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23 décembre 2012 7 23 /12 /décembre /2012 00:00

 

Le-retour-de-Frank-James---Affiche.jpg


Réalisé par Fritz Lang


Avec  Henry Fonda, Gene Tierney, Jackie Cooper,

Henry Hull, John Carradine, J. Edward Bromberg, Charles Tannen

Donald Meek, Eddie Collins, George Barbier, Russell Hicks, Ernest Whitman

 

Titre original The Return of Frank James

 
Genre Western


Production Américaine - 1940

 

Le-retour-de-Frank-James---Henry-Fonda-et-Gene-Tierney-1.jpg

 

 

The Return of Frank James est l'un des rares westerns de Fritz Lang, d’une maîtrise impressionnante. En revanche, The Return of Frank James ne figure pas au panthéon des classiques du cinéaste allemand. Il s’agit pourtant d’un film génial, la démonstration que Fritz Lang, rapidement tombé de son piédestal en arrivant aux États-Unis, est parvenu à ciseler une série de films parfaits à Hollywood malgré les contraintes des studios et des petits budgets, transformant des films de genre très populaires en réflexions personnelles.

 

 

 

 

En 1939, Le Brigand bien-aimé d’Henry King, biographie romancée de Jesse James, remporte un immense succès. Un an plus tard, la Fox décide d’en produire la suite, dans laquelle Henry Fonda, qui jouait déjà Frank dans le film d’Henry King, part à la poursuite des frères Ford, lâches assassins de son frère Jesse.

 

Le-retour-de-Frank-James---Gene-Tierney-et-Jackie-Cooper.jpgIl ne faudra aux spectateurs patienter qu’à peine un an et demi avant de pouvoir découvrir comment Frank James allait se venger des deux assassins de son frère. Chose assez inhabituelle, le western de Fritz Lang débute par la reprise de la séquence finale du film précédent, à savoir celle du meurtre de Jesse. Il est intéressant de voir d’une année sur l’autre deux cinéastes, aussi talentueux que différents par leur style et leur sensibilité, poursuivre la même histoire avec huit des acteurs du premier film.


Cette entreprise est purement mercantile, et ignorante de la vérité historique. Frank James ne fut en rien responsable de la mort des frères Ford. La Fox entend profiter de la popularité du film
d’Henry King et d’Henry Fonda. Fritz Lang, qui a déjà signé trois films à Hollywood, accepte la commande avec humilité. C’est l’occasion pour lui, qui a soif d’intégration, de se confronter au western, le genre américain par excellence, qu’il compare aux mythes et aux sagas germaniques qu’il avait illustrés dans ses films muets. 

 

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Henry Fonda

Synopsis

Ayant appris que Bob (John Carradine) et Charles Ford (Charles Tannen) avaient été acquittés par la justice, Clem (Jackie Cooper), fils d'un comparse décédé et élevé par Frank James (Henry Fonda) a pris sous son aile, pousse ce dernier à aller rendre justice lui-même. Réticent au départ, il finit pourtant par se lancer à la recherche des frères Ford.

 

Le-retour-de-Frank-James---Jackie-Cooper.jpg Jackie Cooper

 

Frank James va dévaliser une gare pour s'assurer le "financement" de ce projet. Le chef de gare va périr dans la bagarre, d'une balle émanant des hommes qui cherchent à mettre la main sur Frank.

 

Pour avoir les mains plus libres, ils font croire à la mort de Frank, Clem racontant y avoir assisté.

 

Cette légende est reprise dans le principal journal de Denver suite à l’article d’une jeune reporter, la charmante et émancipée Eleanor Stone (Gene Tierney) qui tombe amoureuse de son présumé défunt !

 

 Gene Tierney Le retour de Frank James - Gene Tierney

 

Ce dernier est bien décidé à aller jusqu’au bout de sa vengeance mais, dans le même temps, il apprend que Pinky (Ernest Whitman), l’homme noir travaillant à sa ferme, est arrêté et accusé à tort d'être complice de la mort du chef de gare. Il se trouve condamné à mort.

 

Sur les conseils d’une Eleanor agacée par les priorités vengeresses de l’homme qu’elle aime, Frank rebrousse alors chemin pour aller défendre celui que l’on accuse à tort… Il finira Frank par se rendre, sera jugé, et sortira blanchi.


Frank retrouve Bob et Charles dans un théâtre où ils interprètent eux-mêmes leur exploit qui consiste à abattre héroïquement "les vils frères James". Une poursuite s’ensuit dans les montagnes escarpées. Charles fait une chute mortelle dans un torrent mais Bob parvient à s’enfuir. Désormais tout le monde est au courant que Frank James est encore en vie.

 
Le-retour-de-Frank-James---Henry-Fonda-et-Gene-Tierney.jpg


Henry Fonda et Gene Tierney

 

Comme écrit plus haut,  Frank James n’est jamais parti à la recherche de ses ex-complices. Il s’était volontairement rendu à la justice en déclarant à la presse : "Je suis fatigué de cette vie de hors-la-loi… Je désire vivre comme les autres hommes, avoir un foyer, une épouse et des enfants." Il fut acquitté en 1883 lors d’un long procès. Un destin trop peu enthousiasmant et héroïque pour les spectateurs qui demandaient à ce qu’il y ait une vengeance en bonne et due forme. Une idée peu originale mais, en sachant qu’il s’agissait d’un des thèmes de prédilection du grand Fritz Lang, son choix en tant que réalisateur s’avérait assez judicieux même s’il n’était aux U.S.A. que depuis cinq ans et qu’il n’avait auparavant encore jamais tourné de western.
 
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Une histoire somme toute très conventionnelle, mais dans laquelle on trouve quelques ambigüités au sein même du personnage joué merveilleusement par un Henry Fonda magistral. Avec sa manière toute personnelle de chiquer son tabac, son regard bleu acier perdu dans une espèce de perpétuelle mélancolie, sa démarche particulière, il est tout bonnement parfait d’autant que son personnage n’est pas exempt d’aspects antipathiques. Dès le début on le sent assez condescendant envers son "nègre" qui ne s’en laisse pourtant pas compter.

 

 

 

Le rôle de Pinky est d’ailleurs plus étoffé que dans le film d'Henry King, Ernest Whitman maniant ici une ironie assez bienvenue pour l’époque. Il a des idées assez réactionnaires sur le rôle des femmes dans la société, ne comprenant pas comment l’une d’elle peut prétendre à être journaliste alors que sa place devrait être devant les fourneaux.

 

Frank est également un personnage indécis et peu enclin à aller de l'avant de sa propre initiative. Pour rendre le tout encore un peu moins ordinaire que l’on aurait pu l’imaginer, Sam Hellman et Fritz Lang iront à l’encontre de l’héroïsme du personnage interprété par Tyrone Power  dans le fil d'Henry King. Frank ne sera à l’origine d’aucune des deux morts. Dommage que les autres personnages principaux soient plus convenus, que ce soit Jackie Cooper ou même l’adorable Gene Tierney.

 

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Le-retour-de-Frank-James---Gene-Tierney-3.png.Le-retour-de-Frank-James---Gene-Tierney-4.png

 

Pour sa première apparition à l’écran, Gene Tierney ne s’avére pas encore comme la grande actrice, qu'elle deviendra, mais en tout cas une femme à la formidable photogénie. Fritz Lang l’avait visiblement remarqué et George Barnes la photographie divinement comme tout le reste du film d’ailleurs.

