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9 mai 2015 6 09 /05 /mai /2015 11:06


Date de sortie 6 mai 2015

 

My Old Lady


Réalisé par Israel Horovitz


Avec Maggie Smith, Kristin Scott Thomas, Kevin Kline,

Dominique Pinon, Stéphane Freiss, Noémie Lvovsky,

Stéphane De Groodt, Christian Rauth


Genre Comédie dramatique


Production Américaine, Française

 

Synopsis

 

Mathias Gold (Kevin Kline), la cinquantaine, new-yorkais, divorcé et sans ressources, débarque à Paris.

 

Son père, qui vient de mourir, lui a légué un magnifique hôtel particulier dans le Marais.

 

Il découvre alors que ce magnifique hôtel particulier du Marais est habité par une vieille dame de 92 ans, Mathilde Girard (Maggie Smith), et sa fille, Chloé (Kristin Scott Thomas).

 

 

Un hôtel particulier que Mathilde a placé il y a bien longtemps en viager, coutume typiquement française que ne comprend évidemment pas cet Américain pragmatique, qui, non seulement se retrouve, en plus, à devoir payer une rente.

 

C’est à ce moment-là que  Mathias découvre des souvenirs enfouis depuis bien trop longtemps et un secret bien gardé par Mathilde qui va remonter à la surface.

 

Un secret qui pourrait tous les réunir ou bien les détruire.

 

My Old Lady - Maggie Smith

 

Maggie Smith

Israël Horovitz, est né en 1939 dans le Massachusetts, l'auteur a 17 ans lorsque sa première pièce est jouée à Boston. Dramaturge, mais aussi scénariste, comédien, mettreur en scène et réalisateur, il est aujourd'hui l'auteur de plus de 50 pièces produites sur scène et traduites en une trentaine de langues.

 

Il met en scène son premier long métrage de cinéma, à 76 ans, avec My Old Lady. Sa principale motivation pour adapter son texte sur grand écran était celle de pouvoir montrer Paris à l'image en raison de l'amour qu'il porte à cette ville après y avoir vécu près de la moitié de sa vie et où un grand nombre de ses pièces ont été jouées.

 

Avant d'être un film My Old Lady s'est imposée sur les planches à New York. Couronnée de succès, la pièce s'est ensuite envolée vers de nombreux pays, dont l'Allemagne et la Russie. Et bien entendu la France sous le titre Très chère Mathilde.

 

La création de Très chère Mathilde a eu lieu le 28 janvier 2009 au Théâtre Marigny dans une mise en scène de Ladilas Chollat avec Line Renaud dans le rôle de Mathilde, Samuel Labarthe jouait Mathias et Raphaëline Goupilleau, Chloé.

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My Old Lady - Kristin Scott Thomas

 

Kristin Scott Thomas

Extrait d'interview par Corentin Palanchini relevé sur www.allocine.fr

 

Adapter sa propre pièce au cinéma, c’est quelque chose de relativement rare…

 

Parce que c’est difficile. Si j’adaptais votre pièce, ça le serait moins. Quand c’est la vôtre et qu’elle a été un succès, vous vous dites : "je ne peux pas couper ce monologue, car le public l’a aimé, a ri, a pleuré". C’est ce que je n’aime pas dans l’adaptation de pièce pour le cinéma, souvent le résultat n’est ni du théâtre ni du cinéma.(…)

Kevin Kline a été le premier à rejoindre le projet, et à ce moment, j’écrivais le troisième jet. J’écrivais, encore et encore. C’était de plus en plus long, mais pas meilleur. Et en discutant avec lui, c’est petit à petit devenu un film avec de nouveaux personnages. Il y a eu dix versions au scénario, je ne m’en sortais pas. Donc j’ai pris une feuille de papier, et j’y ai couché l’histoire (de façon synthétique) : un homme entre dans un appartement. Il y a une vieille dame... Puis j’ai écrit un scénario à partir de cette histoire, sans me référer à la pièce. Une fois que j’ai eu ça, j’ai contacté Maggie Smith, et nous avons commencé.

 

Qu’est-ce qui vous a poussé à réaliser un premier film à 76 ans ?

 

Quand j’ai fêté mes 74 ans, j'ai pensé : "mon Dieu mais mon grand-père était mort à cet âge-là !" J’avais produit plus de 70 pièces, et quand je me lançais dans la suivante, c’était excitant, mais pas terrifiant. Et je voulais faire quelque chose qui me faisait peur, qui me réveille. Je ne voulais pas devenir un vieil homme.

Il y a des années j’ai écrit un film : Des fraises et du sang en 1970, qui a eu le prix du jury à Cannes. Immédiatement on m’a proposé de réaliser. J’avais reçu une offre de MGM, j’ai commencé à travailler, mais j’ai vite réalisé que cela me prendrait deux ans pour tout faire. Et je me suis dit : "si je fais ça, ce sont deux pièces que je n’écrirais pas". Donc je suis parti. Ça n’a jamais été un regret, mais j’ai gardé cela dans un coin de ma tête.

 

Lorsqu’on a affaire à une histoire de famille comme celle de « My Old Lady », le public s’attend à des twists. Mais dans votre film, nous sommes à la fois surpris par l’histoire et les rebondissements. Vouliez-vous porter un autre regard sur les histoires familiales ?

 

Le cliché à propos de la France, c’est : tout le monde a une liaison, et c’est génial. Et je crois que dans mon film dit : "ce n’est pas génial pour les enfants". Mathias et Chloé sont des enfants dont les parents espèrent qu’ils ne se parleront jamais. L’homme et la femme qui ont une liaison ne veulent pas que leurs enfants se rencontrent et en parlent.

Les personnes qui ont une liaison sont des "preneurs de risques". Ils aiment le risque d’être pris sur le fait.(…) Je connais mieux les hommes que les femmes, et je crois que les hommes qui trompent leurs femmes ne le font pas parce qu’ils détestent leurs femmes mais parce qu’ils se détestent. Ils veulent s’imaginer jeunes, virils et séduisants. Donc Mathilde est le cliché de la femme française : tombant perpétuellement amoureuse.

 

Vous êtes francophile, une partie de votre équipe technique est française, de quelle façon avez-vous travaillé avec elle ?

 

Concernant l’équipe française, le responsable du décor Pierre-François Limbosch a été incroyable. Il a trouvé tous les livres (pour la péniche), il a fait attention aux détails. Et ma révélation fut Michel Amathieu, le directeur de la photo. Il s’agissait de mon premier film, donc je lui décrivais ce que je voulais et il le mettait en image.

Nous avons commencé les répétitions, et j’ai demandé à Maggie Smith de marcher.

Elle a dit : "mes amis vont se moquer de moi si je fais ça".

J’ai demandé pourquoi ?

Elle m’a dit : "j’ai 92 ans. Et quand ma mère avait cet âge elle était dans une chaise avec des coussins et avait de l’arthrite".

Et je lui ai répondu : "tu as raison, ta chaise sera ton monde".

 

Le chef op était ravi : "si tu la mets dans la chaise (…), et que tu me dis où seront les gens, je peux te donner des angles, utiliser des miroirs et donner de la profondeur au champ". Et c’est exactement ce que je voulais, avec toujours l’immensité de cet appartement en arrière-plan.

 

Pour lire la totalité de l'interview cliquez Ici !

