Je ne veux parler que de cinéma, pourquoi parler d'autre chose ? Avec le cinéma on parle de tout, on arrive à tout. Jean Luc Godard
Réalisé par Douglas Sirk
Avec Rock Hudson, Barbara Rush, Gregg Palmer,
Rex Reason, Morris Ankrum, Eugene Iglesias, Robert Burton
Richard H. Cutting, Ian MacDonald, Jeff Chandler
Titre original Taza, Son of Cochise
Genre Western, Drame, Romance, Action
Production Américaine
Date de sortie 8 juin 1955
Unique western de Douglas Sirk, Taza, fils de Cochise vient clore une trilogie Cochise avec les films, Au mépris des lois, The Battle of Apache pass réalisé par George Sherman en 1952 et La flèche brisée Broken Arrow de Delmer Daves en 1950, Jeff Chandler interprétant dans chacun des films le célèbre et pacifique chef Apache de la tribu des Chiricahuas.
Célèbre pour ses flamboyants mélodrames hollywoodiens, Douglas Sirk aborde le western avec Taza, Son of Cochise qui lui offre de diriger une nouvelle fois Rock Hudson après Has Anybody Seen My Gal ? et dont il fera à nouveau son interprète avec, Le Secret magnifique, Capitaine Mystère, Écrit sur du vent, Les Ailes de l'espérance, Tout ce que le ciel permet et La ronde de l’aube.
S’il ne possède pas l’expérience des plus grands cinéastes du genre, de John Ford à Howard Hawks, il n’est pas demeure pas moins un artisan efficace et inspiré.
Russell Metty, une nouvelle fois, signe ici une magnifique photographie.
Le scénario est de George Zuckerman, et de Gerald Drayson Adams
Un film pour les inconditionnels du cinéma de Douglas Sirk.
Le film de Douglas Sirk débute en 1875 à la mort de Cochise, après que ce dernier ait réussi à maintenir la paix entre son peuple et les blancs durant trois années. Un prologue en voix off, ouvre le film sur d'amples et impressionnantes images de paysages de canyons.
"In 1872 the long bitter war fought between the United States Cavalry troops and Apache bands led by Cochise came to an end. The peace treaty signed by Cochise and General Howard brought peace to the Arizona Territory. But three years later the mighty leader of the Chiricahua Apaches grew ill and came to the end of his days [...] the torch was passed to his first born son, Taza, who wants to follows his father's ideals and peace brokering ways. His second born son, Naiche, however, has different ideas, as does the mighty Geronimo..."
Synopsis
Rock Hudson, Rex Reason et Jeff Chandler
1875 en Arizona.
Cochise (Jeff Chandler) meurt tout en demandant à son successeur, son fils aîné Taza (Rock Hudson), de maintenir la paix entre son peuple et les hommes blancs. Mais immédiatement après la cérémonie funéraire, Naiche (Rex Reason), le frère cadet de Taza, part rejoindre le rebelle Geronimo (Ian MacDonald). Les deux frères auraient eu du mal à continuer à vivre dans le même campement, étant en conflit pour l'amour de Oona (Barbara Rush).
Barbara Rush
Le massacre de trois pionniers par Naiche et ses hommes met fin au traité signé par Cochise; l'armée demande à ce que la tribu des Chiricahuas quitte la terre sur laquelle elle vivait dignement pour regagner la réserve de San Carlos.
Taza accepte à condition que les Chiricahuas soient nourris une fois arrivés dans ce lieu sec et hostile, et qu'il soit nommé pour faire lui même la police au sein de son peuple sans l'intervention de l'armée.
Le général Crook (Robert Burton), croyant sincèrement en la loyauté du chef indien, accepte ses requêtes et voilà que Taza endosse la Tunique Bleue afin de faire respecter la loi au sein de sa tribu.
Il va de soi qu'il est dès lors considéré comme un traître par une partie des membres de son clan et que Geronimo et Naiche ne vont pas tarder à venir semer la discorde, ne supportant pas la mainmise de l'homme blanc sur leurs semblables. Le calme va être difficile à maintenir...
Pour Variety "La mise en scène de Douglas Sirk est énergique. Chaque scène est un régal pour les yeux"
Selon Samuel Douhaire, pour Télérama Taza, fils de Cochise, fut tourné en relief avec le quota de scènes spectaculaires imposées par le procédé. Sur le petit écran, ces chocs rétiniens perdent de leur efficacité. On aurait tort pourtant de bouder ce curieux film de Douglas Sirk, à la fois nerveux et contemplatif, parfois kitsch, Rock Hudson coiffé comme un hippie et maquillé à la truelle pour tenter d'être crédible en guerrier apache, mais d'une grande beauté plastique.
Le prince du mélodrame compose souvent ses cadres avec, au premier plan, un arbre mort dont les branches semblent découper le paysage minéral. L'image y gagne un incroyable dynamisme et le western, une émouvante tonalité crépusculaire.
Comme si Douglas Sirk avait voulu signifier la disparition inéluctable de la civilisation amérindienne...
Depuis son arrivée aux USA, Douglas Sirk rêvait de réaliser un western; il sauta sur l'occasion avec Taza, Son of Cochise d'autant que l'histoire et les coutumes de la nation indienne le passionnaient. Lui et son acteur d'élection Rock Hudson s'entendirent à merveille durant le tournage qui leur laissa à tous deux de très bons souvenirs. Ils revendiquèrent toujours ce film qui leur apporta ainsi qu'au reste de l'équipe, de grands moments de plaisir. Plaisir qui ne fut malheureusement pas partagé par beaucoup de spectateurs. En effet, malgré le fait qu’il ait été réalisé par un grand metteur en scène, le film est pratiquement vidé de la sensibilité et du talent habituels du cinéaste !
S'il n'avait pas mis son nom au générique, personne n'aurait sans doute pu reconnaitre sa patte.
Il est regrettable que George Zuckerman ait complètement remanié l'histoire de Gerald Drayson Adams car au vu de ce que ce dernier avait écrit auparavant, The Battle of Apache Pass, il ne fait guère de doute que le scénario aurait été plus fluide, moins haché et moins décousu que celui qui nous est proposé ici.
Historiquement, le film de Douglas Sirk s'avére pourtant passionnant, le personnage de Taza permettant d'entamer une réflexion sur la façon de pouvoir maintenir la paix entre deux peuples, le difficile choix à faire entre la rébellion ou les concessions, et non la totale soumission.
Certains, un peu hâtivement, ont parlé de ce film comme d'une œuvre prônant la "collaboration"; c'est faire peu de cas de l'histoire personnelle de Douglas Sirk qui fut quand même un de ces nombreux réalisateurs européens à fuir l'Allemagne nazie au plus vite.
Dans le choix de Taza, il faut plutôt parler de bon sens car à l'époque, l'avenir de la nation indienne était déjà rudement compromis. La seule manière de pouvoir survivre était probablement de suivre la voie que le chef indien avait décidé de prendre, à savoir, vivre en bonne intelligence avec les blancs tout en s'octroyant le droit de ne pas laisser ses derniers s'immiscer dans leurs affaires internes comme par exemple la police et la justice.
Et puis prendre le chemin de la révolte, c'était s'exposer à coup sûr à voir son peuple mourir de froid et de faim. La voie de la raison restait la seule solution qui s'offrait aux Apaches au point où ils en étaient arrivés à cette époque de leur histoire s'ils ne voulaient pas s'autodétruire.
Sources :
http://forum.foreignmoviesddl.org
http://www.dvdclassik.com
http://television.telerama.fr
http://www.arte.tv
http://fr.wikipedia.org
http://www.allocine.fr