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11 mai 2016 3 11 /05 /mai /2016 20:47

 

Date de sortie 11 mai 2016

 

Café Society


Réalisé par Woody Allen


Avec Jesse Eisenberg, Kristen Stewart, Steve Carell,

Ken Stott, Jeannie Berlin, Corey Stoll, Parker Posey, Blake Lively

Sari Lennick, Stephen Kunken


Genre Comédie dramatique


Production Américaine

 

Festival de Cannes 2016

 

 

 

Café Society, 46ème long-métrage du réalisateur sera présenté

en ouverture et hors-compétition au Festival de Cannes 2016

 

 

 

 

 

Synopsis

 

New York, dans les années 30.

 

Coincé entre des parents conflictuels, un frère gangster et la bijouterie familiale, Bobby Dorfman (Jesse Eisenberg) a le sentiment d'étouffer ! Il décide donc de tenter sa chance à Hollywood où son oncle Phil (Steve Carell), puissant agent de stars, accepte de l'engager comme coursier.

 

À Hollywood, Bobby ne tarde pas à tomber amoureux. Malheureusement, la belle n'est pas libre et il doit se contenter de son amitié. Jusqu'au jour où elle débarque chez lui pour lui annoncer que son petit ami vient de rompre.

 

Soudain, l'horizon s'éclaire pour Bobby et l'amour semble à portée de main…

 

Café Society - Kristen Stewart et  Jesse Eisenberg

 

Kristen Stewart et  Jesse Eisenberg

Notes de production relevées dans le dossier de presse.

 

Situé dans les années 30, Café Society est un récit foisonnant qui se déroule entre New York et Hollywood. On y croise toutes sortes de personnages, qu’il s’agisse de stars de cinéma, de milliardaires, de séducteurs, de professeurs, de femmes ambitieuses et de gangsters.
L’ampleur de l’intrigue faisait partie intégrante du projet dès le départ. "Quand j’ai écrit le scénario, je l’ai construit comme un roman. Comme dans un roman, on s’attarde un moment avec le protagoniste et sa petite amie, puis avec ses parents, avant d’enchaîner sur une scène avec sa soeur ou son frère gangster, ou encore une autre à Hollywood avec des stars et des magouilleurs. On plonge ensuite dans la société newyorkaise des clubs à la mode – la "café society" – où l’on croise des hommes politiques, des jeunes filles faisant leurs premiers pas dans le monde, des séducteurs, des maris infidèles ou des femmes assassinant leurs maris. Depuis le début, j’ai conçu cette histoire comme un récit choral qui ne s’attache pas à un seul personnage."
indique Woody Allen.


Dans ce tourbillon étourdissant, on fait néanmoins la connaissance de Bobby Dorfman, originaire du Bronx, qui souhaite tenter sa chance à Hollywood avant de revenir à New York. "L’histoire d’amour de Bobby est le fil conducteur du film, reprend le réalisateur, mais les autres personnages confèrent sa tonalité au récit."

 

Cafe Society

 

Jesse Eisenberg

 

Comme dans un roman, l’histoire est racontée par son auteur. D’où la décision d’Allen d’introduire un narrateur et d’assurer lui-même la voix-off. "J’ai fait ce choix parce que je savais exactement quelle intonation donner à chaque mot,  Je me suis dit qu’à partir du moment où j’avais écrit l’histoire, c’était comme si je lisais oralement mon propre roman." confie-t-il.
L’expression Café Society fait allusion à ce milieu de mondains, aristocrates, artistes et personnalités qui fréquentaient les cafés et les restaurants à la mode à New York, Paris et Londres à la fin du XIXème et au début du XXème siècle. Cette appellation est devenue en vogue à New York dans les années 30, après la fin de la Prohibition et l’émergence de la presse populaire titrant abondamment sur les adeptes de la Café Society.

 

Il existait alors des dizaines de clubs éblouissants à New York, dont certains comportaient même des orchestres symphoniques. Chaque soir, les célébrités enfilaient smokings et robes longues pour sillonner les établissements prestigieux de la ville, des clubs de jazz de Greenwich Village au mythique El Morocco de Midtown, sans oublier le Cotton Club de Harlem, sur la 142ème rue.

 

"Cette époque m’a toujours fasciné. C’est l’une des périodes les plus exaltantes de l’histoire de la ville, où l’effervescence régnait tous les soirs. Quel que soit le quartier, Manhattan vibrait au rythme de ses théâtres, cafés et restaurants plus élégants et chics les uns que les autres." poursuit le cinéaste.

À Hollywood, qui connaissait son âge d’or, les célébrités et les milliardaires avaient aussi leurs lieux de prédilection, mais la vie nocturne se démarquait nettement de celle de New York. "On appréciait le côté glamour du Coconut Grove et du Café Trocadero. Il n’y avait pas autant d’endroits où sortir, ils fermaient plus tôt, les gens portaient des vêtements plus légers et prenaient leur voiture pour aller d’un endroit à l’autre. Certains clubs étaient très courus parce qu’ils étaient fréquentés par les stars de cinéma, mais il y avait une forme d’élégance et de raffinement dans la vie nocturne new-yorkaise qui n’existait pas à Hollywood."ajoute le réalisateur.
Si le film brosse le portrait d’une époque, Café Society n’en est pas moins une saga familiale. Le père de Bobby, Marty (Ken Stott), est un homme bourru, mais animé par de profondes valeurs morales, qui tient une modeste bijouterie dans le Bronx.
Sa femme Rose (Jeannie Berlin) passe son temps à critiquer ses facultés intellectuelles et à pointer ses nombreux défauts. "Elle a l’impression, sans doute à tort, qu’elle aurait eu une vie meilleure avec un autre homme à ses côtés. Ils se disputent constamment, mais ils sont très attachés l’un à l’autre et ils s’aiment… même s’ils ont une manière originale de manifester leur sentiments ! En réalité, ils se précipiteraient à l’hôpital s’il devait arriver malheur à l’un ou l’autre." note Woody Allen.


Café Society - Corey Stoll et Paul SchneiderBen (Corey Stoll), l’aîné des trois enfants de Marty et Rose, est un gangster. "Ben voit bien que son père n’a jamais pu se payer quoi que ce soit et qu’il a toujours dû se battre. Il a fréquenté les gangs, il a enchaîné les boulots qui rapportent gros, mais qui n’ont rien de légal, et il s’est rendu compte qu’on pouvait mener la belle vie en étant hors la loi." constate le réalisateur.

 

Pourtant, même si Ben n’a pas les mêmes valeurs que ses proches, sa loyauté envers sa famille est intacte : il ne manque jamais un événement familial et propose systématiquement son aide à son frère, sa soeur ou ses parents.


Evelyn (Sari Lennick), brillante soeur cadette de la fratrie, est enseignante : elle a épousé Leonard (Stephen Kunken), lui-même professeur, et a choisi un mode de vie plus intellectuel. Leonard, qui a un peu le profil-type de l’universitaire, est un homme de principe qui adore Evelyn. Au début du film, Bobby (Jesse Eisenberg), lassé de travailler dans la bijouterie de son père, part tenter sa chance à Los Angeles.


Engagé par son oncle Phil Stern (Steve Carell), puissant agent de stars, il a le sentiment que l’horizon s’éclaircit. "Au départ, Bobby est un type candide, une sorte de doux rêveur s’imaginant qu’il peut débarquer à Hollywood et que le milieu du cinéma va lui tendre les bras". Bien entendu, rien de tout cela ne se produit.

 

Café Society - Steve CarellMais il veut avoir une vie plus trépidante, et il est vrai qu’il fait partie d’une génération et d’un milieu pour qui le rêve de glamour semble plus accessible – d’autant plus que son oncle, lui, y est parvenu. Confronté au monde réel, il découvre tour à tour sa beauté et ses embûches, tout en trouvant sa voie de manière à la fois touchante et chaotique."

 

 

"Bien entendu, rien de tout cela ne se produit. Mais il veut avoir une vie plus trépidante, et il est vrai qu’il fait partie d’une génération et d’un milieu pour qui le rêve de glamour semble plus accessible – d’autant plus que son oncle, lui, y est parvenu. Confronté au monde réel, il découvre tour à tour sa beauté et ses embûches, tout en trouvant sa voie de manière à la fois touchante et chaotique." souligne Jesse Eisenberg.

Redoutable entrepreneur et homme de pouvoir, Phil, l’oncle de Bobby, tutoie les plus grandes stars d’Hollywood… même s’il a du mal à reconnaître la voix de sa soeur au téléphone. "Quand on fait sa connaissance, il semble très impressionnant. Il fait constamment dix choses en même temps, il a toujours un appel urgent à passer tout en étant en réunion, et il est parfaitement à l’aise dans ce rôle. Mais plus on apprend à le connaître, plus on s’aperçoit qu’il y a chez lui une part de douceur et de fragilité, et qu’il a le sens des valeurs : il ne prend pas de décisions sans se soucier des sentiments des autres. C’est, à mon avis, ce qui le rend humain et attachant." déclare Steve Carell


Café Society - Kristen Stewart.

Étant donné que Bobby ne connaît pas Los Angeles, Phil demande à son assistante Vonnie (Kristen Stewart) de lui faire découvrir la ville. Tandis qu’elle l’emmène voir les somptueuses propriétés des stars et qu’elle lui fait part de ses souvenirs et de son point de vue sur Hollywood, Bobby tombe aussitôt sous son charme.

 

 

"Vonnie est une jeune fille ambitieuse qui n’a aucune illusion sur le côté superficiel du milieu dans lequel elle fraie. C’est un monde exaltant et séduisant, mais dont elle perçoit aussi la vacuité, et cette lucidité la rend d’autant plus irrésistible." assure Kristen Stewart.


Jesse  Eisenberg reprend : "J’ai le sentiment que ces deux personnages sont à la fois attirés par le côté glamour de l’usine à rêves, tout en y résistant. Mais Vonnie incarne une formidable alternative à cet univers clinquant : elle est cynique et drôle, et elle a un vrai regard sur le monde." Malheureusement, elle a aussi un petit ami et le jeune homme doit donc se contenter de son amitié.

