Je ne veux parler que de cinéma, pourquoi parler d'autre chose ? Avec le cinéma on parle de tout, on arrive à tout. Jean Luc Godard
Réalisé par François Truffaut
Avec Charles Aznavour, Marie Dubois, Nicole Berger,
Michèle Mercier, Serge Davri, Claude Mansard,Daniel Boulanger,
Richard Kanayan, Albert Rémy, Jean-Jacques Aslanian.
Genre Drame, Musical, Romance
Production Française
Date de sortie cinéma : 25 novembre 1960
Charles Aznavour
Synopsis
Charlie Kohler (Charles Aznavour) joue du piano dans le bar-dancing populaire de Plyne (Serge Davri). Son frère Chico (Albert Rémy), poursuivi par les gangsters Ernest (Daniel Boulanger) et Momo (Claude Mansard), vient trouver refuge auprès de lui. Après avoir réglé la situation, Charlie regagne son domicile et retrouve son amie Clarisse (Michèle Mercier), une jolie prostituée voisine de palier.
Charles Aznavour et Michèle Mercier
Léna (Marie Dubois), la serveuse du bar, est intriguée par la timidité et le mutisme de Charlie.
Charles Aznavour et Marie Dubois
Au cours d'une promenade, elle parvient à lui arracher quelques confidences... Avant de jouer chez Plyne, Charlie était un grand pianiste virtuose, connu sous le nom d'Édouard Saroyan. Un jour, sa femme Thérésa (Nicole Berger) lui avoua qu'elle avait contribué à la fulgurante promotion de Saroyan en devenant la maîtresse de son imprésario. Elle s'était ensuite suicidée en se jetant par une fenêtre.
Léna veut aider Charlie, mais la jalousie de Plyne provoque une bagarre au cours de laquelle Charlie devient meurtrier malgré lui. Ernest et Momo ont enlevé Fido (Richard Kanayan), le jeune frère de Charlie. Une fusillade éclate autour du chalet alpin où se sont réfugiés Léna et Charlie. Léna s'effondre dans la neige, touchée mortellement. Charlie se remettra au clavier du piano bastringue.
Le film est insprié du roman de David Goodis Down there
Dans cette adaptation du roman de David Goodis, le roman policier est adapté avec humour et détachement : des gangsters plutôt sympathiques, prestation chaloupée et savoureuse de Boby Lapointe. François Truffaut s'amuse avec le public et multiplie les surprises et digressions. Le thème central du film tourne autour des femmes. La plupart des personnages hommes du film ont une théorie sur la gent féminine du plus timide au plus grossier.
Le thème de l'amour, très présent dans les films de François Truffaut, prend dans ce film plusieurs aspects suggérés par plusieurs personnages de femmes. Michèle Mercier incarne l'amour physique et détaché alors que Marie Dubois incarne l'amour romantique.
Le film est, avant tout, un voyage vers le passé, un retour vers les origines, vers l'enfance de Charlie ; mais ce retour est aussi le retour du refoulé, retour de la violence de l'enfance à laquelle le héros avait cru pouvoir échapper en quittant jadis ses frères.
Construit autour d'un long flash-back qui occupe un tiers du film, le récit se joue sur la répétition d'un temps cyclique. A l'histoire de Charlie, Léna et Plyne répond, dans le passé, celle d'Edouard, Thérésa et Lars Schmeel. Dans les deux cas, le désir d'un autre homme vient détruire l'harmonie du couple. Dans les deux cas, la mort de la femme ponctue le dénouement du drame. Par sa construction narrative, le récit élude la possibilité d'une progression linéaire, d'une résolution qui ne soit pas une répétition.
Daniel Boulanger et Claude Mansard
Le film manifeste une méfiance envers le féminin. À l'exception du passant rencontré par Chico, qui a réussi à trouver le bonheur dans le mariage, le film présente une galerie d'hommes incapables de vivre harmonieusement leur rapport avec la femme. Les gangsters et les frères du pianiste ont des fixations libidinales infantiles. Lars Schmeel et Plyne convoitent des femmes qu'ils ne peuvent pas avoir.
La menace représentée par le corps féminin, qui, par un retour classique de la fiction, se transforme en menace contre le corps de la femme, se manifeste dans un réseau d'images, les barreaux derrière lesquels se profile souvent sa silhouette. Lorsque Charlie montera pour la première fois chez Léna, la caméra offrira un gros plan des jambes de la jeune femme filmées à travers les rampes de l'escalier. Les allées et venues de Clarisse sur le palier qui mène à la chambre seront filmées selon le même dispositif. Lors de leur première promenade, Léna et Charlie, poursuivis par les gangsters, se réfugieront derrière la haute grille dont les barreaux jettent en premier plan leur ombre sur le couple et quand Léna viendra rejoindre le pianiste dans la maison sous la neige, il l'apercevra à travers les grilles de la fenêtre. Ces images qui représentent une des constantes de l'oeuvre de Truffaut, consacrent l'union du désir et de l'interdit.
Ce film révèle au grand public le chanteur fantaisiste Boby Lapointe, qui chante "Marcelle" et "Framboise". Le producteur du film, Pierre Braunberger, ne comprend pas les paroles et demande à François Truffaut de couper la scène ou de la sous-titrer.
François Truffaut le prend au mot, et c'est comme "le chanteur sous-titré" que Boby Lapointe obtient ses premiers succès aux Trois Baudets, à l'Alhambra, à l'Olympia, à Bobino
Sources :
http://www.cineclubdecaen.com
http://fr.wikipedia.org
http://www.evene.fr
http://ann.ledoux.free.fr
http://www.allocine.fr