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18 septembre 2012 2 18 /09 /septembre /2012 23:00

 

Date de sortie 19 septembre 2012

 

Quelques-heures-de-printemps----Affiche.jpg

 
Réalisé par Stéphane Brizé


Avec Vincent Lindon, Hélène Vincent, Emmanuelle Seigner,

Olivier Perrier, Sylvie Jobert, Ludovic Berthillot,

Silvia Kahn, Jean-Luc Borgeat, Véronique Montel

 
Genre Drame


Production Française

 

Devant tous les favoris Quelques heures de printemps

a emporté le 23ème prix des auditeurs du Masque et la Plume.

 

Synopsis

 

A 48 ans, Alain Evrard est obligé de retourner habiter chez sa mère. Il sort de prison après 18 mois d’incarcération pour un minable trafic de drogue. Il s’était laissé convaincre de passer 50 kg de cannabis dans son camion à la frontière. Une première fois qui s’est terminée derrière les barreaux à un moment de sa vie où il était fatigué de tout. Fatigué de ne rien avoir construit, fatigué d’une vie affective chaotique. C’est la solution qu’il avait sans doute trouvé inconsciemment pour s’extraire du monde. Alain n’a pas appris à parler, à exprimer ses émotions, il est juste en colère. Et au fil des ans, visiblement, cette colère ne s’est pas apaisée. Et la première personne contre qui celle-ci est dirigée est sa mère

 

Quelques-heures-de-printemps---Helene-Vincent-et-Vincent-.jpg

 

Hélène Vincent et Vincent Lindon

 

Cohabitation forcée qui fait ressurgir toute la violence de leur relation passée. Les douleurs resurgissent immédiatement. Tout est là, rien n’a été digéré. Ces gens s’aiment et pourtant la guerre n’a jamais cessé.

 

Il découvre alors que sa mère est condamnée par la maladie. Dans ces derniers mois de vie, seront-ils enfin capables de faire un pas l'un vers l'autre, aller vers l'apaisement ?

 


Le réalisateur, Stéphane Brizé, poursuit une collaboration de longue date avec ses deux producteurs Miléna Poylo et Gilles Sacuto ainsi qu'avec sa chef monteuse Anne Klotz. Sa partenaire d'écriture, Florence Vignon, est aussi une ancienne connaissance. Ces collaborateurs travaillent avec Stéphane Brizé sur une grande partie de ses projets.


Le réalisateur et Florence Vignon, co-scénariste, ont travaillé autour de quelques intuitions, de quelques éléments dont Stéphane Brizé devinait qu’ils allaient faire partie de la nouvelle histoire qu'il voulait raconter : rapport à la mère, la maladie, la mort.  Pour poser les bases de la structure qui devait décortiquer la confrontation d’un homme entre 45 et 50 ans et de sa mère avec laquelle il n’a jamais eu de bons rapports.

 

 


À l'instar de Mademoiselle Chambon réalisé en 2009  ou de Je ne suis pas là pour être aimé en 2005, le cinéaste continue d'explorer des thèmes qui lui sont chers dans Quelques heures de printemps. L'importance des relations entre un homme et une femme, la difficulté de parler de ses sentiments et de s'ouvrir aux autres ou le besoin de changement dans la vie des personnages.


La vie est faite de mots, de silences et d’hésitations. Et même si au quotidien Stéphane Brizé serait plutôt du genre à remplir le vide par trop de mots inutiles, au moment de filmer, "par honnêteté, parce que j’essaie de capter des instants de vérité -sans doute mon seul moteur pour réunir une équipe sur un plateau- je ne peux pas échapper à ces silences. J’essaie juste de m’arrêter avant de prendre la pose et d’ennuyer les gens." précise le réalisateur.


C'est un film documentaire qui a inspiré et donné un sujet au réalisateur : "En 2004, j’ai vu un documentaire extraordinaire à la télévision : Le choix de Jean. Ce film montrait les derniers mois de la vie d’un homme, Jean, atteint d’une maladie incurable, qui avait décidé de mourir avant d’arriver en phase terminale de la maladie. J’ai vu le film, il m’a bouleversé et puis il est resté dans un coin de ma tête. Et sur un bout de bande magnétique car je l’avais enregistré. En 2009, j’ai ressenti le besoin de revoir ce film. J’ai été à nouveau ému par cette histoire et ce film fut un des premiers éléments de réflexion lorsque nous avons commencé à travailler avec Florence Vignon. En fait, il nous a donné l’idée d’utiliser le suicide assisté comme un élément dramaturgique fort. Il m’a aussi permis de découvrir le protocole précis que suivent les personnes qui décident de mourir de cette manière. Ça, je ne pouvais pas l’inventer. J’ai contacté les réalisateurs du documentaire, Stéphanie Malphettes et Stephan Villeneuve, je leur ai demandé si je pouvais m’inspirer des scènes de leur film pour tout ce qui concerne le protocole d’aide au suicide et ils ont accepté. Plus tard, j’ai rencontré des membres des associations d’aide à l’auto-délivrance en Suisse afin d’être le plus juste possible dans mon film."

