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2 octobre 2012 2 02 /10 /octobre /2012 23:00

 

Date de sortie 3 octobre 2012

 

Despues-de-Lucia---Affiche.jpg


Réalisé par Michel Franco


Avec Tessa Ia, Hernán Mendoza,

 

Gonzalo Vega Sisto, Tamara Yazbek Bernal, Paco Rueda, Paloma Cervantes,

Juan Carlos Berruecos, Diego Canales, Carmen Beato, Humberto Busto,

Marco Treviño, Mónica Del Carmen, José María Torre, Nailea Norvind,

María E. Sandoval, Ireri Solís


Genre Drame


Coproduction Mexicaine, Française

 

Después de Lucia a remporté le Grand Prix au Festival de Cannes 2012

dans la sélection Un certain regard.

 


Michel Franco, est né à Mexico en 1979.  Après des études de communication, il commence à réaliser des courts métrages.

 

En 2001, Cuando Sea Grande, réalisé dans le cadre d’une campagne contre la corruption, est distribué dans 500 salles au Mexique.

 

En 2003, Entre Dos, gagne le grand prix au festival de Huesca et celui du meilleur court métrage au festival de Dresde. Parallèlement, Michel Franco réalise des publicités et des video clips au sein de sa société de production, Pop films.

 

En 2009, le tout jeune réalisateur était déjà venu à Cannes pour présenter son premier film, Daniel & Ana,  à la Quinzaine des réalisateurs. Il a depuis participé à de nombreux festivals, et à été distribué dans de nombreux pays, notamment au Mexique, en Espagne, en France, aux USA. Il a connu un beau succès, aussi bien critique que public.


Le festival de Cannes a joué un rôle dès le début de la conception de Después de Lucia, grâce à la Cinéfondation. En 1998, le Festival de Cannes a créé la Cinéfondation pour soutenir la création cinématographique dans le monde et aider à préparer la relève d'une nouvelle génération de cinéastes. Depuis cette date, sous l’égide du Festival, la Cinéfondation s’est développée et a mis en place des initiatives complémentaires pour atteindre son but . C'est ainsi que, accueilli en résidence à la Cinéfondation Michel Franco a pu terminer son scénario au printemps 2010.


Ce sont les évènements violents qui ont lieu au Mexique qui ont poussé Michel Franco à réaliser Después de Lucia : "Nous vivons aujourd’hui au Mexique une sorte de guerre civile, et il n’est donc pas étonnant que j’ai fini par réaliser un tel film, cela s’est fait de manière très naturelle car je vis dans un pays lui-même très violent", raconte-t-il.

 

Mais pour le cinéaste, le Mexique n'est pas le seul pays du monde à pouvoir refléter l'histoire de son film : "Je pense que l’histoire pourrait se passer n’importe où. Les récents événements en Norvège, aux États-Unis, partout… montrent une société gangrenée par la violence", explique-t-il.

 

Despues-de-Lucia---Tessa-Ia.jpg


Tessa Ia

 

Synopsis

 

Lucia est morte dans un accident de voiture il y a six mois; depuis, son mari Roberto (Hernán Mendoza) et sa fille Alejandra (Tessa Ia), tentent de surmonter ce deuil. Depuis que Roberto est veuf, il ne s’occupe plus trop de sa fille Alejandra de 15 ans.

 

Dépressif et dans le but de prendre un nouveau départ, Roberto décide de s’installer à Mexico.

 

Despues-de-Lucia---Hernan-Mendoza.jpg Hernán Mendoza

 

Alejandra se retrouve, nouvelle, dans une classe. Plus jolie, plus brillante, elle est rapidement la cible d’envie et de jalousie de la part de ses camarades. 

 

Elle supporte toutes les formes d’abus psychologiques, sexuels et humilliations qu'elle taira  à son père. Elle ne veut pas causer un problème supplémentaire, et souhaite le sortir de la dépression dans laquelle il a plongé depuis la mort de Lucia.

 

Alejandra essaie de ramener au foyer toute la stabilité, l’équilibre, qu’il y avait avant la mort de sa mère. Elle pense que pour y arriver il faut qu’elle soit forte.

 

Cette charge est beaucoup trop lourde pour elle, et est exacerbée, par manque d’expérience, de connaissance, de maturité.

 

Despues-de-Lucia---Tessa-Ia-copie-2.jpg

 

Père et fille s’éloignent de plus en plus, la violence est présente dans tous les aspects de leur vie. Refusant de parler à son père, elle devient une proie, un bouc émissaire.

