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3 février 2013 7 03 /02 /février /2013 00:00

 

Date de sortie 6 février 2013

 

Arretez-moi---Affiche.jpg

 
Réalisé par Jean-Paul Lilienfeld


Avec Sophie Marceau, Miou-Miou,

Marc Barbé, Yann Ebongé, Valérie Bodson, 

Arthur Buyssens, Vadim Goudsmit, Claudine Pelletier

 
Genre Thriller


Production Française, Luxembourgeoise, Belge.

 


Jean-Paul Lilienfeld explique que le point de départ du film est bien sûr le livre de Jean Teulé, Les Lois de la gravité.


Le réalisateur avait envie de parler des femmes battues après avoir lu qu'en France, une femme mourrait tous les deux jours et demi sous les coups de son compagnon. Il avait trouvé ce chiffre hallucinant et souhait traiter ce sujet, sans pour autant faire une thèse ou un manifeste. Il a cherché un système dramatique qui lui permette de parler d'êtres humains et non pas de faire la morale. Le roman de Jean Teulé était le vecteur idéal : son écriture est très cinématographique. Il décrit même des lumières et permet au lecteur de visualiser rapidement l'histoire. Comme souvent dans son oeuvre, il y a un mélange de gravité, de profondeur et d'humour qui touche Jean-Paul Lilienfeld. Ils ne s'étaient rencontrés qu'une fois, il y a vingt ans, mais se rappelaient parfaitement l'un de l'autre. C'est au cours de leur conversation qu'est venue l'idée d'une adaptation où le face à face opposerait deux femmes.

 

Dans le livre de Jean Teulé, le policier qui interroge la femme venue se dénoncer pour le meurtre de son mari est un homme. Dans le film, il s'agit donc d'une femme, ce qui, selon le cinéaste, change les rapports entre les personnages : "Dans le roman, il y avait un trouble évident entre l'homme, ce Pontoise en fin de carrière et cette fille qui vient s'accuser de meurtre. On sentait le flic balancer entre paternalisme et séduction. Faire de Pontoise un personnage féminin me permettait de rejoindre le thème du film à travers l'autre personnage principal. Pontoise parle de la violence faite aux femmes à travers son attitude, sa manière de recevoir les confidences de la coupable...", explique Jean-Paul Lilienfeld.

 

Arretez-moi---Sophie-Marceau.jpg Sophie Marceau

 

Synopsis

 

Un soir, une femme (Sophie Marceau) se rend dans un commissariat pour confesser le meurtre de son mari violent, commis il y a plusieurs années.

 

Seulement plus la policière de permanence (Miou-Miou) interroge cette femme, plus elle connait sa vie, moins elle a envie de l’arrêter.

 

Pourquoi cette femme que personne ne soupçonnait veut-elle absolument être reconnue coupable ? Pourquoi cette policière ne veut-elle absolument pas l’arrêter ? L’une des deux gagnera. Mais que veut dire gagner dans ce genre de circonstances ?

 

Miou-Miou Arretez-moi---Miou-Miou-1.jpg

 

Plus adepte des comédies, Jean-Paul Lilienfeld s'est essayé au drame en 2008 avec La Journée de la jupe. Avec Arrêtez-moi, qui aborde des questions difficiles, telles que la violence conjugale et la culpabilité, il semble avoir gardé cette direction. Toutefois, selon ses dires, il s'agit davantage d'une "humeur du moment" que d'un réel changement de cap et d'un franc tournant.


Le réalisateur d'Arrêtez-moi précise qu'il a tenu à traiter d'une classe populaire, vivant dans les HLM, en évitant scrupuleusement les stéréotypes. En effet, l'enjeu pour Jean-Paul Lilienfeld n'était pas de stigmatiser cette catégorie, mais bien de dépeindre un contexte qui corresponde à la substance des personnages : "Il ne s’agit absolument pas de prétendre que c’est dans les HLM que les femmes subissent la plus grande violence", souligne la comédienne Sophie Marceau.


Arrêtez-moi a été une expérience singulière, en cela qu'il confronte deux actrices chevronnées qui ont, selon le réalisateur, "une dynamique de jeu très différente". Pour Sophie Marceau, l'une des difficultés a été, en plus du rôle de composition, la déconstruction physique de son personnage. Quant à Miou-Miou, il lui a fallu apprendre une grande quantité de texte, et elle a davantage travaillé en solitaire. L'interventionnisme du cinéaste, très précis et très directif pendant le tournage, a opéré la réunion de ces deux comédiennes dans des rôles au sein desquels on ne les aurait pas forcément imaginées.