À Los Angeles, Bobby sympathise avec deux New-yorkais, Rad Taylor (Parker Posey), à la tête d’une agence de mannequins, et son mari Steve (Paul Schneider), riche producteur. Ce dernier invite Bobby à une projection de l’un de ses films dans sa propriété, et Bobby découvre alors un avant-goût de la vie à Hollywood.

 

Lorsque le petit ami de Vonnie rompt brutalement avec elle, Bobby saute sur l’occasion pour lui déclarer sa flamme : elle finit par s’éprendre de lui. Mais tandis qu’il se voit confier des missions de plus en plus importantes à l’agence de son oncle, il comprend qu’il n’est pas fait pour Los Angeles. Il propose à Vonnie de l’épouser, de l’accompagner à New York et de mener une vie de bohème à Greenwich Village. La jeune femme est sur le point de lui dire oui… au moment où son ex-petit ami revient sur le devant de la scène. Bien qu’elle soit amoureuse de Bobby, elle choisit son ancien amant, brisant le coeur de Bobby.


De retour à New York, Bobby travaille pour son grand frère Ben qui a repris la boîte de nuit Club Hangover. Particulièrement à l’aise dans cet univers, le jeune homme ne tarde pas à se rendre indispensable : glissant un mot aimable au moindre client, il réussit naturellement à attirer les membres les plus éminents de la Café Society. Rad le convainc de refaire la décoration du club et de le rebaptiser sous le nom beaucoup plus chic des Tropiques. Très vite, les mondains, les personnages célèbres, les hommes politiques et les séducteurs en tous genres s’y pressent, tandis que Bobby papillonne de l’un à l’autre, en maître des lieux accueillant. Il est devenu le roi de la nuit new-yorkaise.

Un soir, Rad présente Bobby à Veronica (Blake Lively), jeune mondaine dont le mari l’a quittée pour sa meilleure amie


Café Society - Blake Lively

.

"Veronica est incontestablement blessée et un peu traumatisée par ce qui lui est arrivé, mais elle n’est pas encore blasée par cet univers. Elle possède une certaine pureté, et on s’en rend compte lorsqu’elle écoute Bobby lui parler de ses origines et qu’elle réagit avec curiosité, plutôt qu’en émettant un jugement de valeurs.

 

 

Grâce à son ouverture d’esprit, toutes les barrières sociales et politiques, très importantes à l’époque, tombent. Veronica est rapidement conquise par le charme et l’assurance de Bobby, et après quelques rendez-vous amoureux seulement, elle lui annonce qu’elle est enceinte. Bien que Bobby n’ait pas oublié Vonnie, il lui propose de l’épouser et elle accepte. "Veronica était un personnage passionnant à interpréter. En effet, si on est en empathie avec les deux amants – Bobby et Vinnie –, dès lors qu’intervient Veronica, on la trouve attachante tout en souhaitant que les deux protagonistes soient de nouveau réunis. Du coup, on est à la fois en empathie avec elle et avec eux. C’était amusant de jouer un personnage qui vient un peu tout bousculer sur son passage." analyse Blake Lively.

Après avoir collaboré avec d’immenses chefs-opérateurs, Woody Allen a fait appel pour la première fois à Vittorio Storaro, triplement oscarisé. "Pour moi, la lumière contribue directement à la narration, et Vittorio est un artiste extraordinaire", s’enthousiasme le réalisateur. C’est aussi la première fois que les deux hommes tournent en numérique. Vittorio Storaro avait déjà exploré les possibilités offertes par les caméras numériques, et il estimait que la technologie avait atteint un niveau tel de développement que les résultats lui semblaient désormais satisfaisants. Le cinéaste et le directeur de la photo ont travaillé en étroite collaboration pour mettre au point trois univers visuels distincts. "Dans le Bronx, la lumière est désaturée, quasi hivernale, évoquant la tombée du jour. C’est tout l’inverse à Los Angeles : Hollywood se caractérise par des couleurs primaires très marquées et par une palette de couleurs chaudes et solaires. Lorsque Bobby revient à New York, la lumière est plus intense et les tonalités plus vives, notamment s’agissant des scènes dans les clubs. À mesure qu’avance l’intrigue, les différences visuelles s’estompent entre les deux villes. J’adore faire en sorte que des univers qui, au départ, tranchent sur le plan esthétique se rapprochent progressivement, jusqu’à ce qu’ils se rejoignent." note Vittorio Storaro.

 

Si le film a surtout été tourné en plans-séquences et qu’il privilégie des plans larges, correspondant à l’époque évoquée, Vittorio Storaro et Woody Allen ont utilisé la Steadicam dès qu’on entend la voix-off : "Le narrateur n’appartient à aucune époque, ni à aucun lieu précis". Il est une totale abstraction. Du coup, lorsqu’il raconte l’histoire, on s’est dit qu’il devait avoir son propre regard. On a estimé que c’était une formidable opportunité d’utiliser la Steadicam afin d’être au plus près des personnages et de laisser les émotions guider la caméra en toute liberté." indique le chef-opérateur.

 

Café Society -  Jesse Eisenberg et  Blake Lively,

 

Jesse Eisenberg et Blake Lively

Les tenues de la chef-costumière Suzy Benzinger mettent en valeur les différences entre le glamour new-yorkais et hollywoodien. "Hollywood est un monde totalement factice qui a été créé pour attirer des millions de gens dans les salles de cinéma, dit-elle. Pour les responsables de studio, il fallait absolument que les starlettes soient glamour et elles étaient habillées en tenues de soirée à chaque fois qu’elles sortaient de chez elles. On a tous vu ces photos d’avantpremières à Hollywood dans les années 30 où les femmes portent des manteaux de fourrure ornés d’orchidées. Pourtant, quand on s’y penche d’un peu plus près, on constate que ces avant-premières avaient lieu en août, lorsqu’il faisait une chaleur épouvantable en Californie ! À New York, on était plus rationnel : comme il faisait froid, les femmes portaient des chapeaux."
Le style new-yorkais se distingue de celui de la Côte Ouest : influencés par l’intense vie culturelle dans laquelle ils baignaient, les gens achetaient eux-mêmes des smokings et des vêtements de haute couture. "Les New-yorkaises étaient un peu plus européennes et un peu plus chics que les Californiennes", note Suzy Benzinger.
"À l’époque, de nombreux grands couturiers français travaillaient à New York et les femmes rivalisaient entre elles, défendant Chanel pour certaines et Schiaparelli pour d’autres." Comme elle ne pouvait pas s’appuyer sur les photos de l’époque, pour la plupart en noir et blanc, la chef-costumière a eu recours à d’autres procédés : "Je me suis plongée dans des magazines de mode des années 30 où certains articles titraient : "Voilà la dernière couleur à la mode à Paris”."

Bruce Willis était le premier choix de Woody Allen pour interpréter le rôle principal du film. Après quelques jours de tournage, l'acteur a quitté le plateau. Si l'on pensait au départ qu'il était parti se préparer à jouer la pièce Misery adaptée de l'oeuvre de Stephen King, il a été en réalité viré en raison de son incapacité à se souvenir de ses répliques, et d'un comportement inapproprié.

 

Il a été remplacé par Steve Carell quatre jours plus tard.

Mon opinion

 

Dans cette nouvelle réalisation, Woody Allen offre un film, à la fois tendre et ardent.

 

Un certain côté belliqueux flirte avec la légèreté. La voix off du réalisateur accompagne parfaitement le récit.  "J’ai fait ce choix parce que je savais exactement quelle intonation donner à chaque mot,  Je me suis dit qu’à partir du moment où j’avais écrit l’histoire, c’était comme si je lisais oralement mon propre roman."

 

Les dialogues, souvent savoureux, trouvent un point culminant avec Jeannie Berlin, dans le rôle de cette mère juive qui se lamente quand, son fils condamné à la peine capitale, a mal tourné en devenant catholique.

 

Le réalisateur travaille pour la première fois avec le directeur de la photographie, Vittorio Storaro. De cette collaboration découle un résultat magnifique.

 

Les costumes de Suzy Benzinger sont raffinés et remarquables jusque dans le moindre détail.

 

La satire, parfois cruelle, accompagne avec une certaine frénésie la vie de ce jeune homme attiré par le cliquant d'Hollywood, pour revenir vers le lieu de ses racines. New York.

 

Il faudrait citer l'ensemble du casting tant chaque acteur trouve sa juste place en offrant le meilleur.

 

Sans être un inconditionnel de Woody Allen, j'ai aimé ce film, subtil, sensible, parfois âpre dans le propos mais réussi de bout en bout.

7 mai 2016 6 07 /05 /mai /2016 19:37

 

Date de sortie 4 mai 2016

 

Los Amantes de Caraas


Réalisé par Lorenzo Vigas


Avec Alfredo Castro, Luis Silva, Alí Rondon

 

Titre original Desde Allá


Genre Drame


Productions Vénézuélienne, Mexicaine

 

Lorenzo Vigas Desde Alla

 

Desde Allá a été récompensé par le Lion d'or à La Mostra 2015

Premier long-métrage de Lorenzo Vigas

 

 

Synopsis

 

Caracas, de nos jours.


Armando (Alfredo Castro), la cinquantaine, attire régulièrement des jeunes hommes chez lui.

 

En échange d'une jolie somme d'argent, il leur demande de se déshabiller, mais refuse de les toucher. A la suite sa rencontre avec Elder (Luis Silva), une petite frappe des bas quartiers, il développe une fascination dévorante pour le jeune homme qui, attiré par l’argent, lui rend visite fréquemment.

 

Petit à petit, une relation singulière s’installe entre eux.

 

Los amantes de Craracas -

 

Luis Silva et Alfredo Castro

Note du réalsateur Lorenzo Vigas

 

Armando ne parvient pas à communiquer et à échanger pleinement avec les personnes qui l'entourent. D'une certaine manière, il vit de façon autarcique à Caracas. Le titre original, Desde Allá, peut être littéralement traduit par "De là-bas" : il fait référence à la distance qui sépare Armando de ce qu'il désire et à ces garçons qu'il attire chez lui, mais qu'il refuse toujours de toucher.


