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24 septembre 2014 3 24 /09 /septembre /2014 20:50

 

Date de sortie 24 septembre 2014

 

Saint-Laurent---Affiche.gif


Réalisé par Bertrand Bonello


Avec Gaspard Ulliel, Jérémie Renier, Louis Garrel,

Amira Casar, Léa Seydoux, Helmut Berger, Aymeline Valade

Jasmine Trinca, Valeria Bruni Tedeschi, Valérie Donzelli

 
Genre Biopic


Production Française

 

- César 2015 - Meilleurs costumes  pour Anaïs Romand

 

Si le biopic de Yves Saint Laurent paru en janvier 2014 sur les écrans français a reçu l'aval de Pierre Bergé, il n'en est pas de même pour cette autobiographie signée Bertrand Bonello.

 

L'homme d'affaires et compagnon du couturier décédé, strictement opposé au tournage, aurait tenté d'en empêcher la production. Le film s'est également heurté à quelques difficultés de financement, et n'a pas eu droit aux faveurs dont a pu bénéficier le long-métrage sorti début 2014. Il se consolera néanmoins avec une sélection en compétition officielle au Festival de Cannes.

 

D'où vient, dans ce cas, l'opposition de Pierre Bergé à votre projet ?


"Je ne voulais pas rencontrer Pierre Bergé avant d'avoir une vision claire du film que je voulais faire. Il y a eu certainement une maladresse de ma part qui a donné suite à des malentendus. De maladresse en malentendu, on en arrive vite à des lettres d'avocats. Il y a eu un moment de tension à cause de ça. On s'est rencontré par la suite, trop tardivement, et il m'a souhaité un bon tournage en me disant qu'il était certain que j'arriverai à faire un film de qualité. On a eu quelques échanges pendant le montage et avant Cannes. Maintenant, j'ai hâte qu'il le voit."

 

Extrait d'enretien recueilli par Sorin Etienne pour http://www.lefigaro.fr

 

Synopsis :

 

1967 / 1976.

 

La rencontre de l'un des plus grands couturiers de tous les temps avec une décennie libre. Aucun des deux n’en sortira intact.

 

Gaspard-Ulliel---Saint-Laurent.gif

 

 

Extraits d'entretien avec  Bertrand Bonello relevés sur  unifrance.org

 

Comment le projet est-il né ?


En novembre 2011, peu après la sortie de L’Apollonide, Eric et Nicolas Altmayer m’ont demandé s’il m’intéresserait de réaliser un film sur Saint Laurent. À priori je n’aime pas beaucoup les biopics mais il n’y avait ni scénario ni traitement, juste le nom de Saint Laurent. Du coup j’ai été tenté. J’ai écrit un pitch précisant surtout que je ne voulais pas d’un biopic traditionnel traitant toute la vie de manière informative… Je ne voulais pas que le spectateur se contente de regarder Yves Saint Laurent, mais qu’il soit le plus proche possible de lui. Je souhaitais, comme pour L’Apollonide, non pas me mettre à la place des personnages, mais me coller à eux. Privilégier l’aspect visuel, romanesque, viscontien de Saint Laurent, et laisser de côté l’aspect très français du biopic, même si Saint Laurent est aussi une figure très française et que cela a son importance. Les frères Altmayer m’ont laissé libre. Ils m’ont simplement demandé de ne pas écrire seul et j’ai rencontré Thomas Bidegain.

 

Pourquoi, à votre avis, est-ce précisément à vous qu’ils ont pensé pour la réalisation d’un tel projet ?


Ils avaient envie de retrouver la sophistication visuelle et la dramaturgie de L’Apollonide. Il existe des liens entre les deux sujets : un monde très beau et très dur, fermé sur lui-même comme par de lourds rideaux et qui touche à sa fin, le XIXème d’un côté, les années 1970 de l’autre…

 

De votre côté, d’où venait le désir de travailler avec eux ?


Je pense depuis longtemps que les producteurs qui accordent le plus de liberté à un auteur sont paradoxalement ceux qui produisent les plus grands succès. Et je suis convaincu que chaque projet a son économie propre : un film sur Saint Laurent appelait de tels producteurs.

