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Après le triomphe historique remporté par Il était une fois dans l'Ouest et ses quinze millions de spectateurs, Il était une fois la révolution a également été un immense succès.
Sans atteindre son illustre prédecesseur, il a ainsi figuré, aux côtés d'Orange mécanique, Les Fous du stade et du Dernier Tango à Paris parmi les films les plus vus de l'année 1972, avec 5 millions de spectateurs.
Sean, Sean, Sean :
Comme à son habitude, Sergio Leone a fait appel à Ennio Morricone pour écrire la musique d' Il était une fois la révolution . Avec son légendaire "Sean, sean, sean", en référence au héros du film et le thème nostalgique interprété par la soprano Edda dell'Orso, cette partition est devenu un classique de la musique de film.
Peter Bogdanovich devait initialement réaliser Il était une fois la révolution, que Sergio Leone s'était juré de seulement produire.
Sam Peckinpah fut un instant envisagé, mais boudé par la United Artist et ce sont les comédiens, James Coburn et Rod Steiger qui ont finalement persuader Sergio Leone de tourner le deuxième volet de sa trilogie des "Il était une fois".
. Rod Steiger, James Coburn
Sergio Leone admirait John Ford qui connaissait et admirait également le cinéaste italien.
C'est en hommage au légendaire cinéaste américain que Sergio Leone baptisa le personnage interprété par James Coburn du nom de Sean,

en référence au nom véritable de Ford, John Sean Aloysius O'Feeney, qui était d'origine irlandaise. Dans Il était une fois la révolution, Sergio Leone laisse percer son amertume et sa déception au sujet de la révolution. C'est la scène emblématique de dispute entre Juan et Sean au sujet de la lucidité politique : Sean se trompe, la révolution sera toujours récupérée par les puissants.
Un tel message choque les communistes italiens qui refusent que le film s'appelle Il était une fois la révolution.
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Sergio Leone le renomme ainsi Giù la testa (Baisse la tête) ou si l'on veut "courbe l'échine". Aux USA, le titre devient Duck you sucker (Planque-toi connard) et, en Angleterre, Une poignée de dynamite.
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Seule la France garde le titre auquel Sergio Leone tenait.
À noter également une référence au révolutionnaire et philosophe anarchiste Mikhaïl Bakounine. Lorsque, au campement des révolutionnaires, après avoir triomphé à Mesa Verde, Miranda, excédé, demande à Sean de "ne plus jamais parler de révolution", et que Sean jète finalement dans la boue le livre qu'il tenait à la main dont on lit sur la première de couverture:"The patriotism" de "Mikhaïl A. Bakounine".
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"Nom de dieu je sais très bien comment c’est la révolution !
C’est les gens qui savent lire dans les livres qui vont voir ceux qui savent pas, et les voilà qui disent le moment est venu de changer tout ça !
Ils expliquent aux pauvres bougres, qui eux font le changement.
Après, les plus malins de ceux qui savent lire dans les livres s’assoient autour d’une table pour bouffer et blablater, pendant que c’est les pauvres bougres qui crèvent.
Et qu’est-ce qui arrive quand c’est fini ?
Rien, tout recommence comme avant."
Il était une fois la révolution, Juan.
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Le film est ainsi une critique amère de l'idéal intellectuel de la révolution incarné par Sean. À contrario, jamais Sergio Leone ne se sera identifié à un personnage comme il le fait ici avec Juan qui lui ressemble au physique comme au mental.
Dans Il était une fois la révolution, les séquences les plus impressionnantes sont la découverte d'un charnier de résistants dans une grotte et un long plan-séquence décrivant le nettoyage d'une ville par l'armée. Autant de scènes qui arrivent toujours juste après des morceaux de bravoure, évasion de dernière minute, destruction d'un pont stratégique, et qui réduisent à néant l'euphorie provoquée par ces derniers afin de rappeler la cruauté de la situation.
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Il y a eu de nombreuses versions d'Il était une fois la révolution, à commencer, à sa sortie, par une américaine totalement tronquée, une européenne respectueuse du travail de Sergio Leone, puis, beaucoup plus tard, en 1996, une version longue, celle-ci étant un peu un gadget puisque jamais voulue par Sergio Leone et réalisée sous la direction de Claver Salizzato pour Sergio Leone Production.
Très rapidement une autre version américaine a vu le jour, réintégrant quasiment tous les éléments de la version européenne, si ce n’est la fin sous forme de flashback (3’40) : celle-ci était primordiale, venant compléter le personnage de James Coburn et rendant le final beaucoup plus poignant.
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Sources :
http://www.imdb.com
http://www.cineclubdecaen.com- Jean-Luc Lacuve
http://www.allocine.fr
http://www.cinemovies.fr
http://fr.wikipedia.org