Le titre fait aussi référence à la distance qui sépare Armando de son obsession, incarnée par un vieil homme d'affaires. L'idée de faire un film au sujet d'un homme qui éprouve tant de difficultés à communiquer avec son entourage m'a immédiatement séduit.
 

Le père absent


Depuis mon court-métrage Los Elefantes Nunca Olvidan, j'ai toujours travaillé sur le thème de la relation au père. Los Elefantes Nunca Olvidan était centré sur le désir de vengeance d'un frère et une soeur contre leur père abusif. Les Amants de Caracas explore le même sujet, mais sous différents angles : les liens qui unissent Armando et Elder, qui ont en commun de souffrir de l'absence de figure parentale, se resserrent progressivement, et on découvre également la relation compliquée qui unit Armando à un père absent. Toutes ces perspectives s'associent pour construire la psychologie des personnages du film.
 

Du rêve à la réalité


Armando est rapidement fasciné par le personnage d'Elder, mais leur première rencontre est dramatique : Elder frappe violemment Armando. Peut-être parce qu'il refuse d'être touché par qui que ce soit, Armando est bouleversé par ce premier contact. À partir de cet instant un rêve prend forme : Armando se pense soudainement capable d'établir une véritable relation avec une autre personne. Mais est-ce que ce rêve peut véritablement devenir réalité ?

Elder est un jeune homme à l'énergie aussi puissante qu'incontrôlable. Ils viennent tous deux de mondes très différents, et Elder est confronté pour la première fois de sa vie à l'attention et à la stabilité financière qu'offre Armando, qui s'occupe de lui, le soigne et le nourrit. Cette nouvelle vie, offerte par Armando, révèle chez Elder des émotions qu'il n'avait jamais ressenties auparavant.

 

Los amantes de Caracas - Luis Silva et Alfredo Castro

 

Luis Silva et Alfredo Castro

 

Ce que tous les êtres ont en commun


La crise sociale et économique a provoqué de nombreux bouleversements au Venezuela. Nous avons l'inflation la plus importante au monde, et l'écart de salaire entre les riches et les pauvres est incommensurable. Elder est attiré par le monde confortable d'Armando, mais tandis que l'histoire se développe, cet attrait pour l'argent se transforme en relation affective.


Les Amants de Caracas se déroule dans le Venezuela d'aujourd'hui, marqué par la lutte des classes, mais cette même histoire pourrait se dérouler dans n'importe quel autre pays. C'est ce besoin absolu d'affection qui lie les deux personnages – un besoin que tous les êtres ont en commun.

Besoins émotionnels


Nous vivons dans une société très machiste. De prime abord, Elder semble être un jeune homme très sûr de lui, mais ses certitudes sont ébranlées lorsqu'il assiste au geste désespéré d'Armando, qui se poignarde lui-même. Ce geste le pousse à reconsidérer sa propre identité, et le jeune homme fort et fougueux se transforme soudain en un être en plein questionnement. Bien que Les Amants de Caracas soit centré sur la relation qui unit Armando et Elder, le film repose avant tout sur une histoire universelle, qui va au-delà des problématiques sociales ou sentimentales que rencontrent les personnages. Si une femme âgée avait offert à Elder tout ce qu'Armando lui procure affectivement, il serait probablement tombé amoureux d'elle : la relation dépeinte dans Les Amants de Caracas est plus sentimentale que physique. Cela étant, l'homosexualité constitue une part essentielle du film et des personnages. Beaucoup de cultures sud-américaines restent très fermées à l'homosexualité, et l'homophobie est encore très répandue dans toutes les classes sociales.


Elder, à travers le personnage d'Armando, constate d'ailleurs à quel point l'homophobie peut être destructrice.

 

Problèmes paternels


La relation d'Armando et d'Elder présente des similitudes avec celle d'un père et son fils : on y retrouve de l'affection, mais aussi un souci de discipline, d'éducation et de contrôle de l'autre. Elder confie à Armando ses plus profondes blessures, notamment celles qui concernent son père, mais Armando, de son côté, reste beaucoup plus secret. Au cours du film, il se retrouve confronté à un passé qui le hante. Il ne parvient pas à oublier un moment spécifique de son enfance, en lien avec son père. Un traumatisme qui le ronge, et qui a un impact considérable sur sa sexualité. Ce père le tourmente, mais l'obsède également, puisque symboliquement, Armando en est complètement dépendant : comment peut-il se libérer de son emprise ?

 

Les rues de Caracas


Il était important filmer Caracas dans toute sa complexité sociale. Les Amants de Caracas montre toutes les strates de la société vénézuélienne, des quartiers pauvres de Caricuao aux quartiers riches. Et entre les deux, La Candelaria, le quartier dans lequel Armando habite. C'est un quartier de classe moyenne qui a été transformé en zone d'habitations à loyers modérés. À cause de la crise économique lourde que le pays a traversé, Caracas et toutes les infrastructures vénézuéliennes ont subies de nombreuses transformations.

 

Los amantes de Caracas

Tel un fantôme


Au début du tournage, nous avons pris une décision importante : filmer la rue le plus naturellement possible, sans la mettre en scène. Je voulais que la vie qui emplit les rues de Caracas se ressente dans le film. On y trouve une énergie que nous n'aurions jamais pu mettre en scène autrement. Je voulais tirer avantage de ce bouillonnement et filmer Armando comme un fantôme, presque invisible, comme noyé parmi les habitants de la ville.
S'il est physiquement présent dans les rues, ses émotions, elles, sont prisonnières de son passé. La difficulté principale du tournage était de réussir à montrer l'effacement du personnage d'Armando sans que son interprète, Alfredo Castro, qui est chilien, ne passe pour un étranger, ou semble détonner dans les décors urbains de Caracas. Il a beaucoup observé les habitants de la ville marchant dans la rue afin de pouvoir se fondre plus facilement dans la masse, et pour renforcer les apparitions spectrales d'Armando, nous avons filmé les scènes avec une mise au point imprécise et une profondeur de champs changeante, pour le faire apparaître et disparaître en fonction de ce qui l'entoure.

Déclaration du réalisateur concernant ses principaux acteurs,

 

"De tous les acteurs sud américains, Alfredo était mon premier choix. Je l'avais vu dans Tony Manero et No. Je savais qu'il serait parfait pour jouer Armando, et quand je l'ai rencontré, j'en ai été certain. Alfredo peut exprimer des émotions extrêmement variées, mais il a également la capacité de les contenir, ce que je recherchais avant tout pour le personnage d'Armando. Après avoir lu le script et vu mon court-métrage, il a tout de suite accepté le rôle.

Los amantes de Caracs - .

 

L'engagement d'Alfredo s'est révélé crucial : il avait sans arrêt de nouvelles idées, et il était extrêmement investi pendant le tournage. Il était fasciné par le personnage et l'a vraiment développé selon sa propre sensibilité."

 

 

 

Luis Silva fait ses débuts dans ce film. Âgé de 21 ans, il a grandi dans un des quartiers les plus difficiles de Caracas. Il envisage actuellement de poursuivre une carrière d'acteur.


"À partir du moment où j'ai rencontré Luis, j'ai tout de suite voulu qu'il incarne Elder. Il avait tout ce que je recherchais : un instinct très animal et une débrouillardise naturelle. En plus d'être charismatique, il a également un côté plus mystérieux et ténébreux. Aucune audition n'a été nécessaire, j'ai tout de suite compris qu'il était fait pour incarner Elder.

 

Los amantes de Caracs - Luis Silva

 

.

Il avait seulement 19 ans au moment du tournage, mais il avait déjà connu la pauvreté, les gangs et la violence, puisqu'il est originaire d'un quartier de Caracas plus dur encore que celui montré dans le film."

Mon opinion

 

Le premier long-métrage de Lorenzo Vigas, récompensé par le Lion d'Or à la Mostra 2015, n'est pas sans rappeler le film de Robin Campillo, Eastern Boys, lui aussi primé dans ce même festival par le prix du meilleur film, dans la catégorie Horizons, en 2013.

 

Selon une déclaration de Lorenzo Vigas, son film "se déroule dans le Venezuela d'aujourd'hui, marqué par la lutte des classes, mais cette même histoire pourrait se dérouler dans n'importe quel autre pays. C'est ce besoin absolu d'affection qui lie les deux personnages – un besoin que tous les êtres ont en commun."

 

Le scénario ne s'attarde pas sur les histoires personnelles des principaux protagonistes. Beaucoup de non-dits.

 

La photographie accentue le sentiment de solitude profonde du principal protagoniste. À ce sujet le réalisateur confesse : "nous avons filmé les scènes avec une mise au point imprécise et une profondeur de champs changeante, pour le faire apparaître et disparaître en fonction de ce qui l'entoure". Seuls, les acteurs, en premier plan, sont bien visibles. Perdus dans la confusion des rues de cette ville.

 

Deux solitudes vont se rencontrer, s'apprivoiser pour finir par se détruire. Deux êtres à la dérive avec un point commun. La haine du père. Les sentiments paraissent plus forts que le côté physique.

 

La cruauté des dernière images laissent le spectateur face à son propre jugement.

 

Un film glacial qu'il est difficile de conseiller. Pour ma part une très grande réussite.

7 mai 2016 6 07 /05 /mai /2016 18:48

 

Date de sortie 27 avril 2016


Maggie a un plan (Maggie's plan)


Réalisé par Rebecca Miller


Avec Greta Gerwig, Ethan Hawke, Julianne Moore,

Bill Hader, Travis Fimmel, Jackson Frazer, Maya Rudolph

 

Titre original Maggie's Plan


Genre Comédie sentimentale

 

Production Américaine

 

Synopsis

 

Maggie (Greta Gerwig), trentenaire, éternelle célibataire et new-yorkaise, a bien l’intention de faire un bébé toute seule, mais elle rencontre John (Ethan Hawke), professeur anthropologie et écrivain en devenir, dont elle tombe immédiatement amoureuse.


