20 avril 2011
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Date de sortie cinéma : 20 avril 2011
Réalisé par Rainer Werner Fassbinder
Avec Vitus Zeplichal, Elke Aberle, Alexander Allerson,
Erni Mangold, Johanna Hofer, Katherina Buchhammer,
Wolfgang Hess, Armin Meier, Erika Runge, Ulrich Radke
Film produit en 1976
Réalisé par Rainer Werner Fassbinder
Avec Vitus Zeplichal, Elke Aberle, Alexander Allerson,
Erni Mangold, Johanna Hofer, Katherina Buchhammer,
Wolfgang Hess, Armin Meier, Erika Runge, Ulrich Radke
Film produit en 1976
Titre original Ich will doch nur, dass ihr mich liebt
Long-métrage ouest-allemand . Genre : Drame
Je veux seulement que vous m'aimiez
a été présenté en exclusivité en salles au Festival de Munich en 2010
puis au Festival du film de Locarno, en première internationale.
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Synopsis
Le jeune Peter (Vitus Zeplichal) purge une peine de dix ans pour le meurtre d'un patron de café. Il raconte son histoire au psychologue de la prison. Peter est attentionné, généreux, serviable, mais timide et écrasé par ses parents. Il ne cesse de vouloir acheter aux autres l'amour qui lui a été refusé dans son enfance. Chaque jour, il couvre ceux qu'il aime de nouveaux cadeaux, malgré les soucis financiers grandissants.
Je veux seulement que vous m'aimiez est un film inédit du cinéaste allemand Rainer Werner Fassbinder qui sort près de trente ans après la mort du cinéaste. En réalité, il n'était pas vraiment inédit mais n'était pas sorti en salles car diffusé seulement sur la télévision allemande, ou plutôt ouest-allemande, en 1976 et n'avait pas dépassé les frontières du pays. De la même façon, en 2010 était sorti dans les salles françaises un film de science-fiction du réalisateur, Le Monde sur le fil, diffusé à la télévision allemande en 1973.
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Adapté d’un fait réel, Je veux seulement que vous m’aimiez puise son inspiration des grands mélodrames conjugaux à la Douglas Sirk. Le film se veut une étude sur les origines quotidiennes de la folie, un puzzle affectif traversé de flashbacks troublants qui fait le portrait d’un homme mal aimé qui remplace le vide affectif par les preuves d’amour et les rapports d’argent. Dans cette quête de tendresse mise à mal par la corruption des rapports humains, Rainer Werner Fassbinder fait le constat amer de l'écrasement des sentiments par le "miracle économique allemand" qui sévit à l'époque.
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Rainer Werner Fassbinder nous donne le secret du malaise qui nait dans ses films des décors et de l'aménagement des personnages : "Quand je raconte des histoires de gens où je veux dire d’emblée que ça me rend triste de les voir obligés de vivre de la manière dont ils vivent, il faut bien que je montre ça d’une manière ou d’une autre. Je le fais au moyen des lieux qu’ils se sont aménagés, comme autant d’échappatoires, de lieux où ils peuvent fuir leur existence. Le cinéma est une sorte de transposition sensible d’idées qu’on s’était déjà faites auparavant, et montrer l’étroitesse de l’imagination au moyen de l’étroitesse des lieux, je trouve que c’est vraiment parfaitement logique."
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L'amour comme rapport de force
Nous donnant une meilleure vision du film, dans son recueil d'entretiens avec lui-même, Rainer Werner Fassbinder donne son idée de ce qu'est le sentiment amoureux : "Celui qui aime, ou qui aime plus que l’autre, ou qui est plus accroché à cet amour, ou à cette relation, naturellement, c’est lui qui est dominé. Et c’est lié au fait que celui qui aime moins a plus de pouvoir, ça, c’est clair. Parvenir à accepter un sentiment, un amour, un besoin, ça demande une grandeur d’âme que la plupart des gens n’ont pas. C’est pourquoi la plupart du temps, ça se passe de façon assez moche. Je ne connais quasiment pas de relations entre des gens, quels qu’ils soient, dont je pourrais dire que c’est une belle relation."