Miou-Miou était déjà une amatrice, et une admiratrice, de la littérature de Jean Teulé. L'intérêt de la comédienne pour le rôle du policier s'est manifesté assez tôt : "Au cours d'une conversation avec Jean- Paul Lilienfeld, l'idée est revenue et a emballé tout le monde. L'enjeu de l'intrigue a changé parce qu'il n'y avait plus de séduction possible ou d'histoire d'amour qui justifierait l'attitude de Pontoise. C'est à la fois moins trouble et plus troublant, plus direct... J'ai adoré travailler sur des répliques qui, à l'origine, étaient celles d'un homme : j'avais déjà connu cette expérience sur le téléfilm Ambre a disparu de Denys Granier- Deferre, où le rôle était destiné à Bernard Giraudeau. La couleur et l'éclairage de mots, dits par une femme, prennent une autre dimension et c'est passionnant à jouer.."

 

Pontoise est une femme qui a peur. Chaque jour, elle doit être contente de ne pas être blessée, puis elle se dit "Demain c'est rebelote". À minuit moins le quart, elle a cette phrase magnifique qu'elle adresse au personnage de Sophie Marceau : "Cela fait des années que je suis ici. J'ai paré tous les coups mais un jour ou l'autre, je vais en prendre un. C'est mathématique. Alors pour ce coup qui me viendra forcément, me blessera ou me tuera peut-être, faites-moi l'aumône d'un quart d'heure de votre vie". Pontoise est en état de survie. Elle s'ingurgite tous ces produits explosifs pour tenir. Tout à coup, cette femme qui vient s'accuser de meurtre représente une chance, la chance de ne pas avoir fait ce boulot pour rien. Elle est fataliste, jamais triste. Elle sait. Elle a vu des choses qu'elle n'aurait pas dû voir mais elle garde les pieds sur terre.

 

Arretez-moi---Miou-Miou.jpg

 

Miou-Miou a eu un plaisir immense à travailler ce texte le week-end et tous les matins, en se levant très tôt. Les conditions étaient compliquées. Le tournage avait lieu en pleine vague de froid dans un hangar, où le décor du commissariat avait été reconstitué. Miou-Miou répétait sous une tente en plastique et ce texte était comme une couette, une protection. Elle tenait à faire vivre cette histoire, à avoir toutes les cartes en main. "Le travail d'actrice passe par le filtre du montage. On peut y laisser des plumes ou être sublimée, radieuse comme c'était le cas dans La Lectrice..." confie la comédienne, tout en rajoutant : "jouer sans se préoccuper de son apparence m'a donné une grande liberté."

 

Le personnage incarné par Sophie Marceau est victime d'une double emprise : la violence de son époux puis la pression psychologique de son fils... Jean-Paul Lilienfeld confie "J'ai lu beaucoup de rapports sur le sujet et la trajectoire des enfants, notamment des fils, y était souvent abordée : certains, vaccinés à jamais, prenaient le contrepied de leur père, alors que d'autres reproduisaient plus ou moins consciemment son comportement. La mère portait alors la double culpabilité de n'être bonne à rien d'après son conjoint et d'être en plus incapable de guider son enfant sur la bonne voie. Cela m'a paru un élément passionnant à rajouter au récit."

 

Sophie Marceau confie avoir été très intéressée par le film à la lecture du scénario : "La lecture du scénario a été un déclencheur. J'ai été séduite par la crudité, la musicalité des dialogues et l'apparente simplicité de mon personnage. Je me suis laissée embarquer par le suspense, sans savoir où l'histoire m'emmenait et la fin m'a bouleversée : on comprend enfin la raison qui motive cette femme à vouloir aller en prison. Je connaissais l'oeuvre de Jean Teulé, même si je n'avais pas lu Les lois de la gravité , je n'avais pas vu La Journée de la jupe, mais je ne pouvais pas ne pas faire ce film. C'est comme si Jean-Paul avait frôlé de ses ailes d'ange la nature humaine dans ce qu'elle a de plus extraordinaire : le film est ancré dans une réalité sociale difficile, d'où jaillit pourtant une étincelle. Lorsque j'ai rattrapé  La Journée de la jupe, j'ai éprouvé le même sentiment : on touche de manière délicate et humaine à un sujet complexe. Jean-Paul parvient à parler de gens qui, malgré l'étroitesse et la difficulté de leur vie, deviennent des héros, parce qu'ils sont attachés à des principes humains fondamentaux. Il n'y a aucune prétention ou grand discours asséné. C'est un homme délicat, pudique, même si l'on sent chez lui une violence contenue."

