Date de sortie 16 janvier 2013
Réalisé par Quentin Tarantino
Avec Jamie Foxx, Christoph Waltz, Samuel L. Jackson,
Leonardo DiCaprio, Kerry Washington, Jonah Hill,
Amber Tamblyn, Don Johnson, Walton Goggins
Genre Western
Production Américaine
National Board of Review 2012
Meilleur second rôle masculin Leonardo DiCaprio
Golden Globes 2013
Meilleur acteur dans un second rôle Christoph Waltz
Meilleur scénario Quentin Tarantin
Oscars 2013
Meilleur acteur dans un second rôle Christoph Waltz
Meilleur scénario original Quentin Tarantin
Christoph Waltz et Jamie Foxx
Les réactions face au scénario ont été unanimes. Reginald Hudlin se souvient : "J'ai été séduit par la description unique et réaliste que fait le scénario de l'esclavage dans les années précédant la guerre de Sécession. Nous avons le devoir de nous souvenir non seulement du meilleur dont nous sommes capables, mais aussi du pire. Il est impossible d'embrasser le meilleur en nous si nous ne reconnaissons pas et ne commémorons pas l'héroïsme de ceux qui ont vu le mal et l'ont affronté. Bien que ces personnages soient des êtres de fiction, ils représentent des centaines, si ce n'est plus, de vrais hommes et femmes, noirs et blancs, qui ont résisté au mal."
Jamie Foxx et LeonardoDiCaprio
Synopsis
Dans le sud des États-Unis, deux ans avant la guerre de Sécession, le Dr King Schultz (Christoph Waltz), un chasseur de primes allemand, fait l’acquisition de Django (Jamie Foxx), un esclave qui peut l’aider à traquer les frères Brittle, les meurtriers qu’il recherche.
Schultz promet à Django de lui rendre sa liberté lorsqu’il aura capturé les Brittle, morts ou vifs. Alors que les deux hommes pistent les dangereux criminels, Django n’oublie pas que son seul but est de retrouver Broomhilda von Shaft (Kerry Washington), sa femme, dont il fut séparé à cause du commerce des esclaves…
Lorsque Django et Schultz arrivent dans l’immense plantation du puissant Calvin Candie (Leonardo DiCaprio), ils éveillent les soupçons de Stephen (Samuel L. Jackson), un esclave qui sert Candie et a toute sa confiance.
Le moindre de leurs mouvements est désormais épié par une dangereuse organisation de plus en plus proche…
Si Django et Schultz veulent espérer s’enfuir avec Broomhilda, ils vont devoir choisir entre l’indépendance et la solidarité, entre le sacrifice et la survie…
Jamie Foxx
L'aventure de Django Unchained a commencé il y a un peu plus de dix ans, lorsque le scénariste et réalisateur Quentin Tarantino a eu l'idée du personnage principal, Django. Il raconte : "Tout a commencé par le concept d'un esclave qui devient chasseur de primes puis s'en prend aux contremaîtres dans les plantations. Je me suis mis à écrire, et Django s'est imposé à moi. Au départ, il était simplement cet homme que l'on découvre, le sixième esclave dans une file d'hommes enchaînés. Mais peu à peu, il s'étoffait, il se révélait à moi."
Quentin Tarantino précise : "Même si l'histoire de Django Unchained se déroule dans le sud des États-Unis avant la guerre de Sécession, je trouvais que l'histoire serait racontée plus efficacement sous la forme d'un western. J'ai toujours voulu en réaliser un. J'aime tous les genres de westerns, mais comme les westerns spaghettis ont toujours été mes préférés, je me suis dit que le jour où j'en ferais un, il s'inscrirait dans la lignée de ceux de Sergio Corbucci."
Il poursuit : "Je trouve que les westerns mettent admirablement en scène les notions de bien et de mal. La portée et la structure du genre offrent un cadre idéal à l'histoire du combat de cet homme qui veut s'introduire dans une plantation très réputée afin de libérer sa femme. Rien ne peut être plus terrifiant, plus surréaliste ni plus scandaleux que ne l'était la réalité. Il est impossible d'imaginer la douleur et les souffrances de ces gens, c'est pourquoi c'est un thème idéal à traiter sous la forme d'un western spaghetti. La réalité s'inscrit parfaitement dans le cadre général de cette histoire."