 

My old Lady - Kevin Kline

 

Kevin Kline

Mon opinion

 

Pour son premier long-métrage, Israel Horovitz, réussit sur tous les tableaux.

 

Réaliser un beau film. Offrir aux spectateurs la chance d'écouter un texte riche, magnifique, joyeux et mélancolique. Douloureux aussi.

 

La photographie de Michel Amathieu dans ce Paris, un peu carte postale, n'en reste pas moins de toute beauté.

 

Le scénario, les dialogues pareillement, nous embarquent dans un premier temps dans une joyeuse joute oratoire. Rapidement le ton devient plus grave, l'ambiance s'alourdit. Les non-dits éclatent. La famille n'est pas celle que l'on imaginait. Les destinées s'en trouvent perturbées à tout jamais.

 

L'ensemble peut faire penser à du théâtre filmé, mais avec quelle virtuosité !

 

Le film est également porté par un remarquable casting. Noémie Lvovsky, Dominique Pinon, et Stéphane Freiss, entre autres, sont excellents.

 

Kevin Kline, dans ce rôle fracassé par une enfance chaotique, est remarquable. 

 

À ses côtés, Kristin Scott Thomas, d'une froideur implacable au début du film, nous emporte dans une réelle et belle émotion.

 

Maggie Smith, enfin, une fois encore … Bravo et respect.

My Old Lady
My Old Lady
My Old Lady
My Old Lady
8 mai 2015 5 08 /05 /mai /2015 18:21


Date de sortie 6 mai 2015

 

 

Réalisé par Alan Rickman


Avec Kate Winslet, Matthias Schoenaerts,

Alan Rickman, Stanley Tucci, Helen McCrory, Jennifer Ehle


Genre Romance

 

Titre original A Little Chaos


Production Britannique

 

Bien que le film soit inspiré d'une histoire vraie autour du souhait de Louis XIV de faire construire le Bosquet des Rocailles du château de Versailles, le personnage de Sabine est une pure invention. Cela dans le but d'apporter au récit d'avantage de romanesque. D'ailleurs, la productrice Gail Egan a déclaré que ce personnage "donne tout son sens au film".

 

André Le Nôtre n'a aimé que Françoise Langlois, fille du gouverneur des pages de la Grande Ecurie, avec laquelle il a eu trois enfants tous morts jeunes.

 

"Les Jardins du Roi raconte une histoire d'amour émouvante qui se déroule dans un contexte fascinant et un monde somptueux. La simplicité m'a beaucoup plu, tout comme l'originalité du personnage de Sabine, un esprit bohème en avance sur son temps", a expliqué Kate Winslet.

 

Kate Winslet - Les Jardins du Roi

 

Kate Winslet

 

Synopsis

 

Artiste aussi douée que volontaire, Sabine De Barra (Kate Winslet) conçoit de merveilleux jardins. En 1682, son talent lui vaut d’être invitée à la cour de Louis XIV (Alan Rickman), où le célèbre paysagiste du roi, André Le Nôtre (Matthias Schoenaerts), fasciné par l’originalité et l’audace de la jeune femme, la choisit pour réaliser le bosquet des Rocailles.

 

Ce sera une pièce maîtresse des jardins, la salle de bal à ciel ouvert du nouveau palais que le Roi Soleil souhaite créer à Versailles pour éblouir l’Europe. Tout en donnant son maximum et en menant l’incroyable chantier pour terminer à temps, Sabine s’aperçoit vite qu’à la cour, le talent ne suffit pas : il faut aussi maîtriser l’étiquette et savoir naviguer dans les eaux troubles des intrigues.

 

La jeune femme défie les barrières sociales et celles liées à son sexe, mais également la jalousie de Mme Le Nôtre, (Helen McCrory). Elle noue même une surprenante relation avec le roi et gagne la confiance du frère du souverain, Philippe (Stanley Tucci), et s'imposera en tant que femme dans un monde d'hommes.

 

Au-delà des interdits et des passions, au coeur d’une cour sur laquelle le monde entier a les yeux rivés, Sabine et Le Nôtre vont tout donner pour porter le rêve de leur vie malgré les obstacles...

 

Les Jardins du Roi - Matthias Schoenaerts

 

Matthias Schoenaerts

"Bien que leurs visions du jardin soient initialement à l'opposé l'une de l'autre, on assiste à la rencontre de deux grands esprits", explique Alan Rickman. Et Kate Winslet d'ajouter : "Il ne s'agit pas seulement de la rencontre de deux grands esprits, mais de celle de deux âmes qui tombent sous le charme l'une de l'autre et se stimulent sur le plan créatif. Au fil de l'histoire, le public découvre la vie de ces deux êtres –passée et présente – et prend conscience  qu'ils sont faits l'un pour l'autre, même si cela ne saute pas immédiatement aux yeux".

 

Les Jardins du Roi - Jennifer Ehle & Kate Winslet"Kate Winslet a été frappée par l’incroyable modernité de cette histoire, bien qu’elle se déroule au XVIIème siècle. Sabine est une héroïne des temps modernes ; elle aborde la vie, l’acte de création et les émotions de manière très actuelle, de sorte que nous pouvons nous identifier à elle. Nous nous reconnaissons dans son attitude, sa fierté, sa douleur, ses espoirs et ses rêves, mais aussi dans sa rédemption." déclare la productrice.

 

De son côté, Matthias Schoenaerts témoigne :

 

Les Jardins du Roi - Matthias Schoenaerts

"La vision très différente de la nature, du jardinage et de l’aménagement paysager de Sabine est finalement très rafraîchissante pour Le Nôtre dont la manière de travailler est très mathématique (...). Mais lorsque cette femme entre dans sa vie personnelle et professionnelle, cela provoque quelque chose en lui : elle réveille sa créativité. Elle l’aide à redécouvrir cet aspect de lui-même."

 

Pour cette rencontre entre le paysagiste du Roi, André Le Nôtre et Sabine, une artiste libre. Le chef décorateur James Merifield s'est attaché à souligner les différences de style qui opposent les deux personnages : "Le travail de Le Nôtre est très structuré, très construit au plan architectural, son jardin se devait donc d’être sévère, presque monolithique avec ses arbres taillés de 2,50 à 3 mètres de haut et ses buis taillés en cônes (...) À l’inverse, Sabine est une artiste. Elle est beaucoup plus libre d’esprit et créative. Son jardin, l’espace de travail qu’elle s’est aménagé avant le début de l’histoire, se trouve dans une ancienne écurie. Il s’agit de son studio, c’est là qu’elle travaille et qu’elle vit. La végétation y pousse librement, sans règles. Ce qui compte pour elle, ce sont les plantes et les textures."

 

La directrice de la photographie, Ellen Kuras, a souhaité tourner Les Jardins du Roi en pellicule afin de souligner l'univers luxueux du film. Elle a également essayé de donner à certains plans du film un aspect de "tableaux vivants".

 

Les Jardins du Roi - Paula Paul & Stanley Tucci

 

Bien que Les Jardins du Roi soit un film d'époque se déroulant sous Louis XIV, l'équipe artistique a souhaité confectionner des costumes relativement contemporains afin d'éviter qu'une distance s'installe entre l'histoire et le public et que celui-ci ne puisse ainsi s'identifier aux personnages.