 

Le personnage vous intéressait-il, avant de vous lancer dans un projet de film sur lui ?


J’avais quelques connaissances, par ma mère qui l’admire et m’a passé plusieurs livres sur ses maisons et ses objets, notamment l’énorme catalogue en cinq volumes de la vente du Grand Palais en 2010. J’avais une familiarité avec l’univers et avec l’époque, plus qu’avec la mode. J’étais surtout attiré par les possibilités de cinéma liées à ce côté fastueux et décadent qu’il était possible de mettre en avant grâce au filtre de la réalité. Inventer cela serait impossible ! J’avais envie de prolonger l’idée, présente dans L’Apollonide, d’un enfermement magnifique qui se délite.

C’est pour cela aussi que j’ai tourné en 35 millimètres. Les couleurs, les textures, les tissus ont ainsi une volupté que le numérique ne donne pas. Les célébrités auxquelles sont consacrés des biopics, Claude François, Edith Piaf, etc., sont souvent des gens pauvres qui finissent par réaliser un rêve d’enfance, sans renier leur extraction populaire. Ça marche toujours avec le public.

 

Saint Laurent, lui, naît entouré de l’amour de sa mère et de ses soeurs; sa famille a de l’argent; à 17 ans il est premier prix d’un concours; à 20 il est star chez Dior; à 22 il a sa maison; à 25 c’est une célébrité mondiale. Ce handicap par rapport aux normes du biopic me passionnait.

 

 

 

Comment avez vous réagi lorsque vous avez appris qu’un autre film sur Saint Laurent était lancé ?


J’ai été très surpris évidemment. Nous étions au travail depuis plusieurs mois lorsque l’annonce du film de Jalil Lespert a eu lieu. Ça a forcément rendu les choses très compliquées et nous avons du franchir beaucoup d’obstacles pour arriver à ce que le film se fasse. Malgré le fait que nous avions beucoup d’avance, la priorité des producteurs de l’autre film était de passer en premier. Je n’avais aucune envie de bâcler mon film pour rentrer dans une guerre stérile dont je ne voulais pas. J’en ai pris mon parti, en me disant que l’existence d’un film plus officiel allait prendre en charge les passages obligés du biopic, et donc que j’en étais dédouané. Quelque part, le film de Lespert m’a offert plus de liberté.

 

A quel moment la question du choix de l’acteur pour interpréter Saint Laurent s’est-elle posée ?


Gaspard-Ulliel---Saint-Laurent-copie-1.gif

 

 

 

 

Le casting a commencé début 2012, bien avant l’achèvement du scénario. Très vite est apparu le nom de Gaspard Ulliel. Je tenais à ce que sa ressemblance avec Saint Laurent ne soit pas l’unique facteur. J’ai donc rencontré Gaspard au même titre qu’une vingtaine d’acteurs. Nous avons fait des essais pendant trois mois, principalement pour voir si nous pouvions travailler et avoir un dialogue ensemble.

 

La voix de Saint Laurent, fluette et autoritaire à la fois, est un aspect capital du personnage. Comment l’avez-vous travaillée ?


Gaspard vous en parlerait mieux que moi. Je me suis pour ma part contenté d’une remarque : je ne voulais pas qu’on puisse confondre fébrilité et chevrotement. Et tout comme les actrices de L’Apollonide ne devaient pas imiter la gouaille 1900, mais mettre chacune d’elle-même dans son personnage, il fallait qu’il y ait dans le film autant de Gaspard que de Saint Laurent. Si je ne vois plus l’acteur que je filme, cela n’a pas d’intérêt. C’est le mélange qui est beau. Gaspard me passionne autant que Saint Laurent, et Louis Garrel autant que Jacques de Bascher. Un cinéaste n’a pas le choix, il doit s’intéresser à ce qu’il a devant les yeux.

 

Gaspard-Ulliel---Saint-Laurent-copie-3.gif.Gaspard-Ulliel---Saint-Laurent-1.gif

Gaspard-Ulliel---Saint-Laurent-2.gif.Gaspard-Ulliel---Saint-Laurent-3.gif

 

Comment avez-vous choisi les autres acteurs pour jouer les membres de l’entourage de Saint Laurent ?


