Synopsis :
Il est parisien et l’auteur de polars à succès. Elle est l’effigie blonde du fromage Belle de Jura, la star de toute la Franche-Comté, persuadée qu’elle était, dans une autre vie, Marilyn Monroe... Quand ils vont se rencontrer à Mouthe, la ville la plus froide de France, lui est en panne totale d’inspiration et elle déjà morte. “Suicide probable aux somnifères” conclue la gendarmerie. David Rousseau n’y croit pas. En enquêtant sur le passé de Candice Lecoeur, il est sûr de tenir l’inspiration pour un nouveau roman ...
Gérald Hustache-Mathieu
est un réalisateur et scénariste français né en 1968
dans la ville d'Échirolles, en Isère dans la banlieue sud de Grenoble. Dans Poupoupidou, Gérald Hustache-Mathieu dirige à nouveau son actrice fétiche Sophie Quinton, qui avait déjà joué dans son premier long métrage, ainsi que dans ses deux courts métrages,
César du meilleur court-métrage en 2003 pour Peau de vache
et le deuxièe court-métrage La Chatte andalouse
en 2002
Le réalisateur a immédiatement pensé à Sophie Quinton pour incarner Candice, personnage inspiré de Marilyn Monroe.
"... je connaissais suffisamment Sophie pour avoir la quasi certitude qu’avec elle, on ne tomberait jamais dans l’imitation, ou une espèce de parodie factice. J’ai une confiance assez aveugle dans son talent, sa justesse d’interprétation," explique Gérald Hustache-Mathieu
Pour incarner à la fois le côté comique et le côté sombre de David Rousseau, Gérald Hustache-Mathieu choisit l'acteur Jean-Paul Rouve.
Le réalisateur explique : "(...) pour incarner ce genre d’anti-héros en gardant l’empathie du spectateur, il faut un comédien qui donne malgré tout envie de l’aimer. Et j’ai toujours trouvé Jean-Paul incroyablement touchant."
Tous deux assez perfectionnistes, Rouve et Hustache-Mathieu se sont d'ailleurs très bien entendus durant le tournage. Le sens de la comédie de l'acteur, ainsi que son expérience d'écriture apportèrent beaucoup à toute l'équipe du film.
Autour de Marilyn
Même si Poupoupidou est loin d'être un film sur Marilyn Monroe, l'image de l'actrice y est omniprésente. Le réalisateur s'est fortement inspiré de l'énigmatique aura de la star, qui incarne pour lui "le rêve américain, et au-delà, le rêve tout court." Il raconte : "C’était très excitant de transférer la mystérieuse émotion que suscite Marilyn, qui déborde autant l’histoire du cinéma que celle de l’Amérique, vers Candice/Martine, petite starlette locale de Mouthe, dans le Jura."
Le réalisateur Gérald Hustache-Mathieu fait une différence entre une réutilisation de certaines scènes cultes des films de Marilyn Monroe, que l'on peut voir dans Poupoupidou ("la scène du Jokary des Misfits ou le Happy Birthday Mr President"), et un hommage à ces scènes-là. A l'instar des remixes musicaux et des collages en peinture, sa démarche relève plutôt du "sample".
Dans le but de s'essayer à un nouveau registre, Gérald Hustache-Mathieu décida avec Poupoupidou de réaliser un film noir. Cependant, ce nouveau long métrage lorgne également du côté de la comédie et présente certains aspects romanesques. "Au cinéma, j’aime le mélange des genres, essayer de faire cohabiter ensemble la gravité et une apparente légèreté… Parce qu’il me semble que la vie aussi est comme ça," explique le réalisateur.
Le complexe social, une thématique autobiographique ?
L'estime de soi est l'un des thèmes les plus importants de Poupoupidou. En effet, Candice et David Rousseau sont des personnages qui ont facilement tendance à s'auto-dévaloriser, tout comme Marilyn Monroe, qui manquait aussi de confiance en elle. Le réalisateur Gérald Hustache-Mathieu qualifie ce sentiment de "complexe social", et fait le rapprochement avec son expérience personnelle. "je viens d’un milieu modeste dans lequel on ne parlait ni cinéma, ni littérature, ni musique. Je ressens souvent ce sentiment d’usurpation, je me demande parfois si je suis “légitime”, comme si je ne méritais pas ma place," confie-t-il.
L'action de Poupoupidou se situe dans le village de Mouthe, qui évoque au réalisateur les Grands Espaces de l'Amérique du Nord, et qui est en même temps pour lui à des années-lumière du rêve américain.
Collection Olivier Boyer
Le village est ainsi pour lui la métaphore parfaite du rêve inaccessible. "C’est un village interfrontalier, dans lequel on a l’impression d’être ni tout à fait en France, et pas vraiment en Suisse, un “No man’s land” où le temps n’a pas vraiment prise et où l’hiver s’éternise," explique-t-il.