Date de sortie cinéma : 22 septembre 2010
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Réalisé par Renaud Fely
Avec Laura Smet, Yannick Renier, Léa Drucker,
Gilles Cohen, André Wilms, Anémone
Long-métrage français . Genre : Drame , Romance

Laura Smet et Yannick Renier
Synopsis :
Un titre simple, sans manières. Qui reflète si bien l'esprit de ce drame à la campagne. Pauline (Laura Smet) fuit la ville comme la peste : elle y a perdu son mari et se retrouve veuve à 28 ans. Elle s'installe dans un trou, quelque part au cœur du Limousin, face à la maison de François (Yannick Rénier), couvreur bourru, qui cache de la bonne fêlure aussi, sous sa barbe et ses pulls taillés large : il est responsable de la mort de son frère, lors d'un accident de chasse. Nos deux grands blessés trouveront dans l'amour, un moyen d'exorciser la peine et l'absence.
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Laura Smet et Yannick Renier
Avec Pauline et François, Renaud Fely réalise son premier long métrage, quatre ans après avoir été le directeur de la seconde équipe de Pascale Ferran sur le multi-césarisé Lady Chatterley. C'est d'ailleurs sur ce tournage qu'il fait la rencontre Arnaud Louvet qui l'accompagne, lui aussi pour une première, à la production de ce film.
Souffrant d'un déficit certain d'image auprès du grand public, c'est la Creuse qui a été élue pour le tournage, bénéficiant ainsi d'un coup de projecteur bienvenu. Ce département, terre de ses vacances d'enfant, est par ailleurs un endroit familier à Laura Smet. Une distinction qui a attisé l'attention du réalisateur, soucieux de découvrir plus précisément une personnalité trop souvent confinée à une image: "Lorsque nous avons commencé à travailler ensemble, j’ai découvert une personne incroyable, au sens premier du terme. Laura, c’est le mouvement perpétuel, la parole – trop de paroles – la pensée – trop de pensées – un déséquilibre formidable et fertile qui ne tend que vers la vie, l’incertain et le fragile", commente-t-il.
Le rapport à la nature
Au plus profond de la campagne, un film ne s'envisage que difficilement sans lien avec la nature. Des passerelles se mettent en place entre les deux mondes, imposant l'influence de la nature sur les humains, et inversement. Ainsi, la scène du brame du cerf, à la fraîcheur de la nuit, qui expose "l’émotion de Pauline, son rire, ont quelque chose de miraculeux. Cette scène incarne vraiment le dépassement. Leurs phrases se bousculent. Leurs mains se frôlent…" Et chacun en a un rapport différent. " Catherine (Léa Durcker) , elle, la subit. Serge (Gilles Cohen) n’y a jamais vraiment trouvé sa place. Maurice (André Wilms) ne se pose pas la question : il est de là. Quant à François, il communie avec elle, même si c’est le lieu du drame."
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Gilles Cohen et Léa Drucker

La filmographie de Yannick Renier porte le sceau d'un cinéma dit "d'auteur", caractérisé par un réel engagement auprès d'un réalisateur. Renaud Fely a su trouver dans son interprète les qualités qu'il cherchait, les engageant ainsi dans une relation de travail assez poussée. "Yannick possédait à la fois la bonté, l’enfance, l’innocence. (...) Il a su éclairer le personnage de sa propre humilité et vitalité. Nous avons travaillé autour de la joie et de la douceur ; un être désarmant qui se livre et qui se donne."
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Jean-Louis Murat est un musicien français célèbre autant pour ses compositions sensibles et inclassables que pour son franc-parler assez corrosif. Outre ses qualités musicales que Renaud Fely apprécie incontestablement ("C'est l'un des meilleurs chanteurs français, pour moi. Un artiste habité qui construit, avec style, ses morceaux autour du sentiment, du sensoriel et du sensible"), Murat présente également une autre particularité qui résonne avec plaisir aux oreilles du réalisateur, celle d'être "de la campagne":"Il est de « là-bas ». Il sait raconter les hommes et la nature. Sa musique se nourrit des éléments. Il est inspiré. Le choix allait de soi", commente-t-il.
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le 16 Septembre 2010 par Gaël Le Bellego
Quel bol d'air ! Enfin, un cinéma français qui se décentre, et va voir ailleurs en province si l'herbe est plus verte. Renaud Fély ne lui pose pas un regard de parisien snob et mal averti. Au contraire, il donne à la nature une profondeur sacrée. C'est par elle, lors d'une virée nocturne dans les bois pour écouter les cerfs bramer, que le couple saura se révéler, et toucher la grâce.
Évidemment, le film n'est ni rieur, ni pétaradant, ni fashion. L'ambiance est de pluie, on y respire l'humus et la tristesse fade. Les personnages font silence, comme en retrait, sans jamais pourtant sembler désincarnés. C'est un film de petits riens, de cette France décroissante, fauchée, qui boit du vin en carafe et fume des roulées. Les personnages, notre couple héros comme la famille (parfois toxique) de François, disent tellement en un franc regard ou un demi sourire.
Le mérite revient à des acteurs justes, sensibles, à fleur de peau, défaits de toute afféterie. Laura Smet, Yannick Rénier, Léa Drucker, Gilles Cohen,
Anémone, lumineuse en mère dépressive qui à « Ça va ? », répond « Faut bien »
tous savent s'oublier pour mieux livrer de l'émotion brute. Mal dégrossie. Charge à nous spectateurs, par l'œil et le cœur, d'y tailler ce qui nous semble juste et bon.
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Sources :
http://www.evene.fr
http://www.allocine.fr
http://www.cinemovies.fr