Le deuxième choix stratégique était celui de l’acteur pour interpréter Pierre Bergé. La différence d’âge entre Gaspard et Jérémie, avec qui j’avais travaillé pour Le Pornographe, est assez juste, étant donné les six ans d’écart entre Saint Laurent et Bergé. Il se trouve aussi qu’ils sont très amis depuis longtemps. Une complicité entre eux, notamment sensuelle, est apparue dès les essais. Et comme le film commence plusieurs années après leur rencontre, j’aimais que cela apparaisse d’emblée et qu’on ne se demande pas pourquoi ces deux hommes sont ensemble.

 

Betty Catroux était un grand mannequin Chanel pour qui il était difficile de trouver une actrice, même grande. Aymeline Valade est une suggestion d’Amira Casar, à qui je rends grâce. Nous avons fait des essais. J’ai tout de suite aimé l’image de Gaspard et elle côte à côte. Elle danse de façon très bizarre. J’adore la scène d’impro sur le canapé, pendant que Jacques lit Rose poussière de Jean-Jacques Schuhl et qu’elle fait de drôles de gestes de la main. Il se passe vraiment quelque chose, à l’écran, entre Gaspard et elle.

 

Lea-Seydoux--Gaspard-Ulliel---Aymeline-Valade---Saint-Laur.gif

 

Léa Seydoux, Gaspard Ulliel et Aymeline Valade

 

Léa Seydoux avait envie d’un rôle plus léger, plus dynamique que d’habitude. C’est évidemment un second rôle, mais nous souhaitions nous retrouver, six ans après De la guerre, et je l’imaginais parfaitement se fondre dans cet univers, dans ces couleurs, cette atmosphère. Il fallait quelqu’un de très habile pour jouer le rôle de M. Jean-Pierre, le premier d’atelier, et Micha Lescot possède la finesse pour l’interpréter sans en faire un cliché.

 

Quant à Amira, à chaque fois que je disais que je préparais un film sur Saint Laurent, tous ceux qui avaient cotoyé la maison me disaient "Mme Munoz, c’est Amira Casar !".

 

Louis Garrel amène de la légèreté et du contemporain à la figure complexe de Jacques de Bascher, une aisance naturelle à dire les phrases d’un personnage qui, aujourd’hui, n’existe plus. Louis ne tire pas Jacques vers le glauque, ce qui serait possible avec un personnage aussi bizarre et décadent. L’histoire d’amour entre Yves et Jacques s’est développée au montage : les scènes, pour la plupart d’atmosphère, se sont étirées, parce qu’il s’est passé quelque chose de beau entre Gaspard et Louis. Il suffisait presque de poser la caméra et de les regarder. Louis-Garrel---Saint-Laurent.gifIl faut savoir faire dévier le film quand apparaissent des choses spécialement grâcieuses. J’aime le côté théâtral et sans lendemain de Bascher : l’artifice de l’artifice… Il incarne une insouciance de l’époque, les années pré-Sida, sans crainte économique…

 

Mais au fond, c’est moins de Bascher lui-même qui m’intéresse que, comme Bergé l’a expliqué, le fait qu’il a appuyé sur le bon bouton pour permettre à Saint Laurent de toucher le fond. Cela aurait pu être quelqu’un d’autre.

 

De quelle manière vous êtes-vous documenté ?


J’ai beaucoup lu. Trois ou quatre livres avant de commencer à écrire et le reste ensuite. Se documenter ne sert pas à être informé, mais à savoir pourquoi on prend des libertés pour mieux revenir ensuite à la vérité.

 

Pourquoi avez-vous décidé de vous en tenir à dix ans de la vie et de la carrière de Saint Laurent, entre 1967 et 1976 ?