John, lui, n’est pas très heureux en mariage avec la tumultueuse Georgette (Julianne Moore) qui ne vit que pour sa carrière.

 

Il la quitte pour Maggie, qui attend désormais un bébé, mais après quelques années de vie commune, Maggie a un autre plan en tête et aimerait jeter à nouveau John dans les bras de Georgette…

 

Maggie a un plan (Maggies's plan)

 

Ethan Hawke et Greta Gerwig

Notes de production

 

Greta Gerwig a beaucoup aimé le scénario et son défi moderne et original aux conventions romantiques. "C’est l’histoire de gens qui tombent amoureux, puis ne s’aiment plus, et puis finalement se retrouvent. Rien n’est jamais ni parfait ni cliché. Je n’avais jamais lu un tel scénario" commente Greta Gerwig. Certes les méthodes de Maggie sont discutables, mais ce sont ses complexités et ses défauts qui font d’elle un personnage attachant, intrigant et fascinant. Et c’est d’autant plus appréciable que le personnage s’écarte du chemin conventionnel suivi d’ordinaire par les héroïnes de comédies romantiques. "Maggie ne cherche pas à respecter les conventions et ne culpabilise pas, et ça, c’est formidable" poursuit l'actrice. "Maggie aimerait sincèrement mener une vie éthiquement exemplaire, mais elle est réaliste et il y a quelque chose de grisant dans sa capacité à évoluer dans le monde sans jamais sentir qu’elle est poussée par un sentiment de culpabilité. C’est un esprit libre et affranchi."
Ces caractéristiques de la personnalité de Maggie étaient essentielles au développement du personnage. "Créer le personnage de Maggie a été une véritable bouffée d’air frais pour moi" commente Rebecca Miller. "Maggie veut résolument bien faire, elle cherche avant tout à être honnête, franche, elle est fidèle à son éthique, ce qui la mène parfois à faire de gros dégâts. L’histoire est motivée par le désir de ne rien gâcher, le désir de faire ce qui est bien et juste."


Rebecca Miller est une véritable artiste. Elle est écrivain, scénariste et réalisatrice. Ses romans et ses films ont eu beaucoup de succès. Dans ses quatre films précédents, elle a inventé des personnages originaux et complexes engagés dans des relations compliquées, qui avancent malgré tout en faisant au mieux. Avec Maggie a un plan, Rebecca Miller emmène ces thèmes encore plus loin. Elle reconnaît volontiers qu’elle est très curieuse et s’intéresse aux personnes. "J’aime les gens. J’aime explorer les personnalités et je me dis que la plupart des gens veulent en savoir plus sur les autres. C’est pour cela que je fais des films."


Pour raconter une histoire avec des personnages complexes et crédibles qui puissent divertir et ravir les spectateurs, Rebecca est allée puiser son inspiration d’une nouvelle façon. Habituée à écrire des scénarios originaux ou bien inspirés de ses livres, elle a cette fois-ci voulu trouver une toute nouvelle histoire. Et cette histoire, elle l’a trouvée dans un livre inachevé de son amie, Karen Rinaldi. "J’ai lu plein de livres. Je voulais que l’action se déroule à New York et que l’histoire soit drôle. Karen avait écrit une histoire se déroulant dans une histoire, ce qui était une idée géniale pour un scénario. Je me suis donc inspirée de son roman pour écrire le scénario."


Damon Cardasis, le coproducteur du projet, explique : "Rebecca a lu le début du roman de Karen et a adoré. J’ai trouvé l’idée très amusante et unique. Toutes les deux partagent la même sensibilité." Au départ, Rebecca voulait raconter une histoire new-yorkaise contemporaine qui refléterait les aspects pratiques (et parfois épineux) des familles modernes et des relations entrecroisées. "Avant même d’avoir lu le livre de Karen, j’avais discuté avec Julianne Moore de l’effet souvent désastreux d’un divorce sur la famille, le couple, les enfants" nous raconte Rebecca Miller. "Je me suis rendue compte que parfois, à un moment donné, les gens fondent une deuxième famille, et je me suis intéressée au chaos que cela peut engendrer. C’est une situation qui affecte inévitablement la vie des parents."

 

Maggie's plan - Greta Gerwig et Julianne Moore

 

Greta Gerwig et Julianne Moore


Rebecca Miller connaît Rachael Horovitz, productrice, depuis 2011. Celle-ci nous raconte comment s’est monté leur projet commun. "J’ai toujours beaucoup aimé le travail de Rebecca, que ce soit ses films ou ses romans. Nous nous sommes vues à New York et avons décidé de travailler ensemble. Elle avait toute une liste de projets, et parmi eux, MAGGIE A UN PLAN m’a particulièrement attirée. Rebecca a beaucoup d’humour et je me suis dit que ce film permettrait aux spectateurs d’apprécier la finesse d’esprit et la perspicacité de Rebecca. Je voulais également l’aider à toucher un public plus large, parce qu’elle le mérite, et cette histoire était idéale." Une des priorités de Rebecca était de réaliser un film qui serait plus axé sur la comédie que ses films précédents. "Je suis tellement heureuse lorsque les gens rient en voyant mes films. J’ai plutôt l’habitude de faire des films dramatiques et j’ai eu envie de changer. Et même s’il y a des aspects dramatiques dans Maggie, le côté comique l’emporte." confie Rebecca. Comme le souligne Rachael Horovitz, "C’est une comédie très bien ficelée et très émouvante." La réalisatrice a avant tout cherché à amplifier les éléments comiques du film afin de contenter les spectateurs. "Plus je vieillis, plus je regarde la vie et plus j’ai envie de légèreté et de comédie. La comédie est fondamentale, nécessaire. Être capable de rire de soi-même et regarder le monde autour de soi avec humour est une façon de vivre très clémente. Plus je gagne en maturité en tant que personne et artiste, plus je réalise que la comédie peut être très profonde. J’accomplis enfin mon désir de rendre les gens heureux en regardant un film."

Il fallait trouver l’actrice idéale pour incarner Maggie, cette femme aux multiples facettes. Rebecca Miller avait Greta Gerwig en tête bien avant l’écriture du scénario. "Greta est une actrice unique. Elle voit les choses du point de vue du scénariste tout en étant extrêmement présente émotionnellement en tant qu’actrice." explique la réalisatrice.


Maggie's plan - Greta GerwigLe producteur Damon Cardasis souligne que le casting était essentiel au succès du projet. En effet, il fallait que les spectateurs suivent Maggie dans son périple. "Il fallait que le spectateur soit persuadé que Maggie n’a que de bonnes intentions. Rien de ce qu’elle fait n’est calculé. Elle essaie toujours de faire ce qui est bien. Parfois ça envenime la situation, mais il fallait que l’actrice ait cette pureté et cette innocence qui définissent le personnage de Maggie. Et Greta répondait à tous ces critères."
D’ailleurs, le sentiment est mutuel. Greta Gerwig aime ce que fait Rebecca et souhaitait depuis longtemps être dans un de ses films. "J’aime travailler avec des femmes scénaristes/réalisatrices, non pas parce que ce sont des femmes, mais parce qu’elles apportent une perspective différente. Rebecca est géniale et son oeuvre parle d’elle-même."


L’enthousiasme et l’engagement de Greta ont ainsi enclenché un procédé de collaboration avec la réalisatrice et le personnage de Maggie a été considérablement enrichi. "Pendant un an, j’ai discuté de Maggie avec Rebecca. On a répété avec d’autres personnes, on a pris des cours de yoga ensemble, on a fait du shopping pour Maggie. Je lui apportais des choses qui pour moi correspondaient aux goûts de Maggie et Rebecca m’en apportait aussi. Je me suis sentie propriétaire de Maggie, comme je me suis toujours sentie propriétaire de ce que j’écrivais, parce que j’ai eu le temps de m’approprier le personnage."


Pour interpréter John Harding, la production cherchait un acteur capable de jongler entre maturité et jeunesse d’esprit. Récemment nommé aux Oscars pour son interprétation dans Boyhood de Richard Linklater, Ethan Hawke a été enthousiasmé par le projet. "C’est gênant, mais je suis acteur depuis 30 ans et je n’avais encore jamais été dirigé par une femme C’est d’ailleurs très bizarre. Je voyais Rebecca comme quelqu’un d’unique et cette impression s’est confirmée. J’ai beaucoup aimé travailler avecvelle." avoue l'acteur. Ethan Hawke est également écrivain et réalisateur, ce qui a d’autant plus sublimé le personnage de John. Comme l’explique Rebecca Miller : "C’était très important pour moi que John soit considéré comme un personnage complet. Ethan a réussi haut la main à créer un personnage totalement crédible et conforme à ce que j’avais imaginé. Il a une approche de réalisateur et il a inventé un personnage extrêmement crédible, tout à la fois puéril, charmant, dynamique, et intelligent."


Maggie's plan - Julianne Moore & Ethan HawkePour Rachael Horovitz, cela fut un véritable cadeau de compter Ethan Hawke parmi les acteurs du film et pour les spectateurs, c’est l’occasion de le retrouver dans une comédie.

"Ethan est un ami de longue date et je rêvais de travailler avec lui. Il n’avait pas tourné de comédie depuis Génération 90, réalisé par Ben Stiller en 1994 et il a particulièrement apprécié de travailler ce rôle, de faire rire et de trouver un rythme de comédie. Ethan est extrêmement drôle dans la vie et il ne le montre que très rarement au cinéma."

L’acteur lui-même déclare en riant : "Je ne peux pas vous dire à quel point je me suis éclaté à ne pas jouer quelqu’un qui est en pleine agonie. Il y a différentes nuances dans la comédie et un équilibre à trouver. Le ton et le timing sont très importants. J’ai adoré ce côté-là."

 

Julianne Moore pendant l'une des scènes de tournage avec Ethan Hawke

 

Julianne Moore était également ravie de travailler avec Ethan, qu’elle connaît depuis longtemps. "C’est un acteur formidable. Il est très imaginatif et avec lui, on rit beaucoup." Sentiment partagé par l’acteur. "J’ai toujours été fan de Julianne. Elle a un esprit vif et malin. Elle est très drôle. Tourner avec elle a été un véritable plaisir."