 

Toute la filmographie de Gene Tierney ... Cliquez ICI !


Il y a toujours quelque chose d’intimidant, parce que supérieur, dans la maîtrise du cinéma de Fritz Lang. Le Retour de Frank James ne déroge pas à la règle, avec son utilisation impressionnante de la couleur, pour la première fois dans la filmographie du cinéaste , sa gestion de l’espace et le déroulement implacable de son récit.

 
Plastiquement, on sent grandement l’influence de Fritz Lang avec ses clairs-obscurs, sa profondeur de champ, son travail sur les ombres, et certaines séquences semblent encore devoir beaucoup à l’expressionisme allemand comme celle du hold-up. Rarement encore dans un western nous avions vu un travail aussi recherché au niveau de la photographie, d’autant que George Barnes manie aussi le Technicolor de la Fox avec génie. Quant aux extérieurs, ils sont splendidement filmés et photographiés, témoin l’une des rares séquences mouvementées, celle de la poursuite à cheval des frères Ford qui, malgré quelques transparences embarrassantes, est tout simplement parfaite. Fritz Lang est tellement confiant en la force et la beauté de ses images et de son montage qu’il n’a même pas voulu y inclure de musique. Et cela fonctionne à la perfection.

 

La partition musicale est d’ailleurs très réussie de la part de David Buttolph, dont le leitmotiv inquiétant n’est pas sans préfigurer certains des futurs thèmes de Bernard Herrmann.
 
Une suite toute à fait honorable au très beau film d’Henry King, moins romantique, moins mouvementée, peut-être moins captivante, moins émouvante, moins bucolique et pourtant presque tout aussi réussie du fait justement de ces différences de tonalité et de style.

 

Le-retour-de-Frank-James---Henry-Hull-et-Henry-Fonda.jpg


Henry Hull et Henry Fonda

 

Un accent plus noir sans pour autant se départir d’un humour jamais gênant et au contraire bienvenu dans un western aussi austère. Le procès final au cours duquel on juge Frank James, pour le meurtre d’un employé lors du hold-up qui ouvre le film, voit Henry Hull se déchainer en tant qu’avocat de la défense. Il s'acharne à faire comprendre aux jurés la collusion très forte existant entre l’accusation et la compagnie de chemin de fer, à l’origine de tant de spéculations et de spoliations qui ont causé tant de malheurs aux petits fermiers du Sud des États-Unis dont la plupart des jurés font partie.


Fritz Lang, également obsédé par le thème de la vengeance, tant individuelle que collective, prend donc ce western très au sérieux. La vengeance et son impossibilité ontologique continueront de passionner le réalisateur, qui leur consacrera deux autres chefs-d’œuvre dans les années 50. L’Ange des maudits et Règlement de comptes.


Une séquence qui finit de rendre ce film un poil trop bavard, mais qui se révèle très intéressante par la mise en présence des deux conceptions opposés du rôle des frères James à l’époque de leurs méfaits, des thèses historiquement réelles cette fois et qui divisèrent l’opinion publique à la fin du 19ème siècle.

 

S’ensuit un final digne des grandes précédentes réussites du cinéaste allemand, celle se déroulant dans une grange à peine éclairée entre Frank James et Bob Ford.

 

Un superbe travail une fois encore sur les ombres et lumières pour terminer ce beau western.

 

Le retour de Franck James par Bertrand Tavernier

 

 

 

Sources :

http://encinematheque.net

http://www.notrecinema.com

http://www.imdb.com

http://www.dvdclassik.com - Erick Maurel

http://www.lesinrocks.com

http://www.allocine.fr

14 décembre 2012 5 14 /12 /décembre /2012 00:00

 

J-ai-tue-Jesse-James---Affiche-1.jpg

 

Réalisé par Samuel Fuller


Avec  John Ireland, Preston Foster, Barbara Britton,

Reed Hadley, Tom Tyler, Tommy Noonan, J. Edward Bromberg,

Victor Kilian, Eddie Dunn, Margia Dean, Byron Foulger, Barbara Wooddell


Titre original I Shot Jesse James

 

Genre Western


Production Américaine - 1949

 


En ce début d’année 1949, on commence à voir poindre une nouvelle génération de cinéastes sur les devants de la scène dont Samuel Fuller qui nous livre avec ce western tout simplement son premier long métrage, début d’une longue et belle carrière. L’assassinat de Jesse James est un fait historique devenu quasiment mythique puisque mis en images à de multiples reprises. Presque tout le monde a en tête l’image de cet honorable père de famille monté sur une chaise pour remettre un tableau droit et qui, à ce moment-là, reçoit une balle dans le dos tirée à bout portant par son ami Robert Ford, ex-membre de son gang à qui l’on promettait l’amnistie après avoir accompli cet acte de vilenie. Samuel Fuller, pour son premier film et avec un budget dérisoire, s’empare à son tour de ce fait "légendaire" pour raconter… une histoire d’amour, ni plus ni moins.

 

Le scénario de  Samuel Fuller et de Robert Gardner , est tiré d'un article de Homer Croy

 

J-ai-tue-Jesse-James---Reed-Hadley---Barbara-Woodell-et-Jo.jpg

 

Synopsis

 

L’alarme déclenchée par un employé de la banque fait échouer le dernier hold-up du gang des frères James. Le gang de Jesse James (Reed Hadley) est décimé au cours de cette dernière tentative manquée. Sous un faux nom, Jesse se réfugie dans le Missouri avec sa femme, Zee (Barbara Woodell) et ses enfants.  

 

Bob Ford (John Ireland), reste l’hôte des James pendant de longs mois.  

 

  J-ai-tue-Jesse-james---Reed-Hadley-et-John-Ireland.jpg


Bob est follement épris de la comédienne Cynthy Waters (Barbara Britton), une chanteuse qui ne veut pas d’un bandit pour époux, ne souhaitant pas vivre dans l’angoisse perpétuelle. Ainsi quand l'amnistie est promise à quiconque livrera Jesse James, Bob lui tire une balle dans le dos alors que le bandit raccrochait un tableau.  

 

J-ai-tue-Jesse-james-1.png   

 

Bob se rend, est condamné à être pendu, mais obtient la grâce du gouverneur, et empoche 500 dollars alors qu'il en espérait 10 000.

Avec cette somme, Bob Ford veut acheter une bague à Cynthy mais celle-ci le repousse quand il affirme avoir tué pour elle. Bob s'en prend alors à John Kelley (Preston Foster), un mineur attiré par la jeune femme.

 

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Contacté par le directeur d'une troupe de théâtre, Bob joue un spectacle reconstituant l'assassinat de Jesse. Après une représentation, il oblige un joueur de guitare à terminer la chanson où il est traité de lâche mais lui laisse la vie sauve.
Certains pensent même devenir des héros à leur tour en le défiant, en l’occurrence ici un adolescent. Bob Ford a tout raté en tuant son mentor, ayant perdu l’amour pour lequel il avait commis cet acte, ayant gagné au contraire une réputation de tireur dont il se serait bien passé. Bob comprend alors dès le moment où il retrouve la liberté qu’il en sera en fait toujours privé, qu’il ne trouvera jamais plus la quiétude et que cet "emprisonnement" en dehors des barreaux sera tout aussi difficile à vivre, la solitude semblant devoir être désormais son lot quotidien.

