Je ne veux parler que de cinéma, pourquoi parler d'autre chose ? Avec le cinéma on parle de tout, on arrive à tout. Jean Luc Godard
Réalisé par Michel Hazanavicius
Avec Jean Dujardin, Bérénice Bejo, John Goodman, James Cromwell,
Penelope Ann Miller, Missi Pyle, Beth Grant, Joel Murray,
Malcolm McDowell, Ed Lauter, Jen Lilley.
Long-métrage français
Genre Comédie dramatique
Date de sortie cinéma : 12 octobre 2011
Une pluie de récompenses, entre autre ...
Golden Globes 2012 :
Meilleur film, Meilleur acteur, Meilleure musique
BAFTAS 2012
Meilleur film, Meilleur Réalisateur, Meilleur acteur,
Meilleur scénario original, Meilleure bande-originale,
Meilleure photographie, Meilleurs costumes
CESAR 2012
Meilleur film, Meilleur Réalisateur,
Meilleur actrice, Meilleure photo, Meilleurs décors
et Meilleure musique
Oscars 2012
Meilleur film, Meilleur Réalisateur, Meilleur acteur,
Meilleure musique, Meilleurs costumes
.
Jean Dujardin
Synopsis
Hollywood 1927.
George Valentin (Jean Dujardin) est une vedette du cinéma muet à qui tout sourit. L'arrivée des films parlants va le faire sombrer dans l'oubli.
Peppy Miller (Bérénice Bejo), jeune figurante, va elle, être propulsée au firmament des stars.
Ce film raconte l'histoire de leurs destins croisés, ou comment la célébrité, l'orgueil et l'argent peuvent être autant d'obstacles à leur histoire d'amour.
.
Bérénice Bejo
The Artist a d'abord été annoncé comme faisant partie de la sélection Hors Compétition au Festival de Cannes 2011, avant de rejoindre la compétition deux jours seulement avant l'inauguration, et une semaine à peine après avoir été achevé. Acclamé par les critiques, il a été couronné d'un Prix d'Interprétation masculine pour Jean Dujardin, qui foulait pour la première fois le tapis rouge de la Croisette. Ce dernier a conclu son discours avec humour : "Maintenant je vais me taire... car ça me réussi pas mal !" A noter que le président du jury, Robert De Niro, a déclaré qu'il aurait souhaité donner au film la Palme d'or, mais qu'il n'a pas pu en raison de l'interdiction des doubles prix.
Jean Dujardin n'est pas le seul acteur du film à avoir été couvert de lauriers à Cannes. En effet, la star à quatre pattes de The Artist (Uggy, qui interprète le rôle de Jack) s'est également vu remettre la "Palm Dog" qui, comme son nom l'indique, récompense la meilleure prestation canine de la Croisette.
Jean Dujardin avait déjà tourné devant la caméra de Michel Hazanavicius à deux reprises. En effet, avant de perdre la parole en se glissant dans la peau d'une star du muet, il avait campé le bien trop prolixe agent Hubert Bonnisseur de la Batte dans
OSS 117, Le Caire nid d'espions
Réalisé en 2006
Aux côtés de Bérénice Bejo, Aure Atika
et sa suite OSS 117 : Rio ne répond plus
Réalisé en 2008
Aux côtés de Louise Monot, Alex Lutz
Michel Hazanavicius reconnaît qu'il avait Jean Dujardin et Bérénice Bejo en tête lors de l'écriture du scénario et va même jusqu'à qualifier les personnages de George Valentin et Peppy Miller de "version fantasmée" des deux acteurs. Le choix des deux interprètes repose sur des critères essentiellement physiques : "Jean est un acteur qui est aussi bon en plan serré, avec ce qu’exprime son visage, qu’en plan large, avec ce que raconte son corps. [...] Bérénice, aussi, a ce visage-là. On accepte facilement l’idée qu’Hollywood va la choisir et en faire une grande vedette…" Il affirme cependant que le film aurait tout de même été réalisé en cas de refus de l'un d'entre eux, refus qui aurait cependant conduit à une révision du scénario et une réécriture de certaines parties du script.
Dans un film en noir et blanc, la lumière revêt une importance capitale. C'est pourquoi le réalisateur a fait appel au directeur de la photographie Guillaume Schiffman, avec lequel il avait déjà travaillé sur OSS 117, Le Caire nid d'espions, OSS 117 : Rio ne répond plus et de nombreuses publicités.
Celui-ci dit considérer comme un cadeau le fait d'avoir eu l'opportunité, à l'heure où la pellicule se meurt, de pouvoir revisiter les années 20, 30, 50 et 60. Tout en évitant que la beauté de l'image ne parasite l'histoire racontée, il a cependant veillé à ce que les tons de gris et blanc accompagnent le destin du protagoniste, du blanc brillant au gris passé.