Pour interpréter Georgette Harding, femme intellectuelle et intimidante, Rebecca Miller a sans hésiter pensé à son amie Julianne Moore, qui a commencé le tournage deux jours à peine après avoir reçu un Oscar pour son rôle dans Still Alice, les deux femmes avaient déjà travaillé ensemble à l’occasion de Les vies privées de Pippa Lee. "Julianne et moi nous sommes vues régulièrement au cours des deux années qui ont précédé le début du tournage. Julianne a un magnifique sens de la dramaturgie. Ça a été formidable de pouvoir travailler avec elle pendant que je développais le scénario et de faire des lectures avec elle et Ethan." commente la réalisatrice.

 

Maggie's plan - Ethan Hawke et Julianne Moore

 

Ethan Hawke et Julianne Moore


Quant à Julianne Moore, elle n’a pas hésité à retravailler avec son amie. "J’adore Rebecca. Le personnage de Georgette est très atypique et j’ai trouvé le scénario vraiment imaginatif, inventif et drôle." L’actrice a façonné avec délectation un personnage austère, glacial et singulièrement comique, qui révèle au cours du film ses côtés vulnérables. "On voulait que Georgette soit européenne, parce qu’elle est différente et un peu "exotique". Je voulais qu’elle soit imprévisible, parce que je trouve les gens imprévisibles particulièrement intéressants. Ils déconcertent les autres et on ne sait jamais s’ils seront gentils ou méchants avec nous."


Maggie's plan - Julianne MooreRachael Horovitz avoue que personne ne s’attendait à ce que l’actrice ne fasse de Georgette un personnage étonnamment drôle. "L’arme secrète de Julianne est la comédie. On sait tous qu’elle est la meilleure actrice "dramatique" de sa génération, mais avec le rôle de Georgette, en ajoutant un mot par-ci par-là, une petite note, elle crée une véritable symphonie de la comédie !" Damon Cardasis ajoute : "Elle est hilarante. Il y a d’ailleurs eu des moments où tout le monde sur le plateau était mort de rire et avait du mal à retrouver son sérieux. Bien entendu, elle apporte également une grande part d’humanité à son personnage. Au début, elle nous apparaît comme une femme impérieuse, froide et ambitieuse, mais très vite on se rend compte qu’elle a un coeur et qu’elle s’intéresse aux autres."

 

 

 

La puissance et la portée du jeu de Julianne Moore ont contribué à renforcer l’alchimie entre son personnage et celui de Greta Gerwig. "Maggie est censée être intimidée par le personnage de Julianne dans le film. Or, elle n’est pas du tout intimidante. Bien au contraire, elle est douce et géniale. C’est une actrice exceptionnelle. Elle se glisse dans la peau de Georgette, une Danoise brillante, elle parle avec un accent. Elle est tout simplement belle et hypnotique. Le premier jour du tournage, j’avais oublié mon texte tellement j’étais fascinée par elle. Du coup, ça fonctionnait très bien. Julianne est toute en nuances. C’est impressionnant. Elle vous pousse à jouer encore plus juste."

 

Le film a été tourné au cours d’un hiver très froid à New York et le plan de tournage était très serré. Le challenge était de taille et les acteurs et les techniciens ne tarissent pas d’éloges sur l’efficacité de Rebecca Miller. Comme l’explique Julianne Moore : "Rebecca est une réalisatrice très souple et facile. En même temps, elle sait ce qu’elle veut et le fait comprendre clairement. Ça a été une expérience merveilleuse."

 

Maggies plan - Ethan Hawke et Julianne MooreJulianne Moore a particulièrement apprécié l’inconstance réaliste des personnages. "Il n’y a pas de règles établies, pas de mariage parfait ni de relation parfaite. J’ai beaucoup aimé la façon dont Rebecca explore l’interdépendance dans le mariage, l’amitié, les relations parentales ou encore dans la communauté." La réalisatrice ajoute : "Il y a une sorte de célébration de l’interdépendance des personnes, dans le film. Une de mes scènes favorites est celle où les deux rivales (Maggie et Georgette) se retrouvent dans la cuisine en disant "Ouf, on est vendredi !" tout en épluchant des carottes. Les gens finissent toujours par se regrouper, s’aider et créent des communautés."

 

Le message que Rebecca Miller espère délivrer aux spectateurs est celui-ci : "Il faut capituler devant le mystère de l’univers. On ne peut pas contrôler sa vie ni celle des autres. D’ailleurs, quand Maggie accepte ce mystère, elle est récompensée. J’espère que les spectateurs sortiront de la projection gonflés d’espoir, et qu’ils auront ri."

Mon opinion

 

Une comédie sympathique qui n'apporte rien de très nouveau dans le triangle amoureux. Quelques dialogues sont toutefois savoureux et forcent un sourire.

 

L'ensemble reste assez attendu tout en réservant quelques jolies surprises. La réalisation est très sage.

 

Le grand plus, un casting qui semble s'amuser dans cette histoire somme toute assez banale. Des acteurs, tous très justes, se plaisent à appuyer sur l'égoïsme de leur personnage respectif.

 

Dans chacune de ses apparitions Julianne Moore balaie tout sur son passage.

 

Sa seule présence rend l'ensemble supportable.  

6 mai 2016 5 06 /05 /mai /2016 22:54

 

Date de sortie 27 avril 2016

 

Dalton Trumbo


Réalisé par Jay Roach


Avec Bryan Cranston, Diane Lane, Helen Mirren,

Adewale Akinnuoye-Agbaje, David James Elliott, Elle Fanning


Genre Biopic


Production Américaine

 

Le producteur Kevin Kelly Brown,  affirme que la génération qui ne connaît pas l'existence de la liste noire d'Hollywood sera touchée par le parcours de Trumbo car rien de ce qu'il combattait n'a disparu aujourd'hui.

 

"Même aux États-Unis, et de toute évidence dans d'autres régions du monde,

des gens sont toujours persécutés pour leurs convictions.

Le message de ce film est malheureusement encore d'actualité.

La liberté d'expression n'est pas universellement partagée, loin de là".

 

 

Synopsis

 

Hollywood, la Guerre Froide bat son plein.


Alors qu’il est au sommet de son art, le scénariste Dalton Trumbo (Bryan Cranston) est accusé d’être communiste.


Avec d’autres artistes, il devient très vite infréquentable, puis est emprisonné et placé sur la Liste Noire : il lui est désormais impossible de travailler.


Grâce à son talent et au soutien inconditionnel de sa famille, Il va contourner cette interdiction.


En menant dans l’ombre un long combat vers sa réhabilitation, il forgera sa légende.

 

Dalton Trumbo - Bryan Cranston

 

Bryan Cranston

Notes de production.


Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, les relations entre les États-Unis et l'Union soviétique se dégradent et la peur de la "menace communiste" atteint des sommets sans précédent. C'est dans ce contexte que la Commission des Activités Antiaméricaines (HUAC: House Un-American Activities Committee) enquête sur des dizaines de milliers d'Américains soupçonnés de sympathie procommuniste. Des enseignants, des fournisseurs de matériel militaire et des fonctionnaires, entre autres professions, perdent leur emploi, leur réputation et même leur famille, tandis qu'une vague de suspicion et de paranoïa déferle sur le pays.


La HUAC s'intéresse particulièrement à Hollywood et organise des audiences en octobre 1947 destinées à purger le secteur cinématographique de ses éléments communistes. De nombreux acteurs, réalisateurs, producteurs et scénaristes de tout premier plan sont publiquement critiqués en raison de leur proximité avec des organisations jugées "anti-américaines". Craignant de perdre leur travail, nombreux sont ceux qui acceptent de témoigner contre leurs amis et confrères. En revanche, dix d'entre eux refusent de répondre à la moindre question, contestant la légitimité de la Commission à les interroger sur leur sensibilité politique et dénonçant les audiences comme une violation de leurs droits civiques. Ces dix personnes sont condamnées à de la prison ferme pour outrage au Congrès.

 

Le plus célèbre d'entre eux est Dalton Trumbo.

 

Dalton Trumbo


Originaire de la petite ville de Montrose, dans le Colorado, Dalton Trumbo arrive à Los Angeles en 1925 avec ses parents et sa soeur pour y trouver une stabilité financière. À la mort de son père, c'est désormais lui qui fait vivre sa famille : il n'a que 21 ans. Il travaille dans une boulangerie, mais sa passion pour l'écriture le pousse à publier des articles et des nouvelles dans Vanity Fair, le Saturday Evening Post et le Hollywood Spectator. Contraint de trouver un équilibre entre ses obligations familiales et ses ambitions artistiques, il se découvre très tôt une compassion pour la classe ouvrière et un intérêt marqué pour la question des inégalités sociales et des privilèges de caste.

 

Après avoir décroché un contrat d'écriture à la Warner, Dalton Trumbo s'impose comme le scénariste le plus recherché d'Hollywood grâce à son énergie, sa détermination et son sens de l'humour. Mais on se souvient surtout de lui aujourd'hui comme l'artiste le plus en vue des "Dix d'Hollywood".


Brillant, ambitieux et polémique, Dalton Trumbo se plaisait à dénoncer ce qu'il considérait comme l'hypocrisie et l'injustice dans ses films, à l'instar de Vacances Romaines et Les Clameurs se sont tues, écrits tous les deux sous des pseudonymes au cours de ses treize ans d'exil, ou encore d'importantes productions comme Spartacus et Exodus, qui ont relancé sa carrière et amorcé le déclin de la Liste noire.

Le scénariste John McNamara a découvert l'histoire de Dalton Trumbo lorsqu'il étudiait l'écriture scénaristique sous la supervision d'auteurs qui avaient eux-mêmes été "blacklistés", comme Ring Lardner Jr., Waldo Salt et Ian McClellan Hunter, qui avait servi de prête-nom à Dalton Trumbo. "J'ai dit à Hunter que j'avais adoré le scénario qu'il avait écrit pour Vacances Romaines, souligne McNamara. "Il m'a répondu qu'il n'en était pas l'auteur, mais qu'il s'agissait de Dalton Trumbo".