Rainer Werner Fassbinder nous conte ...
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.La liberté de ton et la radicalité de Rainer Werner Fassbinder sont certainement des penchants profondément enfouis dans la personnalité du cinéaste. Ce qui ne parait pas étonnant quand il nous parle de son enfance: "J'ai grandi dans une famille où il n'y avait pas la moindre contrainte, où personne n'attachait une importance particulière à l'heure à laquelle je mangeais ou me mettais au lit. Les seules occasions où je ressentais de la contrainte, c'est quand on me mettait chez des voisins ou des membres de la famille, mais jamais quand j'étais avec mon père ou avec ma mère. À partir de 4 ans, on m'a laissé décider de tout. C'est pour ça que lorsqu'on m'a mis à l'école, je n'avais pas l'habitude des horaires ou des règles. J'ai toujours détesté ça."
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Voici peut-être la clé de Je veux seulement que vous m'aimiez et de Rainer Werner Fassbinder lui-même. On aurait tendance à l'imaginer avec un regard cynique et pessimiste sur l'être humain, c'est en fait un profond humaniste qui croit en la bonté de l'homme : "L’homme en soi est bon, bien sûr. Tout est un problème de conditionnement. Vous pouvez dire comme Rousseau que c’est la société qui l’a rendu mauvais. C’est ma façon de voir le monde. À part ceux qui s’aménagent un petit bonheur protégé dans leur coin, on vit dans un système qui ne donne pas la possibilité aux gens d’établir des contacts, de communiquer. La façon dont les différentes générations sont éduquées ne conduit qu’à cette absence de communication. Une communication réelle entre les gens serait révolutionnaire."
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"Nous essayons de produire des images étranges, des images qui ne semblent pas étranges à première vue, mais qui, d’une certaine manière, provoquent une impression d’horreur après avoir été vues."
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Une interprétation déchirante
Peter est un jeune homme inadapté socialement dans lequel on peut voir un reflet de la personnalité complexe du cinéaste lui-même.
L'acteur qui l'incarne, Vitus Zeplichal
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a tourné plusieurs fois avec Rainer Werner Fassbinder par la suite
La Troisième génération
Réalisé en 1979
Aux côtés de Volker Spengler, Bulle Ogier, Eddie Constantine
Berlin Alexanderplatz
Réalisé en 1980
Aux côtés de Günter Lamprecht, Margit Carstensen, Hanna Schygulla
Aux côtés de Günter Lamprecht, Margit Carstensen, Hanna Schygulla
Querelle
Réalisé en 1982
Aux côtés de Brad Davis, Franco Nero, Jeanne Moreau
Aux côtés de Brad Davis, Franco Nero, Jeanne Moreau
Quelques réactions sur le film
La sortie d'un téléfilm du très prolifique réalisateur Fassbinder, si loin après sa mort, peut surprendre mais l'importance du film est réelle comme l'illustre ce commentaire d'un journaliste du New York Times : "Peter, l’ouvrier compulsif qui sue sang et eau tout au long du bouleversant Je veux seulement que vous m’aimiez de Rainer Werner Fassbinder, constitue l’un des accidentés sociaux les plus poignants de la filmographie du grand cinéaste allemand."
ou cette réaction du San Francisco Chronicle face au film: "Une satire sociale incisive. Vingt ans après, l’actualité du film étonne encore."
Enfin, le Village Voice donne une piste pour voir le film, qui peut être une bonne façon d'aborder toute la filmographie du cinéaste: "La puissance du film tient à sa quasi-banalité : Peter puise sa rage dans ses traumatismes affectifs et familiaux. Emprisonné dans un monde de fantômes, il attend sa propre explosion.".
Sources :
http://www.allocine.fr
http://www.cinemovies.fr
http://daily.greencine.com
http://123nonstop.com
http://www.allocine.fr
http://www.cinemovies.fr
http://daily.greencine.com
http://123nonstop.com