Naturellement, on compte un certain nombre de films dans ce film concernant deux acteurs de cinéma. Ces derniers sont le résultat de deux techniques très différentes : le tournage traditionnel, mais également l'incrustation de Jean Dujardin dans des films d'époque, notamment de John Gilbert et Douglas Fairbanks. Ces montages furent dans un premier temps utilisés pour étudier la lumière qu'il fallait recréer pour ces courts-métrages, mais furent parfois gardés tels quels dans le film final.
Si The Artist est souvent drôle, il ne faut cependant pas y voir une parodie des films muets. En effet, Michel Hazanavicius souhaitait rendre hommage aux réalisateurs et scénaristes qu'il aime et considère comme des modèles, comme Fritz Lang, Ernst Lubitsch, Billy Wilder et Friedrich-Wilhelm Murnau. Il s'éloigne ainsi de l'ironie dans laquelle baignaient ses précédents longs-métrages, une direction qui, si elle a surpris Jean Dujardin, lui fut imposée par le format même : "Quand vous regardez les Chaplin, on a tendance à ne se souvenir que des moments comiques mais ces histoires sont des mélodrames purs et durs, où les jeunes filles ne sont pas seulement orphelines, mais aveugles ! Les choses drôles sont toujours en contrepoint d’une histoire très émouvante", explique le réalisateur.
Bérénice Bejo est arrivée sur le projet bien avant Jean Dujardin. Elle a ainsi connu les différentes étapes d'écriture du script, et notamment les prémices de l'histoire de George Valentin, une version dans laquelle Peppy Miller était un rôle de figuration :
.
Bérénice Bejo
"Même le chien a un rôle plus important que le mien !", s'amusait alors l'actrice. Ce n'est que bien plus tard que le réalisateur a doublé la déchéance de son protagoniste d'une histoire d'amour, hissant ainsi le personnage de Peppy en haut de l'affiche.
Si les critiques n'ont cessé de louer le foisonnement de références à l'univers du muet présent dans le long-métrage, les acteurs ont travaillé à partir d'un nombre restreint de figures. Bérénice Bejo, par exemple, dit s'être inspirée de la mignonne et délurée
Joan Crawford , notamment au début de sa carrière,
de la claquettiste Eleanor Powell
et de Marlene Dietrich
à laquelle elle a emprunté un art du clin d’œil, de la pose et du baiser à la caméra.
Il n'est donc pas question de Louise Brooks, pourtant constamment citée par les journalistes pour décrire le jeu de Bérénice Bejo.
Quant à son partenaire Jean Dujardin, il résume son inspiration en un nom :
Douglas Fairbanks.
Grâce à la confiance sans limite du producteur Thomas Langmann, The Artist a pu être tourné sur les lieux qu'il décrit : Hollywood et, plus précisément, les rues de Warner et de Paramount. Certains décors utilisés sont ainsi de véritables zones de pèlerinage pour cinéphiles. La maison où habite Peppy dans le film, par exemple, de même que le lit dans lequel se réveille George Valentin, ont appartenu à l'actrice Mary Pickford.
Derrière la musique du film se cache un autre habitué de la filmographie d'Hazanavicius : Ludovic Bource. Cependant, leur travail sur The Artist s'est avéré très différent de ce qu'il fut sur leurs précédentes collaborations, dans la mesure où la bande-originale est ici un élément fondamental du scénario et de la mise en scène ; elle ne doit plus accompagner les images, mais les décrire : "Elle doit prendre en compte toutes les humeurs, mais aussi toutes les variations, toutes les ruptures, tous les conflits, tous les changements de direction de chaque séquence", explique le réalisateur. Aussi, parce que les choix musicaux n'étaient plus du ressort du seul compositeur, le cinéaste a grandement guidé les musiciens, découpant son film en segments d'humeur et indiquant quelle musique il souhaitait entendre sur chacun d'entre eux.
Si The Artist a permis à toute l'équipe de connaitre un nombre de "premières fois" assez conséquent, Jean Dujardin cite parmi ses plus beaux souvenirs l'apprentissage des claquettes. Les deux minutes de la scène finale ont en effet nécessité près de quatre mois d'entraînement, au cours desquels l'acteur avoue avoir pris un plaisir fou, malgré l'impression persistante de ne faire aucun progrès. L'interprète dit avoir voulu privilégier la générosité à la perfection des pas, aussi n'a-t-il pas hésité à multiplier avec enthousiasme les prises, un dynamisme rendu possible par sa complicité avec Bérénice Bejo et la volonté du réalisateur de ne pratiquement pas couper la scène.
Histoire d'amour et de romance, The Artist ne va cependant pas plus loin qu'une scène de danse : aucun baiser, aucune nuit n'est partagée entre les deux protagonistes. Bérénice Bejo précise cependant qu'une première version du script était bien plus explicite, mais la scène du baiser fut supprimée suite à une discussion collective entre le réalisateur et ses deux acteurs, afin de coller à la pudeur des films des années 20 et 30.
Pour visionner la bande-annonce ... Cliquez sur l'affiche ci-dessus !
Sources :
http://www.allocine.fr
http://www.cinemovies.fr
http://www.allposters.fr
http://killzoneauthors.blogspot.com
http://www.classicactresses.com
http://dvdtoile.com