 

Dalton Trumbo - Bryan Cranston, Diane Lane, Elle Fanning.Dalton Trumbo -  Helen Mirren


Hunter a pris conscience que non seulement McNamara ignorait l'impact considérable des audiences de la HUAC et de la liste noire, mais qu'il en était de même des autres étudiants. "Pendant deux jours, ces hommes, qui avaient connu cette époque, nous ont raconté leur histoire de leur point de vue", se souvient McNamara. "Lorsque Ian m'a conseillé de lire la biographie de Trumbo écrite par Bruce Cook, je me suis empressé de le faire".


John McNamara y a décelé la matière pour un film capable d'évoquer cette période tourmentée de l'histoire politique américaine à travers une trajectoire individuelle. "C'est très rare de tomber sur une histoire vraie qui se termine bien", note-t-il. "À Hollywood, on élabore des dénouements heureux parce qu'il y en a très peu dans la vraie vie. Cette histoire m'a captivé et n'a cessé de me hanter, mais je n'arrivais pas à coucher sur le papier ce que j'envisageais dans mon esprit – jusqu'à ce que je tombe sur un article écrit par la fille aînée de Trumbo, Nikola".


En lisant ce récit dense et poignant, intitulé "Une enfance différente"John McNamara s'est aperçu qu'il considérait son protagoniste comme un scénariste et un militant politique, mais qu'il ne connaissait rien de l'homme. "Grâce à l'article de Nikola, j'ai découvert un être faillible et pétri de contradictions", reconnaît-il. "Elle parle du type de père et de mari qu'il était, et elle raconte ce qu'elle a ressenti lorsque sa famille a reçu les citations à comparaître. Tout cela m'a ouvert de nouveaux horizons"

Comme John McNamara  commençait à s'en apercevoir, le nom de Dalton Trumbo résonnait différemment en fonction des gens. "C'était un marginal et un type opprimé par le système", déclare le producteur Michael London, qui a très tôt souhaité s'engager dans l'aventure. "Il était à la fois capitaliste et communiste. C'est ce genre de contradictions qui définissent les personnages les plus forts. Par-dessus tout, j'adorais sa volonté d'affronter le pouvoir en place et de sacrifier sa propre carrière au nom d'une cause juste. Trumbo détestait les tyrans. Il refusait de répondre aux questions s'il risquait, chemin faisant, d'être déloyal envers ses amis. Et il l’a payé cher – très cher".
John McNamara a fini par contacter Nikola Trumbo pour qu'elle lui fasse part de son point de vue sur le scénario en cours d'écriture. "Elle m'a envoyé un email extrêmement bienveillant avec des critiques très précises du script dans son ensemble et de son personnage en particulier", reprend le scénariste. "Elle m'a donné des conseils pertinents et intelligents, et m'a fait part de recommandations d'ordre émotionnel, qui m'ont permis d'enrichir le scénario".


Mitzi et and Nikola TrumboNikola Trumbo et sa soeur cadette Mitzi ont contribué de manière décisive au scénario. "Elles sont les seuls membres de la famille proche encore en vie et il était donc essentiel pour nous de bénéficier de leur plus grande coopération", souligne Michael London. "Grâce à nos discussions avec elles, nous avons glané des moments importants du parcours de leur père.

 

 

Mitzi et Nikola Trumbo

 

Ce n'était pas toujours facile pour elles. Leur famille a vécu des épisodes douloureux et traumatisants, mais Nikola et Mitzi ont été d'une grande générosité et ont tout fait pour que le film soit le plus sincère et réaliste possible".


Nikola est toujours extrêmement fière de l'héritage de son père qu'elle tient à préserver : "Aujourd'hui, on retient surtout que Trumbo a été communiste, mais on ne se rend pas compte qu'en réalité c'était un patriote", dit-elle. "Il était communiste à la fin des années 30 et au début des années 40, à une époque où cela voulait dire qu'on défendait la classe ouvrière et qu'on s'opposait aux lois ségrégationnistes, et qu'on se battait pour les droits civiques accordés aux Noirs américains. Cela n'avait rien à voir avec la Russie : il s'agissait de réfléchir à la manière dont un grand pays comme les États-Unis pouvait encore accomplir des progrè". Il estimait que le Congrès n'avait aucunement le droit de l'obliger à révéler ses opinions politiques", ajoute-t-elle. "Je crois qu'il a été abasourdi d'avoir perdu ce combat. C'est l'histoire d'un homme qui est resté fidèle à ses propres croyances et convictions. C'est le genre de héros que nous pouvons tous aspirer à devenir, quels que soient nos défauts et nos faiblesses".


Chez Groundswell Productions, l'enthousiasme pour le projet allait croissant. "C'est l'un des meilleurs scénarios qu'on ait jamais lus", indique la productrice Janice Williams, présidente du département production de la société. "Peu importe que ce soit une reconstitution historique avec un important casting et un sujet "politique". Nous étions tellement emballés par le projet que, quelles que soient les difficultés, nous étions déterminés à monter le film". Pour Janice Williams, Trumbo est un récit étonnamment vivant et émouvant sur un sujet d'une formidable gravité. "Il ne s'agit pas du tout d'une oeuvre politique, mais d'une histoire sur le droit à la liberté d'expression", souligne-t-elle. "C'est un film exaltant qui repose sur une formidable galerie de personnages fascinants ayant réellement existé. Il s'attache à une période sidérante de l'histoire d'Hollywood, et dépeint à la fois la dimension glamour et reluisante de cet univers et sa part d'ombre, sans oublier la Commission des Activités Antiaméricaines".


De son côté, la productrice Monica Levinson a encore du mal à croire que cette aventure extraordinaire d'un homme qui triomphe de l'adversité soit vraie.

 

Dalton Trumbo -  Bryan Cranston et Helen Mirren.

"L'histoire de Trumbo parle vraiment de notre droit, en tant que citoyens américains, à la liberté d'expression et à la liberté de réunion", dit-elle. "Trumbo Trumbo et les autres artistes blacklistés se sont non seulement vu retirer ce droit mais ils ont été poursuivis en justice sans avoir commis le moindre déiit Trumbo était un vrai patriote : il adorait son pays".

 

Helen Mirren et Bryan Cranston

À propos du réalisateur Jay Roach, la productrice Janice Williams affirme "Ces films parlent d'événements historiques majeurs". Jay a un vrai don pour partir d'histoires vraies et en faire des films captivants. On voulait que Trumbo soit accessible et divertissant. Je ne vois pas de réalisateur qui s'en serait mieux tiré que lui".

 

Jay Roach a trouvé que le scénario offrait un point de vue percutant sur une histoire à la fois importante et fascinante qu'il fallait raconter. "Je crois que la plupart des gens ont au moins entendu parler de la liste noire. "Ils connaissent même peut-être le nom de Dalton Trumbo et ils savent sans doute qu'il était un scénariste extraordinairement brillant, blacklisté en 1947 pour ses convictions politiques. D'ailleurs, il était le scénariste le mieux payé au monde lorsque son nom a été inscrit sur la liste noire. Il était doué et prolifique, et il n'hésitait pas à dire ce qu'il pensait haut et fort. Il pouvait aussi être irascible, agaçant et agressif. Par-dessus le marché, il était communiste – un communiste très riche – , ce qui donnait lieu à une histoire complexe et intéressante". confie le réalisateur.

 

Jay Roach a été totalement séduit par l'histoire de Trumbo dès qu'il a commencé à lire ses lettres. "Son style d'écriture est fascinant et sincère, profond, intelligent et drôle. Il était parfois incohérent et paradoxal, mais constamment irrésistible. Je me suis demandé comment on a pu se dire qu'il fallait empêcher cet homme aussi doué d'écrire. L'une des questions que soulève le film – du moins je l'espère – est de savoir comment cet homme profondément patriote, cet artiste qui aimait son pays, a pu être considéré comme un traitre qui méritait d'être jeté en prison". relate le réalisateur.


"Grâce aux nombreux entretiens avec les filles de Trumbo pendant la phase de développement et le tournage, on a fait en sorte que la représentation de la famille soit la plus juste possible. Nikola a hérité du tempérament fougueux et de la passion pour le débat d'idées de son père, mais c'était souvent une source de conflits entre eux. Elle parle de lui avec un immense respect et beaucoup d'admiration, mais leur famille vivait dans le stress et la tension".


D'après Mitzi Trumbo, Jay Roach a été très attentif aux propos des deux soeurs et a corrigé le scénario en fonction de leurs indications. "Le biopic est un genre délicat. On est spectateur de la réinterprétation que propose quelqu'un d'autre de votre propre vie. Jay s'est montré d'une sensibilité extraordinaire. Il se souciait des mêmes choses que moi. L'histoire de mon père est un exutoire pour pas mal de gens et il voulait faire en sorte de la raconter avec exactitude". indique-t-elle.

 

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.Dalton Trumbo : Photo Bryan Cranston, Elle Fanning.Dalton Trumbo - Helen Mirren.Dalton Trumbo : Photo Bryan Cranston.

Mon opinion

 

Le scénario est parfaitement écrit, très documenté, il mérite une certaine attention.

 

John McNamara s'appuie avec talent sur l'œuvre de Bruce Cook, en y associant les témoignages de Mitzi et Nikola, les deux filles du Dalton Trumbo. Si quelques passages peuvent paraître répétitifs, ils soulignent plus encore, toute la force du récit. C'est l'une des premières grandes réussites de ce long-métrage.

 

Un nouvel éclairage sur cette sombre et lamentable période de l'histoire d'Hollywood qui ne peut que passionner les cinéphiles. La mise en scène sert parfaitement le propos. Le montage est remarquable. La reconstitution parfaite entraîne le spectateur au cœur même de cette époque.

