Date de reprise 15 mai 2013
Réalisé par Jack Clayton
Avec Robert Redford, Mia Farrow, Bruce Dern,
Karen Black, Sam Waterston, Scott Wilson,
Patsy Kensit, Edward Herrmann, Lois Chiles
Titre original The Great Gatsby
Genre Drame, Romance
Production Américaine
Date de sortie 16 octobre 1974
The Great Gatsby a été récompensé en 1975 par deux Oscars
Meilleurs costumes pour Theoni V. Aldredge
Meilleure musique pour Nelson Riddle
Robert Redford
Le film de Jack Clayton The Great Gatsby
est inspiré de l' œuvre éponyme de Francis Scott Fitzgerald
Déjà adapté à plusieurs reprises sur le grand écran, retenons la première version muette The Great Gatsby réalisé par Herbert Brenon en 1926. Film dans lequel l'acteur américain Warner Baxter incarne le héros à la fortune douteuse.
Une deuxième version en 1949 avec Alan Ladd qui endosse cette fois-ci le rôle du mystérieux milliardaire dans Le Prix du silence, une adaptation signée Eliott Nugent. Cette dernière, fidèle au roman, assoit Jay Gatsby en bootlegger, contrebandier d'alcool,
"Réserver son jugement implique un espoir infini" Francis Scott Fitzgerald
"Gatsby, ce roman d'amour où l'on se sent jamais l'amour, mais seulement l'argent qui le permet ou qui l'empêche, est fait d'un grand sujet qui s'appuie sur une exécrable histoire : on frémit à l'idée de ce qu'aurait pu donner, entre des mains grossières, cette affabulation mélodramatique, et même rocambolesque. Preuve que d'une intrigue quelque peu artificielle, qui pourrait être un mauvais scénario, la vérité pure peut émerger par l'effet de l'irréfutable qualité de chaque détail : beauté des sensations, des descriptions, des couleurs et des lumières, des robes et des rideaux, des bruits de voix , des impressions de froid, de chaleur, de jour, de nuit, des passages de l'intérieur à l'extérieur des maisons et inversement. La liste des hauts et des bas. Contours nocturnes de photo détourée, palpitations diurnes de stores qu'agite le vent dans la fournaise caniculaire. Multitude nette des figurants autour du flou des personnages centraux. Et à travers tout cela, une petite voix douce et persistante , celle de Gatsby avec ce tic, qui se veut oxfordien, d'appeler tout le monde
"old sport" : " you're selling bonds, aren't you, old sport?". Old sport !
Cette expression factice , si peu américaine et si nécessaire au personnage de Gatsby, - être un romancier, pour moi, c'est d'abord trouver ça. » Jean-François Revel.
Eric Neuhoff : "Il ne faudrait pas me pousser beaucoup pour dire que c'est le plus beau roman du monde."
"Quand j'étais plus jeune , c'est à dire plus vulnérable, mon père me donna un conseil que je ne cesse de retourner dans mon esprit." Combien de fois ai-je relu avec le même battement de cœur la première phrase de Gatsby le Magnifique ? Combien de fois ai-je ouvert sans me lasser ce vieux livre de poche acheté le 26 juin 1973 ? Je ne sais plus au juste. C'est sûrement le livre que j'ai le plus souvent lu dans ma vie. Il ne faudrait pas me pousser beaucoup pour dire que c'est le plus beau roman du monde... L'astuce de Fitzgerald consiste à raconter cette histoire de désastre avec la voix de Nick Carraway, 30 ans pile, diplômé de Yale, qui travaille dans une banque à New-York. Daisy est vaguement sa cousine, ce qui ne l'empêche pas de la juger. Cette dernière est un beau personnage de femme, une héroïne insaisissable et cruelle. Sans s'en douter Fitzgerald a écrit un roman de chevalerie situé en 1922. Non, on ne kidnappe pas comme ça la dame du château. Qu'est ce que vous croyez ? Que valent les sentiments face à un solide carnet de chèques ? La réalité a le bruit rugueux des dollars qu'on froisse...
... Gatsby est un livre snob, profond, désenchanté. Il y a la jeunesse qui s'évanouit, des cocktails au nom qui laissent rêveur, des escrocs en nœud papillon, de la mélancolie chiffonnée comme un réveil avec la gueule de bois , des formules qui sont autant de télégrammes : " la personnalité est une suite ininterrompue de gestes réussis . 3 " J'ai 30 ans, j'ai cinq ans de trop pour me mentir à moi-même en donnant à cela le nom d'honneur. Chez une femme la malhonnêteté est une chose qu'on ne blâme jamais profondément. " Adieu, Gatsby. On n'oubliera pas sa manie d'appeler tout le monde " vieux frère" , ni sa faculté de s'imaginer qu'on peut faire revivre le passé. On relit toujours Fitzgerald pour la première fois , comme on a à nouveau 15 ans quand on tombe amoureux. »
Eric Neuhoff, Journal du Dimanche, Juillet 2000.
Dans un récent interview paru le 27 avril 2013 et accordé à Frédéric Strauss pour Télérama Robert Redford répond à la question :
Vous êtes-vous identifié à cet homme qui mène la vie des riches sans être de ce milieu ?
"Identifié, non. Mais j'ai aimé jouer ce type qui fait tout pour avoir l'air d'être né riche, alors qu'il garde, au fond de lui, un sentiment d'insécurité et un grand vide. Il a triché pour en arriver là, et il sait que tout est faux dans son histoire. Ce qui m'avait frappé, c'est à quel point Gatsby représente une vie américaine : un homme parti de rien qui arrive tout en haut. Gatsby, c'est l'histoire d'une vie guidée par le besoin de s'imposer à travers le succès, la réussite et les apparences."
