.
Submarino est tiré d’un roman éponyme du jeune écrivain danois
.
Né en 1976 au Danemark, il publie son premier roman "Aminas Breve" en 2005.
Il reçoit le prix Bogforums/BG - Banks New Talent Prize for Best Novel
"Ce qui m’a intéressé, c’est la crudité de la langue",
"Il y a dans son écriture une vérité âpre qui m’a rappelé mes débuts de cinéaste. J’ai tout de suite eu le sentiment qu’il y avait là un sujet fort et universel"
précise le réalisateur Thomas Vinterberg
Dans le film Submarino, les personnages cherchent tous à garder la tête hors de l’eau, d'une certaine manière. Le long métrage parle de tous ceux qui ne remontent jamais à la surface. Le titre fait en outre allusion à une technique de torture dans laquelle on enfonce la tête de la victime sous l’eau. Le réalisateur s'explique: "Bien que je ne l’évoque pas directement dans le film, j’ai quand même voulu garder ce titre qui fait référence à cette pratique dite de la "noyade". .
Père de deux enfants, le réalisateur Thomas Vinterberg a pris très à cœur les relations parents/enfants dans son scénario. "Le film parle de l’angoisse permanente qu’ont les parents de décevoir leurs enfants et de ne pas être à la hauteur de leurs responsabilités", explique-t-il. "
.
Je me suis senti proche des préoccupations de Martin, père qui élève seul son petit garçon. Moi aussi, en tant que père divorcé, je dois m’efforcer de jouer un rôle quand je suis avec mes enfants."
.
La grandeur de Submarino réside justement dans l'aptitude de Thomas Vinterberg à montrer du sordide, du glauque, sans pour autant tomber dans un misérabilisme complaisant. Le but ici n'est pas d'accumuler en permanence les tuiles et les drames dans l'existence des frères Nick et Martin. En revanche, le cinéaste insiste avec brio sur la résignation dont ils font preuve face à chacun de ces évènements : taciturnes, souvent calmes, les deux hommes connaissent des infortunes diverses mais les traversent avec la même discrétion, comme s'ils avaient accepté depuis longtemps l'idée que leur vie ne puisse être qu'un chemin de croix.
.
Dans le casting de Submarino, le personnage interprété par l'acteur Peter Plaugborg est désigné sans prénom, comme étant juste "le frère de Nick" ou "le père de Martin".
Thomas Vinterberg explique qu'il s'agit là de
"sa véritable identité, sa raison d’être.
S’il n’avait pas son fils Martin, il aurait sans doute fait une overdose depuis longtemps.
C’est le fait de s’occuper de Martin qui le maintient en vie."
.
"J’ai voulu parler de gens qui tentent de prendre soin les uns des autres, alors qu’ils vivent dans un monde lugubre et sans espoir. C’est un monde que je ne connaissais pas bien, mais j’ai souvent été attiré par le côté sombre de la vie. Dans Submarino, les personnages ont atteint le fond. Leur environnement est dur et violent. Ils évoluent dans une frange de la société où on se parle sans prendre de gants et où il s’agit tout simplement de survivre. Malgré le désespoir des personnages et de leur univers, le tournage s’est avéré être – étonnamment – une aventure joyeuse. Depuis le début, j’ai le sentiment que c’est un film qu’il fallait que je fasse. Cela a été une expérience riche et épanouissante." explique le réalisateur.
.
.
Les jeunes acteurs qui tiennent le rôle des enfants dans Submarino sont tous non professionnels. Le metteur en scène raconte à ce propos que lorsque l'on travaille avec des enfants aussi jeunes, la direction d’acteurs se réduit à peu de choses : "Quand ils sont un peu plus grands, les enfants discutent avec vous pour comprendre ce que vous attendez d’eux, mais à six et huit ans, ils veulent uniquement savoir quoi faire et où aller."
********************************************************************************************************
%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%
Thomas Vinterberg raconte qu'il avait l'impression de repartir à zéro sur le tournage de son film Submarino : "Parmi les comédiens, certains font leurs débuts au cinéma et, dans l’équipe technique, j’ai fait appel à des chefs de poste avec qui je n’avais jamais travaillé auparavant. [...] Mais en fait, cela m’a donné un enthousiasme, un élan, une fraîcheur et une envie de me démener pour ce film dont j’avais vraiment besoin – et que j’avais un peu perdus", confie-t-il.
"Le livre était déjà extrêmement documenté, si bien que j’ai eu le sentiment qu’il s’agissait d’une chronique bien plus que d’une fiction. Mais avec mon coscénariste, on s’est quand même rendu dans les quartiers du nord-ouest de Copenhague, là-même où nous allions tourner. Ce sont des endroits qu’il connaît vraiment bien car il y a vécu toute sa vie. Cela nous a permis de cerner la réalité de ces lieux. Ce sont des quartiers ouvriers défavorisés. Je ne prétends pas que j’ai dû y vivre pendant six mois ou changer d’identité ou quoi que ce soit d’aussi radical.
.
On idéalise toujours un peu la phase de recherche. Ce qui compte, au fond, c’est la représentation cinématographique de la réalité. par exemple, quand j’ai tourné Festen, je n’avais jamais assisté à un festin bourgeois tel qu’on le voit dans le film. Je ne travaille jamais aussi bien que lorsque je me laisse guider par ma curiosité et que je me fie à ce que j’entends et à ce que j’observe. Quand on travaille comme ça, il faut être particulièrement réactif. Dans cette optique, je préfère vraiment me mettre en danger que de prendre toutes sortes de précautions. pour la toxicomanie du père de Martin, je me suis inspiré d’un ancien camarade de classe qui prenait de l’héroïne après avoir quitté l’université, il y a plus de vingt ans. Aujourd’hui, il est désintoxiqué, mais il nous a donné des informations intéressantes sur le quotidien d’un héroïnomane." explique Thomas Vinterberg
%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%
.
.