 

 

 

Tout a donc été mis en oeuvre pour montrer le XVIIème siècle en le reliant au XXIème, de façon à ce que le film soit abordable pour le public d'aujourd'hui.

 

Le travail minutieux de chaque département artistique a permis de donner une telle authenticité à la période traitée dans le film que les acteurs n'ont eu aucun mal à se plonger dans leur personnage.

 

Ainsi Matthias Schoenaerts a notamment déclaré qu' "en un instant, j’étais transporté au XVIIème siècle parce que partout où je posais le regard, le passé était présent, vivant."

Etant donné que l'histoire se déroule au château de Versailles, l'équipe de tournage a envisagé de réaliser certaines séquences en extérieurs en France pour ancrer l’univers des personnages dans une réalité historique puis de tourner les scènes en intérieurs au Royaume-Uni.

 

Finalement, il s'est avéré qu'au moment des repérages, les techniciens ont constaté que le Royaume-Uni possédait de très belles bâtisses proches de l’architecture du XVIIème siècle comme on pouvait en trouver en France à cette époque.

 

Le tournage s'est donc entièrement déroulé Royaume-Uni, ce qui a permis d'alléger les coûts de production.

 

Quand Alan Rickman parle de son film, il évoque le fait d'avoir voulu raconter "une histoire simple et intemporelle, comme un conte. Le cinéma doit pouvoir captiver le public tant sur le plan visuel qu’émotionnel afin qu’il baisse la garde et se sente vivant. Lorsqu’on y pense, c’est assez fantastique d’aller au cinéma et de partager une même histoire avec des inconnus…"

 

Le message du film serait qu'il est important de vivre sa passion car c'est ce qui donne toute sa valeur à la vie. Des mots qui doivent raisonner fortement dans l'esprit de tous ceux qui travaillent dans un milieu artistique et/ou sur des plateaux de tournage.

.

 

Sources :

.journaldesfemmes.com

http://www.allocine.fr

Mon opinion

 

Il est question des jardins de Versailles et tout particulièrement de la construction du bosquet des Rocailles. La totalité du film, tourné dans la luxuriante et magnifique campagne anglaise ne ressemble en rien, à celle dans laquelle l'action est supposée se dérouler.

 

Le scénario hasardeux et d'une consternante banalité, devient vite ennuyeux et prévisible. Pourquoi broder une romance autour d'André Le Nôtre ? Une histoire avec un jardinier britannique aurait, pour le moins, correspondu aux décors.

 

Alan Rickman, quant à lui, bien plus crédible en noble anglais que dans le pâle reflet qu'il donne en incarnant Louis XIV.

 

Quant aux costumes "l'équipe artistique a souhaité confectionner des costumes relativement contemporains afin d'éviter qu'une distance s'installe entre l'histoire et le public et que celui-ci ne puisse ainsi s'identifier aux personnages." Résultat, ils ne correspondent à rien.

 

Reste le couple formé par Kate Winslet et Matthias Schoenaerts.

 

À eux seuls, ils évitent le naufrage total. Quitte à rester dans la fiction, leur histoire aurait méritée d'être développée pour apporter un intérêt à ce film d'un académisme étouffant, à la fois minutieux, un rien prétentieux, mais jamais captivant.

 

Les Jardins du Roi "A Little Chaos"
27 avril 2015 1 27 /04 /avril /2015 21:29

 

Date de sortie 1er avril 2015

 

La maison au toit rouge


Réalisé par Yôji Yamada

 

Avec Takako Matsu, Haru Kuroki, Takatarô Kataoka, Hidetaka Yoshioka


Genre Drame


Production Japonaise

 

Yôji Yamada, à plus de 80 ans, près de 80 films au compteur, et un quasi-inconnu en France où rares sont ses films à être sortis. C’est pourtant la 5ème fois qu’il figure en compétition de la Berlinale, et il y était encore l’an passé hors compétition avec Tokyo Family

 

Yôji Yamada s’en amuse d’ailleurs en interview : "Je ne sais pas ce que la Berlinale me trouve, Cannes et Venise n’ont jamais eu rien à faire de mes films !"

 

La Maison au toit rouge en compétition au festival Kintoayo, a été récompensé à la 82ème Berlinale. L’actrice Haru Kuroki a obtenu le prix d’interprétation féminine.

 

Ce nouveau long métrage de Yôji Yamada, adapté du roman de Kyoko Nakajima, est un mélodrame qui restitue les fastes du cinéma Japonais d’autrefois, en même temps qu’il tisse un poignant portrait de femme.

 

Synopsis

 

Japon, 1936.

 

Taki (Haru Kuroki) quitte sa campagne natale pour travailler comme bonne dans une petite maison bourgeoise en banlieue de Tokyo.

 

C’est le paisible foyer de Tokiko (Takako Matsu), son mari Masaki (Takatarô Kataoka) et leur fils de 6 ans.

 

Mais quand Ikatura (Hidetaka Yoshioka), le nouveau collègue de Masaki, rentre dans leurs vies, Tokiko est irrésistiblement attirée par ce jeune homme délicat, et Taki devient le témoin de leur amour clandestin.

 

Alors que la guerre éclate, elle devra prendre une terrible décision.

 

Soixante ans plus tard, à la mort de Taki, son petit neveu Takeshi (Satoshi Tsumabuki) trouve dans ses affaires une enveloppe scellée qui contient une lettre. Il découvre alors la vérité sur ce secret si longtemps gardé.

La Maison au toit rouge "Chiisai ouchi"

L'intrigue du film se situe juste avant la Seconde Guerre mondiale, période peu exploitée par le cinéma.

 

Yôji Yamada explique : "La Maison au toit rouge est construit autour du secret d’une histoire d’amour, mais au-delà de ça, je voulais décrire le mode de vie d’un foyer bourgeois pendant une période débutant avant la seconde guerre mondiale et s’achevant avec la défaite du Japon, une époque qui a rarement été montrée au cinéma et qui semble résonner avec la direction que le pays est en train de prendre.’’

 

A travers ce film, Yôji Yamada a souhaité mettre en avant les petits bonheurs de la vie qui sont si importants à ses yeux. Il explique : "Ce film montre de manière satirique, à travers la vie d’un jeune couple, comment le toit rouge de cette petite maison abrite les menus bonheurs de cette gentille famille."

 

À l'époque où Yôji Yamada était étudiant (dans les années 1950), de nombreux films hollywoodiens traitaient de la quête des "petits bonheurs", surtout présente dans la petite bourgeoisie. Si à l'époque, le réalisateur aspirait au "grand bonheur" (comme il le dit, "la paix pour toute une société"), il a pris conscience que cette quête, évoquée par exemple en 1946 dans La Vie est belle de Frank Capra, était un moteur essentiel de la vie et consacre aujourd'hui son film La Maison au toit rouge à ce sujet.

 

Sources :

http://www.allocine.fr

La Maison au toit rouge "Chiisai ouchi"

Mon opinion

 

Yôji Yamada, une découverte, en ce qui me concerne.

 

Ce film tout en flash back pourrait laisser penser qu'il s'agit des propres souvenirs du réalisateur si le film n'était l'adaptation d'un roman.

 

Cette maison au toit rouge pourra en rebuter certains. En emballer d'autres. Je suis de ces derniers.