 

Roberto ne se rend pas compte de ce qui arrive à sa fille car il est plus mort que vivant. Il garde le peu d’énergie qui lui reste pour son travail, et il évite de se confronter à quiconque. Il n’a aucun sentiment positif, il n’offre rien, et il lui est impossible de recevoir de l’affection. Il n’est pas méchant, simplement vulnérable et capable de montrer de la vraie tendresse mais parfois on n’arrive tout simplement pas à communiquer avec ceux qu’on aime.

 

Quand sa fille touche le fond et qu’elle se décide à lui demander de l’aide, c’est au moment où il commence à donner des signes de vie parce que sa situation professionnelle s’est améliorée. Du coup, Alejandra croit que ses sacrifices ont servi à quelque chose et elle préfère le laisser tranquille. Roberto va commencer à aller mieux sans se rendre compte que la situation que vit sa fille est de plus en plus grave.

 

Tessa Ia Despues-de-Lucia---Tessa-Ia-copie-1.jpg

 

Les idées de départ de Después de Lucia sont liées à la vie personnelle du réalisateur, et notamment aux rencontres qu'il a pu faire :  

 

"Qu’est-ce qui se passe quand, en n’acceptant pas la mort d’un être,

on en oublie de faire attention à ceux qui restent ?

Cela m’interroge depuis qu’enfant,

j’ai vu quelqu’un qui était proche de moi ne jamais surmonter son deuil",

 

explique  Michel Franco.

 

Le désir de parler de la violence dans le monde des adolescents n'est pas non plus anodin : "J’ai connu un adolescent qui a subi à l’école et pendant plus d’un an des violences physiques et psychologiques, jusqu’à un point particulièrement cruel. Je suis préoccupé par la difficulté à comprendre comment de telles agressions peuvent être commises par des camarades de classe: Pourquoi cet enfant supporte-t-il les tortures en silence ? Pourquoi n’en parle-t-il pas à ses parents ? Qu’est- ce qui se passe chez cet adolescent, dans sa propre famille, pour qu’il préfère se taire sur ces agressions extérieures ? Est-ce que ce silence représente une forme de sacrifice ?

 


Avant de réaliser Después de Lucía, j’aurais peut-être hésité à dire que je cherchais à faire "une étude de la violence", par peur de paraître trop ambitieux. Mais aujourd’hui que le film est fini, je crois que c’est ce qui le définit le mieux. avoue le réalisateur.

 

Dans Después de Lucía, le réalisateur a décidé d'étudier la violence sous toutes ses formes : "La violence y est présente tout au long: celle que subit notre héroïne, persécutée par ses camarades. Mais aussi celle de la rue, ou encore celle à laquelle est confronté le père dans son nouveau lieu de travail. Même la façon dont Alejandra et son père communiquent, ou plutôt leur impossibilité à communiquer, révèlent une grande violence.  Ce qui m’importe le plus n’est pas la violence elle- meme, mais la façon dont les personnages y répondent et l’importance que cela a dans leurs relations.", précise Michel Franco.

 

Despues-de-Lucia---Tessa-Ia-copie-3.jpg.Despues-de-Lucia---Tessa-Ia-copie-4.jpg


Cependant, il n'a pas voulu exposer les spectateurs à des scènes insoutenables : "A ce titre, il était important pour moi que les scènes les plus brutales se déroulent hors champ, de façon à ne pas les dramatiser car cela créerait seulement de la distance entre nous et l’action à l’écran."

 

Dans toutes les écoles, des jeux apparemment inoffensifs dissimulent de gros enjeux de pouvoirs, et dans la majorité des cas, la cruauté est vue comme une pratique naturelle, une étape de construction, chez les enfants et les adolescents. Il y a eu de nombreux cas où des adolescents, victimes silencieuses de leurs camarades, sont allés jusqu’au suicide.

 

Despues-de-Lucia---Tessa-Ia-copie-5.jpg Tessa Ia

 

Les personnages de  Después de Lucía commettent des erreurs qui chaque fois les éloignent davantage de ce dont ils ont pourtant le plus besoin. Comment peut-on s’éloigner autant de la personne la plus aimée et la plus proche de soi ? Pour Michel Franco, s’il n’y a pas de moyen de communiquer, il n’y a pas d’espoir. Dans son travail de réalisateur le défi est d’arriver à faire en sorte que le ton du film soit réaliste et naturel.