 

Arretez-moi---Sophie-Marceau-copie-1.jpg

 

Le personnage incarné par Sophie Marceau, n'a pas de prénom. Cela amène quelque chose de très direct, à la limite de la candeur. À l'inverse, Pontoise est dans le sarcasme, dans une ironie qui ébranle l'autre. Elle a vu défiler tellement d'horreurs qu'elle s'est résignée à un monde pourri. En voyant arriver cette fille, Pontoise a soudain la possibilité de se sentir utile, d'aider vraiment quelqu'un. Ces deux femmes ont besoin l'une de l'autre : au départ, elles se rejettent parce qu'elles charrient leur propre souffrance, puis elles comprennent qu'un changement est possible, ensemble. Accepter l'aide d'autrui est un acte qui vous grandit.


Arrêtez-moi est un film dans lequel Sophie Marceau s'est énormément impliquée. En atteste l'expérience avec le dispositif de filmage de plus de 8 kg fixé sur sa tête lors des séquences tournées selon son point de vue. C'était aussi une manière inédite de montrer ça au cinéma, ce qui nous a obligé la production à mettre au point un système de caméra qui n'existait pas. Le réalisateur n'imaginait pas quelqu'un d'autre que Sophie Marceau pour filmer. D'abord, parce qu'il voulait que ses bras, ses mains, ses genoux entrent dans le champ de la caméra sous des angles naturels. Ensuite, il tenait à ce que ces moments soient captés avec le juste rythme des mouvements et la prise de son direct. Sophie Marceau a pleinement joué le jeu, en portant une caméra de huit kilos sur la tête ! Elle a scotché tout le monde, physiquement et avec un instinct du cadre incroyable...

 

Afin de pouvoir filmer la violence subie par le personnage que campe Sophie Marceau "de l'intérieur" et que la caméra incarne véritablement "les yeux" de l'actrice, Jean-Paul Lilienfeld déclare avoir mis au point, avec son équipe, un dispositif nouveau, lourd de plus de huit kilos : "Nous avons pris un appareil photo qui filmait en HD, le Canon 5D et nous sommes allés consulter (...) un machiniste qui invente... Il nous a fixé l'appareil sur un casque de moto, ajouté des tas de trucs très malins pour que tout soit équilibré, puisse être relié par des câbles fournissant l’électricité sans étrangler la comédienne."

 

Sophie Marceau de rajouter : "le rapport au physique chez les femmes battues est spécifique : elles cherchent à s'effacer ; la moindre joliesse est un prétexte pour que le mec se déchaîne. Une écharpe un peu trop colorée, un sourcil trop dessiné ou un air joyeux, et c'est la baffe assurée. Elles se ratatinent pour ne plus ressembler à rien. Le but n'était pas de m'enlaidir mais de supprimer les artifices et tout signe de féminité. J'ai hérité d'un gros pull avec col roulé, d'un jean dans lequel je flottais et de chaussures sans talons. Mes cheveux ont été décolorés, parce qu'elle a perdu l'habitude d'en prendre soin, et je ne portais évidemment aucun maquillage."


Pour Jean-Paul Lilienfeld, si le personnage de Sophie Marceau, qui, victime de la violence de son mari pendant des années avant de l'assassiner, se dénonce, c'est quelque part pour se révéler à la société en tant que victime. L'idée de révéler sa culpabilité pour mieux parler de ce qu'elle a enduré est venue au réalisateur en écrivant. Par instinct. Ce qui ne lui suffisait pas. Jean-Paul Lilienfeld a envoyé les scènes à une psychanalyste de renom qui a conforté la validité de son raisonnement, au regard de son expérience dans ce domaine.Tout est violence pour des femmes battues, qu'elle soit physique ou psychologique, à commencer par la non-reconnaissance de leur statut. La violence peut aussi surgir d'événements anodins qui ne choqueraient pas la plupart des gens : à travers un prisme déformé par leur vécu, ces femmes redoutent des choses qui ne sont pas forcément dangereuses. Jean-Paul Lilienfeld voulait montrer que le personnage de Sophie Marceau évolue dans un univers dans lequel elle se sent maudite. Comme si sa simple présence suscitait la violence d'autrui.

Le réalisateur Jean-Paul Lilienfeld a dû trouver des alternatives cinématographiques au confinement du huis-clos dans le commissariat. Il a choisi, pour cela, d'intégrer un plus grand nombre de flashback, ayant trait au quotidien du personnage joué par Sophie Marceau que dans le roman. De plus, les scènes à l'intérieur du commissariat se sont beaucoup articulées autour des mouvements des personnages, avec une confrontation des deux femmes assez physique dans son traitement à l'écran. Ensuite, en découpant les scènes d'intérieur de manière à ce que les comédiennes circulent quasiment tout le temps, pour de bonnes raisons. Il s'agissait pour le réalisateur d'animer cette confrontation, avec un souci constant de cohérence.


 

 

Sources :

http://www.cinemovies.fr

http://www.unifrance.org

http://www.allocine.fr

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