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31 mai 2014 6 31 /05 /mai /2014 18:00


Date de sortie  28 mai 2014

 

Le-Vieux-qui-ne-voulait-pas-feter-son-anniversaire---Affic.gif


Réalisé par Felix Herngren


Avec Robert Gustafsson, Iwar Wiklander, David Wiberg,


Titre original Hundraåringen som klev ut genom fönstret och försvann

 

Genre Comédie


Production Suédoise

 

Synopsis

 

Après une vie bien remplie, Allan Karllson (Robert Gustafsson) se retrouve dans une maison de retraite, y voyant là sa dernière demeure. Seulement voilà : il est en très bonne santé et les journées lui paraissent longues et ennuyeuses.

 

Alors que son 100ème anniversaire approche, Allan décide d’échapper à ce morne quotidien.


Il enjambe une fenêtre pour se retrouver embarqué dans une série d’évènements au cours d'un un voyage inattendu.

 

Le-Vieux-qui-ne-voulait-pas-feter-son-anniversaire-.gif

 

Il y est tour à tour question d’un gang de criminels, de meurtriers, d’une valise pleine d’argent, d’un éléphant et d’un officier de police incompétent...

 

Pour le quidam, ces histoires représenteraient l’aventure de toute une vie, mais pour Allan, c’est le quotidien. Car Allan n’a pas seulement été témoin de certains des évènements les plus importants du XXème siècle, il en a été un acteur clé.

 

Il a notamment aidé à l’invention de la bombe atomique et s’est lié d’amitié avec des présidents américains comme à des tyrans russes. Pendant 100 ans, Allan Karlsson a secoué le monde de ses frasques, et il est de nouveau prêt à sévir.

 

 

 

Le Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire est librement inspiré du premier roman éponyme publié par le Suédois Jonas Jonasson en 2009, alors âgé de 51 ans. L'auteur pouvait difficilement s’attendre à un tel triomphe commercial pour un premier roman qui fut traduit en français par Caroline Berg en 2011.

 

Véritable best-seller, ce récit loufoque et absurde a été traduit dans trente-cinq pays et vendu à plus de trois millions d'exemplaires dans le monde.

 

 

 

 

Sortie le 25 décembre 2013 en Suède, l'adaptation cinématographique, diffusée sous le titre The 100-Year-Old Man Who Climbed Out the Window and Disappeared, s'affiche comme le plus gros succès suédois au box-office national, détrônant le premier épisode de la saga Millénium par Niels Arden Oplev.

 

Une vingtaine de compagnies scandinaves et européennes se seraient battues pour obtenir les droits d'adaptation du roman éponyme de Jonas Jonasson. Ce dernier a finalement choisi le réalisateur suédois Felix Herngren.

 

Felix Herngren, né le 4 Février 1967 à Stockholm, est un réalisateur, scénariste et comédien suédois. Il est le frère cadet de réalisateur et acteur Måns Herngren

 

Le réalisateur confie : "Adapter un roman pour le grand écran est toujours un exercice difficile, mais je n’ai pas pu résister à ce projet, quand l’opportunité s’est présentée à moi. C’est une histoire délicieusement tordue, peuplée de personnages hauts en couleurs, qui use de la mécanique du comique de situation sous son meilleur jour. L’attente autour du film est grande, je le sais, et ce n’est pas aisé. Mais je préfère tourner une belle histoire et générer de grandes attentes, que l’inverse. "

 

Concernant Robert Gustafsson, il rajoute : "Je tenais à ce que le comédien qui joue Allan, puisse l’incarner de façon crédible, à toutes les différentes étapes de sa vie. J’avais à peine lu la moitié du roman lorsque j’ai pensé à Robert Gustafsson. Il était dans mon esprit le seul capable d’interpréter, de manière crédible ce rôle, tout en ayant le tempo comique nécessaire. Les essais avec maquillage complet, en hiver de 2012, m’ont conforté dans mon choix. J’adore les personnages forts et la virtuosité dans le jeu d’acteur. J’espère que ça se voit à l’écran."

 

Le-Vieux-qui-ne-voulait-pas-feter-son-anniversair-copie-1.gif.Le-Vieux-qui-ne-voulait-pas-feter-son-anniversair-copie-2.gif

Le-Vieux-qui-ne-voulait-pas-feter-son-anniversair-copie-3.gif.Le-Vieux-qui-ne-voulait-pas-feter-son-anniversair-copie-4.gif

 

 

Après le succès en librairie Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire une adaptation cinématographique a rapidement été lancée.

 

Félix Herngren, chargé de mettre en scène cette aventure a réussi son coup, à en croire cette première bande-annonce.

 

 

Survoltée, elle évoque évidemment le road movie farfelu qui est au coeur de l'intrigue, mais aussi les grandes rencontres de la vie du vieil homme qui a décidé de s'échapper de la maison de retraite le jour de ses 100 ans. "Il a changé l'histoire" prévient le trailer, et en effet, en croisant Staline, Einstein ou encore Churchill, ce spécialiste en explosifs a eu un destin hors normes. Un peu comme celui de Forrest Gump, le parcours de Karlsson se mélange à l'Histoire avec un grand H, ce qui multiplie les anecdotes décalées et les surprises.

 

Propos recueillis sur http://www.premiere.fr

 

Le-Vieux-qui-ne-voulait-pas-feter-son-anniversair-copie-5.gif

 

 

Mon opinion

 

Sympathique, chaleureux et complètement déjanté.

 

Une comédie qui tient toutes ses promesses. Celles de distraire et faire rire les spectateurs.

 

La mise en scène, de temps à autres inégale, tient malgré tout la route dans son ensemble. Tout autant que les dialogues gentiment incongrus, au service de l'adaptation d'un best seller que je n'ai pas lu. Pas de comparaison possible pour ma part, mais tout à fait acceptable pour la personne ayant lu le roman qui m'accompagnait.

 

Les flashbacks détonnent et servent parfaitement le propos sans jamais gêner le rythme soutenu de ce "vieux qui ne veut pas fêter son anniversaire",  mais qui reste toujours accro aux alcools forts et aux explosifs.

 

Robert Gustafsson, en tête du casting est tout à fait convaincant, du début à fin du film, et ce, quelle que soit la situation. Il y a aussi cet éternel étudiant en matières multiples jamais bien définies ni parfaitement abouties. La gentille écolo et son éléphant. Les truands parfaitement ridicules. Bref plusieurs possibilités dans cette comédie.

 

Au finish, un grand souffle de bonne humeur.

 

 

Sources :

http://www.allocine.fr
http://www.senioractu.com

http://www.premiere.fr

29 mai 2014 4 29 /05 /mai /2014 22:00


Date de sortie 28 mai 2014

 

Los-insolitos-peces-gato---Affiche.gif


Réalisé par Claudia Sainte-Luce

 
Avec Lisa Owen, Ximena Ayala,

Sonia Franco, Wendy Guillén, Andrea Baeza, Alejandro Ramírez-Muñez


Genre Comédie dramatique

 

Titre original Los insólitos peces gato


Production Mexicaine


Le Festival de Biarritz 2013 a décerné :

- Le Prix d’interprétation féminine à l’ensemble des actrices du film


 

Los-insolitos-peces-gato-copie-1.gifFestival de Locarno 2013

- Grand prix de la jeunesse 

..
Festival de Toronto 2013

- Prix de la presse internationale

;

Festival du Film de Gijon 2013

- Prix spécial du jury

;

Festival de la Mar de Plata 2013

- Meilleur film latino-américain

 

 

Claudia Sainte-Luce est née á Veracruz au Mexique en 1982. Jusqu'à l'âge de 18 ans, elle vit avec sa mère, mexicaine, depuis que celle-ci s'est séparée de son père, haïtien. "Je suis partie de chez moi, parce que je ne pouvais pas respirer. Je ne me souciais pas de découvrir le monde."

 

Elle s'inscrit à l’université de Guadalajara et étudie les arts audiovisuels. C'est là qu'elle fait la connaissance de Martha et de ses enfants.

 

Quelques mois avant la mort de Martha, toute la famille, y compris Claudia, part au bord de la mer. Ce souvenir a inspiré l'une des séquences les plus émouvantes du film. "Je voulais faire partie de quelque chose, mais cela ne pouvait pas être de ma propre famille." Après la disparition de son amie, la future cinéaste part pour Mexico.