Le producteur Reginald Hudlin déclare : "Il est vrai que ce genre n'est pas habituel, mais il convient parfaitement à cette histoire. Les notions de valeurs différentes d'un personnage à l'autre, la noirceur et la complexité morale de Pour Une Poignée De Dollars de Sergio Leone et des films de Corbucci ont été des influences majeures pour Quentin dans l'écriture de son histoire. Parce qu'il a longuement étudié ce genre, il a eu l'idée de combiner la quête de l'esclave avec la tradition du western spaghetti, et cela donne un film complètement original et inédit."
Christoph Waltz, oscarisé pour Inglourious Basterds, a assisté à l'essentiel du processus de création. L'acteur, qui incarne le Dr King Schultz, se souvient : "J'ai lu le scénario alors qu'il était en cours d'écriture. Il évoluait pratiquement sous mes yeux. J'allais chez Quentin, il m'installait à son bureau et posait le script devant moi puis m'observait tandis que je le lisais. C'était un extraordinaire rituel. J'étais très touché qu'il me laisse assister non pas à la création du scénario, mais à l'évolution de sa pensée. "
Christoph Waltz, lui aussi fan de la première heure de westerns spaghettis, a été séduit par le lien étroit entre le scénario et ce genre cinématographique. Il déclare : "L'âge d'or du western spaghetti correspond à l'époque où, enfant, j'ai commencé à m'intéresser au cinéma, à la fin des années 1960 et au début des années 1970."
Quentin Tarantino déclare : "J'aime beaucoup la présence du nom Django dans notre titre parce que je sais la place qu'il occupe dans la mythologie du western spaghetti. Il existe aussi toute une série de films, qui n'ont aucun rapport avec Django et occupent une place à part dans l'histoire du western spaghetti. Je suis heureux de dire que nous sommes une nouvelle édition de ces suites n'ayant aucun rapport..."
Quentin Tarantino a mis un point final au scénario de Django Unchained le 26 avril 2011, puis a commencé à le faire lire à ses amis et collègues. À l'approche de cette date, les producteurs ont entamé la préparation de la production. La productrice Pilar Savone raconte : "Lorsqu'on entend Quentin taper à l'ordinateur, c'est que le point final n'est plus très loin, c'est l'affaire de quelques semaines. On se met donc à rassembler l'équipe. Il faut appeler Jeffrey J. Dashnaw, le coordinateur des cascades; Mark Ulano, le mixeur son; Heba Thorisdottir, la chef maquilleuse, et tous les autres pour leur dire que Quentin a presque fini. Nous essayons de faire en sorte que tout le monde soit disponible car nous formons une famille, nous avons fait beaucoup de films ensemble et nous adorons cela."
Quentin Tarantino raconte :
"Jamie Foxx a été fantastique et nous nous sommes remarquablement entendus. Il a pleinement compris l'histoire, son contexte et l'importance du film au plan historique.
C'est non seulement un acteur d'exception, mais il avait aussi le look idéal pour le personnage, je trouve qu'il a en lui l'essence du héros de western.
Quand je l'ai rencontré, je me suis fait la réflexion que s'ils avaient choisi des Noirs dans les années 60 pour être les héros des séries western qu'on voyait à la télé, ils auraient forcément pris Jamie Foxx.
Il aurait eu sa propre série. Il fait un cowboy fantastique, il a une allure folle à cheval et le costume lui va à la perfection. "
Jamie Foxx a été séduit par la description honnête que fait le scénario de la cruauté et de la brutalité de l'esclavage. Il déclare : "C'est le script le plus incroyable que j'aie jamais lu. Je me suis dit qu'il fallait un sacré courage et des connaissances poussées pour dire les choses telles qu'elles étaient. Le réalisme et l'honnêteté avec lesquels Quentin raconte cette histoire sont incroyables, il vous déchire vraiment le coeur, et tant pis si c'est douloureux. C'est ce qui m'a passionné dans ce rôle." Il rajoute : "Le dévouement qu'ont Django et Broomhilda l'un envers l'autre a permis d'ouvrir une fenêtre intime et personnelle sur ces personnages. À l'époque, être marié était défendu. Vous pouviez être tué pour ça. Ils obligeaient les gens à s'accoupler, l'esclave de sexe masculin le plus fort avec l'esclave de sexe féminin la plus résistante, pour obtenir des esclaves plus forts. Ils ne voulaient pas que les Noirs se marient. Alors, le fait que Django soit marié était très important pour moi. C'est une histoire d'amour; c'est l'amour qui le nourrit, qui lui donne la force d'avancer. Il n'essaie pas de mettre fin à l'esclavage, il ne fait rien d'autre que d'essayer de retrouver la femme qu'il aime – même si cela revient à chercher une aiguille dans une infinité de meules de foin. " L'acteur poursuit : "La raison pour laquelle nous nous sommes tenu les coudes, c'est parce que la situation était difficile. C'était une période dangereuse, et nous avons parfois la sensation que cela nous maintient dans une captivité métaphorique, même si nous ne portons plus de chaînes."