 

Tout se déroule en Suisse exactement comme le montre Quelques heures de printemps. Mais il ne s’agit pas d’euthanasie, il s’agit de suicide assisté. Stéphane Brizé ne parle pas là d’une nuance sémantique, mais d’une différence fondamentale. En Suisse, comme en France, l’euthanasie est interdite. En revanche, ce qui est autorisé en Suisse, c’est d’aider une personne qui désire se suicider s’il n’y a pas de mobile égoïste. C’est à dire le legs d’une somme d’argent par exemple, à celui ou celle qui organise cette mort assistée. C’est dans l’espace de cette tolérance que des associations d’aide au suicide se sont créées.

 

Quelques-heures-de-printemps---Olivier-Perrier-et--copie-1.jpg

 

Olivier Perrier et Hélène Vincent

 

Quand on découvre Yvette dans le film, ça fait déjà pas mal de mois qu’elle est malade. Elle a donc réfléchi depuis longtemps à son geste, sa décision est prise, elle n’est pas en train de se demander si c’est une bonne idée ou non. Elle a fait ce choix et elle l’assume. Elle explique d’ailleurs à son fils à un moment qu’elle n’a pas fait ça comme ça, qu’elle a réfléchi. Et elle conclut même en disant : "ça fera au moins quelque chose que je décide". Ce qui lève un coin de voile sur ce qu’a sans doute été sa vie. Quand son fils, Alain le découvre, il est évidemment surpris et bouleversé. Mais comme dans cette famille, on ne parle pas, difficile d’aller demander des explications à sa mère. D’autant que leur relation est particulièrement conflictuelle. Ils en parlent quand même un peu dans un moment d’apaisement mais l’espace intérieur n’existe pas pour parler de cela paisiblement. Ils n’y ont pas accès et c’est justement là leur grande souffrance.

 

Le véritable sujet du film est là. C’est une histoire d’amour entre un fils et sa mère. Une histoire d’amour encombrée d’une douleur profondément enkystée chez ces deux êtres incapables d’exprimer leurs sentiments. C’est un thème assez récurrent chez Stéphane Brizé mais cette fois-ci il va plus loin, au plus profond, dans l’étude de cette relation pleine de paradoxes. Ils s’aiment mais ils se déchirent. Et quand ils parviennent à avoir un instant de répit, ils s’arrangent pour le faire dégénérer. Car même si la bagarre fait mal, ils sont en terrain connu, ils ont leurs repères. Et pendant ce temps-là, ils évitent de se confronter à ce qui leur fait le plus peur : exprimer leurs émotions et leur affection l’un pour l’autre. C’est bien pratique. Il y a pas plus grand gâchis que celui-là. La question est de savoir s’ils vont se rater jusqu’au bout.

 
Le film a un sujet fort : le choix de mettre fin à ses jours. Cependant, Stéphane Brizé ne veut pas délivrer de message sur cette pratique ni faire un film politiquement engagé : "Je ne défends aucune thèse. Je ne me sens aucune légitimité pour émettre un avis sur un sujet comme celui-là. C’est une décision qui appartient à chacun. C’est une question infiniment intime qui va toucher au plus profond de l’individu. C’est la décision que prend Yvette, le personnage de la mère dans le film."

 Quelques-heures-de-printemps---Vincent-Lindon-et-Helene-V.jpg

 

Vincent Lindon et Hélène Vincent

 
Si Vincent Lindon a joué de nombreux rôles différents les uns des autres, un élément reste le même depuis le début de sa carrière : sa fidélité aux metteurs en scène. Il est rare de trouver dans sa filmographie un cinéaste avec lequel il n'a tourné qu'une seule fois. Que ce soit avec Pierre Jolivet, Philippe Lioret et Stéphane Brizé, réalisateur de Quelques heures de printemps. Leur première collaboration n'est pas ancienne puisqu'elle date de 2009 avec Mademoiselle Chambon. Le réalisateur ajoute : "Comment penser à quelqu’un d’autre pour ce rôle ? Vincent est plein d’une mélancolie qui me touche profondément et dans laquelle je projette la mienne. Nous sommes nés sur des planètes différentes et pourtant nous sommes cousins. Cousins de mélancolie. Cousins de colère. Cousins de doute. Cousins d’enthousiasme. Je comprends ce qu’il ressent et il comprend ce que je ressens. Et il le traduit à l’écran avec une justesse et une puissance bouleversantes. Sur un plateau, c’est une force de la nature. Organique, volcanique, hyper intuitif, honnête, toujours en questionnement, jamais en repos, sans cesse à essayer de trouver la vérité de l’instant. Il nous emmène tous. Ses partenaires, l’équipe et moi-même. C’est un privilège d’avoir l’opportunité de filmer un tel comédien. Face à tous les autres personnages du film, Vincent parvient à exprimer toute l’absolue complexité de son personnage. L’homme attachant face au génial Olivier Perrier qui interprète le voisin, monsieur Lalouette. L’homme encombré de son amour et de sa colère face à sa mère. L’homme plein de douceur et de son incapacité à être aimé face à Clémence, la femme qu’il rencontre. Vincent fait tout cela avec une intelligence redoutable."