 

En 2005, elle participe au festival de Guanajuato dans le Rally Malayerba. L’épreuve consiste à réaliser un court métrage en 24 heures. Elle présente un film intitulé Muerte Anunciada, qui reçoit le Prix du Public, le Prix du Meilleur acteur et une Mention du Jury. Depuis 2007, elle travaille comme assistante réalisatrice sur des séries et des longs-métrages.

 

Claudia Sainte-Luce confie : "J’ai étudié l’audiovisuel mais je n’ai pas de diplôme. J’ai fait de l’assistanat de réalisation pendant plusieurs années, en même temps que je prenais des cours de comédie. J’ai travaillé un temps comme comédienne et c’est ainsi que j’ai rencontré Paula Markovitch, mon maître en matière de scénario. Elle dirige un atelier à Mexico nommé Altamira où on considère le scénario comme une œuvre littéraire qui peut exister par elle-même, indépendamment de la réalisation d’un film. Elle m’a invitée à en faire partie et j’ai alors développé le scénario qui a été publié dans le cadre d’une collection éditée par l’atelier. Lorsque j’ai fini l’écriture de cette histoire, j’ai cherché des fonds que j’ai obtenus et l’aventure a alors pu commencer !"

 

Au printemps 2014, dans le "Centro de Ejecución de Sanciones Penales Varonil Oriente", une grande prison de Mexico, la première séance du ciné-club des détenus est consacrée aux Drôles de poissons-chats : "J'étais persuadée qu'une oeuvre aussi féminine serait une torture pour eux mais, au milieu du film, certains se sont mis à pleurer. J'en ai vu un demander un mouchoir à son voisin."

 

Les Drôles de poissons-chats est son premier long-métrage.

 

 

Synopsis

 

Claudia (Ximena Ayala) est une jeune femme de 22 ans. Solitaire elle travaille dans un supermarché et se protège de tout contact social en vivant seule dans une grande ville du Mexique.

 

Une nuit, elle atterrit aux urgences pour une crise d’appendicite. Elle se lie d’amitié avec Martha (Lisa Owen), atteinte d’une grave maladie chronique, qui occupe le lit voisin.  

 

Martha a 46 ans et 4 enfants. Elle est enthousiaste, chaleureuse, optimiste et drôle : c’est une amoureuse de la vie. Elle s’attache à Claudia, l’accueille chez elle à s sortie de l'hôpital et lui apprend à savourer l’instant présent.

 

Les-droles-de-poissons-chats.gif

 

Lisa Owen et Ximena Ayala

 

Claudia trouve en Martha la mère qu’elle n’a jamais eue, et une place au sein d’une famille tourbillonnante. D’abord désorientée par l'organisation chaotique de la maisonnée, Claudia trouve progressivement sa place dans la tribu.

 

Tandis que la santé de Martha s’affaiblit, le lien de Claudia avec chaque membre de la famille se renforce jour après jour.

 

Los-insolitos-peces-gato-copie-2.gif


 

Note d’intention de Claudia Sainte-Luce.

 

De mon passé, je préfère ne garder en mémoire que les détails qui me réjouissent et pas ceux qui m’attristent. J’ai souhaité raconter l’histoire de Martha. Je l’ai connue à Guadalajara, quand j’avais 22 ans et depuis, cette rencontre est devenue mon "histoire de chevet", celle à laquelle je pense, de temps à autre, pour me remonter le moral lorsque j’en ai besoin. Quand je me remémore cette période de ma vie, les faits et les lieux s’étoffent de détails fantasmés et magnifiés... le vieux sofa de Martha m’apparaît plus majestueux qu’il ne l’était, recouvert d’un tissu qui n’a sans doute rien à voir avec l’original mais c’est ainsi que j’aime m’en souvenir. Les protagonistes eux aussi participent à la création de ce "faux" souvenir. Ma mémoire a su sélectionner et reconstruire les plus beaux moments de notre rencontre, les plus percutants aussi.


Les Drôles de poissons-chats se situe entre drame et comédie.

 

Comédie parce que les personnages se rient de leurs infortunes.

Drame parce qu’ils n’ont pas vraiment le choix. Nous sommes seuls dans la vie.

 

Mais la rencontre entre deux personnes qui partagent les mêmes sentiments peut rendre cette vie plus légère.

 

Les-droles-de-poissons-chats---Lisa-owen.gif Lisa Owen

 

Pourquoi avoir choisi Lisa Owen pour interpréter le personnage principal de Martha ?

 

J’ai cherché une comédienne pour tenir le rôle durant trois mois. J’ai rencontré des actrices qui n’étaient pas prêtes à s’investir totalement dans le rôle, pas prêtes à se voir ainsi à l’écran, à qui cela faisait peur. Pendant tout ce temps, j’avais toujours en tête de proposer le rôle à Lisa Owen, une comédienne dont j’aime beaucoup le travail. Mais mille inquiétudes se bousculaient dans mon esprit : elle n’aurait pas le temps de répéter, ce à quoi je tenais beaucoup, ou n’aimerait pas le scénario...
Le tournage approchant, je me suis lancée : j’ai pris mon téléphone et je l’ai appelée. Avec toutes les actrices que j’avais déjà rencontrées pour le rôle, je savais que j’aurais à répondre à toute une série de questions sur mon parcours, la durée du tournage, si on pouvait la réduire, s’il y aurait des répétitions, combien de temps... pour finir par un "Je lis le scénario et je vous rappelle". Mais la première chose que Lisa m’a dite a été : "Je suis très impatiente de faire cet essai, mais s’il vous plaît, donnez-moi un peu de temps pour le préparer". Je lui ai laissé deux semaines. Les essais se sont passés chez moi. Nous avons peu parlé avant. Nous avons joué la scène de la rencontre entre Claudia et Martha à l’hôpital. À la fin, je ne pouvais plus m’arrêter de pleurer. Lisa m’a demandé si tout allait bien. Je l’ai simplement embrassée et remerciée pour m’avoir fait revivre tous mes souvenirs avec la vraie Martha.

 

 Les-droles-de-poissons-chats---Lisa-Owen-et-Ximena-Ayala.gif


Lisa Owen et Ximena Ayala


Et les autres comédiens, comment les avez-vous choisis ?

 
Pour jouer le personnage de Claudia, j’ai rencontré de nombreuses actrices avant de choisir Ximena Alaya. Mais j’ai su que je l’avais trouvée quand j’ai vu aux essais son interprétation d’un être solitaire, craintif, vulnérable, fragile et faussement rude.


Pour jouer les enfants de Martha, j’ai d’abord rencontré Sonia Franco lors d’une représentation théâtrale. Elle ressemblait tellement à la vraie Alexandra que je l’ai engagée sans même faire de casting.


Nous avons choisi Alejandro Ramírez-Muñoz pour tenir le rôle d'Armando et Andrea Baeza dans celui de Mariana, au cours d’un casting d’enfants que nous avions organisé dans des écoles primaires et secondaires de Guadalajara. Je leur ai fait travailler des scènes précises pour voir à quelle vitesse ils entraient dans la fiction et nous avons trouvé chez ces deux enfants une émotion qui correspondait parfaitement à notre projet.

 

Les-droles-de-poissons-chats---Alejandro-Ramirez-Munez--.gif

 

Alejandro Ramírez-Muñez, Ximena Ayala et Andrea Baeza 


Pour Wendy, j’avais le sentiment qu’étant donnée la particularité du personnage, seule Wendy Guillen, la vraie fille de Martha, pouvait le jouer. J’ai tout de même fait trois castings car je n’étais pas totalement sûre de moi, mais au final cela m’a simplement confortée dans mon choix initial. J’ai eu peur d’exposer à nouveau Wendy à une situation vécue, mais elle l’a fait de manière extraordinaire. Et cette introduction de la réalité dans la fiction fut un élément essentiel et déterminant pour réunir tous les personnages.

 

Comment avez-vous travaillé avec eux ?


Nous avons d’abord répété avec Lisa Owen tous les jours durant trois mois, en analysant et étudiant ce qui pousse Martha à se comporter comme elle le fait. Je lui parlais du personnage. Nous avons rencontré plusieurs fois un groupe de femmes atteintes du SIDA qui nous ont raconté leur vie au quotidien.