 

La vie de cet homme, Dalton Trumbo, scénariste le mieux payé au monde. Il ne baissa jamais la tête, ni ne trahit l'un de ses compatriotes ou tenta d'être un autre, que celui qu'il était vraiment. Les mots du producteur M. London suffisent à définir parfaitement cet homme à l'épaisse moustache. "Il était à la fois capitaliste et communiste. C'est ce genre de contradictions qui définissent les personnages les plus forts. Par-dessus tout, j'adorais sa volonté d'affronter le pouvoir en place et de sacrifier sa propre carrière au nom d'une cause juste. Trumbo détestait les tyrans. Il refusait de répondre aux questions s'il risquait, chemin faisant, d'être déloyal envers ses amis. Et il l’a payé cher – très cher".

 

Un casting impeccable, permet à chaque acteur de trouver leur juste place. Dans le rôle titre, Bryan Cranston est remarquable, époustouflant de bout en bout. Diane Lane est l'épouse parfaite. David James Elliott, convaincant, campe un John Wayne détestable. Helen Mirren, séduit, une fois encore. Dans le rôle d'Hedda Hopper, elle s'impose dans ce "nid de traîtres" telle une monstrueuse sorcière. Quand la raison d'imposera et que les mots justes raisonneront elle s'écroulera, vaincue sur le terrain même qu'elle piétinait avec mépris. Un rôle secondaire, mais important dans ce récit, celui tenu par Dean O'Gorman qui incarne Kirk Douglas, homme courageux et grand acteur. Un autre nom, dans l'importance de ceux qui ont passé outre la fameuse liste, Christian Berkel dans le rôle d'Otto Preminger.

 

Découvrez la critique de Dasola en cliquant ici.

 

6 mai 2016 5 06 /05 /mai /2016 22:42

 

Date de sortie 27 avril 2016

 

Théo & Hugo dans le même bateau


Réalisé par Olivier Ducastel et Jacques Martineau


Avec Geoffrey Couët, François Nambot,

Mario Fanfani, Bastien Gabriel, Miguel Ferreira,

Éric Dehak, Arthur Dumas, Patrick Joseph


Genre Comédie dramatique


Production Française

 

Synopsis

 

Théo (Geoffrey Couët) et de Hugo (François Nambot) se rencontrent dans un club libertin. Très vite la complicité entre eux dépasse le simple lien charnel.

Passé l’exaltation des premières étreintes passionnées, dégrisés, ils errent dans les rues vides du Paris nocturne, et se confrontent à leur amour naissant.

Puis la peur au ventre direction les urgences. Et si Hugo, séropositif, avait contaminé Théo qui a fait l’erreur, dans un moment d’abandon, de vivre l’instant sans protection ?

Conversation entre les réalisateurs, Olivier Ducastel et Jacques Martineau


La scène d’ouverture


Olivier Ducastel  :  J’imagine qu’on va beaucoup nous parler de la scène d’ouverture du film. Pourtant, elle a été assez simple à tourner, tu ne trouves pas ?
 


Jacques Martineau : Je crois que c’est parce que nous racontions une vraie histoire, que nous étions tous concentrés sur cet objectif qui a rendu le filmage de la sexualité aussi naturel que ce que nous avions imaginé lorsque nous avons conçu le projet. Ce n’est pas qu’une scène de coït et la "performance" qui consiste à filmer des comédiens en érection, s’est complètement effacée (même si, quand même, ça ne se fait pas comme une scène de repas !) devant les nécessités du récit : il fallait qu’on croie à cette rencontre amoureuse, à cet élan éperdu du désir. La question des regards était pour nous tous la plus essentielle. Mais il faut admettre que cette scène n’a pas rendu la production du film très simple.

 

Théo & Hugo dans le même bateau

 

La production du film


Olivier Ducastel : Oui et non. Nous savions, avec Emmanuel Chaumet, dès que nous avons lancé l’écriture, qu’il nous faudrait rester dans ce que nous appelons la catégorie des films pirates, totalement en dehors des circuits de financement habituels du cinéma français. Partant de là, on pense son film différemment dès l’amont. Cela ne nous a pas seulement offert une grande liberté, mais nous a aussi incités à aller au bout de nos idées : ça ne valait pas la peine de se mettre en marge si c’était pour produire à la fin des images édulcorées. Le filmage de cette première scène était aussi une expérience : nous voulions vérifier qu’il était possible de filmer la sexualité en s’écartant à la fois des interdits "moraux" (et économiques) et de la grammaire classique des films pornographiques qui utilise les gros plans en inserts, lesquels permettent d’employer des doublures.

 

Les comédiens


Jacques Martineau : Du coup, les comédiens n’ont pas été pour rien dans cette affaire, tu ne crois pas ?
Olivier Ducastel : Oui, naturellement. Ils étaient tellement décidés, ils nous ont parus si évidents pour le rôle, que ça a levé bien des inquiétudes et nous a aidé à aller de l’avant. Geoffrey Couët et François Nambot ont eu la chance de passer leur scène d’essais ensemble et ils se sont immédiatement imposés à nos yeux. Nous les avons rencontrés, nous avons discuté du projet, de la question du filmage de la sexualité et nous les avons choisis. C’était un coup de cœur.
Jacques Martineau : Jecrois qu’il faut préciser que nous avons fait un casting relativement ordi- naire, par la voie d’une annonce très explicite qui a d’emblée écarté beaucoup de candidats avant même les essais de jeu classiques sur une scène de comédie écrite pour l’occasion.
Olivier Ducastel : Oui, et ce n’est qu’après avoir proposé le rôle à François et Geoffrey, et à eux seuls, que nous avons fait des essais de filmage de la sexualité. Il s’agissait de vérifier tous ensemble que nous nous sentions suffisamment à l’aise. Nous avons fait cela avec le chef-opérateur, son assistante et notre assistant à la mise en scène. Comme un petit tournage. C’était aussi pour que les comédiens puissent décider de ne pas aller plus loin dans l’aventure.

 

Théo & Hugo dans le même bateau

Une histoire d’amour avant tout


Jacques Martineau : Ça nous a rassurés sur notre capacité collective à filmer la sexualité comme nous l’imaginions, mais je crois que ce qui nous a le plus emballé, c’est qu’avec Geoffrey et François, à l’image, on voyait surtout quelque chose de très amoureux. Parce qu’au fond nous voulions raconter une histoire d’amour avant tout. C’est bien ce que tu m’avais commandé, n’est-ce pas ?
Olivier Ducastel : J’avais envie d’un récit qui raconte le début d’une histoire d’amour. Tous nos films parlent d’amour, mais je voulais revenir à la source. Peut-être pour rejoindre et dénouer Jeanne et le garçon formidable qui racontait la naissance d’un amour qui ne pouvait aboutir. Là, j’avais envie d’une histoire qui aille au contraire vers une fin heureuse, même si les personnages vivent des moments difficiles qui menacent cette histoire naissante.
Jacques Martineau : Parce que l’éclosion d’un amour, c’est aussi l’histoire d’une prise de risque : l’amour est en soi une prise de risque. Il ne s’agit pas de dire que baiser sans se protéger est un signe d’amour, mais de raconter une fiction qui met en scène ce moment où on se dit qu’on tombe amoureux, qu’on accepte cet amour, même si, on le sait, à un moment ou un autre, le prix à payer risque d’être assez élevé. Et c’est une prise de risque aussi parce que personne ne sait vraiment ce que ça veut dire "être amoureux". On sent un truc, on décide que c’est de l’amour, mais on ne sait pas vraiment si c’est solide.


Un film gay


Olivier Ducastel : Comme d’autre part nous voulions aussi réaliser un film gay, une histoire entre deux garçons, il nous a paru évident de placer la sexualité en premier. Parce que c’est quand même souvent comme ça que ça commence chez les gays et aussi parce qu’en l’espèce la rencontre amoureuse sexuelle entraîne rapidement un conflit à cause de la séropositivité d’un des deux partenaires. C’est Jeanne un peu, mais à une autre époque et en version happy ending. Enfin, si on n’écoute pas trop Hugo qui parle déjà de la séparation future.

 

Jacques Martineau : Tu dis "un film gay". On va encore se faire taper sur les doigts !

 

Théo & Hugo dans le même bateauOlivier Ducastel  : Ça ne nous a jamais fait peur.
Jacques Martineau : Non et c’est pas à notre âge qu’on va commencer à déclarer que c’est "clivant" de penser ainsi. Personne ne nous croirait, de toute façon.
Olivier Ducastel  : Mais je ne vois pas pourquoi les hétéros ne pourraient pas voir notre film.
Jacques Martineau : Ouais, l’amour c’est universel !

 


Olivier Ducastel  : Un peu passe-partout comme slogan, non ?
Jacques Martineau : Alors : le sexe c’est universel !

