Une belle visite fin juin 2014.
La villa gallo-romaine de Montmaurin est située sur la commune française de Montmaurin, Au cœur de la campagne Commingeoise. Dans la région Midi-Pyrénées.
Elle est l'une des plus vastes villas gallo-romaines de la Gaule Aquitaine.
Ses dimensions et son luxe illustrent la prospérité économique exceptionnelle que connut le Sud-Ouest de la Gaule jusqu'au VIème siècle. L'exploitation agricole fut implantée durant la Pax Romana, au premier siècle de notre ère.
Ses terres couvraient une superficie de plus d'un millier d'hectares. À partir du IVème siècle, la résidence du maître fut transformée en un palais s'étendant sur 5 800 mètres carrés. La villa fut habitée jusqu'à la fin du Vème siècle ou au début du VIème siècle.
Les bâtiments de La villa gallo-romaine de Montmaurin sont implantés dans le piémont pyrénéen, à un kilomètre environ au sud de l'entrée des gorges de la Save. La villa gallo-romaine de Montmaurin est une entité économique qui a pour vocation la production agricole.
Les employés sont à l'époque au nombre de cinq cents.
Plusieurs dizaines de constructions, pourvoient au logement des ouvriers, d'autres sont des bâtiments agricoles (la pars rustica). Ils sont regroupés au bord de rivière de la Save, autour de la partie résidentielle réservée aux propriétaires (la pars urbana).
Un mur d'enceinte clôturait l'ensemble sur une superficie de 19 hectares.
La villa est orientée sud-ouest/nord-ouest. Dans sa plus grande longueur, la façade mesure 117 mètres.
On entre par une cour d'honneur en forme de demi-cercle : bordée de colonnades, elle inclut un temple hexagonal de type gaulois. Depuis la cour, un vestibule d'apparat permet d'accéder au corps de logis central.
Les quartiers d'habitation sont organisés autour d'une série de cours et de jardins intérieurs.
Des vues sont aménagées pour contempler le panorama pyrénéen.
L'édifice comprenait plusieurs parties. Une cour d'entrée, une partie centrale d'habitation autour d'une cour intérieure rectangulaire. Un appartement luxueux d'été précédé d'une autre cour surélevée. Au nord-ouest, une aile thermale abritant des piscines d'eau froide et chaude, ainsi qu'une piscine de plein air au milieu d'un espace vert, orné d'une galerie dont 16 colonnettes de marbre soutenaient la toiture. L'aile thermale offrait un caractère de luxe et constituait une partie essentielle de la demeure.
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La villa gallo-romaine de Montmaurin le 29 juin 2014
La villa compte environ deux cents pièces d'habitation : elles étaient décorées de colonnades, de portiques, ornées de peintures murales et de collections de sculptures de marbre et de bronze, dallées de mosaïques ou de marbre de Saint-Béat blanc ou bleu-gris.
On distingue encore aujourd'hui les dallages de marbre ou de mosaïque. Les pièces bénéficiaient d'un système de chauffage par le sol et de l'eau courante. La salle Hypocauste était en quelque sorte un système de chauffage central. Dans une pièce fermée, on faisait un feu de bois. Le feu chauffait l'air qui était amené sous certaines pièces ou contre les murs par des conduits. Sous ces pièces, il y avait un trou où l'on mettait des briques qui conservaient la chaleur.
Les fouilles ont aussi révélé que les fenêtres de la villa étaient vitrées.
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La villa gallo-romaine de Montmaurin le 29 juin 2014
Dans le logis d'été, six viviers d'eau de mer permettent de conserver les huîtres ainsi que vingt-deux autres espèces de coquillages transportés de l'Atlantique et de la Méditerranée.
Les communs groupés autour d'une grande cour devaient servir de logement du personnel et abritaient les réserves considérables de nourriture, de bois de chauffage, de matières premières indispensables aux divers ateliers qui assuraient la vie et l'entretien du domaine. Les fouilles ont permis de retrouver d'importantes quantités de scories de fer, de tuiles, de briques, mais aussi des ustensiles témoins d'une activité textile importante. Elles ont livré aussi de nombreux déchets de cuisine et permis de savoir que si les animaux d'élevage et de chasse fournissaient une part appréciable de la nourriture des habitants, on y consommait aussi des coquillages et des huîtres qui furent longtemps une grande spécialité gauloise, tout particulièrement de la côte bordelaise qui exportait ses produits jusqu'à Rome.
Les communs regroupaient le logement des quelques 500 employés, des forges, une tuilerie-briqueterie et un atelier de tissage.
Peut-être à l'occasion d'un changement de propriétaire, les modifications paraissent intervenir vers le milieu du troisième siècle. A la place de la première construction, dont les possibilités devaient s'avérer dépassées par les extensions des cultures, apparaissent de petites fermes dispersées sur les terres qu'elles contrôlent. Ces sortes de "tenures" remplacent semble-t-il la "villa rustica".
Le grand édifice central ne joue plus que le rôle de maison de maître. Une campagne d'embellissement datable des alentours de 330, la transformera en luxueuse demeure ornée de peinture, de mosaïques et d'un très bel ensemble décoratif de marbres de Saint-Béat. Une seconde campagne de travaux réorganise vers 350 le grand bâtiment en lui apportant en même temps que la construction de grands portiques, d'un temple et de différentes parties surélevées, une très belle unité architecturale comparable à celle des plus remarquables maisons de l'antiquité classique.
La salle Atrium était une salle où il y avait un trou dans le toit. Au milieu de la pièce, il y avait un petit bassin qui permettait de récupérer l'eau quand il pleuvait. C'était un réservoir.
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La villa gallo-romaine de Montmaurin - L'Atrium le. 29 juin 2014.
Vers 375-380 après Jésus-Christ, la villa a été détruite par un incendie. Les fontaines et les piscines et le système de distribution d'eau disparaissent, le dallage de cours est transformées en jardins et le temple est reconstitué. Depuis, la villa n'a plus jamais été habitée. Elle a été recouverte par les alluvions apportés par les crues de la rivière voisine qui ont conservé la villa.
Le site était connu dès la fin du XIXèmesiècle. On y voyait un ancien "couvent des Templiers" jusqu'à ce que l'archéologue Anthyme Saint-Paul reconnaisse en 1865 le caractère romain des vestiges, comme mentionné dans son livre de recherches Excursion archéologique dans le pays de Comminges.
Entre 1879 et 1881, Isidore Miro acheta les parcelles pour soustraire les ruines au pillage. Puis avec l'abbé Jean-Marie Couret, ils firent les premiers sondages entre 1879 et 1882. Un plan général de la villa, très correct, fut publié par l'abbé Couret en 1903. Mais ce n'est qu'à partir de fin 1946 que l'archéologue Georges Fouet, qui venait d'être nommé instituteur à Montmaurin, commença à mener des fouilles exhaustives; ses campagnes se poursuivirent jusqu'en 1962.
Les fouilles ont permis de mettre à jour les vestiges du vestibule, du temple, du nymphée, de plusieurs cours et de nombreuses pièces d’habitation.
La villa gallo-romaine de Montmaurin a été classée "monument historique" le 5 décembre 1949.
En 2010, elle est gérée par le Centre des monuments nationaux.
Le site est ouvert au public et de nombreux objets retrouvés lors des fouilles (statues, monnaies, etc.) sont exposés au musée de Montmaurin.
L'état actuel des vestiges reflète le dernier état de construction, à partir du IVème siècle.