 

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John Ireland 
Devenu l'homme à abattre, Bob part au Colorado où des mines d'argent viennent d'être découvertes. À Creed, où les hôtels sont complets, le hasard veut qu'il partage la même chambre que John Kelley, sollicité pour le poste de marshall. Il désarme un bandit s'apprêtant à tirer dans le dos de Kelley qui, lui-même, avait pris la défense de Soapy (Victor Kilian), un vieux chercheur d'or qui a découvert un filon. Peu après, Bob abat cependant froidement ce dernier. Devenu riche, il fait venir Cynthy dans l'espoir de l'épouser enfin. Mais la jeune femme, par peur de sa réaction, n'ose pas lui dire qu'elle ne l'aime pas.

Frank (Tom Tyler), le frère de Jesse, a été relâché. Il veut d'abord tuer Bob mais savoure sa vengeance en lui annonçant que Cynthy lui préfère
John Kelley. Entre-temps, celui-ci a été nommé marshall. Le duel est inévitable.

 

John Kelley provoque Bob en lui tournant le dos. Il est blessé à l'épaule et blesse à son tour mortellement Bob.

 

Avant de mourir, Bob déclare à Cynthy regretter le meurtre de Jesse.

L’histoire nous est donc déjà connue puisqu’elle a déjà fait l’objet de deux films qui se suivaient, Le Brigand-bien aimé de Henry King et Le Retour de Frank James  de Fritz Lang. Mais ces oeuvres n’ont pas grand-chose d’autre en commun avec la version qui nous préoccupe, celle-ci se révélant d’une plus grande noirceur, évacuant tout le pittoresque encore présent dans le dytique précédent. Il faut dire qu’au lieu de prendre pour personnage principal le frère de la victime, I Shot Jesse James relate les évènements du point de vue de l’assassin comme le titre nous l’a fait pressentir : un antihéros lâche, égoïste et tourmenté par ses démons, il fallait oser ! Une autre manière d’appréhender le même fait historique, une réflexion sur la façon dont peut se construire une notoriété alors que le seul but de celui qui l’a acquise était la tranquillité. Une vision sombre et désenchantée.
 
Même si le réalisateur déclarait avoir voulu faire le portrait d'un assassin en se demandant ce qui poussait un homme à tuer son semblable, ce n’est pas forcément le thème principal du film. De la part de ce baroudeur de la caméra, on pouvait s’attendre à tout sauf à une première œuvre "romantique" et finalement très attachante qui nous surprend par le fait de réussir à nous faire ressentir de l'empathie pour ce traître de Bob Ford, meurtrier par amour. Ce protagoniste nous devient d’autant plus sympathique qu’il est bourré de remords et que nous apprenons bien avant lui que la femme pour qui il accomplit toutes ces actions indignes ne partage pas son amour. Une profonde mélancolie, sorte de pitié pour ce "pauvre type",vient alors nous envahir jusqu’à ce que la tragédie finale vienne y mettre un terme.


John Kelley, est superbement interprété par un Preston Foster très classieux et charismatique, qui en fait un personnage pour lequel on éprouve une forte empathie.

 

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Preston Foster 

 
Samuel Fuller tente de pallier à une carence de moyens  par l’intégration d’une musique un peu trop grandiloquente, en inadéquation avec la sécheresse des images, mais aussi par un montage souvent efficace et beaucoup d’imagination dans sa mise en scène.
Le cinéaste pallie ainsi le faible budget par de belles trouvailles et d'idées de mise en scène mais c’est le propre des bons réalisateurs.

 

La magifique photographie noire et blanc est signée par Ernest Miller. Il magnifie l'ensemble du film et tout praticulièrement les acteurs.

 

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John Ireland, est un excellent second couteau dans des centaines de films et séries télévisées. Samuel Fuller l'avait découvert et apprécié dans Red River. Barbara Britton est charmante. Ils sont loin d’être tous les deux mauvais, cela dit, auquel cas contraire I Shot Jesse James aurait certainement pu atteindre des sommets dans l’émotion.

  
Il faut néanmoins saluer la jolie réussite de ce coup d’essai, une tragédie westernienne romantico-ascétique qui manque certes de rigueur mais dont la fougue finit par emporter l’adhésion. On y trouve une sidérante scène d’ouverture par ses cadrages et sa violence, ce sera un peu la marque de fabrique du cinéaste, de vastes mouvements de caméra et un style aride, certes assez éloigné des canons hollywoodiens de l’époque, le cinéaste privilégiant souvent par exemple les gros plans jusqu’ici assez rares.

 

Malgré l’austérité de l’ensemble, le réalisateur arrive à mettre en place une tension dramatique certaine. On découvre aussi chez Samuel Fuller que les affrontements physiques ne font pas dans la dentelle et que les histoires d’amour sont dénuées de sentimentalisme; il ne dérogera jamais à cette règle, tout comme il continuera à utiliser plus que de coutume les coupures de journaux, son ancien métier de journaliste remontant à la surface. J'ai tué Jesse James est un western assez atypique d’une grande liberté d’expression, au ton plutôt inhabituel, souvent maladroit et inachevé, mal rythmé et inégal, mais suffisamment attachant pour avoir envie d’y revenir et surtout très prometteur pour ce jeune metteur en scène.

 

J-ai-tue-Jesse-James.png

 

 

 

Sources :

http://tcmcinema.fr/films

http://www.cineclubdecaen.com

http://www.dvdclassik.com - Erick Maurel

http://www.imdb.com

http://fr.wikipedia.org

9 décembre 2012 7 09 /12 /décembre /2012 01:00

 

 Le-Pianiste---Affiche.jpg

 

Réalisé par Roman Polanski

&
Avec Adrien Brody, Thomas Kretschmann, Maureen Lipman,

Ed Stoppard, Emilia Fox, Frank Finlay, Julia Rayner, Jessica Kate Meyer

 a
Genre Drame, Historique

&
Production Française, Britannique, Allemande, Polonaise

 

Titre original The Pianist

&

Date de sortie 25 septembre 2002

 

The Pianist a remporté la Palme d'or à Cannes en 2002.

 

Le Pianiste est le premier et seul film où aucun mot français ne peut être entendu a avoir jamais remporté le César du Meilleur Film.

 

Toutes les récompenses du film ... Cliquez ICI !

 

 

Le Pianiste  est adapté du roman autobiographique de  Wladyslaw Szpilman

 

 

Wladyslaw SzpilmanNé en Pologne en 1911, Wladyslaw Szpilman devient vite un pianiste et compositeur célèbre. Il est engagé en 1935 par la radio d'Etat polonaise mais est victime comme les autres Juifs de Pologne de l'antisémitisme nazi après l'entrée des Allemands à Varsovie en septembre 1939. Il échappe à la mort grâce à l'aide d'un officier allemand.


Le pianiste virtuose publie ses mémoires sous le titre Une ville meurt.

Celles-ci ont été écrites en 1946 mais il a fallu attendre 1999, juste un an avant la mort de l'auteur, et leur traduction en anglais en 1999, pour qu'elles soient connues du grand public.

 


 

Le-Pianiste---Affiche-2.jpg.Le-Pianiste---Affiche-1.jpg.Le-Pianiste---Affiche-copie-1.jpg

 

 

Synopsis


Le film raconte l'histoire du pianiste juif polonais Władysław Szpilman, issu d'une famille modeste. L'histoire se déroule à Varsovie, pendant la Seconde Guerre mondiale. Lorsque les nazis s'emparent de la ville, ils commencent par supprimer au fur et à mesure tous les droits des juifs, puis finissent par les regrouper dans un ghetto. Les conditions de vie y sont effroyables, la nourriture rare et chère, des morts gisant à même le sol.