 

Un film en temps réel


Olivier Ducastel  : Hum ! Par les temps qui courent, je n’en suis pas si sûr. Attendons de voir. On pourrait juste dire que c’est un film, un film en temps réel qui plus est. C’est intéressant le temps réel, non ? C’est toi qui a en eu l’idée, pourquoi ?
Jacques Martineau : Ça s’est un peu imposé à moi, ce désir d’attraper un personnage et de ne pas le lâcher. Je me suis dit que tant qu’à vouloir parler de la naissance d’un amour, autant ne pas trop user des artifices d’un récit à ellipses. Rester dans la tension de ce moment, chercher à susciter chez le spectateur le simple désir de savoir si, entre ces deux-là, pour finir, une histoire d’amour va vraiment débuter. De ce point de vue, commencer par la grande scène de sexe m’est vite apparu nécessaire aussi en termes narratifs. Il me semble qu’elle donne l’élan et l’impulsion du récit. C’est elle qui permet ensuite qu’on accepte les légers flottements du temps réel, les moments moins denses et il me semble du film, de renoncer complètement à construire une autre tension dramatique que celle liée à l’envie d’accompagner les deux personnages jusqu’au moment où on peut espérer que leur histoire d’amour continue : de la trivialité du sexe à quelque chose de plus sentimental. L’amour, quoi !
Olivier Ducastel : Dans tout ça, il y a aussi l’envie d’explorer un nouveau "genre" filmique. Les films en temps réel (qui donnent l’illusion du temps réel), m’ont toujours plu. Je venais d’ailleurs de voir Locke de Steven Knight qui m’a vraiment confirmé ce goût.
Jacques Martineau : Et ça explique aussi le titre qui est une référence à Rivette, grand amateur de temps réel.
Olivier Ducastel : Et le nom du personnage ! Théo est un hommage à la Cléo d’Agnès Varda. Mais Théo de 4 à 6, ça aurait été un peu trop référencé. Théo c’est suffisamment transparent comme ça.
Jacques Martineau : Je crois aussi que nous n’aimons pas beaucoup refaire ce que nous avons déjà fait. C’est amusant de se frotter à de nouvelles difficultés à chaque fois. Parce que, quand même, c’est différent de préparer, tourner et monter un film en temps réel.
Olivier Ducastel : Oui, bien sûr. En amont, nous avons beaucoup lu et relu le scénario, avec les comédiens, avec les membres de l’équipe, dont le monteur, pour tenter d’être au plus juste, de retirer déjà tout ce qui, dans un film "normal", tombe naturellement au montage. Cela impose des choix, pas toujours faciles à faire car, après, on doit s’y tenir. Pour les décors, on suit les comédiens dans leur trajet. Là encore, même s’il y a quelques contractions de l’espace réel, nous avons choisi en amont et n’avons pas pu, comme à l’habitude, privilégier tel ou tel lieu qui aurait été plus simple en terme de logistique ou de lumière. Mais nous avons beaucoup arpenté les décors avant le tournage, pour être sûrs de notre coup. Au montage, il y avait des interdits.

 

Théo & Hugo dans le même bateauNous avons demandé à Pierre Deschamps, le monteur, de travailler pendant le tournage. Cela permettait de vérifier que notre parti-pris fonctionnait. Dans le pire des cas, nous aurions pu retourner un bout de scène, nous n’avons pas eu à le faire. Ensuite, comme la liberté au montage était relativement réduite, nous avons laissé le monteur travailler seul encore plus que sur nos films précédents.

 

Il nous a surpris par le choix de certaines prises que nous avions a priori écartées au moment du tournage, mais qui finalement trouvait mieux leur place dans la continuité du film, soit en apportant de la fluidité, soit au contraire en bousculant un peu l’attendu. Et puis même si le temps réel contraint beaucoup, il laisse pas mal de petites libertés dont Pierre a su se saisir : il a un un bon sens du rythme que j’aime beaucoup.
Jacques Martineau : Cela dit, il y a quand même des séquences découpées sur lesquelles le travail de montage était assez lourd, en particulier la première. Mais il fallait toujours conserver le sentiment du temps réel. Ça se joue sur des raccords, certains plans pris dans leur durée, etc. Si on ajoute la petite économie, c’est en définitive un film qui s’est beaucoup construit autour de contraintes formelles et techniques, dont découle en grande partie la mise en scène. C’était plutôt bénéfique, en particulier pour filmer le Paris nocturne dont nous avions envie, non ?

Filmer le Paris nocturne


Olivier Ducastel : Oui, bien sûr. Par exemple, si nous avons osé d’aussi longs plans séquences c’était à la fois pour des questions de jeu, mais aussi pour des raisons économiques (découper prend un temps fou) et techniques : dans la rue, la nuit, sauf à bénéficier de moyens énormes, on ne peut maîtriser la lumière, or les températures de couleur changent énormément dans Paris. Dans certains plans, il y a des « anomalies » lumineuses, on passe du jaune au blanc, les changements de couleur des feux produisent des effets étranges sur les comédiens, etc. Tout cela, dans un film classiquement découpé poserait d’importants problèmes de raccords : dans un plan séquence, le spectateur accepte ces variations parce qu’il les comprend. Notre chef-opérateur, Manuel Marnier, a formidablement géré toutes ces contraintes. Pour la lumière, avec des moyens très légers, il a réussi à nous offrir une nuit parisienne réaliste, sombre comme nous le souhaitions, qui évite les horribles effets verts sur les visages des comédiens. Et j’aime aussi beaucoup son sens du cadre, son habileté à faire entrer avec justesse les accidents du réel.

Jacques Martineau : Quand on a si peu de moyens, on ne peut pas maîtriser la circulation, les passants, etc. Dans les plans séquences, les accidents habitent le plan très naturellement. On peut, au montage, choisir un plan non seulement pour le jeu, mais aussi pour les événements extérieurs : nous avons eu quelques passages de voitures, camions, ambulances ou motos que nous n’aurions pas même eu l’idée d’organiser si nous avions eu un gros budget. Derrière les comédiens, nous avons tenté de saisir aussi le Paris nocturne, vide, mystérieux, habité de quelques présences diffuses, traversé des feux des véhicules, illuminé par le mobilier urbain ou les quelques enseignes qui restent éclairées toute la nuit.

Olivier Ducastel : Le film est une déclaration d’amour à cet Est-parisien que nous habitons, que nous aimons beaucoup et que nous avions déjà filmé, il y a 18 ans, dans Jeanne. Il se trouve qu’aujourd’hui, parce que le trajet des personnages croise un moment celui des terroristes du 13 novembre, ces images prennent un poids nouveau. Par un hasard assez troublant, c’est au moment où Théo passe devant les deux cafés où ont débuté les fusillades, que nous avons mis des images mentales de cauchemar. Mais le film était monté avant les attentats, ce n’est que pure coïncidence.

La musique


Jacques Martineau : Si nous parlons de Paris, je crois que c’est le moment d’évoquer aussi la musique. J’y pense parce qu’après la scène du sexe-club, elle contribue selon moi à souligner non seulement la couleur psychologique de certaines scènes, mais aussi à ouvrir le spectateur à une meilleure perception de l’espace. Parfois, vraiment, il me semble qu’elle aide à mieux voir les décors, à en mesurer la profondeur mystérieuse. Et certains plans, comme la course le long du canal, ont été tournés pour lui laisser de la place. Elle était essentielle pour nous, n’est-ce pas ?
Olivier Ducastel : Oui, à commencer bien sûr, par la scène d’ouverture sans dialogue. Il fallait une musique de sexe-club, qui enchaîne les morceaux comme dans une playlist mais qui, pourtant, soit composée en partie à l’image pour souligner certaines inflexions du récit. Et nous voulions aussi quelque chose de très énergique, sauvage et lyrique. Cette scène doit être une sorte d’expérience visuelle et sonore pour le spectateur, à la mesure de l’expérience existentielle que vivent les personnages. Je crois que le spectateur peut en sortir un peu épuisé, avec presque autant de désir de respirer l’air frais de la rue que les personnages qui se retrouvent seuls, ensemble, dans l’intimité étrange de ce Paris désert.

Jacques Martineau : Il y a quand même un titre d’Asaf Avidan. Pour le plaisir et aussi pour crédibiliser la musique du début comme musique de sexe-club.
Olivier Ducastel : Parce que tout le reste de la musique a été composé par un collectif de jeunes gens dont fait partie le mixeur du film. Nous avons aimé les compositions qu’ils nous ont fait entendre et nous nous sommes dit que ce serait bien de faire confiance à des jeunes gens qui ont un goût musical de leur époque, un goût vraiment contemporain.
Jacques Martineau : Travailler avec des jeunes gens pour qui c’était une première expérience de long-métrage, c’était un peu le mot d’ordre du film de toute façon. Pour nous obliger à ne pas être dans la routine, et aussi pour prolonger le travail de transmission et d’enseignement que nous effectuons, toi à la Fémis, moi à l’Université de Nanterre. C’était une belle expérience.

 

L’évolution de notre collaboration


Olivier Ducastel : Et notre collaboration ? On nous pose toujours une question sur l’évolution de notre collaboration.
Jacques Martineau : Bon, quoi, nous ne vivons plus ensemble, c’est pas un secret et je n’ai pas tellement l’impression que ça a beaucoup changé notre manière de travailler. Tu as toujours été relativement interventionniste sur l’écriture, mais en me laissant totalement libre de mon travail. Idem pour la mise en scène de mon côté. Avec les comédiens, au montage, au mixage, je crois que nous avons partagé comme à notre habitude. Avec nos compétences particulières. Tu vois quelque chose de différent ?
Olivier Ducastel : Juste un détail : plus de liberté en ce qui me concerne pour parler de la sexualité avec toi.
Jacques Martineau : C’est super intime, ça. Tu crois qu’on peut vraiment l’imprimer ?
Olivier Ducastel : Bah ! Après ce qu’on a filmé…


Ils rigolent.

 

Théo & Hugo dans le même bateau

Mon opinion

 

Très loin de leur premier film, Jeanne et le garçon formidable, du sympathique Drôle de Félix ou du très beau, L'Arbre et la forêt, dans lesquels de grands comédiens participaient à la réussite de ces réalisations, les deux réalisateurs prennent un virage à 180°.

 

Une très longue scène d'ouverture orgiaque est telle une publicité pour le sex-club parisien. Par ailleurs très bien filmée.

 

S'en suit une balade, presque rêvée, dans un Paris nocturne en vélib, à pied, en courant aussi. Quand viendra le questionnement sur la prise de risque d'une relation sans protection, le film prend des airs didactique et s'enfonce dans les clichés. Le passage aux urgences, d'un hôpital parisien. L'immigration, avec un vendeur de kebab. Les retraites, aussi, avec une charmante vielle dame obligée de faire des ménages, pour améliorer l'ordinaire, sans se plaindre par ailleurs.

 

Jacques Martineau a déclaré : "Je crois aussi que nous n’aimons pas beaucoup refaire ce que nous avons déjà fait. C’est amusant de se frotter à de nouvelles difficultés à chaque fois. Parce que, quand même, c’est différent de préparer, tourner et monter un film en temps réel."

 

Certes, mais pour ce film c'est passablement raté. Dommage.

 

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"Le bonheur est la chose la plus simple,

mais beaucoup s'échinent à la transformer

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François Truffaut

 

 

 

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