Mia Farrow et Robert Redford
Synopsis
Au début des années 1920, le mal du siècle envahit les âmes, c'est l'époque de la prohibition et des fortunes rapides. Dans une débauche de luxe, d'alcool et d'argent, un mystérieux personnage s'installe à Long Island dans un domaine incroyable d'extravagance.
Qui est cet homme charmant, légendaire, élégant et mystérieux Jay Gatsby (Robert Redford) dont les fêtes attirent toute la société locale ?
Il est le voisin du sympathique Nick Carraway (Sam Waterston).
Nick Carraway est un observateur lucide. Dans un premier temps, et dans les toutes dernières minutes du film il narre en voix off omniprésente, tout en reprenant des pans entiers du livre, en retranscrivant bien tout le mystère et la fascination inspirée par Gatsby avant son apparition effective à l'écran, ou après sa fin tragique.
Jay Gatsby est riche et distant. Distant car inadapté dans ce monde d'opulence, dont il n'est pas issu et au milieu duquel il se sent isolé.
Jay Gatsby donne fréquemment des réceptions qui accueillent des centaines de convives parmi les plus riches de la région, mais auxquelles il ne participe pas forcément.
Millionnaire à la fortune douteuse, Jay Gatsby esr obsédé par la belle Daisy Buchanan (Mia Farrow), un amour de jeunesse qu'il tente de reconquérir. Celle-ci a épousé un beau parti issu de la bourgeoisie locale l’infidèle Tom Buchanan (Bruce Dern) un millionnaire, méprisant et raciste qui, à la différence de Gatsby, n'a pas gagné sa fortune, mais en a hérité.
Robert Redford et Mia Farrow
Une superbe et tragique histoire d'amour naît.
Mia Farrow et Robert Redford
Les rumeurs les plus folles circulent sur Jay Gatsby.
Est-ce un espion ou un gentleman anglais? Un héros de guerre ou un mythomane ?
Robert Redford incarne un Gatsby parfait. Qui mieux que lui peut arborer ces costumes Ralph Lauren, avec telle allure sans jamais en faire trop ou appuyer sur son charme naturel.
"Comme la costumière du film avait quitté l'équipe à cause d'un conflit avec le producteur, tout à coup, c'est Ralph Lauren qui a été chargé de nous habiller. On m'a alors demandé de poser avec ses vêtements, en me payant très cher pour le faire ! Mais je ne voulais rien avoir à faire avec cette publicité pour de la mode. J'ai remis mes jeans, mes bottes et mon chapeau de cow-boy, et je suis parti faire du cheval !" confie l'acteur lors d'un interview pour Télérama paru le 27 avril 2013.
La photo diaphane de Douglas Slocombe est superbe et magnifie les acteurs d'une façon féérique entraînant une nostalgie d'un passé idéalisé.
Les décors de John Box et les costumes de Theoni V. Aldredge sont magnifiques. Les fêtes orgiaques et flamboyantes du livre sont magnifiquement retranscrtes dans le film. La musique de Nelson Riddle nous plonge dans cette période folle et insouciante pour les nantis.
Le générique de fin du film est une grande réussite, montrant toute la vacuité d'une richese étalée et dont il ne reste rien quand la vie n'est plus.
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Selon .lesinrocks.com
Le tâcheron Jack Clayton adapte sans grâce l’un des plus beaux romans de la littérature américaine.
Le générique clignote de noms prestigieux : un roman mythique de Francis Scott Fitzgerald, scénarisé par Francis Ford Coppola, interprété par Robert Redford, Mia Farrow, Karen Black, Sam Waterston, etc.
Le problème, c’est que le nom du réalisateur, Jack Clayton, est peu connu, lui, et pour cause : il personnifie ces fameux “professionnels de la profession”, interchangeables et anonymes. Après avoir exercé à peu près tous les métiers du cinéma, assistant, acteur, producteur, documentariste, etc., ce Britannique se fit une réputation en “assurant” sur des projets casse-gueule. Résultat : il se retrouva à 50 ans aux commandes d’un énorme paquebot, cette adaptation hollywoodienne du roman peut-être le plus célèbre de Francis Scott Fitzgerald, sa réussite la plus évidente sur son grand thème : la vie comme lent processus de démolition. Chez Francis Scott Fitzgerald, l’histoire peut bien traîner en longueur, on s’en fout, ce qui compte, c’est le style. Malheureusement, chez Jack Clayton, le style fait cruellement défaut, et du coup, la première heure d’exposition apparaît infiniment ennuyeuse. Ce n’est qu’une fois que la mécanique scénaristique s’emballe qu’on peut trouver un charme de divertissement à cette production, apprécier enfin le jeu des acteurs, le décor et le stylisme Années folles, le total look Ralph Lauren de Robert Redford. Mais cette réflexion sur les classes sociales n’atteint jamais ici la profondeur du roman. Reste un plaisir pervers pour les fans de Patsy Kensit, chanteuse du groupe Eighth Wonder, comédienne, et accessoirement épouse un temps de Liam Gallagher : elle apparaît ici à l’âge de 5 ans dans le rôle de la fille de Mia Farrow. Et elle jouera, en 1995, le rôle de la même Mia Farrow dans un biopic Love and Betrayal : The Mia Farrow Story.
Sources :
http://www.gatsby-le-magnifique.com
http://www.senscritique.com
http://www.allocine.fr