Date de sortie cinéma : 16 novembre 2011
A
Réalisé par Pawel Pawlikowski
Avec Kristin Scott Thomas, Ethan Hawke, Joanna Kulig,
Samir Guesmi, Delphine Chuillot, Julie Papillon,
Geoffrey Carey, Mamadou Minté, Mohamed Aroussi
Genre, Thriller
Nationalité Français, polonais
Ethan Hawke
Synopsis
Tom Ricks, romancier américain, la quarantaine, vient à Paris dans l’espoir de renouer avec sa fille. Mais rien ne se passe comme prévu : démuni, logé dans un hôtel miteux, il se retrouve contraint de travailler comme gardien de nuit.
Alors qu’il croit toucher le fond, Margit, sensuelle et mystérieuse, fait irruption dans sa vie. Leur relation passionnée déclenche une série d’évènements inexplicables, comme si une force obscure prenait le contrôle de sa vie.
Kristin Scott Thomas
Pour réaliser son film, Pawel Pawlikowski, élève de Krzysztof Kieslowski, s'est rappelé de ce que son maître lui avait confié un jour : "Tournez chaque film comme si c’était le dernier ! Ou alors faites autre chose !" Le réalisateur avoue avoir eu constamment cette pensée dans un coin de sa tête tout au long du tournage.
Après avoir réalisé de nombreux documentaires, Pawel Pawlikowski a voulu passer à la fiction en jouant sur l'ambiguïté et la poésie : "J’aime tourner à contre-courant", affirme-t-il.
Réalisateur de Twockers, remarqué par la critique, Pawel Pawlikowski a également signé plusieurs documentaires primés comme Serbian Epics, Dostoevsky's travels et From Moscow to Pietushki.
Son précédent film, Transit palace a été selectionné à la Mostra de Venise et a remporté le prix du meilleur film britannique au festival d'Edimbourg en 2000 et le BAFTA du meilleur espoir en 2001.
Pour son précédent film, My Summer of Love, libre adaptation d'un roman d' Helen Cross sorti sur nos écrans en juin 2005, Pawel Pawlikowski avoue avoir modifié de nombreux éléments. Pour lui, les livres sont un point de départ qui permettent de réaliser un film, lequel doit ensuite trouver sa propre logique.
Ethan Hawke et Kristin Scott Thomas et Pawel Pawlikowski
Photo Reuters/Max Rossi
à l’occasion de la projection du film La femme du cinquième, au Festival du film de Rome.
Les romans de Douglas Kennedy sont des thrillers agréables à lire. Le héros y est souvent pris dans une spirale qui le dépasse. La Femme du Vème ne semble pourtant pas le plus évident à adapter au cinéma.
Pawel Pawlikowski : Je cherchais un point de départ pour un film qui trouve sa logique interne propre, quitte à m’éloigner du modèle. Dans le roman de Kennedy, Tom Ricks a commis une faute et des forces mystérieuses vont se retourner contre lui. Les productrices avaient conscience que ce n’était pas forcément mon univers, elles m’ont juste demandé d’y réfléchir. Comme il y avait un désir partagé de travailler ensemble et que j’étais en confiance, j’y ai effectivement réfléchi... Et si on prenait cette histoire à contre-courant, si on remettait tous les ingrédients sur la table ? Si on racontait l’histoire de Tom Ricks, écrivain américain plongé malgré lui dans un pays étranger, qui voit sa vie s’écrouler devant ses yeux ? Il ne sait plus choisir. Dans son travail d’écrivain, il n’est ni sincère ni inspiré. Son couple a explosé. Il éprouve un véritable amour paternel pour sa fille mais il ne sait pas comment l’exprimer. Avec ça, je pouvais raconter sa désintégration psychologique : l’histoire d’un homme qui devient schizophrène. Ça, ça m’intéresse, et depuis longtemps. Le livre me donnait alors un solide point de départ, des pistes avec lesquelles je pouvais jongler. Vu sous cet angle, non seulement le film me correspondait mais il m’attirait. Il me libérait des projets que je lance, seul dans mon coin.
Dans le livre de Douglas Kennedy, il y a de nombreux flashbacks, tandis que le réalisateur raconte tout au présent, sans rappel avec le passé : "Je m’intéresse à un cinéma de l’ici et du maintenant", affirme Pawel Pawlikowski. Ce présent a en effet pour but d'explorer certains mystères des personnages afin que le film suive la ligne logique d'un rêve : "Ça commence de façon réaliste, puis les frontières de la réalité se fissurent, petit à petit", explique le metteur en scène.