 

Les-droles-poissons-chats----Wendy-Guillen--Alejandro-Ram.gif

 

Wendy Guillén, Alejandro Ramírez-Muñez, Lisa Owen et Ximena Ayala

 

 

À la fin du mois, je lui ai présenté les acteurs qui joueraient ses enfants et nous avons travaillé le lien particulier qui unit Martha à chacun d’entre eux. Et le dernier mois, nous avons répété tous ensemble comme une famille. Lisa était au centre de toutes les répétitions. Et si elle jouait beaucoup la fragilité et la peur, c’était toujours en retenue. Elle restait toujours protectrice et rassurante envers les enfants. Et parallèlement, elle semblait de plus en plus en confiance.

 

Elle sentait que quelque chose de Martha l’habitait, vivait en elle.

 

 

Los insólitos peces gatoParlez-nous de votre collaboration avec votre directrice de la photographie Agnès Godard.

 

Elle a été ma complice durant ce voyage, un soutien émotionnel de chaque instant. C’est une professionnelle qui a traduit mes mots en lumière. Le premier jour de tournage, comme je ne parlais pas français et qu’elle ne parlait pas espagnol, nous nous comprenions dans un anglais très basique. Mais au bout de quelques heures, notre relation s’est construite sur des regards, des gestes qui nous suffisaient à savoir si les choses allaient ou non dans le bon sens. Le travail avec elle a été un vrai cadeau.


 

Mon opinion

 

 

Un très bel hommage rendu par la jeune réalisatrice Claudia Saint-Luce, à Martha, une femme seule avec ses enfants, généreuse, gaie et bienveillante qui aura su la révéler et lui donner ce dont la vie l'avait privée, une famille.

 

Trois filles et un garçon apportent à leur mère tout l'amour, le dévouement, et l'attention, autant d'égards indispensables quand la fin s'annonce. Tout ce qui pourrait paraître douloureux s'efface ici devant des dialogues d'une simplicité extrême. Tels des propos pris sur le vif, sans affectation aucune. Des instants de vie d'une famille mexicaine prise dans les tourments face à la maladie et la mort qui approche. 

 

D'un appartement à des chambres d'hôpital, de l'intérieur d'un supermarché à deux jours au bord de la mer, la réalisatrice ne veut rien oublier mais souligne avec une évidente sincérité l'attachement ressenti pour cette famille.

 

Lisa Owen joue le rôle de cette mère. J'ai été bluffé par la justesse de son interprétation comme par celle de l'ensemble des actrices, toutes justement récompensées en 2013 au Festival de Biarritz par un Prix d'interprétation collectif.

 

Quant à la direction de la photographie signée par Agnès Godart la réalisatrice reconnaît " Elle a été ma complice durant ce voyage, un soutien émotionnel de chaque instant. C’est une professionnelle qui a traduit mes mots en lumière."

 

Un premier film sincère et touchant. Et le parcours d'une jeune femme devenue par sa pugnacité une réalisatrice dorénavant à suivre.


 

 

Sources :

http://www.unifrance.org

http://www.festivaldebiarritz.com

http://www.lemonde.fr - Thomas Sotinel

http://www.imdb.com

29 mai 2014 4 29 /05 /mai /2014 21:00

 

Date de sortie 28 mai 2014

 

Ton-Absence---Affiche.gif

 
Réalisé par Daniele Luchetti


Avec Kim Rossi Stuart, Micaela Ramazzotti, Martina Friederike Gedeck,

Samuel Garofalo, Niccolò Calvagna, Angelique Cavallari


Titre orignal Anni Felici


Coproduction   Italo-Française

 

Après Mon frère est fils unique et La nostra Vita, Daniele Luchetti affronte pour la troisième fois une histoire de famille. Dans le premier, il avait décrit la famille de quelqu’un d’autre, dans le deuxième, celle d’un de ses contemporains, mais ce n’est qu’avec ce troisième film que le réalisateur s'est rapproché progressivement de la nécessité de raconter ma propre histoire.

 

Synopsis

 

1974, Rome.


Ton-Absence---Kim-Rossi-Stuart.gifGuido  (Kim Rossi Stuart) est un jeune créateur qui a grandi dans l’idée qu’un artiste devait impérativement être transgressif, dérangeant, provocateur. Mais il n’y parvient pas. Il se sent à l’étroit dans le cocon bourgeois, mais en même temps, il lui permet de vivre en paix. Guido est un artiste sans nécessité, il aime l’art, mais il n’a aucune obsession, aucun style personnel, il veut seulement participer à l’élan artistique de son époque qui lui parvient feutré, lointain, étranger. Vivant dans une famille de la classe moyenne, dans un quartier de la classe moyenne, il ne peut qu’en être exclu. Guido est un père assez infantile et égocentrique. Il aime sa famille, mais il a tendance à se renfermer sur lui-même, à se concentrer sur ses propres intérêts et besoins. 


Sa famille est sa limite ou son alibi ? Elle est la cause de sa médiocrité en tant qu’artiste ou la justification de son insuccès ? À force de désirer être anticonformiste, n’en devient-il pas conformiste ?

 

Sa femme Serena (Micaela Ramazzotti), est son point d’ancrage, son alibi et le corps auquel il appartient. Il l’aime sans le savoir, il a besoin d’elle sans réussir à l’accepter.  Serena est issue de la petite bourgeoisie romaine, pour laquelle l’affection et le contrôle permanent des enfants sont considérés comme une chose normale. Sa famille n’est pas une famille unie, c’est une famille "collante". Ton Absence - Micaela RamazzottiSerena considère qu’il est normal qu’elle soit le plus proche possible de Guido. Mais plus elle lui est proche, plus il se sent prisonnier de son affection. Serena n’aime pas particulièrement l’art, mais elle aime passionnément l’artiste. Elle a du mal à accepter son art et surtout son intérêt pour ses modèles...


Et puis il y a les enfants, Dario (Samuel Garofalo) et Paolo (Niccolò Calvagna), âges de 10 et 5 ans. Comme c’était le cas dans les années 70, ils sont toujours avec leurs parents et assistent à tout : aux trahisons, aux confessions, aux disputes.

 

Ils sont les spectateurs muets d’enjeux trop grands pour eux. La caméra super 8 de Guido est un moyen de les regarder sans trop s’investir, un filtre entre lui-même et la vie.

 

 

Note d'intention de Daniele Luchetti

 

"Qu’y a-t-il de vrai et qu’y a-t-il d’inventé ? Les faits sont en partie le fruit de mon imagination, les sentiments, en revanche, sont authentiques. J’ai dû inventer beaucoup de mensonges pour parvenir à me rapprocher de ce que je définirais, avec humilité, la vérité. Cela a été difficile d’être à la fois affectueux et cruel envers ces personnages imaginaires bien qu’inspirés en partie de mes parents. Être le père de ces personnages tout en étant en même temps leur fils m’a mis dans une situation psychologique particulière. À la fin des journées de tournage, je devais faire un effort pour me rappeler les scènes que j’avais filmées car j’avais l’impression que le film se tournait tout seul. Comme si c’était les personnages qui décidaient ce qu’il fallait raconter. Qui parlait de qui ? Qui filmait qui ? Dans ce film, cela a été le père et le fils en même temps. J’ai filmé un autre moi-même qui filmait mes parents. J’ai réinventé ma famille, mais j’ai eu l’impression que les personnages, par vengeance, tournaient le film comme bon leur semblait.


Quand ma vraie mère ou mon frère venaient me voir sur le tournage, le trouble les gagnait rapidement et il était fréquent qu’ils s’adressent aux acteurs en leur donnant le nom des personnages réels. Ma mère s’adressait au garçon qui interprétait Dario en l’appelant " Daniele", et elle s’adressait à l’actrice qui l’incarnait avec l’air interrogatif de quelqu’un qui a peur de se tromper de nom.

 

Ton-Absence---Kim-Rossi-Stuart-et-Micaela-Ramazzotti.gif

 

Kim Rossi Stuart et Micaela Ramazzotti


Ceci étant, je crois que le spectateur pourra voir le film sans s’interroger sur ce que j’y ai mis de personnel et j’espère vraiment qu’il en sera ainsi. J’espère qu’il aura la possibilité de suivre les aventures de cette petite famille comme si c’était une fiction inventée de toutes pièces...

Pour raconter les motivations de ces personnages, il m’est apparu nécessaire de remonter à la génération précédente : aux grands-mères maternelles et paternelles, à leur chaleur humaine, à leurs rigidités, aux schémas comportementaux qui ont généré cette chaîne de sentiments apparemment incompatibles. Une famille chaleureuse et une famille rigide, une famille "je- sais-tout" et une famille qui ne sait rien mais qui sait aimer. Même trop.


