Réalisé par Luchino Visconti
Avec Alida Valli, Farley Granger, Heinz Moog, Rina Morelli,
Christian Marquand, Sergio Fantoni, Tino Bianchi,
Ernst Nadherny, Tonio Selwart, Marcella Mariani
Long-métrage italien
Genre : Drame, Historique
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Sorti au cinéma en 1954
Date de reprise cinéma : 13 janvier 2010
Synopsis :
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En 1866, dans la ville de Venise, qui est encore sous contrôle autrichien alors que l'Italie est sur le point d'être unifiée, une manifestation nationaliste italienne interrompt une représentation de l'opéra Le Trouvère donnée à La Fenice.
Son organisateur, le marquis Roberto Ussoni (Massimo Girotti), membre du mouvement révolutionnaire clandestin, provoque en duel un officier de l'armée autrichienne d'occupation, Franz Mahler (Farley Granger), qui s'est moqué de la manifestation.
La comtesse Livia Serpieri (Alida Valli), cousine d'Ussoni, dont elle partage les convictions, au contraire de son mari, fait à cette occasion la connaissance du lieutenant Mahler, qu'elle tente de persuader de ne pas accepter le combat.
Le problème du duel est en fait résolu par le départ en exil d'Ussoni, dont les activités révolutionnaires ont été dénoncées. Bien qu'elle soupçonne dans un premier temps Mahler d'être responsable de la dénonciation, et malgré les remords qu'elle éprouve à trahir son mari, Livia s'éprend passionnément du lieutenant et devient sa maîtresse.
Le couple se retrouve régulièrement dans une chambre meublée. Un jour, ayant attendu Franz en vain, Livia part à la recherche de son ami. Elle se rend notamment dans le logement que partage Mahler avec des camarades, où elle apprend des autres soldats la réputation de noceur de son amant. Désespérée de l'abandon de Franz, la comtesse quitte Venise pour Aldeno en compagnie de son mari, qui espère y être protégé des conséquences éventuelles de la guerre venant d'être déclarée entre l'Autriche et la Prusse, alliée de l'Italie. Elle emporte avec elle une importante somme d'argent à remettre aux troupes italiennes de libération, qu'Ussoni, revenu à Venise, a insisté pour lui confier.
Pendant que les batailles s'engagent, Livia oublie peu à peu le lieutenant Mahler. Cependant, lorsque Franz la rejoint et lui affirme que seule la volonté de résister à son amour grandissant pour elle l'a poussé à interrompre leurs rendez-vous, l'amour que lui porte Livia renaît et Mahler réussit même à persuader la comtesse de lui donner une part importante de l'argent à transmettre aux patriotes italiens, afin qu'il puisse corrompre un médecin de l'armée et se faire réformer.
Parti à Vérone rejoindre le siège du commandement de son régiment, le lieutenant Mahler informe par lettre Livia qu'il a bien été réformé et lui donne sa nouvelle adresse, en lui demandant toutefois de ne pas le rejoindre. Cependant, folle d'inquiétude à l'idée de l'avancée vers Vérone des troupes italiennes, Livia part retrouver son amant, abandonnant sans regret son mari et tout ce qui a constitué sa vie passée.
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Pendant qu'Ussoni trouve la mort à la bataille de Custoza, sévère défaite italienne, la comtesse arrive chez le lieutenant Mahler, qu'elle trouve ivre et en compagnie d'une prostituée. Dans un discours amer et cruel, Franz dénonce sa propre lâcheté et l'aveuglement de Livia. Il reconnaît en particulier être responsable de la condamnation à l'exil du marquis Ussoni. Devant les moqueries de son amant, la comtesse s'enfuit et se rend au quartier général de l'armée autrichienne, où elle dénonce Mahler comme déserteur. Malgré le dégoût qu'il a pour la délation, le général fait fusiller le lieutenant et le film s'achève sur l'image de Livia hurlant le nom de son amant dans les rues de Vérone, au milieu des Autrichiens qui fêtent dans l'ivresse la victoire de leur armée.
Senso est inspiré d'un récit de Camillo Boito écrit en 1883.
écrivain et architecte italien né le 30 octobre 1836 à Rome, décédé le 28 juin 1914 à Milan.
Luchino Visconti a gardé le titre original bien qu'il aurait aimé que le film s'intitule Custozza, en référence avec la bataille décrite dans le récit.
Selon Luchino Visconti :
"Senso c'est le débordement des sens. Cette femme qui a failli ne pas connaître l'amour".
Cliquez sur l'affiche ci-dessus pour visionner le début du film !
Les foudres de la censure
Senso est une oeuvre mélodramatique narrant l'amour fou que tient une comtesse vénitienne pour un soldat autrichien. Mais le réalisateur Luchino Visconti voulait tout d'abord s'attacher à traiter une oeuvre politique, chose que la censure ne pouvait laisser passer.
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Il s'explique : "Mon idée était de dresser un tableau d'ensemble de l'histoire italienne sur lequel se détacherait l'aventure personnelle de la comtesse Serpieri, mais celle-ci, au fond, n'était que la représentante d'une certaine classe. Ce qui m'intéressait, c'était de raconter l'histoire d'une guerre mal faite, faite par une classe seule et qui fut un désastre (...) J'ai dû couper."
Une fin édulcorée
L'histoire de Senso se passe en Vénitie, état indépendant avant l'unification italienne, sous l'occupation de l'Autriche. Sous la pression des studios, Luchino Visconti a atténué la portée politique de son film en tournant une nouvelle fin.
Le réalisateur décrit comment, selon lui, le film aurait dû se terminer :
"J'ai tâché de faire le moins mal possible, mais pour moi ce n'était pas cela la fin de Senso : la vraie fin, c'était un petit soldat, un petit paysan autrichien qui n'a aucune responsabilité et qui pleure parce qu'il est ivre, il pleure parce qu'il est homme, il crie "Vive l'Autriche !
" le jour d'une victoire qui ne sert à rien, parce que l'Autriche sera bientôt détruite (...) Ce cri de "Vive l'Autriche" et les larmes du petit soldat prenaient une importance énorme.
Bref, le film devait s'appeler Custozza, en référence à la grande défaite italienne, et finit par "Vive l'Autriche". Ça c'était Senso."
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G.R. Aldo devait disparaître brutalement en 1953 des suites d’un accident de voiture alors qu’il tournait Senso.
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Les séquences manquantes comme la scène de l’exécution, le voyage en carrosse et quelques extérieurs, furent assurées par Giuseppe Rotunno, jusque-là cadreur aux côtés de G.R. Aldo.
Jean-Pierre Mocky dans le casting !
En regardant le casting de Senso de plus près, on peut remarquer que le réalisateur Jean-Pierre Mocky a travaillé pour ce film en tant qu'assistant réalisateur mais aussi en tant qu'acteur (dans le rôle d'un petit soldat).
Sources :
http://www.critique-film.fr
http://www.allocine.fr
http://fr.wikipedia.org
http://blogcritics.org
http://www.cinemovies.fr
http://www.imdb.fr