 

Le décor principal fait rapidement penser à Douglas Sirk. Les couleurs, les arbres en fleurs, le raffinement, tout est là mais très vite le scénario s'impose et nous entraîne pendant plus de deux heures dans cette histoire, d'une simplicité extrême, et riche d'enseignements sur la société Japonaise des années d'avant-guerre à nos jours.

 

Un beau film de femme(s) et un terrible constat. Pas assez belle pour devenir une geisha, l'héroïne n'a aucune autre issue que celle de la servitude.

 

Elle ne se plaint pas, même si, de toute évidence, elle ne sera jamais la maîtresse de son destin. Elle fait preuve d'une fidélité extrême envers cette famille pour laquelle elle se dévoue. Ni femme de chambre, pas uniquement servante. L'ensemble est beaucoup plus subtil. Voire cruel.

 

Elle vivra ces années dans un quasi enfermement. Étouffée sous le poids extrême des traditions qui lui interdiront toute possibilité d'ouverture sur le monde en la maintenant dans l'ignorance des évènements tragiques qui sont en train de se produire.

 

Un film comme il n'en existe quasiment plus. Un très beau mélo, vieillot, peut-être mais magnifique de bout en bout.

 

 

La Maison au toit rouge "Chiisai ouchi"
La Maison au toit rouge "Chiisai ouchi"
La Maison au toit rouge "Chiisai ouchi"
25 avril 2015 6 25 /04 /avril /2015 16:55

 

Date de sortie 22 avril 2015

 

Caprice


Réalisé par et avec Emmanuel Mouret

 

Anaïs Demoustier, Virginie Efira, Laurent Stocker,

Michaël Cohen, Thomas Blanchard, Mathilde Warnier, Olivier Cruveiller


Genre Comédie dramatique


Production Française

 

Synopsis

 

Clément (Emmanuel Mouret), instituteur, est comblé jusqu'à l'étourdissement : Alicia (Virginie Efira), une actrice célèbre qu'il admire au plus haut point, devient sa compagne.

 

Tout se complique quand il rencontre Caprice (Anaïs Demoustier), une jeune femme excessive et débordante qui s'éprend de lui.

 

Entretemps son meilleur ami, Thomas (Laurent Stocker), se rapproche d'Alicia...

Caprice

Emmanuel Mouret  croise Virginie Efira

Relevé sur unifrance.org


Caprice pose l’une des grandes questions amoureuses : doit-on se fier à l’instinct ou au destin pour trouver son âme soeur ?


Virgine Efira : À mon sens, les deux sont fortement liés. Alicia est obsédée par une prémonition selon laquelle elle va rencontrer quelqu’un qui ne sera pas du même milieu qu’elle. Mais elle y est réceptive parce que cela correspond à une envie, un instinct profond. Autour de moi, j’entends beaucoup de gens évoquer ces fameux "signes" mais c’est ce que l’on en fait qui m’intéresse vraiment. À partir du moment où ces "appels du destin" résonnent en soi, il y a une certaine beauté à se laisser guider. Dans le film, Emmanuel n’impose jamais au spectateur une direction, ne tranche pas entre instinct et destin, ce qui me convient tout à fait !


Emmanuel Mouret : Personnellement je ne crois ni au destin, ni à l’instinct. Je ne suis sûr de rien, et c’est peut-être ça qui rend les histoires amoureuses si passionnantes ! Est-ce que j’éprouve réellement tel sentiment envers une femme ou est-ce parce que j’ai follement envie de l’éprouver ? Lorsque l’on se raconte nos histoires amoureuses, on parle sincèrement de magie, puis quand elles s’achèvent, on se dit qu’on se racontait des histoires ! Ces deux sentiments sont justes, authentiques. L’amour est peut-être un honnête mensonge ! Une rencontre amoureuse un heureux malentendu ! Dans Caprice, Clément et tous les personnages portent, de façon plus ou moins apparente, un rêve. Et la personne "élue" doit forcément coïncider avec ce rêve. Et, quand elle ne rentre plus dans le cadre assez rigide de notre rêve, c’est là que les problèmes commencent !

 

Le couple Clément/Alicia s’établit sans se soucier des préoccupations habituelles, comme celle de la famille recomposée...


Emmanuel Mouret : Le sujet est ailleurs, ce n’est pas de ça que parle le film. Pour Clément un rêve est en train de se réaliser, c’est tellement beau pour être vrai qu’il attend lui-même quand ça n’ira plus. Comme dans les débuts des films d’horreur, tout va bien, trop bien !


Virgine Efira : À la place d’Alicia, j’angoisserais que tout se construise si joliment avec Clément et leurs enfants. On a envie de gratter sous le vernis, soulever la moquette, sonder les coins obscurs…

 

Caprice - Virginie Efira & Emmanuel Mouret Cela peut correspondre aussi à une quête de sérénité, si tant est qu’elle existe : il arrive un moment dans le film où Clément fait le choix de cette vie-là mais la sérénité n’accompagne pas éternellement l’amour. Sinon, ça ressemble à une bulle prétendue invincible. Et je n’y crois pas. Le film parle de la véritable beauté de la vie : celle où ce sont les difficultés, les obstacles, la fluctuation des sentiments, les revirements du cœur qui stimulent le mystère amoureux.

 

Comme dans la plupart des films d’Emmanuel Mouret, Caprice s’inscrit dans un ton subtilement décalé par rapport au réel...


Virgine Efira : C’est le cinéma que j’aime le plus et c’est ce que j’ai dit à Emmanuel lors de notre premier rendez-vous, avant même d’imaginer pouvoirtravailler avec lui. Je crois davantage à la vérité de l’émotion qu’à l’assurance du "vrai" : il existe une obsession un peu pénible pour un cinéma de l’ultra-réalisme comme si lui seul était garant de sincérité. Révéler des paradoxes souterrains, des élans que l’on ne maîtrise pas, est plus émouvant, plus authentique.

 

Emmanuel Mouret : Me concernant, le cinéma n’est pas la réalité, le cinéma c’est avant tout du cinéma. De la même façon que lorsque nous écoutons de la musique, nous sommes dans un monde parallèle.

 

Caprice - Évidemment nous éprouvons, en regardant un film, des sensations, des émotions qui résonnent avec notre intimité, parfois si profondément que nous avons l’impression que le cinéma c’est la vie. En faisant le film, j’ai été essentiellement guidé par la notion de plaisir que j’ai éprouvé adolescent devant certains films, beaucoup plus que par celle de réalisme.

 

 

Plaisir d’être avec les personnages, les décors, la musique, mais également plaisir de géométrie dans la construction dramatique et plaisir des paradoxes.


Virgine Efira : Emmanuel a la délicatesse de ne pas trouver des réponses mais d’élargir le champ des questions. À travers son prisme, le monde et les gens sont un peu plus ronds, plus riches, plus fragiles forcément.

 

Vous suscitez une forte empathie envers tous vos personnages…


Emmanuel Mouret : Je le souhaite en tous cas. Je tente de révéler leur charme. Je dois mon éveil intellectuel et sensible à des rencontres que j’ai faites adolescent.

Je suis tombé amoureux ; ça n’était pas partagé mais j’étais conquis... Dans un film comme dans la vie, charmer peut engager le rire, le cocasse, même la tristesse.