 

Le-pianiste---Adrien-Brody.jpg.Le Pianiste - Adrien Brody

 

Adrien Brody

 

Le Pianiste - Adrien Brody-copie-1.Le-pianiste---Adrien-Brody-copie-1.jpg


Des tracts illégaux circulent dans le ghetto et Wladek (Adrien Brody) rencontre de temps à autre les membres du petit groupe dissident, jusqu'au jour où les nazis les assassinent tous. Władysław rencontre une chanteuse qui l'aidera tout le long. Władysław travaille comme ouvrier, tandis que sa famille est déportée. Il essaie tout de même de fournir des armes à ses camarades juifs qui résistent aux Allemands. La confrontation est terrible, laissant encore beaucoup de traces dans l'esprit du musicien. Wladek est tout de même hébergé par des résistants qui lui apportent régulièrement, en secret, de quoi survivre. Il finit par tomber gravement malade alors même que les Soviétiques s'apprêtent à attaquer Varsovie. Il trouve quelque temps refuge dans un hôpital déserté, puis dans une maison en ruines peu avant la libération de la ville. Mourant de faim et de soif, il se cache des Allemands dans un petit grenier, mais finit par être découvert par un officier allemand, Wilm Hosenfeld (Thomas Kretschmann). Władysław croit sa fin toute proche.

 

Adrien Brody Le-Pianiste---Adrien-Brody-copie-3.jpg


Sa passion pour la musique va le sauver lorsque l'officier découvre que Szpilman est pianiste. Il lui offre à boire et à manger. Avant que les Soviétiques ne prennent la ville, l'officier part, lui laissant son manteau d'hiver. Władysław exulte lorsqu'il voit les uniformes soviétiques s'approcher de lui. Mais, le prenant pour un Allemand, ils commencent par lui tirer dessus avant de se rendre compte qu'il est effectivement polonais. L'officier allemand est, quant à lui, fait prisonnier par les Russes, mais Władysław, ne connaissant pas le nom de son bienfaiteur, ne pourra lui venir en aide.

 

Le-Pianiste---Thomas-Kretschmann.jpg Thomas Kretschmann

 

En 1993, Steven Spielberg, connaissant le passé de Roman Polanski et son désir de réaliser un film sur l'Holocauste, proposa au metteur en scène d'origine polonaise de réaliser La Liste de Schindler. Roman Polanski refusa car le film ne lui semblait pas assez personnel. Roman Polanski souhaitait depuis longtemps évoquer la persécution des Juifs en Pologne pendant la seconde-guerre mondiale, ayant été lui-même victime de cet antisémitisme. Enfant, il avait été contraint de rejoindre le guetto de Cracovie. Mais le cinéaste ne voulait pas réaliser un film autobiographique.

 

C’est en lisant le témoignage du pianiste et compositeur Wladyslaw Szpilman, survivant du ghetto de Varsovie, que le cinéaste sait qu’il veut en faire un film et ce, sans avoir à affronter directement son expérience du ghetto de Cracovie. Le Pianiste est ainsi le premier film de Roman Polanski tourné en Pologne depuis Le Couteau dans l’eau en 1962. Un âpre retour aux origines donc, à travers le refus, éthique, de toute sensiblerie facile. La sobriété de la mise en scène proposée par Roman Polanski, et qui fut d’ailleurs taxée par certains d’académique, n’en signe pas moins un condensé intime, voire une libération, des thématiques obsessionnelles du cinéaste, en particulier ici la disparition. Le Pianiste symbolise en ce sens une sorte d’apothéose troublante, le cinéaste allant jusqu’à déclarer : "Avec ce film, Le Pianiste, j’ai un peu l’impression que tout ce que je faisais avant était une espèce de répétition pour faire ce film." Mais Le Pianiste représente aussi, et peut-être même surtout, un témoignage audiovisuel dur et nécessaire sur l’antisémitisme et la guerre, hélas toujours d'actualité.

 

Le-pianiste.jpg

 

Roman Polanski a cherché pendant longtemps l'acteur qui interpréterait le personnage de Wladyslaw Szpilman :

 

Le Pianiste - Adrien Brody 2"Je n'ai jamais cherché la ressemblance physique. Je voulais un acteur qui puisse se glisser dans la peau du personnage tel que je l'avais imaginé en travaillant sur le scénario. Il était important que ce soit quelqu'un de peu connu. Le film étant tourné en anglais, ils nous fallait un acteur qui parle la langue (...). Quand j'ai vu quelques-uns des films d'Adrien Brody, je n'ai plus hésité : il était "Le Pianiste"."

 

 

Le Pianiste - Adrien Brody-copie-2

 

L'acteur Adrien Brody, très impliqué dans le rôle, à dû perdre 14 kilos pour le tournage, cela grâce à une sévère diète composée d'oeufs durs, de thé, de légumes et d'occasionnels petits poulets. Pour ressentir la profonde solitude du personnage, il a aussi préparé son rôle en quittant son appartement, vendant sa voiture, et en se refusant à regarder la télévision. 

 

Le-Pianiste---Adrien-Brody-3.jpg

 

Le cinéaste est interpellé par la richesse de détails et le refus de sentimentalisme de Wladyslaw Szpilman. Il achète les droits du livre, engage Allan Straski pour les décors, Anna B. Sheppard en tant que costumière, et Pawel Edelman comme chef opérateur. Le film se tournera dans les rues mêmes de Varsovie, mais également à Babelsberg en Allemagne où l’équipe trouve une ancienne caserne soviétique en passe d’être démolie. Les ruines du ghetto bombardé par les Allemands après la révolte de 1943, ont été recréees en dynamitant l'ancienne caserne situé en Allemagne de l'est. Ce seront les vraies fausses ruines de Varsovie. Comme souvent avec le réalisateur, les lieux déterminent le scénario, ce n’est ainsi qu’après les repérages que Roman Polanski engage l’écriture proprement dite du script en collaboration avec Ronald Harwood, ce dernier est notamment l’auteur d’une pièce intitulée Taking Sides retraçant le vrai parcours d’un chef d’orchestre allemand anti-nazi sous le Troisième Reich. Le réalisateur et scénariste travaillent sur la manière de traduire en images et en sons les descriptions du livre, descriptions jamais dramatisées et souvent sans dialogue.

 

Roman Polanski et Ronald Harwood  refusent de faire un film  trop  pédagogique (pas de voix off explicative) ou trop racoleur (sentimentalisme outrancier, effets dramatiques spectaculaires, etc.). Mais écrit et tourné en anglais, hélas, car il est estimé que le film ne pourrait, sans cela, être financé convenablement et diffusé dans le monde entier.

 

Le scénario reproduit de façon vivante de nombreuses scènes exactement comme elles sont décrites dans le livre. La suite chronologique des événements montrent bien comment la solution finale des nazis s'est mise en place alors que les victimes assistaient à celle-ci avec une horreur croissante. Seules 200 personnes, sur une population juive de plus de 400.000 à Varsovie, ont survécu à ce cauchemar.

   

La musique est, dans ce film, un élément central. Les pièces classiques interprétées sont presque toutes du compositeur Frédéric Chopin. Les parties jouées au piano sont des enregistrements du pianiste polonais Janusz Olejniczak.