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Le réalisateur a passé beaucoup de temps avec son chef décorateur Benoît Barouh à chercher, dans les rues de Paris, des lieux inconvenants et incongrus. Ils désiraient un aspect de la ville qui ferait penser à une sorte d'Europe de l’Est des années 70 : "Au début je perdais espoir. Londres est plus imprévisible, on y trouve des zones non identifiables, des no man’s land", nous explique-t-il.
Joanna Kulig et Ethan Hawke
Le film suit le personnage de Tom Ricks au plus près, le réalisateur ayant voulu bannir tout point de vue omniscient qui insinuerait que le spectateur pense être en terrain connu. C'est un nouveau départ par rapport aux films précédents de Pawel Pawlikowski, dans lesquels il se sentait plus "général" et "panoramique" avec ses protagonistes.
Le tournage a principalement eu lieu à Paris, mais Pawel Pawlikowski déclare : "Paris n’est pas le sujet du film. (...) Paris dans ce film... ce n’est pas Paris. Ça pourrait être... Budapest !" Le lieu n'a ainsi rien à voir avec l'intrigue et ses projets de films, il sert seulement à construire une sorte de rêve : "J’aime beaucoup Paris, mais je ne le vois pas dans la vie comme je le montre dans le film", nous confie-t-il.
Kristin Scott Thomas et Ethan Hawke
Rencontre entre Pawel Pawlikowski et Ethan Hawke
Pawel Pawlikowski : ... Tu te souviens, toi ?
Ethan Hawke : Tu es venu à Londres, je jouais à l’Old Vic. Je ne te connaissais pas. Ma partenaire sur scène était Rebecca Hall, je lui ai dit ton nom. Elle a écarquillé les yeux : «C’est le meilleur réalisateur en ce moment !» «Merde, je me suis dit, je ferais mieux de voir ses films !» On s’est rencontrés dans un autre théâtre, au Royal Court. Je jouais un Tchékov et un Shakespeare, «Le Conte d’hiver». Pawel n’aime pas trop Tchékov, il est venu me voir dans le Shakespeare ! Là, j’avais vu la plupart de ses films et j’avais envie de travailler avec lui. Au final, c’est un de mes rôles préférés. J’ai véritablement participé à son élaboration. On s’est revus à New York. A chaque rencontre, on progressait.
Il fallait, pour l'auteur, que le personnage principal, interprété par Ethan Hawke ne soit pas un homme ordinaire, mais un héros complexe, ambigu et double. Il ajoute d'ailleurs : "Je voulais que le problème, ce soit lui, pas le monde qui l’entoure." Il s'agit là d'une différence majeure avec le roman d'origine de Douglas Kennedy.
Le personnage et son état d'esprit ont demandé un travail d'équilibriste de la part de l'acteur : "Nous ne devons pas perdre notre sympathie pour Tom, en même temps on ne peut pas lui faire entièrement confiance", déclare Pawel Pawlikowski. Cette approche du personnage est courante en littérature, le réalisateur avoue avoir voulu le rendre attachant, aimable mais soupçonneux.
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Kristin Scott Thomas et Ethan Hawke
Pawel Pawlikowski explique que le personnage de Tom Ricks est perdu dans tous les domaines de sa vie : "Dans son travail d’écrivain, il n’est ni sincère ni inspiré. Son couple a explosé. Il éprouve un véritable amour paternel pour sa fille mais il ne sait pas comment l’exprimer." Le réalisateur avoue avoir été poussé et aidé par ce point de départ du livre de Douglas Kennedy, et qui lui permettait de jongler avec de solides pistes.
Pour réaliser son film, le réalisateur cherchait un point de départ qui trouve sa propre logique interne sans s'empêcher de s'écarter de l'idée de départ. Il a très vite pensé au roman de Douglas Kennedy en se disant : "Et si on prenait cette histoire à contre-courant, si on remettait tous les ingrédients sur la table ?" Avec l'histoire du personnage de Tom Ricks, écrivain américain, il voulait raconter sa désintégration psychologique, l'histoire d’un homme qui devient schizophrène.
Sources :
http://www.allocine.fr
http://www.cinemovies.fr
http://www.parismatch.com
http://www.zimbio.com