Date de sortie 2 janvier 2013
Réalisé par Gilles Bourdos
Avec Michel Bouquet, Christa Theret, Vincent Rottiers,
Romane Bohringer, Thomas Doret, Anne-Lise Heimburger,
Sylviane Goudal, Emmanuelle Lepoutre, Solène Rigot, Carlo Brandt
Genre Drame
Production Française
Renoir a été présenté au Festival de Cannes en 2012,
dans la section Un certain regard.
César 2014
- Meilleur costumes : Pascaline Chavanne
Synopsis
1915. Sur la Côte d’Azur.
Au crépuscule de sa vie, Auguste Renoir est éprouvé par la perte de son épouse, les douleurs du grand âge, et les mauvaises nouvelles venues du front : son fils Jean est blessé…
Michel Bouquet
Mais une jeune fille, Andrée, apparue dans sa vie comme un miracle, va insuffler au vieil homme une énergie qu’il n’attendait plus. Éclatante de vitalité, rayonnante de beauté, Andrée sera le dernier modèle du peintre, sa source de jouvence.
Christa Theret
Lorsque Jean, revenu blessé de la guerre, vient passer sa convalescence dans la maison familiale, il découvre à son tour, fasciné, celle qui est devenue l’astre roux de la galaxie Renoir. Et dans cet éden Méditerranéen, Jean, malgré l’opposition ronchonne du vieux peintre, va aimer celle qui, animée par une volonté désordonnée, insaisissable, fera de lui, jeune officier velléitaire et bancal, un apprenti cinéaste…
Vincent Rottiers et Michel Bouquet
En matière de films sur le travail de la peinture, Gilles Bourdos a pensé à la démarche de deux cinéastes : "J’avais en tête deux grandes postures opposées : celle de Maurice Pialat avec Van Gogh réalisé en 1991 qui refuse totalement de filmer le peintre au travail et celle de Vincente Minnelli dans La Vie passionnée de Vincent Van Gogh réalisé en 1956 qui cite frontalement les situations dépeintes dans les tableaux par la mise en scène".
Au final, le cinéaste a choisi de montrer le peintre au travail sans pour autant citer des œuvres de Renoir.
Le tournage du film n'a pas eu lieu dans le domaine des Collettes, où Renoir a passé les dernières années de sa vie et qui est depuis devenu un musée consacré au peintre, mais dans la région du Var pour conserver la belle lumière du sud de la France.
Gilles Bourdos précise dans le dossier de presse du film : En 1915, le jeune Jean Renoir, 21 ans, est gravement blessé au front. Il échappe de peu à l’amputation d’une jambe. Il achève sa convalescence aux Collettes, la maison où vit son père, à Cagnes- sur-Mer. Tandis que la guerre met le monde à feu et à sang, le domaine édénique du vieux peintre a pour vocation d’exalter la vie. C’est là que Jean rencontre l’incandescente Andrée, qui sera le dernier modèle de son père, sa très jeune épouse et l’actrice de ses premiers films, sous le nom de Catherine Hessling.
Source de vie du père qui meurt et du fils "pas encore né", Andrée Heuschling aura été le médium d’une tortueuse circulation de désirs, amoureux autant qu’artistiques. Elle fut, destin unique dans l’histoire de l’art, tour à tour modèle et actrice, à la jonction de la peinture et du cinéma, objet de l’œdipe artistique d’un père et d’un fils.
Écrasé par l’immense figure paternelle, Jean est alors un jeune homme sans vocation, un solitaire faussement jovial qu’aura consolé la fraternité des tranchées.
Si l’œuvre ultime est œuvre de vérité, la dernière période d’Auguste Renoir refuse toute méditation sur la finitude. La guerre lui a blessé deux de ses fils, sujet d’inquiétude permanent. Mais ni la mort de sa femme, ni la maladie, cette paralysie qui le gagne peu à peu, n’eurent prise sur les derniers tableaux. Noble et héroïque jusqu’à l’agonie, déterminé à fixer toute la grâce du désir et toute la joie du vivant, Auguste Renoir a recréé dans son jardin le paradis pictural terrestre de ses maîtres : Giorgione, Titien, et l’école française du XVIIIéme. Il aura peint toute sa vie les femmes, les fleurs et les enfants d’abord.
C’est en imaginant son étrange atelier de bois et de verre, niché au cœur de l’éden méditerranéen, qui ressemble plus au studio primitif d’un Griffith qu’à un atelier de peintre, que le film m’est apparu. Comme le cinéma apparut à Jean ici même.
Andrée Heuschling, déterminée à devenir actrice, insuffle au jeune homme sa passion pour le cinéma. Il la laisse décider pour lui, fidèle en cela à la théorie du père : se laisser porter dans la vie tel le bouchon au fil de l’eau. Plus tard, il conviendra : "Je n’ai mis les pieds dans le cinéma que dans l’espoir de faire de ma femme une vedette". Tout en ajoutant, leur couple d’artistes ayant par la suite violemment volé en éclats : "Le cinéma fut pour nous une divinité féroce".
Le réalisateur ajoute : "Avec ce film, je reviens à mes sources. Né à Nice, je retourne à la Méditerranée. C’est moins une étendue qu’une matière. Une terre ocre ou un vert sombre, un mistral entêtant ou un bleu de Klein. C’est par lui, mon pays natal, que ma rêverie cinémato- graphique a pris sa substance. En braconnant sur les terres des Renoir, je me suis imprégné d’une pensée de l’eau. Des eaux. Le père comme le fils ont toujours suivi le fil et les filles de l’eau."
Pour le metteur en scène Gilles Bourdos, il était évident que Michel Bouquet devait interpréter Renoir, en raison des points communs entre les deux hommes : "J’ai trouvé chez Michel la même émouvante obstination au travail que chez Renoir, le même courage face à l’adversité (...) ce qui m’intéressait chez lui, outre l’immense comédien qu’il est, c’est le rapport du "vieux maître" aux jeunes acteurs", explique-t-il.
Pour comprendre qui était Pierre-Auguste Renoir, l'acteur Michel Bouquet a lu plusieurs fois le livre Pierre-Auguste Renoir, mon père écrit par Jean Renoir ce qui lui a donné l'impression de ne pas trahir le peintre : "Je me suis senti accompagné par l'être qu'il était", explique l'acteur. Il aussi visionné un court-métrage réalisé par Sacha Guitry, Ceux de chez nous réalisé entre 1914 et 1915, où apparaît le peintre au travail.
Interpréter le rôle de Jean Renoir pouvait présenter certains pièges pour son jeune acteur, que le cinéaste cherchait à éviter : "Il y avait le risque que Vincent Rottiers s’inspire des prestations de Jean Renoir dans ses propres films, autrement dit celles d’un grand bourgeois qui aimait camper des faubouriens à la limite de la caricature. Je lui ai demandé surtout de s’approprier la situation", explique Gilles Bourdos.
Toutes les peintures présentes dans Renoir ont été réalisées par Guy Ribes, célèbre faussaire qui imitait le style des grands maîtres de la peinture comme Chagall, Picasso ou Matisse. Il fut condamné en 2004 à trois ans de prison et contacté par Gilles Bourdos à sa libération.
Renoir marque la troisième collaboration entre Gilles Bourdos et le compositeur Alexandre Desplat. Le réalisateur retrouve aussi le scénariste Michel Spinosa, avec qui il a écrit tous ses films.
A l'origine, c'est Jean-Pierre Marielle qui devait interpréter le rôle de Pierre-Auguste Renoir.
Sources :
http://medias.unifrance.org
http://www.evene.fr
http://www.unifrance.org
http://www.allocine.fr