 

Si le tournage du Pianiste connaît quelques problèmes de logistiques inhérents à l’ampleur du projet, Roman Polanski avouera, à la surprise de beaucoup, ne pas avoir souffert sur le tournage de la pression personnelle et historique exercée par le film. L’équipe de tournage connaîtra même de vrais grands moments. "Certains polonais me reconnaissaient et venaient m’embrasser sur la bouche en signe d’amitié. Les figurants, parfois au nombre de 1200, m’ont stupéfié. Ils se levaient à l’aube, attendaient des heures tranquilles et habillés avec leurs costumes d’époque. Ils étaient encore là à 19 heures avec le même enthousiasme et l’envie de participer, avec leurs tripes, à cette page tragique de leur histoire." se souvient le réalisateur.


 

 

 

 

Sources :

Roman Polanski,in Master Class, Studio/Fnac Etoile,

http://www.roman-polanski.net

http://www.allocine.fr

http://www.musicologie.org

http://www.holocaustresearchproject.org

http://www.excessif.com

http://www.fichesdelecture.com

1 décembre 2012 6 01 /12 /décembre /2012 00:00

 

The-Assassination-of-Jesse-James-by-the-Coward-Robert-Ford-.gif


Réalisé par Andrew Dominik


Avec Brad Pitt, Casey Affleck, Sam Shepard,

Mary-Louise Parker, Sam Rockwell, Paul Schneider,

Zooey Deschanel, Jeremy Renner

 
Genre Western, Drame, Biopic


Production Américaine


Date de sortie 10 octobre 2007

 


Le cinéaste néo-zélandais Andrew Dominik n'avait plus rien réalisé, avant The Assassination of Jesse James by the Coward Robert Ford depuis Chopper. Réalisé en 2000, ce premier film coup de poing, inspiré par un personnage réel qui défraya la chronique en Nouvelle Zélande, permis de révéler un acteur jusqu'alors inconnu, Eric Bana.

 

Ici, le film est adapté du livre homonyme de Ron Hansen. Pour les besoins du film, l'auteur a également assuré le poste de producteur associé.

 

Présenté en compétition lors de la 64e édition de la Mostra de Venise en 2007, le film a été primé. Brad Pitt, a reçu de la coupe Volpi du meilleur acteur pour son interprétation de Jesse James.

 

Contrairement aux précédents films sur Jesse James, The Assassination of Jesse James by the Coward Robert Ford est présenté comme une épopée psychanalytique historique plutôt qu'un western classique. Le film détaille la détérioration psychologique du hors-la-loi pendant les derniers mois de la vie, comment il succombe lentement à la paranoïa et développe une amitié précaire avec son futur assassin, Robert Ford. L'étrange relation entre les deux hommes est étudiée au cours du film. Mais qui fut vraiment Jesse James, au-delà du folklore et du battage journalistique ? Et qui fut ce Robert Ford, entré à 19 ans dans le cercle des intimes de Jesse, qui réussirait à abattre chez lui l'homme que poursuivaient les polices de dix États ? Comment devinrent-ils amis ? Que se passa-t-il entre eux durant les jours et les heures précédant ce fatal coup de feu qui scellerait leurs destins ?

 

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L-assassinat-de-Jesse-James-par-le-lache-Robert-copie-7.jpg.L-assassinat-de-Jesse-James-par-le-lache-Robert-copie-6.jpg

 

Jesse James, ici incarné par Brad Pitt, qui arbore la mine dépressive de l'icône enfermée par la célébrité, n'est pas montré comme il fit rêver mais comme il fut : plus cynique que philanthropique, tyran, ombrageux, méfiant, méprisant, vulnérable, solitaire. Incompris peut-être, mal dans sa peau. Jaloux de son frère Frank, il redouble de violence pour le surpasser aux yeux des siens et de ses compatriotes.

 

Robert Ford, est considéré comme un idiot, un moins que rien, finissant par liquider son idole pour être, à son tour reconnu, toucher la rançon, et tout ça pour la seule raison d'avoir découvert que l'ennemi public numéro un n'était pas conforme aux récits qui l'avaient fait gamberger. 

 

Après la mort de James, le spectacle continue. Les photos de son cadavre sont vendues 2 dollars. Robert Ford rejoue chaque soir sur scène l'assassinat du brigand. Mais il est désavoué par la presse, poursuivi par la réprobation générale, et se fait tuer une dizaine d'années plus tard par un dénommé Ed O'Kelley. Il échoue à entrer dans l'Histoire. Chacun reste figé dans le rôle que la société lui a imposé de jouer.

 

Entre haine et vénération.

 

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Casey Affleck et Brad Pitt

Synopsis

 

En 1881, Jesse James est un hors-la-loi légendaire. Il a 34 ans. Sa célébrité lui provient de multiples braquages. Au lendemain de la guerre de Sécession, il représente une rébellion qui lui vaut d'être considéré comme un Robin des Bois. Il est tour à tour impitoyable, inquiétant et jovial, comme par jeu. Il a deux visages : celui du citoyen élégant ayant épousé sa cousine Zerelda et a deux enfants qu'il adore, et celui du chef de gang sans états d'âme. Il frappe férocement un employé de train, supprime l'un de ses complices qui voulait le quitter.

 

L-assassinat-de-Jesse-James-par-le-lache-Robert-Ford---B.jpg Brad Pitt

 

Celui qui va l'assassiner lâchement d'une balle dans la nuque, en 1882, s'appelle Robert Ford. Un gamin qui a grandi dans le culte de Jesse James. Il connaît par coeur ses exploits relatés dans les fameux fascicules populaires et piaffe d'être enrôlé dans le gang. Jesse James se moque de lui, le traite de casse-pieds, mais le prend sous son aile. Il le teste, lui offre un flingue. Robert Ford se lance dans une mission à Glendale, dans le Missouri, où les membres du Gang James-Younger préparent l'attaque du dernier train de leur carrière.

 

Casey Affleck L-assassinat-de-Jesse-James-par-le-lache-Robert-Ford---C.jpg

 

Le film commence sur cette rencontre à l'automne de 1881.


Sa carrière tirant à sa fin, Jesse James devient conscient de l'impossibilité de faire face à une armée de plus en plus vaste de shérifs, d'agents fédéraux et des hommes de Pinkerton. Il sent que, inévitablement, l'un des siens le vendra pour une grosse récompense. Refusant de donner aux hommes de loi une telle satisfaction,
Jesse James prépare sa propre mort et cultive subtilement les fébriles attentions du plus servile et lâche de ses associés : le vingtenaire Robert Ford.

 

Avec les railleries, il encourage ses envies, sa fascination meurtrière, et l'amène à devenir son propre assassin, de sorte que sa propre légende restera intacte après sa mort.

 

L--Assassinat-de-Jesse-James-par-le-lache-Robert-Ford---Br.jpg Brad Pitt et Casey Affleck


Pendant plusieurs mois,
Robert Ford côtoie son idole, et partage sa vie errante jusqu'à ce que Jesse James s'arrête dans sa maison, auprès de sa femme et de ses enfants. Qui sait si, désarmé, monté sur une chaise pour épousseter un tableau, il ne se livre pas délibérément à lui, s'il ne l'a pas choisi comme bourreau ? Il s'agit d'un face-à-face entre deux hommes qui ne savent plus ce qu'ils sont ou veulent être. C'est là que Robert Ford le tue.

 

Par la suite, il rejoue cet assassinat sur des scènes de théâtre.

 

Mais le héros reste toujours Jesse James.