C’est sans doute l’un des derniers films qu’il me sera possible de tourner sur pellicule. C’est pour cela que j’ai voulu utiliser le 35 mm, le 16 et le super 8. En tournant avec la caméra super 8 que mes parents m’avaient offert quand j’étais enfant, j’ai retrouvé la magie de travailler avec un négatif et un positif. La sensibilité, la profondeur des couleurs et le charme de la pellicule seront inévitablement perdus quand on n’aura plus le choix et qu’on sera obligé de tourner en numérique, un support qui, avec tous ses avantages et désavantages, est tout simplement "autre".


Ce film est, en filigrane, un hommage à la pellicule et à son parfum. Je me souviens de l’émotion que j’éprouvais quand j’ouvrais les pochettes des petits films super 8 Kodak et de leur odeur. J’ai pu la retrouver en glissant mon nez dans le chargeur de la cassette de la caméra Canon d’il y a quarante ans, quand je l’ai dépoussiérée pour l’essayer. J’ai humé encore une fois le parfum de ces années qui furent heureuses à notre insu."

 

 

Sans être autobiographique, le film se veut être un renvoi à son passé et à ses premières expériences filmées.

 

Ton absence marque les retrouvailles du duo principal, à savoir les acteurs Kim Rossi Stuart et Micaela Ramazzotti. Ils avaient déjà collaboré ensemble en 2010 sur Question de coeur de Francesca Archibugi.

 

Anni-Felici---Kim-Rossi-Stuart-.gifKim Rossi Stuart, qui interprète Guido, s'est intéressé à l’art et aux artistes des années 70, notamment les mouvements libertaires et transgressifs, comme Marina Abramovic, une artiste à qui l'ont doit des performances extrêmes. L'acteur reconnait : "J'estime beaucoup Daniele Luchetti. Ses films m’ont toujours beaucoup intéressé et je pensais depuis longtemps qu’il serait très stimulant de travailler avec lui. Quand il m’a contacté pour m’offrir le rôle de Guido, il m’a parlé de l’histoire qu’il voulait raconter et j’ai compris tout de suite qu’il s’agissait d’un film très personnel qui évoquait des faits qui lui tenaient à cœur.". Avant de rajouter : "Pendant le tournage, Daniele a eu une approche très empirique. Il était ouvert aux changements. Étant attentif à la vérité des acteurs, il n’a pas eu peur de modifier le scénario en cours de route afin de nous donner la possibilité d’improviser et d’enrichir les scènes, ce qui a permis une confrontation dialectique stimulante et fructueuse. J’aime l’idée que le réalisateur, une fois en salle de montage, ait plusieurs solutions à portée de main. Ce film a été pour Daniele une expérience particulièrement dense et complexe. Le travail créatif d’un réalisateur conditionne toujours ceux qui l’entourent et quand il s’agit de l’œuvre d’un véritable auteur, tout le monde concentre ses efforts dans une même direction : permettre au réalisateur d’exprimer le mieux possible toutes ses idées et ses pensées."

 

Concernant Micaela Ramazzotti, l'acteur avoue que dès leur première collaboration  : "Elle s’était révélée très différente de certaines actrices imbues d’elles-mêmes, c’est une merveilleuse compagne de voyage capable d’impulser un généreux échange d’énergie. Il y a en elle quelque chose d’inné, un instinct cinématographique plus fort que tout. Dans ce film, Daniele Luchetti l’a dirigée et photographiée d’une manière nouvelle et positive, il lui a donné l’occasion de sortir d’un certain type de rôle qu’elle avait déjà interprété plus d’une fois."

 

Anni-Felici---Kim-Rossi-Stuart-Kim-Rossi-Stuart--Micaela-Ra.gifAu sujet de son personnage de Serena, Micaela Ramazzotti confie : "Tout en étant très éloignée de moi et de tous les rôles que j’ai interprétés jusqu’à présent, ce personnage est, à mon avis, le plus authentique que j’ai jamais joué. C’est sans doute la femme dans laquelle je me reconnais le plus parce qu’elle est très humaine. Face à son mari Guido, Serena est colérique et stratégique : elle le quitte de manière à ce qu’il revienne vers elle, elle se dispute avec lui pour se venger ensuite sur ses enfants, elle suscite sa jalousie pour attirer son attention... Je pense que son manque d’assurance et sa fragilité appartiennent à de nombreuses femmes, à des épouses dévouées, animées de sentiments un peu complexes et névrotiques. Fragile et doutant d’elle-même, elle vit l’amour à travers les combats et les disputes, cherchant perpétuellement à être rassurée sur son propre compte pour faire ensuite la paix et refaire l’amour avec passion avec son mari comme si c’était la dernière fois. Il y a une grande attirance érotique entre Guido et Serena. Guido est la raison de vivre de Serena et la source de sa propre estime de soi. Si elle se dispute avec lui, elle est désespérée, tandis que s’il lui fait un compliment, elle devient rayonnante avant de s’enfuir quand elle désire capter son attention." ... "À mon avis, chaque femme pourra se reconnaître facilement dans certaines de ses contradictions et de ses actions : folle mais responsable, bigote mais frivole, naïve mais futée. Sans compter qu’elle a le courage de se démarquer de son rôle rassurant d’épouse petite-bourgeoise. Elle est même prête à accomplir des gestes éclatants, comme quand elle quitte Fregene, le lieu de vacances habituel, pour partir toute seule, sans son mari, dans une espèce de communauté féministe dans laquelle elle va avoir une relation avec une autre femme. C’est une personne qui se déprime facilement, une boudeuse qui fait toujours la tête car elle n’est pas satisfaite de sa propre vie. C’est un événement rare que de la voir sourire. Suspicieuse et méfiante dans sa relation à son mari, elle ne s’ouvre jamais au monde et reste enfermée dans sa mentalité étroite. Mais après le voyage qu’elle va entreprendre, elle va parvenir à découvrir autre chose et ainsi, malgré son comportement infantile et prévisible, elle va se révéler être une femme facile à comprendre."

 

"Pour ce film, Daniele a voulu que j’aille à l’essentiel, il m’a ôté tout côté maternel, doux, altruiste : un peu tout ce que par le passé j’avais exprimé au cinéma à travers mes personnages et de cela, je le remercierai toujours. C’est une chance qui est rarement offerte à une actrice. D’une certaine manière, j’ai interprété sa mère, même si c’est de façon romancée, et la relation qui s’est instaurée entre nous était semblable à celle qui existe entre une mère et un fils, une relation faite d’un grand amour mais aussi de beaucoup de contradictions. Serena est une femme qui se laisse aller et qui l’instant d’après, fait un pas en arrière. C’est comme si elle était toujours un peu suspicieuse envers le monde et Daniele, en fonction des scènes et de l’état émotif de mon personnage, réagissait en conséquence, me donnant peu de satisfactions et sans jamais lâcher la bride."

 

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Kim Rossi Stuart et Micaela Ramazzotti

 

Au sujet de Kim Rossi Stuart, l'actrice confesse : "C'est un acteur exceptionnel, il a un mystère bien à lui qu’il exprime avec beaucoup de charisme. C’est un grand professionnel, capable de s’investir totalement dans ses personnages. Dans la vie, c’est quelqu’un de réservé et de peu bavard. Nous étions tous les deux très concentrés pour ne pas perdre ce sentiment particulier qui était également porteur de la douleur et de la tension de ces années, et qu’il fallait maintenir constamment durant toute l’histoire. Entre nous, dans la vie, il y a une estime et une affection réciproques, mais sachant que les acteurs vivent souvent pleinement leur personnage, il nous est arrivé, alors que nous tournions des scènes de tension, de rupture ou une dispute entre Guido et Serena, de cesser de nous parler et de rester à distance l’un de l’autre. Si nos personnages se haïssaient, nous étions glacials et tendus nous aussi, sans doute parce que secrètement, nous sentions que cela était juste et normal, que cela pouvait être utile à la scène tournée. Sur le plateau, Daniele a senti cela et l’a utilisé au mieux : je me souviens d’un soir où Kim et moi devions jouer une scène dans laquelle nous nous disputions furieusement. Eh bien, ce jour-là, nous nous sommes disputés également en-dehors du plateau et je suis certaine que cette dispute a été profitable à la scène du film. De la même manière, si on devait jouer une scène dans laquelle nos personnages devaient rire et plaisanter avec leurs enfants, nous devenions tous les deux légers et insouciants. Et c’est ainsi que nous avons vécu pleinement les émotions présentes dans le récit et trouvé la bonne dynamique."