On aurait pu resserrer davantage, c’est une décennie tellement forte… On aurait pu aussi commencer en 1965, avec la robe Mondrian, qui marque le moment où Saint Laurent cesse d’être post-Dior pour devenir Saint Laurent. La création du prêt-à-porter vient juste après, décision pionnière qui le rend populaire et le fait, comme il dit avec un peu d’exagération, "descendre dans la rue". En prenant de nombreuses choses en charge, notamment la rencontre avec Pierre Bergé et la création de la marque, le film de Jalil Lespert m’a dédouané. Il m’a permis de me rapprocher d’autant plus du personnage. J’ai pu radicaliser ma vision, entrer dans l’histoire plus tard et avec moins d’explications. Thomas et moi avons très tôt choisi de nous en tenir à deux collections emblématiques, la collection "Libération" de 1971 et le "Ballet russe" de 1976. La première fait scandale : en 1971, en plein hippie chic, Saint Laurent habille les femmes comme leurs mères, puisant dans sa passion pour la sienne, pour les actrices des années 1940, etc. C’est un scandale journalistique, mais six mois plus tard, tout le monde s’habille aux fripes. Le deuxième défilé est quant à lui sous influence orientale, Gauguin, Delacroix, Matisse, jusqu’à l’orient russe.

 

Saint-Laurent

 

Nous avons chapitré le scénario en trois parties. La première, qui va jusqu’au défilé 1940, juste avant la fameuse photo où Saint Laurent pose nu, nous l’avons appelée "Le Jeune Homme". La deuxième, de la photo à la fin de l’histoire avec de Bascher, c’est "La Star". Et la troisième, 1976, "YSL" : Yves devient une marque, il ne sait plus qui il est… C’est là que le contraste est le plus important entre le haut et le bas. Un psychiatre — qui connaissait son psychiatre — l’appelait "le liftier" : il ne cesse de monter et de descendre… Ces trois parties avaient pour sous-titres "Le Jour", " La Nuit" et "Les Limbes . C’est en 1976 qu’a lieu le saut en 1989, où on découvre Helmut Berger en Saint Laurent : le corps a changé, mais la voix reste celle de Gaspard.

 

C’est l’une des grandes audaces du film, ce saut dans le temps et ce changement d’incarnation.


Yves dit qu’il ne supporte plus de se voir. On passe alors à 1989 et à Helmut Berger.

Helmut Berger - Saint LaurentLe film n’est plus ensuite qu’un montage parallèle, une succession d’allers et retours. C’était une des premières idées : montrer ce corps qui change, jusqu’à aboutir à Saint Laurent dans sa tour sublime de la rue de Babylone, seul mais encore vigoureux…

 

L’introduction de Helmut Berger, même si elle crée d’abord un décrochage, permet d’ouvrir une porte par laquelle le spectateur rentre encore plus dans l’affect et dans l’esprit de Saint Laurent. Le film devient alors vraiment mental.

 

Pourquoi précisément cette année, 1989 ?


Saint Laurent est encore au travail…L’année n’est pas précisée, mais elle permet d’introduire les années 1980, qui marquent le basculement vers un autre monde : Jean-Paul Gaultier, la vente en bourse… Au début des années 1990, le basculement aura déjà eu lieu.

 

Où les décors ont-ils été recréés ?

 
Nous avons loué un immense hôtel particulier que nous avons utilisé comme studio pour presque toutes les scènes, sauf celles de défilés et de boîtes de nuit : la rue Spontini, Baylone, les ateliers, Libération, la chambre de Proust …

 

Helmut-Berger---Saint-Laurent-copie-1.gif

 

Comment avez-vous évité les passages obligés du biopic, genre aujourd’hui omniprésent ?


C’est l’idée du biopic qui pose problème. "Yves Saint Laurent a transformé la femme", "Yves Saint Laurent a du succès "… Comment montrer cela ? Sûrement pas avec des plans sur des gens dans la rue habillés en Saint Laurent. Ou avec des manchettes de magazines. Ou en faisant crépiter des flashes. Autant d’idées à mettre à la poubelle. Nous sommes passés par la lettre d’Andy Warhol : "Toi et moi nous sommes les deux plus grands artistes d’aujourd’hui ". Warhol et Saint Laurent. L’Amérique et l’Europe. Le succès est dit, pas la peine d’y revenir. Le smoking, lui, passe par un enregistrement de la voix de Marlene Dietrich et un mannequin, c’est tout.