 

L--Assassinat-de-Jesse-James-par-le-lache-Robert-Ford.jpg

 

The Assassination of Jesse James by the Coward Robert Ford est un western de l'an 2000. Les personnages y évoluent lentement, presque au ralenti, gardant la pose, dans des plans languides, contemplatifs, une atmosphère mortifère.

C'est un western lyrique, mélancolique, voué au temps dilaté, à l'attente. Un western silencieux sur l'absurde, le trouble, la fascination. Une complainte, rythmée par une voix off. Un poème, un pèlerinage, une poursuite de fantômes.

 

Ce que démontre immédiatement Andrew Dominik, c’est sa réflexion sur la célébrité, évidemment. Il se penche dans ce film sur l'une des plus grandes légendes de l’ouest, Jesse James le plus flamboyant des frères James. L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford est un film hors normes, qui embrasse un genre pour mieux le démonter et l’analyser de l’intérieur, qui fait se confronter la légende de l’Amérique et la légende du cinéma, qui s’intéresse bien plus aux hommes qu’à leur environnement ou leurs actions.

 

L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford - SComplètement déstructurée et nourrie d’ellipses gigantesques qui font rompre le récit avec la réalité, qui malmène la logique narrative pour mieux toucher à un cinéma essentiellement sensitif, cette fresque gigantesque ne souffre d’aucun temps mort malgré sa durée conséquente et ressemble à s’y méprendre à un idéal absolu de cinéma.

 

Tout semble à sa place, tout transpire le génie, de l’écriture à la mise en scène, en passant la direction d’acteurs, la composition de la musique, les décors et la photo.

 

Peu de films des années 2000 auront réussi une telle synthèse entre l’ancien et le nouveau, une telle réappropriation et une telle réflexion de l’âme par l’image. Andrew Dominik nous parle de la fin d’une légende, dans un univers de légende, mais il nous parle avant tout d’image et de rapport à l’image, notamment par le prisme de la célébrité. Sur le plan dramatique, il réussit un sans faute insolent, transformant son récit en un requiem atmosphérique à la poésie permanente. La construction est habile, bâtie sur une nuée de personnages secondaires qui vont peu à peu s’évaporer comme dans un rêve pour n’en garder que le socle émotionnel, Jesse James et Robert Ford.

 

L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert-copie-1La maestria d’Andrew Dominik impressionne tant il parvient à faire naître des enjeux essentiels là où il n’y en avait à priori plus aucun. Non content d’être un metteur en scène génial, il est également un scénariste extrêmement doué, car ce qu’il construit entre les deux personnages, cette relation si complexe, il le fait autant par le script que par l’image.

 
L'histoire de Jesse James a toujours intéressé le cinéma. De nombreux films inspirés par sa vie ont ainsi vu le jour. Parmi les plus célèbres, Le Brigand bien-aimé de Henry King réalisé en 1939. The True Story of Jesse James, de Nicholas Ray en 1957, Jesse James contre Frankenstein, de William Beaudine réalisé en 1966, La Légende de Jesse James, réalisé par Philip Kaufman en 1972, Long Riders, de Walter Hill réalisé 1980 ou encore American Outlaws, de Les Mayfield en 2001. Le personnage de Jesse James a également défié celui de Lucky Luke dans une aventure BD du pauvre cowboy solitaire de Morris et simplement intitulée Jesse James


À noter que l'histoire de Robert Ford a, quant à elle, déjà été racontée au cinéma par Samuel Fuller dans J'ai tue Jesse James en 1949.  


Andrew Dominik n’est pas le premier à se pencher sur le cas de la fascination pour les icônes, ni le dernier. Mais rares sont ceux qui auront réussi à la traduire de manière aussi forte à l’écran. Il parvient ainsi à modeler l’impalpable, une relation de fascination, d’amour, de fraternité, de jalousie et de haine, et il réussit l’impossible sans que sa réflexion et sa logique ne puissent être remises en cause à aucun moment.

 

L’amour tellement intense qu’il en devient destructeur est peut-être le sentiment le plus difficile à rendre tangible au cinéma, tant il parait réfuter la logique. Pourtant, par sa construction en étapes mesurées, par son regard et à travers les regards de ses personnages, par leurs côtés extrêmes à tous les deux The Assassination of Jesse James by the Coward Robert Fordet cette notion si fragile qu’est le respect, il réussit son coup. Robert Ford est un fan, un vrai, et Jesse James est une légende vivante, c’est ainsi. Et pourtant tout est construit minutieusement pour que le premier en arrive à abattre le second de la façon la plus lâche qui soit, dans le dos pendant qu’il était désarmé. Ce climax, si finement amené et intégré à une longue séquence qui semble stopper le temps dans et hors du cadre, véritable déchirement, est un morceau de bravoure qui vient mettre une touche finale à l’édifice, avant de conclure sur un dernier acte tout en symbolique : salir les icônes entraîne un certain prix à payer.

 

L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford devient alors la tragédie promise à demi-mot, tout en restant extrêmement pudique, sans jamais chercher l’effet choc ou la larme facile, simplement par sa forme d’épure et son goût pour la contemplation toujours justifiée. Le final, lyrique à souhait, dernières notes de ce requiem pour un héros du peuple, est à lui seul un des plus beaux moments de cinéma de ces dernières années.


Brad Pitt, acteur et producteur revient sur les conditions de l'assassinat de Jesse James : "Il n'est pas impossible que Jesse ait même provoqué délibérément Ford. Comment expliquer qu'il ait ôté son ceinturon avant de lui tourner le dos ? Ces gestes, qui ont suscité tant d'interrogations et de débats, ont gardé tout leur mystère." se demande l'acteur/producteur. Brad Pitt a grandi à Springfield dans le Missouri à seulement 300 kilomètres du lieu où était né Jesse James et où il agissait.

 

Si la réussite est telle, si L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford parvient à un tel degré d’émotion, un tel degré d’implication du spectateur malgré sa forme somme toute très exigeante, 2h40 à un rythme des plus posés, c’est qu’il est le fruit d’un travail d’orfèvres. Le film est tenu de bout en bout par un casting merveilleux jusque dans le plus insignifiant de ses seconds rôles. Mais y en a-t-il un seul qui le soit réellement ?

 

L-assassinat-de-Jesse-James-par-le-lache-Robert-copie-2.jpgAu somment du casting on trouve un Brad Pitt qui prouve encore une fois qu’il est juste un des plus grands acteurs américains de sa génération, capable de tout jouer et qui trouve dans ce monolithe névrosé une carcasse légendaire assez fascinante. Pour les scènes d'équitation, Brad Pitt a été conseillé par John Scott, avec qui il avait déjà travaillé sur Légendes d'automne, treize ans plus tôt. Ce dernier a acquis près de 80 chevaux pour les besoins du film ainsi que des calèches et carrioles dont certaines dataient de 1875.

Le numéro de série du pistolet que Brad Pitt porte à l'écran est exactement le même que celui de Jesse James. L'acteur a également demandé une réplique de l'anneau du célèbre bandit où le même sceau d'allégeance aux Quantrill's Raiders fut gravé.

