et comédienne en herbe lorsque Georges Franju lui propose d'incarner une pensionnaire de l'asile de
La Tête contre les murs
en 1959
on l'aperçoit la même année dans
Le Bel âge
Réalisé par Pierre Kast
La rencontre est décisive, car le réalisateur lui offre, dans
Les Yeux sans visage
le rôle qui marquera sa carrière de façon indélébile, celui de Christiane Genessier, jeune fille dont le visage défiguré devient un terrain d'expérimentation pour son père chirurgien. Le regard inquiet de l'actrice, cachée derrière un masque, hantera des générations de cinéphiles.
Associée au cinéma de Franju, son réalisateur-fétiche, elle tourne dans
Judex
en 1963 au point d'intimider d'autres réalisateurs,
Edith Scob travaille avec Duvivier, Henri Verneuil dans
et Buñuel.
Elle campe la Vierge Marie dans La Voie lactée
, mais trouve alors surtout de grands rôles à la télévision et sur les planches.
Elle s'illustrera au sein de l'Atelier Théâtre Et Musique fonda en 1976 par son mari George Aperghis.
Lorsqu'elle surgit à l'écran, la folie ne semble jamais loin :
aliénée dans 
femme d'un dément
elle est psychiatre dans
A la fin des années 90, Edith Scob joue plusieurs personnages hauts en couleurs,
de la cliente de
à la rédac-chef de
en passant par
l'impitoyable Oriane de Guermantes dans
de Ruiz en 1999.
Le cinéaste chilien fera d'ailleurs souvent appel à cette actrice notamment dans
en 2001.
Edith Scob est devenue un des seconds rôles les plus prisés du cinéma français. Ci-dessous la liste non exhaustive de quelques-unes de ses participations ...
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Où va la nuit ... Pous visionner la bande-annonce ... Cliqez ICI ! Sources :
http://www.allocine.fr
http://www.faber.co.uk
http://www.cinemovies.fr