L'actrice Martina Friederike Gedeck qui interprète Helke dans Ton absence, s'est fait connaître dans La Vie des autres de Florian Henckel von Donnersmarck, Oscar et César du meilleur film étranger en 2007 et 2008. Elle y interprétait Christa-Maria Sieland. Elle est également apparue dans Raisons d'Etat de Robert De Niro.

 

 Micaela Ramazzotti  confie, au sujet de Martina Gedeck ...

 

Ton-absence---Micaela-Ramazzotti--et-Martina-Friederike-Ged.gif"Nous avons eu une relation différente et particulière, d’une franchise totale. Martina est une grande actrice et une personne de qualité capable de mettre les autres à leur aise, aussi bien humainement que professionnellement : j’ai eu la sensation de retrouver quelqu’un que je connaissais depuis longtemps. Une grande sympathie est née entre Martina et moi, identique à celle qui existe dans le film. Daniele m’avait demandé d’être différente avec chacun des personnages. Tandis que ce qui était en jeu avec Guido, c’était le chantage et la suspicion, avec Helke, le personnage de Martina, c’était un désir réciproque et inconnu jusqu’alors. Nous avons dû jouer plusieurs scènes de baisers et de nus avec Martina. C’était la première fois que je jouais une homosexuelle et j’étais assez tendue. Mais il s’est avéré qu’il était plus facile d’embrasser une femme qu’un homme, et nous l’avons fait avec professionnalisme et délicatesse. J’ai retrouvé une autre moi-même et cela a été très agréable et amusant d’expérimenter cette nouveauté."

 

À la question : Comment cela s’est passé avec Micaela Ramazzotti ? Martina Gedeck avoue :


"J’ai beaucoup aimé travailler avec Micaela, elle a un instinct incroyable, elle est toujours très intense, sensuelle et en même temps très naturelle. J’ai eu l’impression qu’elle s’était littéralement jetée dans son rôle magnifique et que ce dernier lui avait été confectionné sur mesure. J’ai vraiment apprécié sa passion et son courage en tant qu’actrice."


Tout en rajoutant
"Je pense que le cinéma italien donne le meilleur de lui-même quand il raconte la vie dans son essence, quand il la célèbre sans pour autant éluder les difficultés en montrant à la fois sa profondeur et sa superficialité."

 

 

Mon opinion

 

 

Daniele Luchetti, réalise avec ce dernier long-métrage un film autobiographique au travers du regard du jeune Dario, qui n'est autre que lui-même, au beau milieu des années 70.

 

Aucune nostalgie mais un doux regard sur ces années qui se veulent symboles de toutes les libertés pour celles et ceux qui ont eu la chance de le vivre.

 

Le scénario très démonstratif nous balade dans un propos souvent alambiqué au milieu duquel les souvenirs se bousculent. Le réalisateur, visiblement emporté par la bienveillance accordée à ses personnages met en scène la vie d'un couple. La vie ses parents. Pas de règlements de comptes, d'amertume encore moins. Une certaine authenticité se dégage de l'ensemble

 

Témoin des aléas de leur vie, le réalisateur a choisi pour les faire vivre à l'écran deux excellents acteurs charismatiques à souhait, sensuels et beaux de surcroît.

 

Micaela Ramazzotti et Kim Rossi Stuart.

 

Des cris, de la douceur, de l'incompréhension, de l'amour, de la colère, du désespoir, ils s'imposent dans tous ces registres avec une grande maestria et font oublier les reproches que l'on pourrait être tenté de faire au film.

 

Ils emportent tout sur leur passage.


 

Sources :

http://medias.unifrance.org

29 mai 2014 4 29 /05 /mai /2014 20:00

   
Date de sortie 28 mai 2014

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Réalisé par Didier Le Pêcheur


Avec Mathilde Seigner, Marc Lavoine, Virginie Hocq,

Patrick Chesnais, Cécile Rebboah, Julie Ferrier, Frédérique Bel

Michel Vuillermoz, Julien Boisselier, Raphaël Lenglet


Genre Comédie dramatique


Production Française

 

Deux ans après la sortie et le carton en librairie de, La liste de mes envies, best-seller de Grégoire Delacourt le roman est adapté pour le grand écran.

 
Le livre a déjà fait l'objet d'une adaptation pour le théâtre dans une mise en scène signée Anne Bouvier avec Mikaël Chirinian qui a signé l'adaptation et assure à lui seul tous les rôles. Les critiques spectateurs et presse sont 
dithyrambiques.

 

Pour ce spectacle, Mikaël Chirinian est nominé aux Molières 2014 dans la catégorie "Seul(e) en scène".

 

Synopsis

 

Lorsque la petite mercière d’Arras découvre qu’elle a gagné 18 millions à la loterie et qu’elle peut désormais s’offrir tout ce qu’elle veut, elle n’a qu’une crainte : perdre cette vie modeste faite de bonheurs simples qu’elle chérit par-dessus tout.

 

Mais le destin est obstiné, et c’est en renonçant trop longtemps à cette bonne fortune qu’elle va déclencher, bien malgré elle, un ouragan qui va tout changer.

 

Tout, sauf elle.

 

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Mathilde Seigner et Marc Lavoine

 

Extraits d'entretien avec le réalisateur, tirés du dossier de presse.

 

L’angoisse pour un auteur est d'être fidèlement adapté. Vous aviez contourné cet obstacle en tournant vous vous-même l'adaptation de votre roman Des nouvelles du Bon Dieu. Comment avez-vous convaincu Grégoire Delacourt pour La Liste de mes envies ?

 

Mon cas était un peu particulier à cette époque : j’avais écrit le scénario et comme le film a été long à monter, j’en ai profité pour écrire le roman, qui au final est sorti quasiment en même temps ! Je pense qu’une des raisons qui ont convaincu ou rassuré Grégoire était précisément que j’étais moi-même romancier, chez le même éditeur et avec la même éditrice ! Je crois aussi que la façon dont je lui ai raconté "son" histoire a beaucoup compté. Nous avons découvert le roman juste avant qu’il ne paraisse. Personne ne savait évidemment que ce serait un best-seller à ce moment-là. Grâce soit rendue aux producteurs, Clémentine Dabadie et Thomas Viguier, qui ont eu du nez. Il ne s’agissait donc pas d’essayer de convaincre quelqu’un qui a vendu des centaines de milliers d’exemplaires mais de dire à Grégoire que son roman pourrait faire un beau film. De lui faire partager une vision possible de son texte. En ce qui me concerne, je vivrais comme un cauchemar le fait d’être adapté et cette confiance étaient d’autant plus intimidantes, mais aussi très stimulantes. Ma grande fierté est qu’il aime le film...

 

Quels sont les éléments qui vous ont d'emblée touché dans La Liste de mes envies ?

 

Chaque fois qu’une histoire mène à se demander : "qu’est-ce que je ferais à sa place ?", on touche les gens au cœur. Et puis, étrangement, il y avait le choix du décor de la mercerie : un lieu très féminin, chaleureux, maternel. On s’y rend pour acheter des étiquettes à coudre sur les vêtements des enfants quand ils partent en colo. On y trouve du fil pour recoudre les chaussettes ou les ourlets de son mari. Aujourd’hui, on y trouve de quoi alimenter des loisirs créatifs comme le scrap-booking. Ca n’aurait pas fonctionné aussi bien, ni de la même façon avec un bar-tabac ou une épicerie... La-Liste-de-mes-envies---Mathilde-Seigner.gifLe choix de la mercerie fait par Grégoire Delacourt participe énormément au succès du roman. Enfin et surtout, il y avait dans ce récit une galerie de personnages tout à fait passionnante, au premier chef Jocelyne. J’aimais l’idée de m’intéresser à une mercière d’Arras plutôt qu’à un énième intellectuel germanopratin ! Il y a beaucoup plus à dire aujourd’hui sur cette part de la population française que sur bien d’autres. Et sans doute autant à apprendre... Jocelyne a une intelligence tout à fait précise de la situation qui est la sienne... Elle envisage, a priori, une chose que la plupart des gagnants n’imaginent eux qu’a posteriori : le problème n’est pas de gagner une énorme somme d’argent à la loterie mais de le dire aux autres. Jocelyne se fiche de savoir qu’elle pourrait faire le tour du monde en jet privé. Elle a une vie qu’elle aime, qu’elle a bâtie et elle y tient. Son "petit bonheur"ccomme elle dit est plus précieux qu’une villa à Malibu. L’ironie dramatique de l’affaire est qu’en essayant de ne rien dire, Jocelyne va déclencher un désastre... En fait, la vraie question qui compte en cas de gros gains n’est pas : "qu’est-ce que je vais faire de tout cet argent ? " mais bien "que se passe-t-il une fois le chèque encaissé ? ".