 

Face à Brad Pit, ou dans son ombre, Casey Affleck se révèle littéralement. Fragile jusque dans sa voix, passionné, torturé, il est bien le héros du film, celui par qui le drame arrive mais aussi et surtout celui qui porte le regard du spectateur sur une légende, réelle ou de cinéma. Le héros est bien le lâche, L-assassinat-de-Jesse-James-par-le-lache-Robert-copie-3.jpgcar Jesse James est un symbole, un fantôme, une entité immatérielle qui recouvre l’univers de son aura. Casey Affleck, explique comment il a travaillé son rôle : "On a peu écrit sur lui, mais beaucoup sur Jesse, l'homme qui compta le plus dans sa vie. Pour cerner sa mentalité, j'ai appris tout ce qu'il m'était possible d'apprendre sur Jesse et l'image de lui qui était véhiculée par les journaux et les romans qui bercèrent la jeunesse de Ford et nourrirent sa dévotion et ses fantasmes. Une photo de Ford m'a aidé dans ce travail. Un cliché vous révèle beaucoup de choses sur une personne, à travers sa posture, son regard, son attitude. J'ai souvent puisé mon inspiration dans celui-ci."


La musique du film a été composée par Warren Ellis et Nick Cave. Ce dernier fait une apparition vers la fin du film, dans le rôle d'un musicien jouant La Ballade de Jesse James dans un bar bondé où se trouve Robert Ford. Musique de conte de fées ou envolée lyrique, tout y est d’une justesse sidérante, à la fois bercée par leurs univers et par celui d’Andrew Dominik.

 

Appuyé par le travail surréaliste effectué par Roger Deakins sur la photographie, dans la construction précise de ses plans, dans son découpage minutieux avec une durée des plans qui semble parfaite à chaque fois, L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford a tout de l’œuvre d’un orfèvre perfectionniste. The Assassination of Jesse James by the Coward Rob-copie-1Il est à noter un nombre impressionnant de récompenses attribuées à Roger Denkins pour son travail sur ce film. Les deux ans passés sur la table de montage se voient à l’écran, pas un plan n’est pas à sa place ou parait futile, jusque dans les digressions naturalistes. En réinventant le western, en captant ses larges étendues dans un scope flamboyant pour mieux créer ses personnages en les isolant tels des divinités, l’utilisation du flou dans le cadre pour capter l’aura de Jesse James, ou en les intégrant comme des éléments de décor avant de les faire éclater, Andrew Dominik touche tout simplement au sublime et livre une des œuvres plastiques les plus abouties de notre époque, et qui se permet en plus de raconter quelque chose.

  
Est-ce un hasard ? En tous les cas, la production de L' Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford coïncide avec le 160ème anniversaire de la naissance de Jesse James, le 5 septembre 1847. À deux jours près, la première mondiale du film le 3 septembre 2007, Hors-compétition lors du festival de Deauville, aurait même correspondu précisément avec cet anniversaire du célèbre hors-la-loi.

 

Brad Pitt et Casey Affleck ont déjà tourné ensemble à plusieurs reprises. Ils faisaient en effet tous les deux partie du gang de Danny Ocean dans Ocean's ElevenOcean's Twelve et Ocean's Thirteen.

Le film a été tourné au Canada à Calgary et dans la province de l'Alberta

 

 

 

Sources :

http://www.imdb.com

http://www.filmosphere.com - Nicolas Gilli

http://fr.wikipedia.org

http://www.lemonde.fr - Jean-Luc Douin

http://www.allocine.fr

22 novembre 2012 4 22 /11 /novembre /2012 00:00

 

Date de sortie 21 novembre 2012

 

Les-Lignes-de-Wellington---Affiche.jpg


Réalisé par Valeria Sarmiento


Avec John Malkovich, Marisa Paredes, Melvil Poupaud,

Mathieu Amalric, Elsa Zylberstein, Nuno Lopes, Vincent Perez,

Soraia Chaves, Carloto Cotta, Victória Guerra, Miguel Borges,

 

Avec la participation spéciale de

Catherine Deneuve, Isabelle Huppert, Michel Piccoli, Chiara Mastroianni,

Malik Zidi, Maria João Bastos, Paulo Pires

 
Titre original Linhas de Wellington


Genre Guerre, Historique


Production Française, Portugaise

 


C’est à l’occasion du bicentenaire de la résistance portugaise, face aux armées napoléoniennes dans la région de Torres Vedras, que l’envie de faire un film sur le sujet a émergé dans l’esprit du producteur Paulo Branco. À cette époque il venait alors de terminer Les Mystères de Lisbonne et "voulait repartir sur un projet ambitieux, porté de plus par un scénario exceptionnel."

 

Les-Lignes-de-Wellington.jpg


Comme pour Les Mystères de Lisbonne, Les Lignes de Wellington connait deux versions. La première, destinée à la télévision, est divisée en trois épisodes de 55 minutes. Ils seront d’abord diffusés au festival de San Sebastian, en avant-première. Tandis qu’une autre est projetée en salle. La réalisatrice a simplement retiré deux histoires pour raccourcir l’ensemble.


Pour Raoul Ruiz, Les Lignes de Wellington s’inscrivait dans la continuité des Mystères de Lisbonne. Après la disparition du cinéaste en août 2011, le tournage a été repoussé, mais le réalisateur avait déjà commencé la préparation du film, que cela soit au niveau des repérages, du casting ou de la musique. Les deux films réunissent en partie la même équipe technique, dont les compositions de Jorge Arriagada constituant la bande sonore de l'œuvre enregistrées sous la direction de Laurent Petitgirard au studio Acousti à Paris. Sans oublier le directeur de la photographie André Szankowski.

 

Les-Lignes-de-Wellington-1.jpg

 

Le film est en majorité financé par la France et pourtant les troupes françaises ne sont pas flattées par l'intrigue. Cet épisode est complètement oublié par les Français qui se souviennent plutôt des défaites en Espagne ou en Russie. "Le retrait au Portugal est laissé pour compte dans les livres d’Histoire et les Français qui ont vu le film ont trouvé cela plutôt instructif. Il n’ont pas réagi négativement à la cruauté et à la brutalité de l’armée française telles qu'elles sont montrées dans le film" avoue la réalisatrice. Concernant les enseignements de son époux qui ont été les plus utiles pour la réalisation de ce film, Les Lignes de Wellington,  Valeria Sarmiento confie :   "Raoul me disait souvent qu’il faut toujours tourner sans laisser beaucoup de possibilités de montage. Ca m’a beaucoup aidé sur ce film et, étant monteuse moi-même, je n’ai tourné que le nécessaire. Une semaine après la fin du tournage, nous avions la première version du film qui n’a pas beaucoup changé. C’est comme cela que travaillait Raoul. C’était une espèce de génie qui a fait 50 films et qui a toujours eu le montage dans sa tête en quittant le plateau."

 

Synopsis

 

Les-Lignes-de-Wellington---Melvil-Poupaud.jpg  Melvil Poupaud

 

Le 27 septembre 1810, le Maréchal Masséna (Melvil Poupaud) et ses troupes sont vaincus sur le territoire de la Serra de Buçaco par l’armée anglo-portugaise dirigée par le Général Wellington (John Malkovich).

 

John Malkovich Les-Lignes-de-Wellington---John-Malkovich-1.jpg

 

Pour autant, Portugais et Britanniques, sont contraints de battre en retraite face à l’ennemi en supériorité numérique. Wellington espère attirer l’ennemi à Torres Vedras, où il a fait bâtir des lignes de fortifications infranchissables. Cette stratégie, couplée à une opération de terre brûlée, plonge les populations civiles dans l’exode et prive les Français de  toute possibilité d'approvisionnement local.