Kerry Washington a elle aussi été profondément touchée par le lien qui existe entre Broomhilda et Django. Elle explique : "Ce qui m'a le plus attirée dans ce projet, c'est l'idée qu'à une époque où tout le monde pensait que les gens d'origine africaine n'étaient pas des hommes, deux êtres aient pu vivre une histoire d'amour incroyablement forte – même s'ils n'avaient pas légalement le droit de se marier de par leur propre volonté puisqu'ils ne disposaient pas d'eux-mêmes. Ils étaient la propriété d'autres hommes. Ces deux personnages y arrivent néanmoins grâce à la force de leur amour, et honorent leur engagement l'un envers l'autre dans un contexte historique très difficile. C'est extraordinairement puissant et émouvant."
Kerry Washington a aussi été sensible au lien qui existe entre Django Unchained et tout ce qui fait l'oeuvre de Quentin Tarantino. Elle explique : "Quentin ne redoute pas la violence, ni les ténèbres, ni la noirceur de l'âme. Je pense que c'est essentiel pour raconter une histoire qui se déroule à cette époque. Mais comme il s'agit fondamentalement d'une histoire d'amour, il faut aussi quelqu'un qui croie en la bonté de l'homme, en l'amour et en la beauté pour être capable de raconter cette histoire d'amour au milieu de toutes ces horreurs, de cette noirceur et de cette cupidité. Je trouve extraordinaire que Quentin arrive à rassembler ces deux aspects." Elle rajoute : "Apprendre l'allemand m'a beaucoup aidé. Après qu'on m'a offert le rôle, j'ai été paralysée par la peur parce que j'ai réalisé combien cela allait être difficile pour moi sur le plan émotionnel. Je ne savais pas par quel aspect l'aborder. Je m'inquiétais pour moi-même parce que je savais combien l'univers de Broomhilda était violent. Les leçons d'allemand et le fait d'appréhender cette langue m'ont aidée à m'approprier le personnage de Broomhilda en l'abordant d'abord sous un jour qui n'était pas trop traumatisant. Développer cet aspect du personnage m'a permis de l'approcher sans avoir l'impression que j'allais être submergée par la tristesse." Concernant le tournage Kerry Washington déclare : "Ce fut une aventure fantastique. Nous étions un jour dans le Wyoming, le suivant en Louisiane, puis à Los Angeles... Nous avons quadrillé les États-Unis comme le fait Django pour retrouver sa femme. L'aventure de ce film, tout comme celle de Django, a été un périple épique entrepris au nom de l'amour, et je trouve cela extraordinaire."
Samuel L. Jackson, qui a déjà joué sous la direction de Quentin Tarantino dans Pulp Fiction et Jackie Brown, a été séduit par Django Unchained pour deux raisons. Il explique : "Le film raconte une partie de l'histoire américaine qui est généralement atténuée ou enjolivée, mais ce n'est pas le cas ici. Et puis c'est toujours un plaisir d'interpréter un personnage de l'univers de Quentin."
Aucune relation n'égale celle que le réalisateur entretient avec Samuel L. Jackson. Jamie Foxx commente : "La relation de Quentin et Samuel a de quoi rendre jaloux ! C'est incroyable, ils se connaissent par coeur. J'espère avoir ce genre de relation avec Quentin maintenant que nous avons tourné ensemble. Ils se connaissent, se soutiennent et s'entraident. Ils ont trouvé des idées géniales qui n'étaient même pas dans le scénario mais qui ont amélioré l'ensemble du film. Samuel L.Jackson nous a fait la démonstration de toute l'étendue de son talent."
Stephen, incarné par Samuel L. Jackson, est sans doute le personnage qui entretient la relation la plus complexe avec Candie interprété par Leonardo Di Caprio. L'acteur déclare : "Lorsque nous avons entamé les lectures du scénario à Los Angeles, j'ai découvert comment je voulais interpréter Stephen, qui il était et quel genre d'homme je voulais qu'il soit. La relation de Stephen et Candie est intéressante car elle contrebalance celle de Django et du Dr Schultz. Notre duo leur fait presque de l'ombre."