Virgine Efira : En tant qu’acteur, il ne faut surtout pas chercher à la susciter...


Emmanuel Mouret : ... Comment ? Tu n’as pas conscience de l’empathie que tu peux susciter (rires) ?

Virgine Efira : Très peu (rires). On se sent parfois très étranger à ce que l’on communique à l’écran. Voire très seule quand, par exemple, un film devient une entreprise commerciale qui calcule son effet et fait tout pour l’atteindre. Caprice est l’inverse de cela : avec Emmanuel, on est partis de l’envie d’échanger ensemble, de célébrer la complexité humaine à travers une fiction.

 

L’une des forces d’équilibre du film est de préserver l’intégrité, la vérité de ces deux femmes

amoureuses.


Emmanuel Mouret : Virginie avait une partition très délicate. Alicia est une actrice célèbre, nantie, reconnue dans la profession alors que Caprice est une débutante sans le sou à laquelle le spectateur pourrait plus facilement s’identifier. Il a fallu faire très attention à ne pas perdre Alicia : au final, elle est plus adorable que son image publique et c’est grâce à Virginie. Quand Alicia apprend qu’elle a été trompée, Virginie le joue en douceur, sans élever le ton. Alicia n’est jamais méprisante envers Caprice. C’est dans toutes ces petites inflexions, ces réactions humaines inattendues, que la beauté d’un personnage se dessine.


Virgine Efira : Au départ, je me suis interrogée sur la tranquillité d’Alicia. Au-delà du confort qu’elle représente pour Clément, Alicia aurait pu déraper dans le conformisme, l’humeur égale un peu casse-pieds, la fadeur comparée à la fougue de Caprice. C’est Emmanuel qui m’a montré une image très inspirante de Marilyn Monroe où elle affiche un émerveillement constant. C’est une arme redoutable. Il existe également des possibles qui jalonnent la trajectoire d’Alicia, des pulsions à l’égard de Thomas qu’interprète Laurent Stocker. Et peu importe qu’elle y cède ou non.


Emmanuel Mouret : La retenue est l’un des points communs et cardinaux à tous les personnages. C’est ce qui nous fonde en tant qu’individu civilisé et qui m’émeut au cinéma.


Virgine Efira : En tant qu’actrice, j’aime l’idée qu’il y a des forces qui nous dépassent. Le pire est de se retrouver avec un personnage figé, barbouillé d’une seule couleur.

 

Qu’est-ce qu’Emmanuel a pu vous cacher d’Alicia ?


Virgine Efira : Quelques mots, par-ci par-là. Quand il se lance dans des indications de jeu, il lui arrive de ne pas terminer ses phrases (rires). J’avais parfois l’impression de ne pas comprendre ce dont il me parlait alors que tout était clair. Je n’avais pas besoin d’être rassurée. Emmanuel évoquait souvent l’harmonie et cela me suffisait... Nous étions en phase sur Alicia, en éveil constant, donc je n’ai jamais envisagé que le film pouvait se tromper de ton ou de direction.


Emmanuel Mouret : Sur un tournage, le travail est rarement dans l’analyse, mais dans l’écoute les uns des autres. Je ne cache rien de façon préméditée : au contraire, j’adore m’en remettre à tous ceux qui m’entourent et communiquent dans la même direction.

Caprice

Emmanuel Mouret  croise Anaïs Demoustier

 

À travers le rapport amoureux qui unit Caprice à Clément, le film évoque avec beaucoup d’humour et une dose de cruauté la perte de certaines illusions...


Emmanuel Mouret : C’est un thème qui traverse tout le film jusqu’au dénouement. Trouver la juste fin a été un long processus de réflexion qui s’est accompli lorsque m’est venue à l’esprit cette phrase simple : "On ne peut pas tout vivre"…


Anaïs Demoustier : Caprice est tombée follement amoureuse de Clément. Elle s’accroche à des illusions qu’elle espère transformer en réalité. Emmanuel porte un regard tendre sur cette jeune femme alors qu’elle pourrait être exaspérante : à partir du moment où Caprice est sincère dans son amour et s’entend dire qu’il ne peut pas être vécu, on ne peut qu’éprouver de l’empathie. C’est rare de tomber sur des personnages aussi entiers, généreux dans leur manière de s’exprimer, de se projeter dans une histoire d’amour. Jouer un personnage qui veut tout de l’autre est émouvant. Et les situations n’en sont que plus drôles. Caprice est envahissante et met, souvent sans le savoir, Clément dans un embarras monstre.

 

Pour une fois, c’est la technique de drague féminine qui est mise en valeur.


Caprice - Anaïs Demoustier et Emmanuel MouretAnaïs DemoustierCaprice fait tout ce qu’il ne faut pas faire pour séduire Clément lorsqu’elle le rencontre au théâtre. Le prétexte des lunettes puis l’histoire des sosies, c’est très drôle, très lourd aussi (rires). Au moins, elle arrive à capter son attention. Caprice a un côté frondeur que j’adore, là où trop de filles ressemblent au cinéma à des petites choses frêles. Caprice a autant de pureté et de candeur que de courage, d’entêtement et de pugnacité.


Emmanuel Mouret : Moi, c’est le côté " science fiction" de l’histoire qui m’a plu (rires). J’aime les personnages "bigger than life". Le cinéma est une terre de fantasmes. Par exemple j’ai toujours aimé les films où de très jolies femmes évoluent autour de gars pas terribles. Qu’une fille drague un homme plus âgé comme le fait Caprice. Lorsque j’ai écrit ce personnage, je n’ai voulu développer aucune théorie : avec Caprice, on ne sait jamais sur quel pied danser. Elle agit, réagit avec énormément de générosité, sans se donner de limites. J’aime que l’on ne puisse pas porter sur elle, comme sur tout autre personnage du film, un jugement définitif.

 

À l’inverse d’Alicia qui incarne la réussite, Caprice est la tentation d’un ailleurs hors norme...

 

Emmanuel Mouret : Sauf qu’au fur et à mesure du récit, le cadre de ces deux relations devient plus incertain.


Caprice - Emmanuel Mouret et Anaïs DemoustierL’idée du personnage est née de souvenirs personnels, de rencontres avec des personnes qui ne pensaient pas faire de mal mais qui se montraient excessives. Elles déploient une énergie incroyable qui heurte nos usages, notre retenue, nos modes de vie si balisés. Ces personnes-là disparaissent souvent de nos vies en un éclair ; c’est à la fois troublant et émouvant.

 

 

Anaïs Demoustier : Caprice manifeste un tel enthousiasme, une telle "foi" en Clément qu’elle est désarmante !


Emmanuel Mouret : Qui nous dit que Caprice n’est pas dans la vérité lorsqu’elle prétend qu’ils sont faits l’un pour l’autre ?

 

Emmanuel, vous vous dites passionné par les personnages féminins. Dans le film, Clément est l’objet de la convoitise de deux femmes sublimes...


Emmanuel Mouret : C’est ce que j’entendais par "science-fiction" (rires).


Anaïs Demoustier : Pas du tout !  Caprice réplique lors d’une scène face à Alicia que Clément est "le genre d’homme avec qui on se sent bien tout de suite". Pour Caprice, et certainement pour Alicia, Clément est le fantasme de l’homme lettré, sensible, fin, subtil...

Emmanuel Mouret : C’est son côté instituteur.