 

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Olivier Perrier et Hélène Vincent


Pour interpréter le rôle de la mère,
Hélène Vincent, Stéphane Brizé reconnait que, lorsqu’elle est arrivée pour les essais, malgré le talent qu'il lui connaissais, il se demandait comment cette femme plutôt pétillante dans la vie allait le convaincre qu’elle était le personnage. Je lui ai donné un texte, elle s’est isolée pendant 45 minutes, elle s’est mise la structure en tête, elle a passé une petite blouse et on y est allé. Et là, Stéphane Brizé  avoue avoir été soufflé par ce qu’Hélène me proposait. Yvette a surgi immédiatement. Yvette au présent, à l’instant où on décide de filmer l’histoire en même temps que tout le passé d’Yvette. En voyant sa nervosité, sa maniaquerie, sa manière de passer rapidement la main sur la table pour ramasser trois miettes qui traînent, le réalisateur comprenait combien cette femme avait pu agacer son fils pendant des années. Et en même temps, elle me touchait. C’est ce mélange qui l’a immédiatement convaincu. Car il fallait qu’il puisse y avoir un espace d’empathie possible avec le personnage. Cette faculté de faire émerger l’invisible est la marque des très grands comédiens. Hélène a cette capacité courageuse à accepter de ne pas jouer un personnage apparemment aimable en même temps qu’elle parvient à dessiner en creux les contours de cette douceur douloureusement enfouie et figée au fond d’elle. Douceur qu’elle parvient pourtant parfois à exprimer face à son voisin et qui nous laisse deviner la femme qu’elle aurait pu être. Il y a dans cette relation infiniment pudique l’ombre de la vie qu’elle n’a pas eue, l’écho déchirant d’un amour jamais exprimé.

 

Quelques-heures-de-printemps---Emmanuelle-Seigner.jpg

 

Emmanuelle Seigner

 

En ce qui concerne Emmanuelle Seigner, le réalisateur reconnait : "elle a inventé le rôle, elle a donné sa vraie épaisseur au personnage que nous avions imaginé.Je veux dire qu’au moment de l’écriture, j’étais à mille lieux d’imaginer une femme comme elle pour jouer Clémence. Je m’étais laissé emmener assez naturellement vers un autre type de femme, un type de femme que l’on trouve d’une manière assez récurrente dans mes films précédents Je ne suis pas là pour être aimé ou Mademoiselle Chambon." Des femmes un peu lunaires, aériennes. "Et puis l’idée d’Emmanuelle a surgi. Et à partir du moment où j’ai pensé à elle, cela m’est apparu comme une évidence avec l’intuition qu’avec Vincent ils feraient un très beau couple de cinéma. Un couple très puissant physiquement, très sexy. J’aurais eu énormément de mal à penser à quelqu’un d’autre si elle avait refusé. C’est une actrice incroyable, très imprévisible qui oblige à être sur le qui-vive pour saisir ses fulgurances de jeu. Elle a apporté une histoire à son personnage, un mélange de force et de douceur très émouvant. Elle en fait une femme puissante, intelligente qui saura deviner la fragilité de l’homme qu’elle a en face d’elle tout en sachant se protéger lorsqu’il fera dégénérer la situation. C’était écrit mais Emmanuelle a donné sa réelle dimension à ce personnage." rajoute Stéphane Brizé.

 

 

 

 

 

Sources :

http://www.cinemovies.fr

http://www.unifrance.org

http://www.allocine.fr

commentaires

M
<br /> Mon Dieu, que j'ai aimé ce moment de cinéma. J'ai été bouleversé et ton avis est proche du mien apparemment. A bientôt Alain !<br />
Répondre
J
<br /> je l'ai vu et ne t'en dirai rien. J'attends ta critique tout en étant à peu près certain de ce que tu devrais en penser ... Il n'y a pas de hasard ! Je t'embrasse.<br />
Répondre

 

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