 

Avez-vous d'ailleurs voulu rencontrer de vrais gagnants de la loterie avant de tourner le film ?

 

Non, je n’en n’avais pas besoin car le film est une œuvre de fiction, pas un documentaire. Le gain n’est qu’un prétexte pour raconter autre chose. Ce qui m’intéressait surtout, c’était la vie de cette femme, ce qui compte vraiment pour elle et qui va souvent à l’encontre des idées préconçues sur le bonheur. Et puis il y avait tant à faire : montrer à l’écran des situations qui dans le roman ne sont que suggérées ou racontées en une phrase. Transformer ce qui avait été écrit comme un monologue intérieur en un récit. Durant l’écriture, le roman est peu à peu devenu un énorme succès, donc la pression était de plus en plus forte. Avec Delphine Labouret, qui a co-écrit le scénario avec moi, nous avons veillé à trahir le moins possible les attentes des lecteurs. Il fallait à la fois leur donner ce à quoi ils s’attendaient mais aussi les surprendre ! Nous tenions également à penser aux spectateurs qui n’auraient pas lu le bouquin, ne pas faire en sorte que le film ne soit admissible que par les seuls fans du roman... Je sais qu’il y aura forcément des déçus, parce que nous avons enlevé des choses et en avons rajouté d’autres. À un tel niveau de succès, les lecteurs s’approprient le roman : chacun à "sa" Jocelyne en tête ! Nous avons humblement proposé "notre" Jocelyne... L’idée de trahison est pour moi nécessaire : un film n’est pas un roman. Je vous rappelle que dans la pièce tirée de La Liste de mes envies, le personnage de Jocelyne est joué par un homme !

 

Une des raisons pour lesquelles ce roman avait tant séduit et touché c'est qu'il balaie une série de thèmes universels et intimes : La famille, l'amitité, le couple, le mensonge.

 

La-Liste-de-mes-envies---Patrick-Chesnais-et-Mathilde-Seign.gifJ’ajouterais celui du bonheur : il n’y a pas que des gagnants heureux à la loterie ! Ceux qui le vivent bien généralement ne font pas parler d’eux... En revanche, ceux qui témoignent ont souvent vécu l’enfer. Ensuite, pour parler de l’amitié ou de la famille, c’est vrai que nous avons davantage développé les personnages des jumelles, (parce qu’elles portaient en elles un potentiel de comédie très fort mais aussi des valeurs d’amitié), ou celui du père, joué par Patrick Chesnais, qui furent un régal à dialoguer.

 

Votre film comme le roman sont aussi le reflet de notre époque : celle d'une crise économique et morale. Or cette histoire se base sur des valeurs très pures, comme la générosité, le partage, la vérité ...


J’espère en effet que nous "collons" à ce dont les gens semblent avoir besoin en ce moment. J’avais envie de raconter ce genre d’histoire, sans cynisme. Le film, comme le roman, parle tendrement de gens non pas ordinaires, mais vivant une vie simple peut-être mais qui les rend heureux. Non exempt de drames, comme de moments magnifiques. Je viens d’un milieu ouvrier et je n’ai pas d’échelle de valeur en ce domaine : rêver de passer un mois en camping à Bormes-les-Mimosas, en trekking au Népal ou sur une plage des Maldives, pour moi c’est pareil ! C’est juste une question de moyens, parfois d’accès à la culture, mais aucun de ces choix n’est méprisable ni ridicule. Jocelyne se satisfait de ce qu’elle appelle "son petit bonheur", parce que, dit-elle, "au moins" c’est le sien... Voilà une philosophie du bonheur qui me va bien ! Elle a soudain la possibilité de franchir ces barrières mais elle ne le fait, (à juste titre), qu’avec beaucoup de réticence. Le film montre également le point de vue de Jo, son mari. C’est celui des autres et il pose la question : "pourquoi ne nous as-tu rien dit ?". Or, il est vrai que ce silence est incompréhensible...et pourtant logique : à sa place, qu’auriez-vous fait ?

 

Cela nous ramène à deux proverbes fameux : "L'argent ne fait pas le bonheur" et "Pour vivre heureux, vivons cachés"

 

Oui mais Jocelyne ne se pose pas ces questions-là ! Prenez la scène où une journaliste vient l’interroger à propos du succès de sa boutique et de son blog. Elle lui répond qu’elle a juste voulu faire quelque chose qui lui plaisait pour faire plaisir aux gens... Elle est dans l’échange, le partage. Pour elle, le sujet n’est pas de vivre caché et l’argent n’est qu’un moyen parmi d’autres, (et sûrement le meilleur), d’être heureux... Regardez les jumelles qui rêvent d’avoir l’apesanteur à la maison pour éviter les effets du vieillissement ! Chacun voit son bonheur différemment. Et il me semblait non seulement idiot mais aussi méprisant d’affirmer aujourd’hui que l’argent est le seul chemin vers la félicité.

 

La-liste-de-mes-envies---Marc-Lavoine-et-Mathilde-Seigner.gifÀ moins d’avoir l’idée brillante qui va révolutionner internet ou d’être né avec une cuillère en argent dans la bouche, vous avez bien peu de chance de finir riche en ayant commencé pauvre ! Je viens d’un milieu populaire, j’ai la chance de faire un métier que j’aime et de gagner correctement ma vie mais je compte mes sous tous les mois comme tout le monde et il y a des choses que je ne peux pas faire... Mais surtout, je garde les habitudes et les valeurs de mes origines. C’est exactement le discours de Jocelyne : d’accord, elle pourrait améliorer un peu son ordinaire mais elle ne veut surtout pas d’un bonheur qui ne serait pas le sien. Avec l’argent, les choses sont certes plus faciles mais jamais plus simples.

 

Concernant les comédiens, le réalisateur confie :

 

On s’est beaucoup posé la question de savoir quelle comédienne pouvait incarner ce personnage. Le descriptif du roman était très différent, avec à la base un problème d’embonpoint. Dès nos premières rencontres, Mathilde m’a dit une chose déterminante : le public aime qu’elle exerce un métier dans ses films. Et si vous y réfléchissez, il n’y a pas beaucoup d’acteurs ou d’actrices dans ce cas, indépendamment de leur talent. Mathilde est populaire pour cette raison je pense : elle joue et va naturellement vers des rôles de gens proches de la réalité, de la vie. Elle n’intellectualise pas son travail, elle avance à l’instinct. Comme Jocelyne. Mathilde est devenue totalement Jocelyne à l’instant où elle est entrée dans le décor de sa mercerie. D’ailleurs aujourd’hui encore, un an après le tournage, c’est ainsi qu’elle signe les SMS qu’elle m’envoie : "ta Jocelyne" !

 

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Jo est un fantasme amoureux pour Jocelyne. Il est viril, simple, parfois violent, taiseux... Il fallait un acteur qui rende évidente la raison pour laquelle Jocelyne l’aime passionnément et malgré tout. Marc est aussi, et dans l’esprit de beaucoup surtout, un chanteur. Nous avons ensemble longuement discuté de ce rôle d’ouvrier et de la façon dont serait reçue par les spectateurs cette composition inhabituelle pour lui. Il a énormément travaillé son rôle, s’est impliqué émotionnellement comme j’ai rarement vu un acteur le faire. Je lui ai beaucoup parlé de mon père et je crois qu’il a lui aussi puisé dans son histoire personnelle de quoi nourrir son personnage. Nous avons fait plusieurs répétitions. Il notait chaque indication sur son scénario comme un musicien annoterait sa partition, et au final, dans la longue scène où il monologue seul pendant 5 minutes, il a tout restitué à la virgule près. Il est bouleversant... En vérité, être un musicien, je crois, l’a énormément aidé à trouver la "musique" de son personnage...

 

Pour les jumelles ...