Anaïs Demoustier : Pas seulement. Il est attentionné, délicat. Plus âgé aussi et c’est ce qui séduit Caprice : elle s’est projetée avec un homme plus expérimenté parce qu’elle considère les hommes de son âge dépourvus de profondeur. Clément représente tout ce dont elle rêve !


Emmanuel Mouret : Disons que c’est un homme gentil.


Anaïs Demoustier : Il est tellement rassurant...


Emmanuel Mouret : Quand j’étais adolescent, j’adorais les films avec de grands maladroits comme Buster Keaton, Pierre Richard et Jerry Lewis. Il se trouvait toujours une femme sensible à leur gaucherie, à leur gentillesse et qui tombait amoureuse. Cela a donné beaucoup d’espoir à l’adolescent coincé que j’étais.

 

Autre manifestation du désir féminin, plutôt rare au cinéma, celui où Caprice propose à Clément de tromper Alicia en invoquant cet argument imparable : "Sois infidèle. Ne sois pas égoïste".


Anaïs Demoustier : Je la trouve surtout très pragmatique (rires). Elle est prête à tout pour vivre cette histoire et c’est une proposition tout à fait réfléchie de sa part.


Emmanuel Mouret : Je n’ai pas écrit ces dialogues pour marteler une solution mais pour servir la vérité amoureuse des personnages. Par ce biais de fiction, j’encourage le spectateur à se poser des questions (rires). Pour certains, le mensonge n’est pas viable ; pour d’autres, la solution que propose Caprice mérite d’être examinée.

 

Anaïs Demoustier : Et on comprend que Clément s’interroge (rires). Emmanuel a cette qualité de valoriser l’intégrité de ses personnages : Caprice est dans son droit parce qu’elle aime cet homme ; Clément est dans son droit parce qu’il est mal à l’aise avec la tromperie. On préférerait que ni l’un ni l’autre n’ait à souffrir, à choisir...

 

La position du spectateur est fluctuante, l’empathie envers tel personnage ne cesse d’évoluer. Comme si, en amour, il ne pouvait y avoir ni victime, ni coupable...


Emmanuel Mouret : Le cinéma que j’aime et que je tente de faire est le spectacle de l’acceptation de nos contradictions. C’est une école de l’existence, aussi humble soit-elle, où l’on confronte la conduite à la morale. Les grands principes s’effondrent face à nos errances, nos erreurs mais c’est aussi l’occasion de considérer les autres et le monde avec un regard inédit. Être moins exigeant permet d’être davantage tolérant. Il ne s’agit pas d’excuser ceux qui se fichent de la morale mais de s’épargner les donneurs de leçons. Faire des films autour du désir et des sentiments, c’est accepter la fragilité et la mouvance des êtres. À la fin du film, Clément fait un choix mais les souvenirs et les personnes aimées perdurent en lui.

 

Emmanuel, comment avez-vous travaillé avec Anaïs ?


Emmanuel Mouret : Anaïs m’a semblé très indépendante dans sa manière de préparer, de construire son rôle. Sur le tournage, j’ai eu un vrai plaisir à découvrir le résultat.


Anaïs Demoustier : Je préfère travailler tranquillement dans mon coin, c’est vrai ! Avec Emmanuel, c’est davantage une question de rythme et de musicalité. Il n’est pas dans l’analyse des personnages ; il se laisse guider par des envies, comme celle de voir Caprice bifurquer, s’imposer à Clément au moment où l’on s’y attend le moins... Travailler sur un film d’Emmanuel, c’est une expérience originale : le scénario est très structuré et son écriture porte la singularité du ton comme du rythme. Tout ce que j’avais aimé dans ses films s’est retrouvé sur le papier puis lors du tournage. Pour un acteur, il s’agit de se fondre dans un univers pleinement caractérisé. J’y ai goûté un mélange de tendresse, de burlesque, d’égarements et de mélancolie au service
d’un thème fondateur : les relations amoureuses. Peu de films français reposent à ce point sur les acteurs, le plaisir de la langue, la théorisation du sentiment et sur ce personnage masculin lunaire, hors du temps, qu’Emmanuel décline de films en films.


Emmanuel Mouret : Je n’ai pas cette distance sur moi. Ce qui ne cessera jamais de m’inspirer est que le cinéma permet la confrontation entre ce que les personnages disent (d’eux et du monde) et la réalité de ce qu’ils traversent. Ce décalage m’amuse autant qu’il me fascine et me trouble. Il est pour moi à la fois un chemin de connaissance et de plaisir.

 

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Mon opinion

 

Emmanuel Mouret réalise, scénarise et tient le rôle principal de ce Caprice.

 

Un joli titre pour ce film dans lequel l'amour est roi.

 

L'ensemble d'une apparente légèreté, un rien insolite mais avec une certaine profondeur se veut et reste une sympathique comédie sentimentale. Tout l'univers du réalisateur et ses références cinématographiques offrent quelques beaux moments de pure comédie.

 

Caprice est un agréable divertissement servi par un trio d'acteurs convaincants auquel Laurent Stocker vient apporter son talent et une touche bien particulière. Anaïs Demoustier, d'une belle justesse se fond parfaitement dans les propos du scénario et l'univers du réalisateur

 

Une comédie française qui a le mérite de retenir l'attention tout en restant un sympathique moment de cinéma dans cet univers bien particulier du réalisateur.

 

Un univers qui a le mérite d'exister, d'une part, de nous divertir d'autre part.

Caprice
24 avril 2015 5 24 /04 /avril /2015 20:56

   
Date de sortie 8 avril 2015

 

Jamais de la vie


Réalisé par Pierre Jolivet


Avec Olivier Gourmet, Valérie Bonneton, Marc Zinga,

Jean-François Cayrey, Thierry Hancisse, Paco Boublard

avec la participation de
Julie Ferrier et de Bruno Bénabar


Genre Policier


Production Française

 

C'est le côté très réaliste du personnage de Franck qui a attiré Olivier Gourmet. Il explique : "C’était très excitant de se voir proposer ce personnage (extra) ordinaire, mais tellement concret et proche de la réalité sociale d’aujourd’hui. Cet homme vient du combat syndical, il était engagé, actif. Mais il a poussé le bouchon trop loin, il a eu le tort de se croire le sauveur du monde."

 

Synopsis

 

Franck (Olivier Gourmet), 52 ans, est gardien de nuit dans un centre commercial de banlieue.

Il y a dix ans, il était ouvrier spécialisé et délégué syndical, toujours sur le pont, toujours prêt au combat. Aujourd’hui il est le spectateur résigné de sa vie, et il s’ennuie.

Une nuit, il voit un 4x4 qui rôde sur le parking, et sent que quelque chose se prépare…

La curiosité le sort de son indifférence et il décide d’intervenir. Une occasion pour lui de reprendre sa vie en main…

Jamais de la vie

Entretien avec Pierre Jolivet

relevé sur unifrance.org

 

Comment est né Jamais de la vie ?


