Date de sortie 25 septembre 2013
Réalisé par Pascal Plisson
Genre Documentaire
Production Française
César 2014
Meilleur documentaire : Sur le chemin de l'école
Passionné d’Afrique, Pascal Plisson a passé plus de 15 ans à voyager à travers le continent pour ses documentaires animaliers. Il réalise son premier long-métrage en 2004, un documentaire sur les nomades de l’Afrique de l’Est, Massaï, les guerriers de la pluie.
L’idée de ce documentaire vient d’une expérience du réalisateur, Pascal Plisson, alors qu’il se trouvait là pour un autre projet en Afrique : "J'ai habité plusieurs années au Kenya où je filmais pour National Geographic, la BBC, Canal+, et un jour en faisant un repérage près du lac Magadi, je tombe sur un groupe de trois jeunes guerriers Massaï, qui n'avaient pas de lances, mais de petites sacoches en toile de jute. Ils couraient depuis l'aube depuis une heure et demi sous une chaleur terrible, et ils n'étaient encore qu'à la moitié du chemin, pour aller à l'école. (…) Ils m'ont expliqué qu'ils souhaitaient changer de vie, qu'ils ne voulaient plus être guerriers, et qu'ils voulaient aller à l'école. Cette rencontre extraordinaire a été pour moi le déclic. Lors de mes voyages, j'ai croisé ensuite d'autres enfants, avec des petits cartables, souvent pieds nus, faisant aussi des kilomètres dans la forêt, dans la savane. J'ai décidé de faire un film sur ces gamins du bout du monde qui sont prêts à tout pour aller à l'école."
Pascal Plisson
Jean-François Camilleri, le président-directeur général de Walt Disney Company France, s’est engagé personnellement sur le projet et a permis de lancer le processus de production du documentaire.
Synopsis
Ces enfants vivent aux quatre coins du globe mais partagent la même soif d’apprendre.
Ils ont compris que seule l’instruction leur permettra d’améliorer leur vie, et c’est pour cela que chaque jour, dans des paysages incroyables, ils se lancent dans un périple à haut risque qui les conduira vers le savoir.
Jackson, 11 ans, vit au Kenya et parcourt matin et soir quinze kilomètres avec sa petite sœur au milieu de la savane et des animaux sauvages…
Zahira, 12 ans, habite dans les montagnes escarpées de l’Atlas marocain, et c’est une journée de marche exténuante qui l’attend pour rejoindre son internat avec ses deux amies...
Samuel, 13 ans, vit en Inde et chaque jour, les quatre kilomètres qu’il doit accomplir sont une épreuve parce qu’il n’a pas l’usage de ses jambes. Ses deux jeunes frères poussent pendant plus d’une heure son fauteuil roulant bricolé jusqu’à l’école...
C’est sur un cheval que Carlos, 11 ans, traverse les plaines de Patagonie sur plus de dix-huit kilomètres. Emmenant sa petite sœur avec lui, il accomplit cet exploit deux fois par jour, quel que soit le temps…
Pascal Plisson n'a pas simplement fait un film, pour lui, il s’agit davantage d'une aventure humaine à travers ces enfants qui lui ont offert une leçon de vie : "Il est impossible de s’immerger dans ce genre de projet et d’en ressortir comme si rien ne s’était passé, en laissant les gens là où on les a rencontrés. Je vois toujours les enfants. J’entretiens une relation avec eux qui est très forte. Ça me fait quatre enfants en plus ! De toute façon, on ne peut pas faire un film comme ça sans en sortir indemne."
Depuis la fin du tournage, le réalisateur n'a pas oublié son engagement et a ainsi aidé les écoles qui lui ont fait confiance, en fournissant divers fournitures scolaires et même des bibliothèques pour les élèves. Il a également continué de voir Zahira, Jackson, Carlos et Samuel : "J’ai changé Jackson d’école pour qu’il apprenne mieux. Je lui ai trouvé un parrain qui s’occupe de sa scolarité et de celle de sa soeur parce qu’il n’était pas question de les séparer (…). J’ai trouvé aussi un parrain à Samuel, qui leur construit une maison. Je le suis médicalement, on lui a trouvé un vrai fauteuil… Les besoins de Carlos et de Zahira sont différents, et nous avons travaillé avec les écoles ou les associations qui les appuient, comme Aide et Action."