Comment faire passer des informations ?

 
Gaspard-Ulliel---Saint-Laurent-.gifC’est le problème du biopic. Avec cette difficulté supplémentaire que, dans la mode, tout va très vite. Comment montrer que Saint Laurent veut casser quelque chose, que ça ne marche pas, puis que ça marche ? C’est compliqué, à moins d’être très explicatif. Je me suis servi de la réponse à Warhol, dans laquelle Saint Laurent dit qu’il a voulu être moderne mais qu’à présent il veut juste être Saint Laurent. Ce genre de formule accélère les choses. L’amour que j’ai pour les films de Robert Bresson m’a appris à destabiliser le temps en utilisant la voix off. "Yves Saint Laurent transforme la femme". Comment filmer cela ? J’ai pensé à Vertigo vous connaissez ma passion pour Vertigo, pour la scène avec Valeria Bruni Tedeschi : un homme manipule une femme qui tout à coup se transforme sous nos yeux. Valeria est géniale dans cette scène. Juste par le jeu, elle perd 15 ans en trois minutes.

 

Une autre difficulté liée au biopic est celle de la légende ou du mythe…


En général, un biopic démantèle le mythe d’une personne pour la rendre plus proche, expliquer comme elle est devenue célèbre… Le film ne montre pas comment Saint Laurent est devenu Saint Laurent, mais ce qui lui en coûte d’être Saint Laurent. C’était avec Thomas notre axe principal depuis le début. Ce que cela lui coûte de passer du noir et blanc à la couleur, du figé à l’aérien, de devoir livrer quatre collections par an, d’être une star… Il ne s’agissait pas du tout de démythifier. Le choix de Helmut Berger, qui est un mythe du cinéma des années 1970, participe de cela. Le film se rapproche de Saint Laurent pour se rapprocher de son affect, pas pour le rendre banal ou compréhensible. À la fin, le spectateur n’a pas compris comment ça marche. Le mythe reste un mythe. C’est dans cette perspective
que s’est posée la question de l’ouverture. Le film commence en 1974, avec la scène de l’hôtel de la Porte Maillot. J’attaque au coeur du succès mais aussi au coeur de la dépression. Je tenais à soigner l’entrée de Saint Laurent. On le voit de dos, de loin, puis de dos sur son
lit. On parle de lui dans l’atelier, on voit ses mains, et enfin son visage. C’est "monsieur Saint Laurent ". On ne le banalise pas.

 

"Yves Saint Laurent….. très intimidant de devoir habiller ce rôle et tout son entourage, alors je me suis accrochée au scénario et à ce que Bertrand voulait raconter de cet être doué et torturé, de l’époque, ces années 60 et 70 dans un petit milieu élitiste parisien à l’avant garde de la mode, avant les années sida dans une France encore très conservatrice. Il fallait que la mode soit présente, mais comme une évidence, que les acteurs puissent intégrer leurs costumes avec naturel, la recherche de la beauté comme une part de leur personnalité et pas comme une démonstration figée d’esthétique. C’était pour moi le coeur du film, réussir à ce que les acteurs se glissent dans ces vêtements et nous séduisent en 2014. Le plus difficile techniquement a été de devoir fabriquer deux collections de haute couture mythiques d’YSL à partir de rien ou presque, sans avoir accès aux archives et robes authentiques de la fondation Bergé Saint Laurent. Ça a été un véritable travail de fourmi que de décrypter la documentation pour trouver les bons volumes, les bonnes matières, les couleurs les plus justes et ne pas trahir l’esprit d’YSL, tenter de porter à l’image la nouveauté, la fraîcheur et la somptuosité de ces collections, et pour ça le cinéma aide beaucoup !", révèle la costumière Anaïs Romand."