D’une envie commune avec mes deux producteurs, Marc-Antoine Robert et Xavier Rigault, celle de retravailler ensemble. Au moment de Mains armées, je leur avais raconté plusieurs histoires qui me trottaient dans la tête, dont celle d’un gardien de nuit, sur un parking de banlieue. Et cette
histoire-là était restée dans leur mémoire, fortement. J’ai été sidéré que la dureté de ce récit, l’histoire de cet homme qui se révolte contre ce que la vie d’aujourd’hui a fait de lui, puisse trouver un écho si fort chez des producteurs de 40 ans. Puis les distributeurs de Ad Vitam qui sont de la même génération, nous ont emboité le pas. Cela m’a permis de réaliser qu’ils avaient compris la force d’actualité que contenait le sujet.

 

Jamais de la vie est votre quinzième film, sans doute le plus sombre. Dans la plupart de ceux qui l’ont précédé, soufflait un vent d’utopie, l’idée qu’on s’en sortirait, malgré tout. Là, on est dans un registre plus douloureux.


Comme l’époque ! Je crois que la conscience des difficultés à affronter, le sentiment d’un avenir bouché n’ont jamais été aussi forts. J’ai donc décidé d’aller jusqu’au bout de ma démarche avec mon personnage principal, Franck. Et je pense que c’est justement en prenant cette option extrême qu’il retrouve quelque chose qui ressemble à l’espoir. Quelque chose qui ranime chez lui une forme de noblesse, de rachat. Le film, en effet est noir, mais je ne l’ai pas voulu glauque ou complaisant. On n’en sort pas accablé, mais je l’espère, saisi d’empathie pour un personnage complexe et attachant.


Jamais de la vie - Oliver Gourmet

Oui, Franck est un anti héros qui devient en quelque sorte un héros. Il est héroïque, parce que la révolte - même anesthésiée - est demeurée en lui. C’est un ancien délégué syndical, sûrement grande gueule, il a eu cette capacité de réagir, de répondre à l’humiliation. Et au début du film, il est en jachère de cette révolte. Sur ce parking, la nuit, il est en jachère de lui-même.

 

 

En fait, il s’est laissé dépasser par les évènements, par les revers, par ce monde numérique, qui
broie les emplois…

 

Franck a quelque chose des héros de Peckinpah, des hommes qui appartiennent à une époque révolue et qui livrent leur dernier combat. Il a accepté d’être gardien de nuit, faute de mieux. Et un gardien de nuit a le temps de penser, de réfléchir, dans le silence et la solitude que la nuit induit. J’ai toujours été fasciné par les gens qui travaillent la nuit, seuls. Par la force de leurs doutes existentiels, pour peu qu’ils aient un cerveau, et qu’ils s’en servent. Or, le personnage de Franck a un cerveau, et il s’en sert. Ses nuits sont longues, il a tout le temps de regarder autour de lui et à l’intérieur de lui-même. Et quelque chose va se réveiller, s’enflammer en lui.

 

Le film est l’histoire d’un homme qui va reprendre son destin en main.

Malgré l’opinion qu’on en a a priori, il se dégage du décor naturel, - cette banlieue nocturne, ce centre commercial désert -, une certaine beauté.


Oui, il y a dans ce décor, sinon de la beauté, du moins un pouvoir d’attraction. Il s’agit de le capter, et ça n’était pas difficile pour moi, j’ai grandi en banlieue et j’ai toujours cherché à trouver une forme d’harmonie - même secrète -, dans le décor où je vivais. J’allais à Paris voir Lawrence d'Arabie et je rentrais au fin fond de Maisons-Alfort avec la conviction que ma vie n’était pas si désespérante, que l’aventure pouvait naître au coin de la rue et que tous les décors ont une âme. Tout dépend de la façon dont on les regarde. Le décor en question, je ne le regarde pas avec amour mais je le regarde comme un lieu où une dramaturgie est possible. Nous avons parcouru beaucoup de kilomètres avant de trouver ce lieu cohérent, aux environs de Roissy, qui rassemblerait tous les éléments nécessaires à notre histoire. C’est assez obsessionnel chez moi, cette attirance pour les zones commerciales !
Je n’avais pas beaucoup voyagé avant que mon premier film, Strictement personnel, fasse le tour des festivals. Partout dans le monde, autour des aéroports, chaque fois que je traversais ce genre de no man’s land étrange réputé anonyme, il m’interpelait davantage qu’un centre-ville regorgeant de monuments et de beaux bâtiments. J’ai toujours eu l’impression qu’il pouvait s’y passer quelque chose de dramatiquement intéressant. Il y a des perspectives, c’est large, la vue porte loin, l’imagination a de la place pour se déployer. C’est ce souffle là que je recherche depuis toujours, en mettant - si j’ose dire -, du souffle dans le minimalisme. Il y a cependant dans l’utilisation de ces décors, une frontière que je ne veux pas franchir : celle de l’esthétisme. Cela a été le souci constant d’Emile Ghigo, mon décorateur, de Jérôme Alméras, mon chef opérateur, et du mien. Mettre l’environnement en accord avec ce qui s’y déroule, le mettre au service de l’humain qui s’y déplace. Le spectateur voit le personnage dans ce décor particulier, mais le personnage ne sait pas l’image qu’il renvoie. Un gardien de parking, la nuit. Il surveille, c’est tout. Il ne sait pas l’émotion qu’il peut renvoyer à quelqu’un qui le regarde, de loin, surveillant le parking. C’est le regard que moi je pose.

 

Dès l’écriture du scénario, le personnage de Franck avait-il déjà un corps ? Voyiez-vous déjà un comédien qui puisse en prendre possession ?


Bien entendu. Franck est sur la route de la soixantaine, on va lui calculer sa retraite, il faut qu’il soit assez costaud pour être gardien de nuit. À partir de là, le corps du personnage commence à se dessiner. Et l’évidence est apparue, cet homme-là, ce corps-là, cet acteur-là, c’est Olivier Gourmet. On lui a envoyé le scénario. Il a rappelé 48 heures plus tard. Ensuite, tout a été extraordinairement simple. Nous avons eu une lecture très approfondie du scénario. Il n’a fait aucun commentaire. Je l’ai interrogé : "Olivier, vous allez vivre physiquement avec ce personnage pendant huit semaines, il y a peut-être certaines de ses phrases, de ses mots, de ses postures qui ne vous conviennent pas, n’hésitez-pas à me le dire". Non, il n’avait rien à redire.
Et j’ai eu le bonheur de découvrir que j’avais devant moi un acteur hors du commun. Il est à 120%, tout le temps. La nuit, sous la pluie, dans le froid, il ne sort jamais de son personnage, absolument jamais. Il donne son corps, son âme, son talent. À 120%.

 

Jamais de la vue - Olivier GourmetD’autres aussi ont évidemment cette capacité, mais lui, en plus, il le fait avec une discrétion et une amabilité incroyables. Il est belge. Comme les acteurs anglais sont anglais. Une disponibilité totale, un professionnalisme exceptionnel que j’avais croisé avec Alan Bates et Kristin Scott Thomas dans Force majeure et que j’ai retrouvé dans Jamais de la vie avec Olivier Gourmet.

 

Qu’on n’a donc pas à "diriger", mais qui se montre parfaitement réceptif aux indications qu’on lui donne. Ainsi j’ai demandé à ce Franck prisonnier de sa vie, de me donner de rares sourires. Il sourit donc cinq ou six fois dans le film. Des sourires, jamais les mêmes, qui racontent chacun une chose différente, et qui, tout d’un coup, illuminent tout. Au dernier plan du film, il a reçu de la part de toute l’équipe technique une standing ovation de dix minutes.