Soldats et civils, hommes, femmes et enfants, jeunes et vieux, tous subissent au quotidien les déchirements de la  guerre et s’engagent dans de longues pérégrinations à travers collines et vallées, entre les villages en ruine, les forêts carbonisées et les cultures dévastées. 

 

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Persécutée par les Français, déjà en proie à des intempéries, la masse des fuyards poursuit son exil pour sauver sa peau, avec la volonté farouche de résister à l'envahisseur et de le chasser du pays. Certains profitent de ce désarroi général pour laisser libre cours à leurs instincts les plus primaires.

 

Les-Lignes-de-Wellington---Carlotto-Cotta-et-Marisa-Paredes.jpg Carloto Cotta et Marisa Paredes

 

Le tourbillon de l’Histoire précipite alors les destinées individuelles et romanesques de nombreux personnages tels le jeune lieutenant  idéaliste Tenente Pedro de Alencar (Carloto Cotta), la pétillante anglaise Clarissa Warren (Victória Guerra), le revendeur ambulant peu scrupuleux, Manuel Pena Branca (Miguel Borges), le vindicatif sergent Francisco Xavier (Nuno Lopes) ou encore l’exubérante prostituée Martirío (Soraia Chaves).

 

Victória Guerra Les-Lignes-de-Wellington---Victoria-Guerra.jpg

 

Tous convergent vers les lignes de Torres Vedras où la bataille finale décidera du sort de chacun.


Raoul Ruiz, à l’initiative du projet, est mort avant le début du tournage. Si John Malkovich a été envisagé pour le remplacer, c’est finalement Valeria Sarmiento qui a poursuivi le travail de son défunt mari  : "Nous avons vécu 40 ans ensemble et j'ai monté deux tiers de ses films. Je suis donc très familière avec son style, mais je n'ai pas eu l'ambition de réaliser le film à la manière de Raoul. J'ai pris en compte son travail préparatoire, les changements qu'il avait demandés et la musique qu'il avait choisie, mais à part cela, j'ai fait le film à ma façon"

 

Les Lignes de Wellington - Jemima West

 
Les Lignes de Wellington a été écrit par Carlos Saboga. Selon Valeria Sarmiento, Travailler avec Carlos Saboga est toujours un plaisir. Les scénarios des Lignes de Wellington et celui des Mystères de Lisbonne sont tout aussi excellents. Ils suivent une structure qui ressemble davantage aux Mille et Une Nuits qu’à une production hollywoodienne. Carlos Saboga accorde une grande importance aux personnages féminins, ce qui le distingue des autres films de guerre.

 

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Le producteur Paulo Branco a conseillé à Valeria Sarmiento de revoir Guerre et paix de King Vidor et La Conquête de l'Ouest pour tourner Les Lignes de Wellington. Comme la réalisatrice le souligne : "Il ne fallait pas craindre de faire un film classique."

 

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"L’invasion du Portugal par les troupes françaises était sans conteste très loin de mon expérience. J’ai commencé par comparer l’exode massif et forcé des populations contraintes de quitter leurs terres dévastées, avec mon propre exil, rendant ainsi la narration plus personnelle." avoue la réalisatrice. Pour Valeria Sarmiento, cet épisode historique est très éloigné. Ele a essayé de lier ensemble des choses qui étaient plus susceptibles d'impliquer ses émotions comme le rôle des femmes dans le film ou sa propre expérience et celle de ses proches sous la dictature de Pinochet au Chili. Mais, outre le lien intime, la réalisatrice a tenu à ce que ce film soit une réflexion plus générale et politique.

 

Il est important de se souvenir que l'Europe a été construite sur des millions de cadavres et en ces temps de crise que nous traversons, faire un film comme ça, c'est faire un film politique.

 

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Vincent Perez et John Malkovich

 

Dans cette histoire de résistance, le peintre interprété par Vincent Perez est un artiste qui n'est pas libre de faire son travail comme il veut.

Peut-on y voir un lien avec la situation de l'industrie cinématographique actuelle au Portugal ?  A cette question Valeria Sarmiento répond : "Il n’est pas facile de faire des films au Portugal pour l’instant et nous avons connu la même situation en Amérique latine. Ce peintre représente un artiste avec sa vision personnelle face à un système qui le restreint. L’histoire de ce peintre suisse, Henri Lévêque, est véridique. Il était chargé de peindre des paysages avant l’arrivée des troupes pour rendre compte du territoire. Il faisait du repérage. La "production designer", Isabel Branco, s’est beaucoup inspirée de ces tableaux pour le côté plastique du film et ses costumes. Elle a reproduit la palette chromatique qu’utilisait ce peintre"

La directrice artistique Isabel Branco a apporté un ouvrage contenant la plupart des tableaux de Henri Lévêque. Avec le chef opérateur, ils se sont inspirés de ses toiles : de grands paysages, donc des plans larges, et des personnages à échelle réduite.

 

Les Lignes de Wellington a été tourné exclusivement au Portugal dans les villes de Lisbonne, Torres Vedras, Gouveia, et Óbidos, principalement dans la région ouest du pays, dans un cadre unique qui, conjoint à l’image du film et à la musique, a conféré à l’exode massif des populations une force extraordinaire.

 

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Le titre fait référence aux lignes de Torres Vedras, lignes de défense constituées de forts construits sur ordre du duc de Wellington pour arrêter l'avancée des troupes françaises du Général Massena et protéger Lisbonne en 1810.

 

 

Valeria Sarmiento n’avait jamais filmé autant de personnes à la fois, mais les techniques de tournage modernes ont beaucoup facilité les choses. Elle reconnait que cela n’a pas dû être toujours facile pour les figurants, qui, pour certains, ont dû endurer le même froid que les troupes françaises, mais plusieurs lui ont confié qu’ils s’étaient beaucoup amusés.

"Au final, le film est bien plus qu’un simple attachement sentimental. Ce fut un challenge et un devoir qui m’ont procuré beaucoup de plaisir et, pour cette raison, je remercie tous ceux qui y ont participé." conclue la réalisatrice.

 

Il y avait quelques comédiens déjà sélectionnés par Raoul Ruiz. La réalisatrice les a gardés, mais pas forcément dans les mêmes rôles. Un nouveau casting a été organisé pour ajouter les acteurs qui étaient loyaux à Raoul et qui désiraient lui rendre hommage en apparaissant dans le film. Nous avons tous beaucoup pensé à lui au moment du tournage.

 
Ce sont des habitués du cinéma de Raoul Ruiz, qui composent le casting. En effet, on retrouve Elsa Zylberstein, Michel Piccoli ou encore Adriano Luz, respectivement comédiens dans La Maison Nucingen, Ce jour-là et Les Mystères de Lisbonne.

 

Le film bénéficie d’un casting international puisqu’on peut y voir l’acteur portugais Nuno Lopes, l’Espagnole Marisa Paredes, l’Américain John Malkovich et les Français Mathieu Amalric et Isabelle Huppert, entre autres.

Pour la huitième fois que Catherine Deneuve tourne avec sa fille Chiara Mastroianni.

 

Filmographie de Catherine Deneuve ... Cliquez ICI !

 

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Isabelle Huppert, Michel Piccoli et Catherine Deneuve

 

 

La première mondiale du film a eu lieu lors de la 69ème Mostra de Venise.

 

 

 

 

 

Sources :

http://www.cinemotions.com

http://cineuropa.org

http://www.linesofwellington.com

http://www.imdb.com

http://www.allocine.fr

 

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