 

Il n’était pas simple de trouver deux comédiennes qui se ressemblent vraiment et je n’avais pas envie pour ce film, d’un tournage bourré de trucages avec une comédienne qui jouerait deux rôles. J’ai donc décidé qu’elles seraient physiquement très différentes et nous l'avons intégré dans le scénario. J’avais le nom de Virginie Hocq en tête parce que nous avions tourné ensemble une série pour TF1 et que j’avais très envie de retravailler avec elle. J’aime sa fantaisie, à la fois populaire et très pointue dans l’art du détail. Quand il a fallu choisir un contrepoint, le nom de Frédérique Bel s’est imposé naturellement : elle a l’art de faire passer des choses très sérieuses avec beaucoup de fantaisie et inversement. Deux types d’humour très différents mais qui se complètent à merveille. Comme les jumelles !

 

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Virginie Hocq, Mathilde Seigner et Frédérique Bel

 

Pour le rôle du père, je voulais absolument que ce soit Patrick Chesnais car nous avions écrit pour lui. Il joue un homme âgé dont la mémoire s’efface toutes les six minutes. Ces scènes sont très tristes et je voulais qu’elles soient drôles ! Il y a peu d’acteurs qui savent manier avec autant d’aisance cette ironie dramatique. La-liste-de-mes-envies---Patrick-Chesnais-et-Mathilde-Seign.gifPour avoir déjà travaillé avec Patrick, je savais très bien qu’il pouvait faire merveille sur ce terrain-là et nous régaler. À la première lecture du scénario, alors que tout le monde était persuadé que cette partie de l’histoire allait plomber l’ensemble, nous étions morts de rire ! On a toujours l’impression que Chesnais joue un peu le même personnage et en réalité, jamais. Il travaille avec des choses infimes... Ce que j’aime chez lui, c’est que longtemps après, sur la table de montage, je découvre toujours des petits détails sur son jeu qui sont d’une justesse irréprochable et qui m’épatent. Pour l’hidalgo joué par Julien Boisselier, nous avons exploré avec lui la piste de l’aventurier qui connait la Terre entière mais n’a jamais quitté le bar du Negresco ! C’est un homme charmant, parfait, idéal, qui donne à Jocelyne absolument tout ce dont elle a envie et qui du coup, au bout d’un moment, devient agaçant. Il est ce dont elle croit rêver mais qui n’est pas elle. Ce sont des moments importants du film, qui révèlent le passé de cette femme. Une facette de la vie qu’elle aurait pu avoir mais qu’en fait elle ne souhaite pas car fondamentalement elle reste très fidèle à son mari et à sa vie.

 

Mon opinion

 

 

D'emblée le scénario bancal s'impose et plombe le film. Les dialogues accentuent la plongée dans l'ennui.

 

Cent pour cent des accros au jeu de hasard devraient y perdre leurs dernières illusions. Preuve est faite ici, mais avec beaucoup de timidité, qu'il est inutile de prétendre à une autre vie que celle pour laquelle nous sommes nés.

 

Je retiens la photographie de Myriam Vinocour et tout particulièrement les prises de vue de la très belle ville d'Arras.

 

Julie Ferrier fait une toute petite apparition, pas assez longue pour la qualifier de second rôle, mais suffisante pour décrocher un sourire. Patrick Chesnais mérite mieux.

 

Mathilde Seigner est de ces comédiennes qui me touchent. Dans ce film j'ai eu mal pour elle. Elle a beau faire le maximum son talent ne suffit pas.

 


Sources :

http://www.unifrance.org

24 mai 2014 6 24 /05 /mai /2014 22:00


Date de sortie 21 mai 2014

 

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Réalisé par  Jean-Pierre Dardenne, Luc Dardenne


Avec Marion Cotillard, Fabrizio Rongione, Pili Groyne,

Catherine Salée, Baptiste Sornin, Myriem Akheddiou,

     Christelle Cornil, Olivier Gourmet


Genre Drame


Production Française, Belge

 

Deux jours, une nuit est le 7ème film consécutif des frères Dardenne

sélectionné en compétition au Festival de Cannes.

 

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Marion Cotillard, Fabrizio Rongione et les Frères Dardenne.

Photo : AFP

 

"Monter les marches avec Luc et Jean-Pierre, qui ont fait vivre leur cinéma à Cannes, c’est magique, pas moins... Ils m’ont embarquée dans une telle aventure cinématographique et humaine que rien ne peut me rendre plus heureuse que de me retrouver à leurs côtés au Festival." a confié Marion Cotillard

 

Les cinéastes belges ont débuté cette série en 1996 avec leur long-métrage La Promesse.

 

Synopsis

 

Sandra (Marion Cotillard), aidée par son mari Manu (Fabrizio Rongione), n’a qu’un week-end pour aller voir ses collègues et les convaincre de renoncer à leur prime pour qu’elle puisse garder son travail.

 

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Extraits d'entretien avec Jean-Pierre et Luc Dardenne.

 

Dans quelles circonstances est né Deux jours, une nuit ?

 

Luc Dardenne : Dans la crise économique et sociale dans laquelle l’Europe se trouve actuellement. Il y avait plusieurs années que nous réfléchissions à un film autour d’une personne sur le point d’être licenciée avec l’accord de la majorité de ses collègues de travail. Deux jours, une nuit est vraiment né quand nous avons imaginé ce couple : Sandra et Manu, unis dans l’adversité.
Jean-Pierre Dardenne : Ce qui nous importait était de montrer quelqu’un d’exclu car considéré comme faible, pas assez performant. Le film fait l’éloge de cette "non performante", qui retrouve force et courage grâce à la lutte menée avec son mari.

 

Les collègues de Sandra ont voté pour une réduction des effectifs et le licenciement de cette dernière en échange d’une prime. Vous avez eu écho de tels "faits divers" dans l’univers du travail ?

 

Jean-Pierre Dardenne : Oui plusieurs, même si ce n'était pas exactement les mêmes. On rencontre tous les jours dans le monde du travail, en Belgique comme ailleurs, l’obsession de la performance et la mise en concurrence violente entre les salariés.


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Manu incite Sandra à rencontrer ses collègues, le temps d’un week-end, pour qu’ils reconsidèrent leur vote et qu’elle puisse être réembauchée. Son rôle est primordial.

 

 

 

Jean-Pierre Dardenne : Manu est un peu le syndicaliste, le "coach" de Sandra. Il parvient à la convaincre qu’une possibilité existe, qu’elle est capable de faire changer ses collègues d’avis.
Luc Dardenne : Sandra ne devait pas apparaître comme une victime qui stigmatise et dénonce les collègues qui ont voté contre elle. Ce n’est pas le combat d’une pauvre fille contre des salauds !

 

Vous ne jugez aucun de vos personnages.

 

Luc Dardenne : Les ouvriers de Deux jours, une nuit sont placés en situation de concurrence et de rivalité permanentes. Il n’y a pas d’un côté les bons et de l’autre les méchants. Cela ne nous intéresse en aucun cas de regarder ainsi le monde.

 

Jean-Pierre Dardenne : Un film n’est pas un tribunal. Les collègues de Sandra ont tous de bonnes raisons de lui dire oui ou non. Une chose est sûre : la prime n’est un luxe pour aucun d’entre eux. Ils ont tous besoin de cet argent pour payer leur loyer, leurs factures... Sandra le comprend d’autant mieux qu’elle se débat elle-même dans des difficultés financières.

 

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Avec son mari et ses enfants, Sandra vit dans une famille soudée, cela n’a pas toujours été le cas dans votre cinéma.

 

Luc Dardenne : Sandra puise son courage dans son couple. Manu aime profondément sa femme, lutte contre sa dépression et l’aide à cesser d’avoir peur. Au début du film, Manu croit en Sandra plus qu’elle ne croit en elle-même.
Jean-Pierre Dardenne : Même les enfants de Sandra et Manu s’impliquent et participent. Ils aident leurs parents à trouver les adresses des collègues.

 

Ces derniers n’envisagent jamais de se mettre en grève ou de lutter contre le deal que leur a proposé leur patron.


Jean-Pierre Dardenne : Nous avons volontairement choisi une petite entreprise où les salariés ne sont pas assez nombreux pour constituer un syndicat. Si le film avait raconté une lutte contre un ennemi désigné, il aurait été complètement différent... Reste que l’absence de réaction collective, de lutte contre le principe de ce vote révèle aussi le manque de solidarité d’aujourd’hui.

 

Combien de temps avez-vous travaillé sur le scénario pour parvenir à ce résultat ?


Jean-Pierre Dardenne  : Nous parlions de ce sujet depuis une dizaine d’années, nous avons donc eu le temps de nous préparer.

Luc Dardenne : L’écriture a été assez rapide. Nous avons commencé à bâtir le script en octobre 2012 et l’avons achevé en mars 2013. Nous voulions que l’action se déroule sur une période très courte, comme le titre l’indique.
Jean-Pierre Dardenne  : L’urgence dictée par ce délai devait imposer son rythme au film.