 

Gaspard-Ulliel---Saint-Laurent-copie-2.gif

 

Saint Laurent a été choisi pour représenter la France aux Oscars dans la catégorie meilleur film étranger. "Il y a encore beaucoup d'étapes à franchir avant d'être désigné, mais je sais que le distributeur américain est très motivé et qu'il compte entretenir le buzz autour de la sortie outre-Atlantique", précise Gaspard Ulliel. Il faudra attendre le 15 janvier avant de savoir si Saint Laurent est retenu ou pas parmi les concurrents à ce prix prestigieux. "Nous sommes conscients que le côté sulfureux du film peut le desservir en Amérique et qu'il y a beaucoup de concurrents prestigieux qui peuvent être privilégiés par l'académie, mais c'est déjà formidable d'avoir cette opportunité", a déclaré Gaspard Ulliel. dans un entretien accordé à Caroline Vié pour 20minutes.fr.

 

Mon opinion

 

 

Un film fort, luxueux, un rien démoniaque, magnifique de bout en bout en ce qui me concerne.

 

"Il faut parfois savoir être infidèle pour que ça dérape, pour que ça revive, en fait " déclare Bertrand Bonello. La réussite est totale. Le réalisateur s'appuie sur le trio formé par Yves Saint Laurent, Pierre Bergé et Jacques de Bascher. Le montage sophistiqué, mais captivant, nous plonge dans une époque reconstituée avec brio, finesse, une certaine folie, aussi, mais toujours dans une grande élégance.

 

Des parcelles de l'univers de Saint Laurent se glissent astucieusement dans le film. Proust bien entendu. La voix de La Callas ou encore Marrakech, ville dans laquelle l'inspiration venait plus facilement. De Marguerite Duras à Visconti. Une allusion à Catherine Deneuve. Les fameux et fabuleux costumes de la revue du Casino de Paris. Mais aussi la rue Saint Anne et le Palace du temps de Fabrice Emaer, entre autres, rien ne manque.

 

Les références historiques pour ponctuer les années se font par un astucieux montage. Les évènements, d'un côté de l'image pendant que de l'autre défilent les mannequins avec les dates des collections.

 

La remarquable photographie de Josée Deshaies magnifie l'ensemble. Belle sans être pesante. Raffinée, mais jamais trop appuyée, elle illumine parfaitement les différentes périodes qui constituent le film. Du grand art.

 

Ce film se regarde comme on découvre avec passion un magnifique album de photos.

Une distribution impeccable contribue à cette réussite.

 

Amira Casar prête ses traits et son talent à la célèbre Anne-Marie Munoz.

 

Jérémie Renier dans le rôle de Pierre Bergé est étonnant. Amoureux mais aussi remarquable homme d'affaires, il est à la fois protecteur et tyrannique.

 

Gaspard Ulliel, au charisme ravageur, est parfait dans la tourmente, l'égoïsme, ou la légèreté souvent capricieuse. Sans rechercher la ressemblance physique à tout prix, il est tout simplement impressionnant.

 

Louis Garrel manipulateur à souhait, sombre et destructeur est tout aussi impeccable.

 

La scène dans laquelle Valeria Bruni Tedeschi se retrouve rajeunie et transformée en quelques minutes, par le seul regard et les recommandations du génial Saint Laurent est, à mes yeux, le plus bel hommage que le réalisateur rend au couturier.

 

À la toute fin du film des journalistes de Libération veulent être les premiers pour annoncer le décès du couturier et trouver le titre accrocheur. Bertrand Bonello est l'un d'eux.

 

 

Sources

http://www.unifrance.org

commentaires

A
<br /> Après avoir lu votre article, Alain, si le film passe près de chez moi, je ne le manquerai pas. Décidément un être inspirant. <br />
Répondre
J
<br /> Bonjour Alain. je l'ai vu hier avec Agnès. J'ai préféré celui-ci au premier mais en même temps ce dernier devrait refroidir les plus timides. Je sais que tu n'es pas très dispo mais heureuse de<br /> voir que tu prends le temps d'aller au cinéma. Pense à toi. Tu m'appelles quand tu peux.Je t'embrasse<br />
Répondre
C
<br /> Salut Alain. Nous l'avons vu aujourd'hui aussi. Tout aussi enthousiastes que toi. Mais je serais étonné qu'il sot retenu pour els Oscars. Quoi que. Bonne soirée. <br />
Répondre

 

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