Samuel L. Jackson
Dennis Christopher, qui incarne Moguy, déclare : "Ce film m'a donné l'occasion de me pencher sur les réalités de l'esclavage. L'esclavage n'a pas été un simple accident de parcours de l'Histoire. C'est un élément fondateur des États-Unis, et sa cruauté est quelque chose dont nous devons vraiment nous souvenir. J'ai fait beaucoup de recherches avant le tournage, et l'une des choses que j'ai retenues, c'est combien nous en apprenons peu sur cette période à l'école. Il est impossible de savoir jusqu'où les hommes sont capables d'aller dans l'horreur à moins d'en parler, de l'expliquer."
Jamie Foxx et Christoph Waltz se sont entraînés plusieurs mois avec le coordinateur des cascades Jeff Dashnaw et le dresseur-soigneur des chevaux Rusty Hendrickson avant d'entamer le tournage. Christoph Waltz déclare : "Ce fut un véritable plaisir. J'ai découvert une approche qui va au-delà du simple fait de monter à cheval. J'aime beaucoup savoir que si je fais le bon geste, le cheval comprendra. Et si ce n'est pas le cas, il est plus que probable que c'est parce que je ne sais pas communiquer correctement avec lui."
Jamie Foxx et Christoph Waltz
Une bonne communication et plusieurs semaines de préparation ont été nécessaires lorsque la production s'est installée à Big Sky Ranch à Simi Valley, en Californie, pour tourner la séquence dans laquelle Spencer Bennett (Don Johnson) rassemble un groupe pour attaquer le chariot du Dr King Schultz. Étant donné la difficulté de la séquence, Jeff Dashnaw a fait appel aux cavaliers les plus chevronnés qu'il a pu trouver, rassemblant un groupe de tous âges, composé des cascadeurs les plus talentueux de l'industrie du cinéma. Le coordinateur des cascades déclare : "Leur synchronisation était parfaite. Dans ce plan, il y a des cavaliers de 19 à 55 ans. Cela a créé une sorte d'équilibre. C'est une grande satisfaction, car il y avait trois générations de cascadeurs sur le plateau : grands-pères, pères, fils, ils étaient tous présents." Rusty Hendrickson ajoute : "Cette scène a nécessité la présence simultanée de près de 35 chevaux. Pour le reste du film, nous avons travaillé avec 20 chevaux qui apparaissent de manière aléatoire, avec plusieurs cavaliers. Certains chevaux sont montés par trois acteurs différents qui apparaissent à plusieurs reprises dans le film "
Le chef décorateur Michael Riva confiait : "L'absence de neige a finalement été une chance. Nous avons démonté la totalité du décor, et l'avons transporté par camion jusque dans le Wyoming. C'était magnifique. Il y avait des décors vraiment fantastiques : des sources d'eau chaude, des collines recouvertes de neige et une réserve de wapitis. Cela nous a permis de filmer des scènes vraiment grandioses. " Michael Riva est décédé pendant le tournage de Django Unchained. Stacey Sher lui rend hommage : "J'ai beaucoup de chance d'avoir pu travailler et côtoyer Michael Riva au quotidien. C'était un artiste et un homme merveilleux, espiègle, inventif, brillant et attentionné. "
Les quartiers des esclaves que l'on voit dans Django Unchained font également partie d'Evergreen. À propos de ce qu'il a ressenti pendant le tournage sur la plantation, Jamie Foxx déclare : "Il est impossible de ne pas verser de larmes, de ne pas être bouleversé dans un tel endroit. J'y ai emmené mes deux enfants, de 3 ans et demi et 18 ans, et je les ai laissés parcourir les lieux. Je leur ai expliqué qu'ils venaient de là. C'était le lieu idéal pour véritablement nous imprégner de l'histoire."
L'intérieur de Candyland a été recréé sur l'un des plateaux des studios Second Line à La Nouvelle-Orléans. À propos du décor de la plantation, le chef décorateur a déclaré : "Pour moi, le personnage de Leo représente très clairement le diable, je voulais donc qu'il soit autant que possible entouré de rouge. Quant à Django et Schultz, que je vois comme des héros de western, ils sont associés aux tons chauds de jaune et d'ambre. J'ai essayé de rappeler ces couleurs dans tous les décors. La fin du film est plus sombre, les couleurs se teintent de rouge, les choses deviennent plus sérieuses. Ça n'est pas très complexe, ce qui à mon sens permet d'identifier clairement les deux univers qui s'affrontent."
Sources :
http://www.imdb.com
http://www.cinemovies.fr