Michel Franco avait déterminé dès l'écriture du scénario les acteurs dont il aurait besoin pour interpréter les personnages de Después de Lucia, ce qui l'aida dans la conception des rôles : "J’avais l’avantage d’avoir pu écrire la plus grande partie des personnages en sachant exactement qui allait les interpréter. Le processus devient alors plus intéressant et les personnages restent justes et à la mesure des interprètes."

Michel Franco a fait le choix de tourner avec des acteurs non professionnels, qui étaient des amis de la comédienne qui interprète Alejandra, Tessa Ia : "Aucun n’est acteur professionnel, mais tous ont la sensibilité nécessaire pour donner de la crédibilité à leurs rôles et pour comprendre le processus de réalisation d’un film", explique le réalisateur. Avec eux, il a surtout effectué un travail d'écoute qui a abouti à un jeu plus spontané : "J’ai passé beaucoup de temps avec ce groupe d’enfants pendant la préparation du film et, arrivé au tournage, ils étaient assez confiants pour improviser, assez forts pour prendre ce risque calculé dans l’espoir de créer des scènes spontanées et crédibles."


Seul, Hernán Mendoza est un grand comédien de théâtre, reconnu au Mexique. Il a interprété des rôles classiques et d'autres, beaucoup plus contemporains dans pas moins de 50 productions théâtrales. Se définissant lui même comme "un loup solitaire" toujours partant pour apprendre tant au niveau de son travail personnel que de tout ce qu'il peut découvrir chez ses partenaires.

 

Hernán Mendoza Despues-de-Lucia.jpg


Entre son premier long métrage et ce second film, Michel Franco a changé certains éléments de sa mise en scène : "Je ne tourne plus une scène en fonction d’une règle immuable préétablie, mais selon ce qu’elle nécessite sur le moment. Je ne suis plus prisonnier de mes propres dogmes", explique-t-il. Le cinéaste s'est donc senti libre d'expérimenter : "(...) j’ai même tourné quelques scènes avec plusieurs caméras, ce qui m’aurait semblé un sacrilège auparavant."

Comme ce fut le cas pour le premier film de Michel Franco, Después de Lucia a beaucoup été comparé au travail de Michael Haneke. Le réalisateur mexicain accepte la filiation sans problème : "Je ne sais pas si c'est une influence ou si je l'ai beaucoup volé. C'est un de mes réalisateurs préférés. J'admire beaucoup ses films et j'aime particulièrement son aspect analytique et la confiance qu'il accorde aux spectateurs. Cela dit, je ne veux pas me comparer à lui, ce serait prétentieux."

Admirateur absolu de Robert Bresson et d'autres cinéaste français, Michel Franco pense que son film est mieux compris en France : "La Nouvelle vague a bouleversé le langage du cinéma (...) alors tant qu’à être compris quelque part, c’est logique que ce soit d’abord en France que ça se passe", explique-t-il. Mais le jeune cinéaste ne retrouve pas ce sentiment dans tous les pays : "Au Mexique, personne ne dépasse le premier degré : les brimades au lycée et la violence (...). À Mexico, on me demande de faire des interventions dans les classes de lycée. Mais je ne suis pas un militant social."

Después de Lucia trouve malheureusement un écho certain dans la réalité du monde contemporain. Connu sous le terme de bullying, le harcèlement scolaire a ainsi trouvé sa place dans les cours de récré : "Tout le monde parle maintenant du bullying de la même manière que l’on parle de la consommation de drogues. Dans toutes les écoles, des jeux apparemment inoffensifs dissimulent de gros enjeux de pouvoirs", explique le réalisateur.

 

Mais ce qui l'intéresse dans le film n'est pas une simple étude du "bullying" : "L’analyse à grande échelle du phénomène du harcèlement scolaire ne m’intéresse pas. Je crois qu’en observant de près un cas particulier, on peut mieux comprendre le cadre général."

 

 


 

 

Sources :

http://www.festival-cannes.fr

http://www.canalplus.fr

http://www.allocine.fr

http://www.imdb.com

commentaires

C
<br /> Voir Blog(fermaton.over-blog.com)No.9 - THÉORÈME OSÉE. - La fin d'un civilisation.<br />
Répondre
J
<br /> bonsoir Alain, nous aimerions bien le voir, mais ici, nada de nada ... peut-être à Bibao le temps d'une petite virée. On te tient au courant. Bises<br />
Répondre

 

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