Le réalisateur et le producteur ont recruté les enfants sur deux critères : leur âge, entre 7 et 12 ans, et la distance qui les sépare chaque jour de leur école, pas moins de 10 kilomètres : "Nous avons cherché des enfants qui non seulement se battent pour aller à l’école, mais qui en plus ont la lucidité de leur situation et se rendent compte que leur démarche est essentielle pour leur avenir. Il existe beaucoup d’enfants qui ne sont pas scolarisés pour le savoir qu’ils peuvent acquérir - parfois, l’école représente surtout leur seule chance d’avoir un repas par jour."
Le bon équilibre des choix musicaux a été difficile à harmoniser pour le réalisateur, celui-ci souhaitant qu'ils puissent se fondre et s’allier aux histoires du documentaire : "La musique ethnique pouvait nous rapprocher des personnages et de leur culture mais nous aurait emmené vers un film de voyage et la couleur locale nous aurait fait perdre l’universalité des sentiments que nous voulions transmettre. Laurent Ferlet, à qui j’ai fait appel pour composer la musique a réussi, en utilisant des cordes d’orchestres et des instruments ethniques, à définir une couleur musicale qui nous permet de relier une histoire à l’autre."
Mon opinion :
Le courage au quotidien.
Les histoires respectives de ces enfants, beaux, attachants, aimants et aimés, étaient suffisamment riches et douloureuses pour se suffire à elles seules. Ce documentaire est une belle leçon de vie et remet bien des choses à leur juste place. C'est vrai.
Cependant au tout début du film, une voix off, totalement inutile, plombe, d'emblée l'ambiance, en récitant ce que l'on peut lire sur l'écran, tout en insistant sur le réel des histoires ici, présentées.
Le réalisateur filme des tranches de vie simples et dures pour ces enfants, avides d'apprendre. Le réalisateur a trop mis en scène plusieurs passages pour en faire un véritable documentaire.
Quelques passages m'ont dérangé et laissé penser à une scénarisation excessive qui voudrait, malgré tout, passer inaperçue. Un détail, peut-être. Mais dans cette case du Kenya au confort très rudimentaire et loin de tout, on aperçoit la mère faire à manger, à la famille rassemblée, d'une façon que l'on peut juger exacte, si ce n'était le "sachet sous-vide", d'épices ou d'aromates quelconques, comme on peut en trouver partout chez nous, qu'elle mélange à la nourriture
Un autre et de taille, l'attaque des éléphants. Une ficelle aussi grosse que la bête elle-même ! À moins que Pascal Plisson ne veuille faire revivre dans ce passage son talent de documentariste animalier, par ailleurs connu et reconnu.
Le gros inconvénient, et non des moindres, la version française. Elle nuit grandement à l'intérêt de ce documentaire qui, reste, toutefois, non dénué d'intérêt.
La photographie d'Emmanuel Guionet est tout à fait remarquable.
Des moments magiques aussi, tels, la séquence avec la grand-mère et sa petite fille dans les montagnes de l'Atlas. Ou plus encore ce merveilleux geste d'amour de la mère Indienne massant le corps de son enfant lourdement handicapé.
Il n'en reste pas moins l'intérêt que le réalisateur porte à ces enfants et le travail en amont que cela a dû représenter pour convaincre les principaux protagonistes et les familles de chacun d'entre eux.
Je veux croire, à ce que j'ai pu lire, des améliorations de vie apportées à ces enfants par l'équipe du film, pendant et surtout après le tournage.
Espérer aussi, que le poids des traditions ne viendra pas éteindre cette ouverture au monde que représente "Sur chemin de l'école".
Sources
http://www.unifrance.org
http://www.allocine.fr