 

Vous mettez en scène Marion Cotillard dans Deux jours, une nuit.


Deux-jours--une-nuit---Marion-Cotillard-copie-2.gifLuc Dardenne : Nous avons rencontré Marion quand nous coproduisions De rouille et d'os de Jacques Audiard, en partie tourné en Belgique. Dès cette rencontre à la sortie d’un ascenseur avec son bébé dans les bras, nous avons été conquis. En rentrant sur Liège, dans la voiture, nous n’avons cessé de parler d’elle, de son visage, de son regard...

 

Jean-Pierre Dardenne : Engager une actrice si connue était pour nous un défi supplémentaire. Marion a su trouver un nouveau corps et un nouveau visage pour le film.
Luc Dardenne : Elle n’a jamais voulu montrer son travail d’actrice. Rien de ce qu’elle accomplit ne relève de la performance ou de la démonstration. Nous avons travaillé dans une confiance réciproque qui nous a permis de tout tenter.

 

Pour le personnage de Manu, vous retrouvez Fabrizio Rongione, présent dans plusieurs de vos films précédents.

 

Jean-Pierre Dardenne : Oui, dans Rosetta réalisé en 1999, L'Enfant en 2005 Le Silence de Lorna en 2008 et Le Gamin au vélo réalisé en 2011. Nous avons tout de suite pensé à lui pour le rôle de Manu. C’était formidable de le retrouver.
Luc Dardenne : Dans ce film-ci, son rôle est plus qu’important car le film raconte aussi l’histoire de Manu. Fabrizio a réussi à donner à cet homme la force de vie, l’enthousiasme qu’il fallait pour soutenir Sandra.

 

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Fabrizio Rongione et Marion Cotillard

 

On aperçoit également votre comédien fétiche : Olivier Gourmet.

 

Luc Dardenne : On entend beaucoup parler de son personnage durant tout le film sans jamais le voir et, en effet, à un moment, tel le sanglier des Ardennes, il apparaît !


Comment avez-vous travaillé avec tous vos acteurs ?

 

Jean-Pierre Dardenne : Pendant un mois, nous avons fait des répétitions filmées avec eux. Et auparavant, durant deux mois, Luc et moi avons préparé le tournage dans les lieux où il se déroule, en filmant avec notre caméra vidéo.
Luc Dardenne : Cette phase des répétitions est nécessaire avant de tourner pour trouver des rythmes et aussi créer le climat de confiance totale avec les acteurs pour oser les choses les plus simples.
Jean-Pierre Dardenne : Nous avons tourné dans la continuité. Ce qui est important pour nous comme pour les comédiens. Le parcours de Sandra est autant physique que mental et il était essentiel pour Marion, Fabrizio et aussi les autres acteurs de l’emprunter dans la chronologie.

 

Deux-jours--une-nuit---Mario-Cotillard.gifMarion Cotillard confie :  "Pour moi, tourner avec eux revenait à accéder à l’inaccessible. Les diverses expériences que j’ai eues en tant qu’actrice m’ont ouvert des perspectives que je n’aurais pu imaginer. Mais les Dardenne restaient dans le domaine de l’inimaginable... Ce n’est pas dans leurs habitudes d’engager des acteurs qui ont déjà pas mal voyagé dans différentes sphères cinématographiques. Cécile de France a travaillé avec eux dans Le Gamin au vélo, mais peut-être le fait qu’elle soit belge rendait sa collaboration plus logique que la mienne. Cela a donc été une surprise qu’ils me contactent. Et un bonheur absolu." Avant de rajouter : "Dans chaque film, ils observent la réalité de la société, et, simultanément, inventent une nouvelle aventure de cinéma. Ils font des films d’auteur - plus auteurs que Luc et Jean-Pierre, c’est impossible ! - mais ils parviennent à échapper à toutes les catégories. Leur cinéma est absolument universel."

 

Comment vous ont-ils présenté « Deux jours, une nuit » ?


"Ils m’ont dit quelques mots sur les enjeux du film, mais j’ai vraiment découvert l’histoire de Sandra quand j’ai lu le scénario. J’ai vu quelle magnifique héroïne de la vie réelle elle était. Et quel formidable défi ce serait pour moi d’incarner cette femme qui rencontre chacun de ses collègues et tente de les faire revenir sur leur vote. Ce jeu sur les répétitions signifiait qu’il me faudrait travailler sur les nuances et les fluctuations."


Comment définiriez-vous Sandra ?


"C’est une femme ordinaire, une ouvrière, qui connaît le prix des choses car elle n’a pas le choix. Elle comprend ceux qui ont préféré empocher la prime de mille euros plutôt que de voter pour son maintien dans l’entreprise. Nul ne sait ce qu’elle aurait fait à leur place et le film ne juge aucun personnage. C’est toute sa force."


Elle est aussi atteinte de dépression...


Deux-jours--une-nuit---Marion-Cotillard-copie-3.gif"Elle va jusqu’à dire dans une scène : "Je ne suis rien". Ce sentiment d’inutilité l’habite en profondeur comme il habite beaucoup de gens qui ne savent comment composer avec leur travail, ou son absence. J’avais été très marquée, quelques mois avant le tournage, par des articles et reportages sur le suicide au travail, ceux qui préfèrent en finir plutôt que d’éprouver ce sentiment d’inutilité. Le film, pour moi, faisait écho à ces événements qui m’avaient interpellée."

 

Le film évite à chaque instant le misérabilisme et la démonstration.


"Les frères sont les maîtres de l’épure, il ne s’agit pas d’avoir des intentions de jeu, il s’agit d’être. C’est ce vers quoi je tends: même quand mes rôles se prêtent à la performance, j’essaye toujours de faire en sorte que l’on ne voie pas le jeu, mais que l’on soit avec le personnage et ses émotions. Quand on aime travailler ainsi, on ne peut rêver mieux que de bosser avec les Dardenne."

 

Vous formez un couple très crédible avec Fabrizio Rongione.


"Les répétitions nous ont beaucoup servi. Sur un tel film, il est nécessaire de ne pas se rencontrer le premier jour de tournage. Les répétitions nous ont permis de nous apprivoiser mutuellement. Fabrizio est un habitué du cinéma des Dardenne, il a joué dans la plupart de leurs films précédents. Il s’insère naturellement dans leur univers car il partage la même authenticité. Travailler avec lui sous le regard des frères était une grande chance pour moi."

 

Le tournage de Deux jours, une nuit a débuté à l'été 2013 à Seraing, une ville francophone de Belgique située dans la province de Liège. D'origine belge, les frères Dardenne ont également constitué un casting aux couleurs de la Belgique : outre Olivier Gourmet, déjà cité, notons Christelle Cornil ou encore Catherine Salée.


 

Mon opinon

 

Une nouvelle fois les frères Dardenne n'hésitent pas, d'emblée, à plonger le spectateur dans une triste réalité quotidienne. Cette crise dont ne sait plus vraiment si nous nous en sortons, ou si au contraire nous allons finir par être définitivement engloutis.

 

Les réalisateurs évoquent dans le dossier de presse que l'histoire est tirée d'un fait réel, cela parait, assez invraisemblable. Scandaleux si telle est la vérité.

 

Des scènes répétitives, sous le soleil, allant d'appartements à des maisons particulières, une laverie et un terrain de foot n'en sont pas moins différentes par l'émotion qui s'en dégage.

 

Moralement aidée par son mari, à la fois efficace et amoureux, rôle interprété par un habitué des réalisateurs, l'excellent Fabrizio Rongione, l'héroïne se retrouve néanmoins seule pour solliciter de ses collègues l'abandon d'une prime qui lui permettrait de ne pas perdre son travail.

 

Affublée d'un jean quelconque, d'improbables tee-shirts, et coiffée à la va vite, Marion Cotillard excelle sous la direction des frères Dardenne. Dépressive, mère attentive, femme pugnace aussi, l'actrice est présente dans chaque scène. Le spectateur suit son parcours avec intérêt et une réelle émotion.

 

Rien de très joyeux et pourtant une lueur d'optimisme éclaire la fin du film.

 

 

Sources :

http://medias.unifrance.org

http://www.allocine.fr

http://www.imdb.com

 

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"Le bonheur est la chose la plus simple,

mais beaucoup s'échinent à la transformer

en travaux forcés !"

 
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