 

Je n’avais jamais vu ça de ma vie.

Olivier Gourmet est un grand acteur, mais vous lui avez donné un rôle à sa mesure…


J’espère. Je vois un acteur dans un film et si j’aperçois quelque chose de lui qui me plaît mais qu’il n’a jamais vraiment exprimé, je me dis que j’aimerais l’emmener là, c’est à dire un peu plus loin. J’ai la faiblesse de croire que j’ai réussi quelquefois. Olivier Gourmet, toujours à la hauteur de ses rôles, petits ou grands, est évidemment lié pour moi intimement au cinéma des frères Dardenne, où il a endossé magnifiquement des personnages parfois peu sympathiques, y compris, en premier lieu, celui de La promesse où je l’ai découvert. Je l’ai vu ensuite dans beaucoup de films, bien entendu, et j’ai pensé, ce serait formidable si je parvenais à le rendre un peu plus charnel, plus charismatique, plus héroïque. Et je n’ai eu aucun problème pour y parvenir, parce que tout cela est venu de lui.

 

Autour de Franck gravitent des personnages tous attachants, qui n’ont de "secondaires" que le nom.


Ils se mettent à exister dès le début de l’écriture du scénario. J’ai en tête la trajectoire du personnage principal et laisse venir à lui des caractères qui vont le faire réagir positivement ou négativement, qui vont élargir son champ d’action et d’émotions et parlent finalement davantage que lui, le laissant se révéler face à eux mais en creux. Je ne peux me résoudre à faire vivre un caractère sur une scène ou deux, en pensant que ce n’est qu’un faire-valoir.

 

Jamais de la Vie - Valérie BonettonAinsi le personnage de Mylène, la conseillère du centre social, dont on peut dire qu’elle est le deus ex machina inattendu de l’histoire et à qui Valérie Bonneton apporte son don de sympathie immédiat, son naturel plein d’humanité. Le monde dans lequel nous sommes, celui qui rémunère davantage l’argent que le travail, compte sur des gens comme Mylène, compte sur leur compassion pour que l’édifice ne craque pas trop.

 

Mais comme beaucoup, elle est au bord de la rupture. Travailleuse… mais pauvre.

 

Ainsi le personnage de Ketu, le vigile black du centre commercial, encore plus démuni que Franck, incarné par l’étonnant, l’intense Marc Zinga, acteur belge, lui aussi. Ketu est comme la majorité des émigrés, il travaille comme il peut, mais c’est dur. Alors aujourd’hui, il se laisse aller à envisager un casse. Sans oublier la soeur de Franck, Julie Ferrier, son double… en drôle… mais finalement en pire. Ou Thierry Hancisse qui joue Etienne, le copain des luttes syndicales, ou Bruno Bénabar qui nous embarque avec ses oiseaux migrateurs.

 

Dans Jamais de la vie, ils ont des places essentielles, et ont tous trouvé des interprètes qui n’ont pas mesuré l’importance de leur rôle au nombre de leurs jours de tournage.

À la fin, Franck va s’opposer au braquage de "sa" banque, et le film soudain prend le rythme, la noirceur, la couleur d’un vrai polar.


C’est vrai, j’aime le polar. Avec la tension que cela induit. Avec ses bons, ses méchants, mais surtout la porosité qu’il y a entre les deux. Et Franck, finalement, se révèlera du côté des bons. Mais il est fatigué, il n’a plus la force de monter sur des barricades sociales ou politiques, il va s’en prendre à l’ennemi qui passe à sa portée. Il intervient. Il se réapproprie son destin. Il cesse d’être le spectateur de sa vie. Pas un mot ne sera échangé pendant les vingt dernières minutes. On est avec Franck, avec ce corps en action, cet homme qui part à la bataille dans sa vieille voiture avec un oreiller sur le ventre en guise d’airbag. Ce qui me fascine, c’est de montrer un héros qui a pour seule arme un revolver sans balle.

Pourquoi s’oppose-t-il à ce braquage ? Pas par respect de la loi, pas par engagement citoyen, juste pour ne pas laisser faire. Il le dit lors de sa rencontre avec Etienne, son compagnon de lutte : "Laisser faire ça n’a jamais été mon truc". Aujourd’hui, quand une société se délite, c’est aussi parce qu’on laisse faire… Franck a conservé son porte-voix, relique des manifs d’autrefois. Cet accessoire semble aujourd’hui dérisoire, il est le témoin des luttes anciennes. Je voulais que le titre soit entendu dans ce porte-voix. "Camarades ! Jamais de la vie !". C’est dans ce sens là,
dans le réveil de cette rébellion, que le film n’est pas foncièrement pessimiste. Il professe qu’en chacun de nous, demeure quelque chose qui dit non, qui dit "jamais de la vie !".

 

La musique est très efficace mais parcimonieuse…


C’est la troisième fois que je travaille avec Adrien Jolivet, mon fils, et Sacha Sieff, après Zim & Co.  et Mains armées. J’ai aimé qu’après la vision du film, ils me confortent dans mon choix d’utiliser très peu de musique. Adrien, notamment, m’a tout de suite convaincu de ne surtout pas en mettre sur le générique du début. On est ainsi tout de suite plongé dans le vide de la vie de Franck, pas besoin d’enjoliver. Adrien et Sacha passent beaucoup de temps avec moi, avec le monteur son, ils font cela les oreilles et le coeur bien ouverts. Trouver la couleur, par exemple, de l’instant où Franck découvre le lamentable décompte de sa retraite, n’était pas évident si on ne voulait pas tomber dans le pathos, ils ont réussi.

 

Un contrepoint ironique et tendre, féminin aussi, vient clore le film après les scènes d’action violentes. C’est, dans la version de Stacey Kent, la chanson immortalisée par Louis Armstrong, What A Wonderful World.

Oui, quel monde merveilleux que le nôtre…

 

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Mon opinion

 

Le triste décor d'un centre commercial de nuit. L'enseigne d'une grande surface qui se reflète sous la pluie dans des flaques d'eau d'un parking déserté. Un appartement "sans vie". Des barres d'immeubles et la superbe photographie de Jérôme Alméras pour, d'emblée, plomber l'atmosphère.

 

Autant de décors glauques dans lesquels évolue, pour une grande partie du film, le principal protagoniste. L'excellent Olivier Gourmet. Un homme à la dérive, emmuré dans une grande solitude.

 

Le scénario dévoile habilement l'intrigue. La vie de tous les personnages n'apportera aucun réconfort. L'ensemble reste d'une incroyable noirceur et le triste reflet d'une effroyable réalité.

 

La réalisation, et les dialogues servent parfaitement ce film parfaitement maîtrisé de bout en bout.

 

Aux côtés d'Olivier Gourmet, l'excellente Valérie Bonneton. Julie Ferrier, dans une brève apparition tout aussi parfaite. Marc Zinga, Thierry Hancisse et Bénabar complètent un casting sans faute.

 

Si Pierre Jolivet laisse espérer une ouverture vers une autre vie, pas forcément meilleure, il n'en sera rien.

 

Il réalise un film implacable, lourd et glacial dont on ressort sonné. Un film qui résonne comme un cri de désespoir face à l'indifférence générale.

Jamais de la vie
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